Avec du physarum polycephalum... voici un cyborg:
Le Phibot
Loïc Mangin a écrit :L’équipe de Soichiro Tsuda, aujourd’hui à l’Université d’Osaka, au Japon, a fait d’un exemplaire de Physarum polycephalum le moteur d’un petit robot ! D’abord, ils se sont arrangés pour faire croître la cellule selon un motif en étoile à six branches. Ensuite, chaque filament a été inséré dans le membre du robot, nommé Phibot pour l’occasion.
La locomotion est fondée sur la phobie de la lumière de l’organisme. Un petit rayon… le pseudopode se rétracte… et le membre du robot se soulève ! Ce sont les premiers pas d’une interface vivant/machine…
Extrait de l’excellent article de blog scientifique:
Best of bestioles: L’amibe intelligente
Article extrèmement bien écrit et documenté, je regrette de ne pas l'avoir trouvé plus tôt.
Le blog
Best of bestiole explore avec talent la même thématique que ce topic: "Étonnantes, amusantes… parfois répugnantes. Toutes les merveilles du monde animal !"
Je suppose que les recherches originales sont tirées de ce livre:
Artificial Life Models in Hardware
Artificial Life Models in Hardware a écrit :This chapter presents a particular unconventional computing system, the Φ-bot, whose control is based on the behaviour of the true slime mould Physarum polycephalum. The second section gives a short introduction to the information-processing capabilities of this organism. The third section describes the two generations of the Φ-bot built so far.
Il existe donc, au moins, deux générations de phibot. J'avais vu quelque part, en rédigeant mon premier post sur physarum, un phibot réagissant à la lumière mais ou il n'était pas question de rayon, comme ce que décrit Loïc Mangin ci dessus. C'était peut être un abus de vulgarisation, ou une autre génération de phibot. J'avais compris que le résultat obtenu était autonome plutôt que "rayon-guidé". Je ne retrouve pas cette dernière source.
Pour l'aspect
"algorithmes mycologiques", c'est déjà fait:
Phys[art]um a écrit :Physarum Machines (1) est un ouvrage d’Andrew Adamatzky enseignant-chercheur en ingénierie informatique à l’Université de Bristol. Dans cet ouvrage, il regroupe un bon nombre d’expérimentations menées avec le Physarum qu’il met ensuite en relation avec le domaine informatique (algorithmes, graphiques, opérations logiques, etc.). L’ouvrage compte 15 chapitres dont les premiers me sont particulièrement utiles, car ils reprennent les bases comportementales du Physarum en fonction de l’environnement (tolérance à la lumière, température maximale tolérée, type d’alimentation, etc.). Néanmoins, certains chapitres me restent obscurs notamment parce qu’ils requièrent un niveau de connaissance en ingénierie informatique que je n’ai pas. Le livre reste tout de même de manière générale une très bonne source d’inspiration pour de futures expérimentations.
(1) – Adamatzky, A. (2010) Physarum Machines: Computers from Slime Mould. Singapour: World Scientific Series on Nonlinear Science
Tiré de
The Physartum Project, là aussi très bien écrit et présenté, plein de belles photos:
Phys[art]um a écrit :Phys[art]um est un projet de recherche-création reprenant mes pérégrinations en tant qu’artiste dans l’univers de la microbiologie. La mention “[art]” (qui ne change en rien la prononciation de “Physarum”) vient simplement souligner la dimension artistique du projet. Physarum quant à lui vient du nom d’un organisme (Physarum Polycephalum) que je cultive en boîte de Petri et dont je me sers pour créer.
@Nono, l'auteur parle un peu de ses techniques et astuces de culture (stérile), tu y trouvera peut-être des infos utiles si tu envisage de retenter tes expériences. Il y a aussi un formulaire de contact

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@Le Renard, je suis tout ça fait d'accord avec toi. Mais j'ai la logique un peu bornée peut-être. Je maintiens que seulement faire des cartes avec le blob n'apprend rien de plus que l'observation naturaliste, du point de vue scientifique. Même si ça fait de jolies choses, à ce niveau ce n'est que de l'art.
Comme tu le dis, c'est lorsque l'on cherche à comprendre le pourquoi, le comment, ou à s'en servir pour vérifier les qualités d'une propriété exploitable par ailleurs (pour créer de nouveaux réseaux par exemple) que la science progresse. Je n'ai pas lu les publications originales qui elles contenaient peut-être des développements plus poussés. Mon agacement visait donc plus l'admiration naïve des vulgarisateurs.
Pour le labyrinthe, je retrouve aussi des abus: J'ai pu lire que le blob "s'oriente". Pour moi cela est faux puisque dans tout ce que j'ai pu voir (mais je reconnais n'avoir pas creusé plus que ça) il se répand partout, sans orientation particulière, et, dans un second temps, renforce les axes pertinents et résorbe ceux qui ne le sont pas. Si l'on parle de science, ces approximations n'ont pas lieu d'être, non?
P.S: peux-tu mettre un spoiler sur l'image des limules, s'il te plait. Je suis aussi sensible à la souffrance animale, et de tout de ce qui vit, qu'à celle des humains. Je ne suis peut-être pas le seul.
@Tous: Je vous remercie profondément pour vos très pertinentes et riches participations. Je suis ravi par la tournure que prend ce topic et la qualité de vos apports.
