A y est j’ai vu le documentaire du premier lien que tu proposes Zil2blé ...
je viens enfin de comprendre ton pseudo!
. Edit : Merci de l'avoir indiqué, j'ai pu entendre le témoignage de personnes autistes et j'ai trouvé les explications qu'elles donnaient pertinentes, drôles parfois, dures aussi, ça "sonnait vrai ".
Je vais donc donner mon avis/ ressenti ici puisque tu souhaitais partager sur cette émission et qu’après réflexion je n’ai pas encore de connaissances suffisantes sur la surdouance / haut potentiel … pour faire le(s) parallèle(s) proposé(s) dans le topic douance et traits autistiques.
Il me semble tout d’abord important de rappeler que ce documentaire est destiné au grand public, aux personnes qui ne connaissent pas (ou mal) l’autisme. Les quelques mamans d’enfants autistes avec qui j’ai pu en parler m’ont dit qu’elles n’avaient rien appris de nouveau en visionnant cette émission mais que, par contre, ce qui était relaté en terme de vie quotidienne, de difficultés … était assez juste au regard de leur expérience personnelle.
Ensuite, il me semble délicat de tirer des généralités de la diversité de ce qui est nommé le spectre autistique. L’autisme peut prendre des formes diverses et les comportements observables, les difficultés de vie de ces personnes, les " solutions " pour tenter d’y répondre ... sont à l’image de cette variété. Hétérogénéité est un mot qui me semble assez ajusté.
Je souhaiterais ajouter un point que j’ai appris en formation et qui explique assez bien un des aspects de cette hétérogénéité.
► Afficher le texte
Il s’agit de la notion de continuum entre déficience intellectuelle et autisme … Un peu comme un chemin qui a deux bas côtés, l’un serait la déficience intellectuelle, l’autre l’autisme. … Et ce chemin aurait à un bout 0 autisme et 0 déficience et à l’autre autisme profond et déficience idem… pas sure d’être claire … En fait chaque personne autiste présente un degré de déficience et d’autisme différent et les intrications entre les deux sont complexes sans qu’on sache toujours qui des deux influence l’autre. Ce qui rend la tâche plus ardue pour compenser les difficultés quotidiennes. Une personne avec un autisme profond et une déficience intellectuelle légère, une autre avec un autisme léger et une déficience intellectuelle profonde, une autre avec un autisme léger et pas de déficience intellectuelle … elles n’auront pas les mêmes (degré de) difficultés et donc pas les mêmes besoins d’aide, de compensation … ce qui permet aussi de comprendre qu'une personne autiste peut avoir un (très) haut "niveau intellectuel".
Concernant le syndrome d’asperger (SA) et l’autisme de haut niveau (AHN ou HFA : High functioning autism) : j’ai cru voir un amalgame être fait dans cette émission ( euh si je me trompe reprenez moi). Je précise que certains spécialistes de l'autisme considèrent qu'il n'y a pas lieu de faire cette distinction.
J’ai moi-même fait cet amalgame et c’est il y a peu de temps que j’ai appris (par des adultes autistes d’ailleurs) qu’il y aurait des différences, notamment en termes de perception et d’adaptation au monde extérieur. De ce fait, la tentative de compréhension et les réponses potentielles varieront selon que la personne soit porteuse du syndrome d’asperger ou autiste de haut niveau.
J’ai par ailleurs trouvé que ça pouvait peut-être éclairer les personnes qui réfléchissent sur les liens potentiels entre traits autistiques et douance.
En m'appuyant sur les écrits des professionnels et le témoignages de personnes autistes qui font cette distinction je vous propose quelques précisions sur ces différences et pour que ce soit plus visible je mets ça sous forme d'onglet(
merci Zyghna 
) et utilise les sigles SA et AHN pour "alléger".
[tabs: langage oral ]
Une autre différence serait une absence de troubles du langage oral. C’est cependant assez délicat de se baser sur ce critère dans la mesure où des personnes SA ont parlé très tard (Hugo dans le docu fiction, Josef Schovanec …). Il serait plus précis de dire que chez les personnes SA le langage serait le support premier et parfois suffisant de communication alors que les personnes AHN utiliseraient ce moyen de manière plus « artificielle » sans d’ailleurs jouer avec les mots (ce qui est différent de l’implicite ou de second degré, c’est un jeu sur le mot lui-même, sa sonorité, son harmonie …) comme pourraient le faire les personnes asperger parfois.
De même ce langage serait employé pour gérer le stress, l’angoisse … de manière importante chez les personnes SA, ce qui ne serait pas le cas chez les AHN (en tout cas pas de manière aussi « visible ») qui utiliseraient d’autres moyens préférentiels.
[tabs: théorie de l'esprit ]
La différence notable se retrouverait selon certains spécialistes dans le concept de la théorie de l'esprit et donc de cette capacité à se mettre à la place de l'autre. La personne SA aurait les capacités d'acquérir cette théorie à un niveau relativement élevé alors que pour la personne AHN cette possibilité resterait toujours limitée.
[tabs: intérêt restreints ]
Une autre caractéristique serait pour les personnes SA celle des centres d’intérêts restreints qui amèneraient un plaisir intense en plus de la réassurance (cette dernière étant commune à l’autisme de haut niveau).
[tabs: motricité]
Sur le plan moteur, une autre distinction peut être faite : les problèmes seraient plus marqués chez les personnes porteuses du syndrome d’asperger.
[tabs: capacités cognitives]
Une personne AHN peut avoir des capacités supérieures (dans un ou plusieurs domaines) à une personne SA et inversement. Ce n'est donc pas un critère de différenciation même si généralement les personnes SA ont une sur efficience dans un domaine.
[/tabs]
Concernant la première partie de l’émission, qui est un entremêlement d’un document fiction et de témoignages de personnes autistes et de leur famille (je n’ai pas bien saisi si elles étaient toutes porteuses du syndrome d’asperger où s’il y avait des autistes de haut niveau parmi elles) cette forme m’a gênée pour deux raisons. La première est que les témoignages, s’ils avaient été plus développés et plus ciblés encore, auraient suffit selon moi. Ce docu fiction m’apparait comme un peu « plaqué », essayant de toucher la corde sensible plutôt que d’expliquer simplement. De plus cette forme hachée me semble « nuire » aux propos des personnes autistes ( et au docu lui-même) qui témoignent de leur expérience et ont parfois une analyse intéressante que j’aurais aimé entendre de manière moins concise.
La seconde raison est que la réalité de ce sujet dépasse largement la fiction et que l’hétérogénéité de l’autisme n’est pas suffisamment exposée à mon avis.
Bon, ce docu a quand même le mérite d’exister, je suis peut-être un peu trop critique et c’est destiné au grand public, n’empêche, ce document présente majoritairement
une forme d’autisme…
Pour ce qui est de la seconde partie, je n’ai pas grand-chose à en dire dans le cadre de ce topic ( dans le cadre professionnel par contre si notamment en ce qui concerne l'éthique à appliquer aux méthodes comportementales,
j'ai été choquée de voir cette petite fille qui ne parvenait pas à s’assoir sur une chaise et qui pleurait à fendre mon âme lorsque le Monsieur en blouse blanche la forçait (selon moi) à s’asseoir ... quoi qu'il en soit de la fin recherchée je ne pourrai jamais employer ces moyens là ... … du coup je suis contente d’avoir vu ce doc finalement). Il me semble que les politiques ne pouvaient en dire plus au risque d’être dans la contradiction avec le peu d’actions menées face à des parents informés et acteurs. Les explications de madame Frédérique Bonnet-Brilhault sur le fonctionnement cérébral m’ont semblées claires et cohérentes.
Voilà désolée pour les longueurs et je suis preneuse de vos autres avis et réactions sur l'émission ainsi que de vos critiques et questionnements sur ce que j'ai écrit.