Suite à une longue absence, due à une séance de lecture intense sur plusieurs sujets divers et variés, il m'est venu l'idée d'écrire un poème pouvant être lu en deux strates.
Votre défi est de trouver les deux interprétations possibles du poème en question.
Dimanche prochain (si je ne suis pas trop débordé), je donnerais la réponse à l'énigme si je vois que certains d'entre-vous ont donnés des réponses.
Sinon, je laisserais le poème libre d'interprétation (ce qui est peut-être mieux quand on y pense, mais bon, faut bien la carotte de la limite du temps pour rendre le défi plus amusant

Soyez vous-mêmes et pensez en arborescence, c'est la clé pour résoudre la double énigme

La fable de la variable rouge et du cygne noir
Il était une fois une étoile naissante
Qui jaillit d’un berceau de poussières pressées
Gloutonne et vive, elle grossit, ravissante
Se nappait d’un manteau de fourrure dorée
Planètes, curieuses, vinrent s’en approcher
Réchauffées, ils commencèrent à festoyer
Fredonnant les louanges de Sa Majesté
Un récital faisant frémir la Voie lactée
Rouge d’embrasser autant de félicité
Elle fit grossir ses rangs et fit partager
La chaleur de son sourire au système entier
Réveillant l’oiseau chétif de son lit glacé
« Cette chaleur, ce doux délice, serait-ce toi ?
Le jeune enfant à la chevelure dorée ?
J’aime ta compagnie, mais un défaut déplait
À plus d’un, si petit, si pâle, n’est-tu pas ? »
L’étoile, flattée, s’empressait à dévorer
Toutes les planètes qui, jadis, l’admiraient
De son lit de charbon, des flammes jaillissaient
Ornant sa fourrure d’un rouge tamisé
« Vénérable cygne, me voilà rassasiée
Ma taille parfaite et ma chaleur décuplée
Désormais, je fais preuve de vicissitude
Viens me délivrer de ma pâle solitude »
Empressé, le cygne noir, d’un battement d’ailes
Rejoignit son compagnon de jeu semestriel
« Vive lumière, puis-je en prendre une bouchée.
Ou bien une inspiration, une poignée ? »
L’étoile, apeurée, fit preuve de méfiance
« Mais seul le cygne sait voir ma magnificence ?»
Or cette pensée fit fondre ses réticences
Et il ouvrit un ruisseau de lumière intense
La lumière serpentait vers sa fine bouche
Et nourrissait la masse d’un délice exquis
Hélas, l’étoile perdait sa première couche
Le vin rouge devint bleu, puis le bleu pâlit
Elle se mourrait à l’avarice du cygne
Car seul ce dernier savait flatter son parfum
Soudainement, elle fut transpercée d’un signe
Du son strident, du glas, de la fin de sa faim
« Ma foi, tu es bien maigrichonne et bien glaciale
Où est passée ta vive chaleur volcanique ?
Je m’en vais dormir dans ma grotte hibernale
C’est trop tard, mon amie, désormais, je te quitte ! »
L’étoile, naine, offrit un dernier spectacle
Se nourrit d’une mystérieuse énergie noire
Grossit, puis explosa devant son réceptacle
Laissant quelques larmes embrasser le raillard
« Ceci est mon eau, ceci est le rouge-sang
De tous ceux que j’ai dévorés pour te complaire
Tu fis semblant de me comprendre, insolent
Pour bien mieux me duper, répugnante chimère ! »
L’étoile disparut de ce vide univers
Noyée par cet océan de singularité
Puis jaillis dans un monde, aux côtés d’un frère
Dont il manquait l’hydrogène pour irradier
Les deux nuages partagèrent leurs expériences
Et s’échangèrent leurs richesses, leurs tristesses
Formèrent deux lumières au potentiel immense
Des jumeaux perdus qui nagent dans l’allégresse