Le sujet de ce fil m'interpelle particulièrement en ce moment donc c'est bien de vous lire là-dessus. Pourtant, ce que je lis (et ce que je comprends) de votre ressenti semble m'embrouiller encore plus...
Pour faire pas trop long : jusqu'à très récemment, j'étais plutôt une solitaire par choix. Du moins c'est ce que je crois, peut-être que ce choix était plus un choix par défaut. Mais peu importe, c'est le passé. Toujours est-il que maintenant, je supporte de moins en moins la solitude et c'est là que ça devient compliqué. J'ai beaucoup voyagé, ou plutôt j'ai souvent vécu à l'étranger et je me faisais toujours quelques amis, des relations plus ou moins superficielles, certaines qui se sont maintenues et d'autres pas. Mais maintenant, changer de cadre de vie tous les un an ou deux me fatigue trop (psychologiquement parlant) et j'aspire à me poser quelque part. D'où mon installation à la campagne, au vert, au calme, dans un endroit où j'ai déjà vécu avant et où je connais pas mal de gens. Je ne suis donc pas vraiment seule (en plus je vis en colocation et je m'entends très bien avec ma coloc) mais je me sens isolée (puisque nous explorons tout le champ sémantique lié au sujet...). En plus je suis dans un âge où la plupart de mes ami/e/s sont en couple voire en famille - et par effet miroir, je me rends compte que c'est à ça que j'aspire aussi, me créer mon cocon à moi. Parce que finalement, ce cocon, je ne l'ai quasiment pas connu et ça commence à me manquer vraiment. En vous lisant, je vois que certains ont réussi à se construire leur cocon à eux tous seuls, tout en vivant en couple ou en famille ou pas. Bref, chacun cherche sa propre mesure, il n'y a pas de recette garantie. Toujours est-il que moi je cherche encore... Mais bon, il faut dire aussi que je ne suis installée ici que depuis début septembre, que je commence à peine à me poser chez moi. Je vais sans doute arriver petit à petit à trouver mon équilibre.
Mais puisque la question est "douance et solitude" (très bonne question, Margoulain, je serais tentée de répondre "joker" mais ça n'arrangerait rien...), recentrons le propos : même si je ne suis pas encore testée (moins d'un mois maintenant avant que ce ne soit fait), je m'installe de plus en plus dans la douance que j'estime pouvoir revendiquer (tout en restant prudente). Et d'un côté ça fait énormément de bien parce que j'ai l'impression de me retrouver moi, d'être plus honnête vis-à-vis de moi-même, je peux enfin arrêter de jouer un rôle, au moins dans mon for intérieur. D'un autre au niveau relationnel c'est compliqué parce que : a) ma famille est prudemment réceptive à tout ça, donc je peux en parler mais pas trop - en même temps je suis consciente qu'ils ne représentent plus le cocon dont je parle et que j'ai quand même de la chance parce que ma "###sempiternelle allégorie de l'hippocampe écervelé###" est globalement acceptée par eux et b) je n'ai plus envie de perdre du temps à entretenir des relations superficielles avec des amis qui n'en sont pas - d'où ma disparition récente de facebook et d'où un certain recadrage, facilité il est vrai régulièrement par ma bougeotte incurable. Il me semble donc que c'est un mouvement assez naturel qui s'opère : en me recentrant sur moi, je mets moins d'énergie dans les fils qui me relient à d'autres (je ne claque pas la porte au nez à tout le monde, bien sûr, mais au moins j'arrête de courir après certains qui visiblement ne tiennent pas à moi plus que ça). Donc je me retrouve davantage seule à un moment où j'aurais justement besoin d'être entourée. Mais sans doute que tout ça n'est qu'une phase : je suis pour l'instant tournée vers l'intérieur mais lorsque j'en aurai fini avec le dedans (au moins pour un temps, parce qu'on n'en a jamais fini), je pourrai me consacrer davantage au dehors. Vous avez connu ça, vous aussi ?
J'espère que je n'ai pas fait trop long et trop confus, mes idées se sont clarifiées au fur et à mesure de l'écriture... Dans tous les cas, merci à tout le monde sur ce forum de faire office de "cocon de transition", si je peux m'exprimer comme ça... Et merci à Margoulain d'avoir lancé le pavé dans la mare !
