La plupart des théories scientifiques qui font aujourd'hui consensus ont commencées par être discréditées, battues en brèche par la communauté scientifique (je passerai sur les premières d'entre elles, celles qui ont été révoquées par l'église ou la société en général, pour me concentrer sur les évolutions au sein du discours scientifique lui-même, celui de ceux qui utilisent la méthodologie scientifique). La théorie de Wegener sur la dérive des continents, par exemple, a mis plusieurs décennies à s'imposer face aux autres théories de l'époque - qui expliquaient notamment la formation des océans par un effondrement massif des continents...
Il en est de même avec la théorie de Pasteur sur les maladies.
Ce n'est qu'avec le progrès scientifique, l'apparition de nouvelles méthodes d'observation, la prise en compte de nouveaux facteurs, que son idée s'est progressivement imposée. Aujourd'hui elle n'est plus vraiment remise en cause.
Les théories scientifiques se succèdent et évoluent elles-mêmes, de plus en plus précises et explicatives. On a même des fois où une théorie n'est pas capable de décrire tous les phénomènes auxquels elle est censée s'appliquer et où plusieurs théories qui peuvent être contradictoires coexistent. C'est le cas depuis quelques décennies pour les théories de la relativité générale et de la relativité restreinte, qui sont chacune très efficaces mais uniquement dans leur champ d'action propre (je n'irai pas plus loin, je n'ai pas les connaissances en physique pour).
Tout ça pour dire que la vérité scientifique, ce n'est pas une mince affaire.
On est nous-même confronté à beaucoup de concepts qui se revendiquent théories, et parfois même scientifiques, mais qui dans les faits n'ont pas été validés et ne sont considérées que comme des pseudosciences. On y retrouvera sans surprises l'astrologie, la cryptozoologie ou la mémoire de l'eau, mais aussi la sophrologie, l’ostéopathie et même la psychanalyse...
Si certains sont juste de vastes supercheries (l'article Wikipedia sur le sujet m'a semblé pas mal du tout), d'autres ont des statuts plus compliqués, surtout pour ce qui a trait à la médecine où le facteur humain et l'effet pacebo ne sont pas à négliger. Il y a aussi ceux qui ne peuvent pas être validés scientifiquement (mais qui pourraient l'être dans le futur, je pense notamment à de nouveaux outils statistiques), ceux qui n'ont pas été explorés rigoureusement...
Comment réagir face à ces disciplines qui pourraient dire vrai mais pourraient tout aussi bien me faire perdre mon temps ? Comment réagissez-vous ?
→ celles qui se rapportent à des sujets dans lesquels j'ai déjà de solides connaissances. Par exemple, cet article du Figaro économie, qui propose de la musicothérapie pour soigner certaines maladies des plantes (et qui, je l'avoue, a motivé ce sujet) : j'ai suffisamment de connaissances pour dire que la justification proposée par l'entreprise ne peut être vraie mais que ça ne veut pas dire que l'idée est mauvaise, car elle n'a pas été assez étudiée (on connaît très mal les réactions des plantes aux ondes mécaniques, peut-êtres que certaines pourraient stimuler leur résistance basale, par exemple. En tout cas il serait très peu probable qu'on obtienne de la musique si une méthode efficace venait à être découverte...) (j'en ai fait une analyse plus poussée dont je serais ravi de discuter avec vous, mais pas dans ce post)
→ celles qui relèvent du vécu plus que de données analysables scientifiquement. Je pense à la sophrologie, à la psychanalyse ; dans ce cas, je relie ça au spiritualisme et je tente de séparer ça du domaine scientifique. J'y trouve un autre intérêt, une autre forme de vérité, que je ne considère plus comme scientifique mais plutôt comme une croyance personnelle, si l'expression est adaptée...
→ Les autres. Je les considère alors comme fausses, mais avec le bénéfice du doute. Pour ce qui est du domaine médical, quand elles ne sont pas dangereuses (l'homéopathie par exemple), je considère l'effet placebo suffisant pour justifier leur existence (tout en fustigeant les laboratoire pharmaceutiques qui, je pense, abusent de la crédulité des gens. M'enfin, une fois que la pratique a gagné l'opinion publique...). Parfois elles me semblent même plutôt positives (l'ostéopathie, bien réalisée, se rapproche suffisamment d'une kinésithérapie suivie pour que je considère la pratique comme acceptable). Bien sûr, il y a les cas où ça rebute le patient à entreprendre une thérapie validée scientifiquement, mais il me semble que ces cas sont rares.
Bon, c'est pas parce que j'ai déjà émis une opinion très tranchée sur le sujet qu'il ne faut pas répondre, si vous n'êtes pas d'accord, bien au contraire