Grabote a écrit :un petit complément à l'histoire du changement de pneu
Cela donne du contexte, donc c'est bien
Donc le jour de l'anecdote citée, ben, je ne crois pas que j'avais l'air d'avoir besoin d'être "coachée".
Je pense que j'avais l'air de quelqu'un.e qui change sa roue : c'est chiant, mais ça se fait et y'a pas besoin d'être deux.
Alors ok, la personne en question t'a peut-être proposé de l'aide uniquement parce que tu étais une femme, et donc effectivement peut-être fait preuve de sexisme.
Mais : C'était peut-être un garagiste, ou un passionné de voiture qui change les roues en deux-deux, ou quelqu'un qui ne l'a fait qu'une fois et qui avait galéré comme un putoi parce que les écrous étaient serrés à mort.
Pour moi, le seul moyen de le savoir aurait été de lui poser la question : "Pour info, vous me demandez ça juste parce que je suis une femme et que vous n'êtes pas habitué à voir une femme changer sa roue ?", même si oui, au fond, il y a de grande chance que cela fut le cas

En plus, poser la question lui aurait peut-être permis de changer d'attitude à l'avenir, qui sait.
j'ai pas envie qu'on reste planter là à me regarder point
Moi quand on me fait ça, je m'arrête, regarde la personne et demande : "Euh... je vous dérange ? Vous avez besoin d'une formation ?"
Perso, ça ne me viendrait pas à l'idée d'aller proposer mon aide à un mec en train de changer sa roue.
Connais-tu l'esprit "motard" ?
Il a tendance à disparaître, du moins à Paris, car les deux roues se multiplient comme des petits pains. Mais il n'y a pas si longtemps (quelque années quand même hein), il était de bon ton, en tant que motard, de s'arrêter si on en croisait un qui était en panne, juste pour demander s'il avait besoin d'aide, par solidarité.
Ce qui me "gêne" aux entournures donc avec ce type de discours, c'est donc que maintenant, pour lutter contre le sexisme, il vaudrait mieux ne pas s'arrêter pour proposer de l'aide aux personnes de l'autre sexe parce que c'est "condescendant" ?
dans cette histoire, où se trouve la projection-interprétation
Le fait est qu'en vrai, il n'y a que celui qui t'a proposé "son aide" qui pourrait dire si c'était "sexiste". Car même s'il s'agissait d'un sexisme inconscient, en se posant un peu et en réflechissant, il n'est pas difficile de se dire "Ha oui, en fait je ne me suis arrêté que parce que vous êtes une femme... c'est cliché hein".
Et à mon avis, c'est plutôt en faisant prendre conscience de ce genre de chose avec des questions que l'on peut lutter contre ledit sexisme.
L'exemple de Za avec son sac est très parlant : Si Za n'avait pas poser la question "Non, pourquoi ?" lorsque le jeune homme lui propose de l'aider avec son sac, et qu'elle était venu juste écrire "pff, un mec est venu me proposer de l'aide pour porter mon sac tout léger...", on aurait pu ranger cet acte comme du sexisme ou de la drague.
Je demande facilement de l'aide et j'en propose aussi facilement à des hommes comme à des femmes
... J'utilise aussi souvent le style livingstonien du "coup de main-coup d’œil".
Et là je dirais deux choses :
1/ Tout le monde ne sais "demander de l'aide", voir cela peut-être extrêmement difficile pour eux. C'est une question de caractère. Donc si derrière il y a la notion de "C'est bon, si l'on a besoin d'aide, il suffit de demander". Ben non, tout le monde ne sait pas le faire.
2/ La technique "coup de main-coup d'oeil" en question "impose". Sémantiquement, là je le fais exprès parce que l'on parle souvent "d'oppression" ces derniers temps dans ce type de fil, cette façon de faire est du domaine de l'"agressivité" car vous vous imposez à quelqu'un qui n'a rien demandé. J'ajouterais que personnellement, si on me le fait, je vais le vivre comme une agression sur le coup, le temps que je réalise que c'est de l'aide. Et cette demi-seconde de "stress", je vais la porter quelques minutes après, en me disant "pffiu, elle m'a fait peur à débouler comme cela pour m'aider, elle n'aurait pas pu demander ?".
De plus vous prenez le risque d'avoir "mal interprété" (et si la dame avec la poussette en fait elle était juste en train de se demander si elle prenait la bonne direction, si vous choppez la poussette pour l’amener en bas, alors qu'elle devait faire demi-tour, c'est ballot

)
De plus, on en revient au caractère: tout le monde ne sais pas le faire. Par exemple moi, je ne pourrais pas, je "dois" demander s'il y a besoin d'aide.
NB : je ne suis pas en train de dire qu'il ne faut pas utiliser cette technique, je tente juste de donner un autre éclairage, pour montrer que rien n'est toujours aussi simple, aussi manichéen.
Nous sommes dans la zone "limite" telle que pointée auparavant par Napi et Tourne, une zone ou chacun à des repères différent. Vouloir absolument coller son interprétation aux autres n'est à mon sens pas constructif.
C'est le genre de pressions subtiles, récurrentes qui conditionnent, qui déforment ... et dont il est très très difficile de s'affranchir.
Ces pressions sociétales sont effectivement énormes. Je rejoins donc Réglisse (Au passage, bravo, mais tu vas voir, on ne mords pas, enfin, pas fort

)
Là on parle plus des actes de "domination masculine", mais avez-vous déjà vu un homme tenter de faire de la couture (un ourlet, ou un bouton) dans un contexte où il y a des femmes et qu'il ne l'a jamais fait ?
Et bien pour les rares fois où j'ai assisté à cette scène, le pantalon partait vite dans les mains d'une femme de l'assemblée.
C'est du sexisme, est-ce pour autant du domaine de la domination féminine ?
Ben oui, un peu, car malheureusement sociétalement, il y a des sphères de compétences qui sont "colorées" masculines ou féminines. C'est ballot mais c'est ainsi. Et dans ces sphères, très souvent, si le sexe opposé s'y frotte, l'autre sent sa "domination" mise à mal. C'est souvent anodin, mais révélateur.
Je veux voir l'étude IRM avec un échantillon d'hommes qui doivent faire un ourlet, avec des femmes qui leur parlent avant, ou pendant. Il ne m'étonnerait pas que l'étude préliminaire aboutisse à un résultat équivalent
Hors-sujet
En parlant de féminisme, moi je préfère parler d'égalité. Mais en parlant de cela justement, il y a quelque mois, j'ai choqué une partie de la communauté "féministe" de mon entreprise. Pourquoi ?
Parce qu'il y a un réseau promouvant l'égalité homme-femme dans mon entreprise, et que je m'y suis inscrit car franchement dans cette boite, il y a du boulot sur ce terrain.
Ainsi, je vais à un séminaire. Et je vois "Nom de l'association - réseau des femmes cadres de l'entreprise XXX afin de promouvoir l'égalité homme-femme".
Bêtement, je n'étais pas au courant de la subtilité, qui m'a extrêmement choqué. Donc moi, sottement j'ai posé une question : "Mais donc en fait, si une femme n'est pas cadre, à votre avis, elle ne mérite pas l'égalité homme-femme ?"
Et en discutant, l'enjeu en fait était clair : Il ne s'agissait pas tant de promouvoir l'égalité homme-femme que de ravir les postes de pouvoir aux hommes". (Sur ce front, il est clair qu'il faut faire quelque chose, c'est indiscutable, mais pourquoi écarter dans cette lutte pour l'égalité les femmes non cadre ? Parce qu'il n'y a pas d'enjeu de pouvoir ?)
Plusieurs choses m'ont choqué ensuite : Il y a par exemple beaucoup de choses de type "think tank" etc mis en place par ce réseau, sur des choses qui là n'ont rien à avoir avec l'égalité. Par exemple "Réflechir au futur de l'urbanisme". Et là: Les hommes sont interdit. Je voulais participer à un think tank sur les préjugés, au sens large et non uniquement préjugé vis-à-vis des femmes.... ben non, je suis un mâle, je n'ai pas le droit.
Mais on m'a gentiment expliqué que c'était normal, que je ne comprenait rien à rien, que dans mon âme, je n'étais pas un militant..."
Ben: si lutter pour l'égalité, c'est mettre les hommes dehors, je suis content que ce réseau ne soit pas féministe

En raison du manque d’intérêt suscité, la journée de demain est annulée (Ministère du nihilisme)
Pour raison d'économies, la lumière du bout du tunnel va être éteinte (Ministère du budget)