Et en ce sens tu crois en un progrès dont tu ne fais pas un absolu, mais qui tient simplement à la dynamique que tu prêtes à l'ensemble.
Disons que c'est ainsi que je peux le mieux concevoir un progrès possible. Après j'imagine qu'une culture peut régresser. Par exemple on soulignait quelque part qu'à trop vouloir tolérer l'intolérance la tolérance allait perdre sa majorité et disparaitre. Même si en découpant en détails le phénomène c'est pas si simple, c'est assez évident que ça peut arriver.
Je suis pas du tout certain qu'on soit en pleine évolution progressiste par exemple.
Mais bon le but pour l'individu est de se donner le maximum de chances de comprendre ce qu'on souhaiterait ce qu'on souhaiterait éviter et comment. Je doute qu'on puisse faire plus. Il y en aura toujours pour faire moins et devenir les figures qu'on étudie en cours d'histoire.
Si c'est ça, c'est plus clair.
Oui, dans les grandes lignes.
Mais parlons un peu de la place qu'occuperait dans cette culture du doute l'individu qui s'entête à ne pas douter. A observer les phénomènes avec des instruments biaisés dont il n'accepte pas de questionner la validité. Qui ne veut pas comprendre, mais avoir compris, et revérifier constamment qu'il a compris, en effectuant les mêmes opérations. Et qui veut par-dessus le marché être entendu, avoir raison avec son savoir absolu contre la relativité du monde. Le bonhomme du train en somme, ou les autodidactes dans l'extrait donné par Armie.
Pour bien répondre à ça, il me semble qu'il faut considérer que ce dont je parle comme concept sociétal n'a probablement jamais existé à grande échelle (sur de petites communautés si, il semblerait). Et probablement pas non plus avec les moyens radicaux de technologie ou de transmission qu'on a à disposition. Alors on ne peut pas savoir ce qui se passerait. Ma théorie est que la plupart des "blocages" genre le type borné sont liés à la pression psychologique qui a cours dès l'enfance sur les egos (basé sur ce fameux dualisme, et ses corrélats comme "norme" "conformisme", "mérite", "élite", blabla...).
Donc si on désamorce la cause dès l'enfance (ça peut prendre 2 ou 3 générations) on a moins de chances de retrouver la conséquence.
Bien sur c'est simpliste, linéaire, sur papier etc. Mais donc il faut tester. Ensuite, je pense que le modèle unique ne fonctionnant pas, c'est la variété des alternatives qu'il faudrait valoriser. Ce qui déboucherait vers des sociétés assez variées. Tant qu'un principe de non agression est envisageable ça règle énormément de problèmes. (pas de radinerie non plus sur les ressources etc.)
Enfin, eh bien problème éventuel. Ne pas nier le conflit fait partie des idées dynamiques. Donc faudra bien trouver une solution et voir toutes les manières de formuler le problème.
J'ai en effet du mal à démontrer un "bien fondé" de mes idées plus avant, déjà parce que j'ai pas fini de m'éduquer ^^ (trouvé pas mal de trucs à potasser dans ce sens ces dernières semaines d'ailleurs, vaguement lié à l'école de francfort, si tu connais). On retombe un peu sur ta question initiale et je suis une réponse parmi d'autres.
De quoi la société que tu évoques devrait-elle douter face à lui ?
Qu'est-ce que son refus d'intégrer ce système ouvert et évolutif révèle des failles de celui-ci ?
On est déjà en pleine Science fiction, mais je dirais comme ça à la volée: la société n'aurait pas compris ou mal compris/mal assumé le rôle fondamental du conflit dans toute interaction humaine. (dialectique...). Je peux fouiller plus avant si vraiment t'es curieux, couramment j'en reste à envisager les grandes lignes évidentes qui font les faiblesses de mes représentations. J'ai un problème avec le conflit. C'est un élément observable qui me frustre et que j'inclus relativement mal dans ma représentation . Ainsi que dans les détails les questions d'exclusion et conformisme que je commence à peine à fouiller en tant que telles etc.
Au niveau des failles et en prenant la société simplement comme un déterminisme de l'individu, j'imagine qu'elle aurait failli à le satisfaire au niveau physique (qui devient métaphysique quand réfléchi). Donc il serait anxieux et insatisfait, se sentirait "trahi", revenant à des modèles plus solides et autoritaires (on observe ça dans les nationalismes et préoccupations identitaires des nations post coloniales entre autres ou dans les sociétés en crise).
En espérant avoir répondu un peu malgré mon ignorance globale sur ces points.
