Judas Bricot, je cite ce texte qui vient de ton lien. Il me semble que l'observation est faite à l'envers, comme lorsqu'on dit que les patients des cardiologues ont plus de chance de mourir d'un problème cardiaque, donc qu'il faut éviter de consulter un cardiologue !Les femmes sont même plus nombreuses que les hommes à penser qu’ils réussiront mieux dans les filières scientifiques (31 % contre 25 %). Cette intériorisation des préjugés débouche sur de l’autocensure, qui alimente les inégalités dans les filières suivies. Ce qui produit des inégalités salariales, les personnes ayant fait des études scientifiques étant mieux payées.
Evidemment que les hommes réussissent mieux dans les filières scientifiques, justement pour ces raisons de préjugés. Mais dire que les hommes y réussissent mieux ne signifient pas que ces femmes interrogées pensent qu'ils y sont meilleurs. Simplement elles constatent qu'ils y réussissent mieux, ce qui n'est pas pareil.
J'avais été frappée par une étude où l'on avait interrogé des étudiants et étudiantes, pour qu'ils disent qui ils voyaient comme major de promotion. La majorité du temps, un homme était cité, alors qu'en général c'était une femme qui avait les meilleures notes. Le pourcentage m'avait vraiment frappée, car je pensais vraiment qu'il y avait eu une évolution favorable dans ces jeunes générations.
C'est de moi que tu dis que tu as l'impression que je pense que le problème vient des hommes ? Honnêtement, je ne pense pas penser comme cela

Sur les réunions non mixtes, je viens de réaliser pourquoi je n'aimais pas cela. J'ai été pendant plusieurs mois sur un site isolé, à une vingtaine de personnes, dont seulement une femme. Mes collègues des autres sites ne cessaient de me dire "Mais pourquoi tu n'organises pas une sortie entre nanas, à vous deux ?". Les sorties étaient toujours difficiles à organiser, pour beaucoup de raisons. Or aucune de nous deux n'avait vraiment envie de partir juste avec l'autre : nous nous entendons bien, mais nous avions davantage envie de partir avec des gens qui nous étaient plus proches. J'ai ressenti ces remarques insistantes comme des injonctions plutôt pénibles.
Dans le même ordre d'idées, une amie m'a raconté qu'elle passait une soirée entre potes, et que des groupes s'étaient formés, les femmes d'un côté, les hommes de l'autre. Par contre, elle s'ennuyait avec les autres filles, qui ne partageaient pas du tout ses centres d'intérêt. Elle a donc rejoint le groupe des gars, où lorsqu'elle est arrivée, tout le monde s'est tu, et au lieu de continuer la conversation avec elle, ils ont décidé de s'en aller plus loin jouer à un jeu pour lequel il y avait juste le nombre de joueurs correspondant au nombre de garçons, comme si sa place n'était pas là.
C'est ce genre de comportements qui m'ennuient, l'idée que forcément on sera mieux au milieu de gens de "notre espèce". Cela m'évoque le sketch de je ne sais plus quel humoriste, où on dit à un Camerounais "Ah ! mais dans l'immeuble, il y a un autre Noir au 5e étage, vous devriez bien vous entendre !!".