Chronique du sexisme ordinaire

[sandrinef]

Est-ce que c'est du sexisme si je dis que je préfère me faire lustrer ma grande Porsche?

[Givré]

Sandrinef ... ... J'y avais pensé immédiatement ... Non, non, pas à ta grande Porsche, rien de personnel, je ne me le permettrais jamais ! Seulement de façon abstraite, complètement impersonnelle ...

Oui, il y a plus d'un mot qui commence par les lettres "lu" accolées dans la langue française ... Et aussi des métaphores d'autant plus suggestives pour des mots dont la phonétique présente des proximités, et encore plus pour des mots qui évoquent des actions représentant certaines similarités dans l'absolu ... Ah ! La langue, quel merveilleux outil ! Moi j'ai toujours adoré en jouer ! ...

[Grabote]

OUAH ! Sandrinef ! quelle coquine tu fais !!
Tu vas affoler tout le monde !!
Ta métaphore me semble aussi plutôt sexuelle que sexiste, ce qui n'a rien à voir !
Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes

[Chacoucas]

Givré, tu es conscient que tu perpétues l'ambiguité de la métaphore "implicite" avec ce commentaire?

[Mlle Rose]

Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes

Surtout que l'un et l'autre n'ont pas vraiment la même efficacité en terme de lustrage.

[Judas Bricot]

Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes

Surtout que l'un et l'autre n'ont pas vraiment la même efficacité en terme de lustrage.

Bonjour les irritations...

[Givré]

Givré, tu es conscient que tu perpétues l'ambiguité de la métaphore "implicite" avec ce commentaire?

Chacou, je vais t'avouer que le plus souvent je me sens plutôt con, et totalement dénué de science, et même parfois de sens ! ... ... Comment donc pourrais-je être les deux à la fois, comme tu me le demandes par ce terme concisé, de par ta concaténation appliquée ?

Quant à l'ambi, même cuité, je peux t'assurer que je ne le suis pas du tout en ce moment. Cela dit, je me demande si de la métaphore, il ne serait pas de sa nature même que d'être implicite ? Serait-ce qu'involontairement une telle redondance, un tel pléonasme, une telle sémantique répétition, t'échappât par mégarde, ou bien confusionnerais-je une fois de plus, de par mon esprit parfois quelque peu égaré ? ...

Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes

Surtout que l'un et l'autre n'ont pas vraiment la même efficacité en terme de lustrage.

Absolument Rose ! ... ... Ni d'ailleurs le même toucher de surface, et c'est bien là le noeud du problème ! ... ... De plus, il est bien connu que pour toute lustration, point de satisfaction sans bonne application à la sussedite ouvrage ! Un lustrage bien fait est le propre du sage, qui par sa profonde connaissance des différentes surfaces, saura à bon escient doser sa force de pression, afin d'éviter tout endommagement du support !

[Za]

et c'est bien là le noeud du problème ! ...

Givré, tu m'a tuée
Merci !

[Givré]

Holalala la Za ! ... ... Vas-tu, de grâce, à la vie revenir ? Me voilà horrifié, que de par mon fait, vraiment involontaire, de la vie à trépas tu te déclares passée ! ... ... Mais au fond, si cela tu me dis, c'est que pas encore tu ne l'es ... Il me reste l'espoir, qu'il te restât d'la vie, et qu'elle se ranimât ! ... ... Maudites soient mes paroles qui provoquèrent cela ! ... ... Comment diable empêcher que pareil sort funeste, s'accentuant sans cesse, en infernale spirale, n'aboutit, ô mon Dieu, à l'horrible trépas ? ... ... La première Ferrari, ou aussi bien une Porsche, que je puis entrevoir, je sauterai dedans, et dans un rugissement, accélérant à fond, j'irai secours quérir, afin de l'refaire battre, ton coeur si défaillant, ouida, la Za, là-bas ! ... ... Car ton merci, la Za, c'est de toi bien vivante, que je désire l'entendre ! ...

[Mlle Rose]

[Za]

Ferrari et Porsche font dans les avions maintenant ?
Bon, ça suffit, cessons de nous asticoter, que diable. Ça va attirer la suspicion.

[Chacoucas]

Cela dit, je me demande si de la métaphore, il ne serait pas de sa nature même que d'être implicite ?

Eh bien cher Givré, si la métaphore est le procédé, elle est toujours un tant soit peu implicite, yes. Mais si on désigne l'image (le met à phore), dans ce cas, ici, il ne fut jamais décalotté découvert... j'imagine pouvoir le considérer implicite, car ce qu'on ne voit point peut néanmoins exister...

Ça va attirer la suspicion.

Pas que je susse, pis si on ne - ni veut, euh.. implicitement - fait rejouer qui que ce soit on évitera qu'un blanc ne s'étale, car tôt ou tard cela guette. Ou un râle. ( pour qu'on reste dans le sujet).

[kalimeris]

Une conversation avec un membre de ma famille, on échange des nouvelles et informations. Il me demande l'âge de mon compagnon. Je le lui dis. Il me répond : "Ah, il est plus jeune que toi, mais tu es mignonne, ça compense" (les femmes n'auraient que la jeunesse et la beauté à offrir, c'est triste... j'aurais bien aimé dire cela, hélas, je n'ai aucune répartie lorsque je suis choquée)

[Thibaud]

(les femmes n'auraient que la jeunesse et la beauté à offrir, c'est triste...l

Et la maternité!

[joran]

Partie en vacances seule avec les enfants pour cause de mari au travail. Ceci dit, pas trop loin pour qu'il puisse nous rejoindre le week-end.
Nous sommes adeptes de la caravane, et c'est mon mari qui nous a conduit sur place le premier vendredi soir des vacances.
Afin de profiter au mieux des vacances, et d'éviter les bouchons, je suis repartie en milieu de semaine, seule avec les enfants et la caravane, à la fin du séjour.
J'ai pris le parti de sourire au regard des personnes croisées, notamment des routiers lors de la pause pipi, découvrant qu'une femme seule conduisait une caravane...

[Le Renard]

Salut Joran.

Le regard des personnes croisées ?

[Grabote]

héhé c'est vrai qu'on se demande bien comment t'as pu conduire une caravane sans avoir de c......s !

Ça me rappelle la fois où je changeais mon pneu dans le rue et ou j'ai été dérangée toutes les 5mn par des hommes (gentils) qui voulaient m'aider et me regardaient avec un sourire légèrement condescendant :
"Elle va jamais y arriver sans c.....s"
C'est juste que pour eux, comme conduire une caravane, ça peut pas être un truc qu'une femme peut faire, et franchement, on se demande bien pourquoi ?
En l'occurrence, il n'y a pas lieu d'être en colère, juste à faire ce qu'on a envie de faire, en souriant quand c'est possible pour déconstruire petit à petit ces préjugés sexistes !

[Le Renard]

...et salut Grabote.

Ça me rappelle la fois où je changeais mon pneu dans le rue et ou j'ai été dérangée toutes les 5mn par des hommes (gentils) qui voulaient m'aider et me regardaient avec un sourire légèrement condescendant :
"Elle va jamais y arriver sans c.....s"

Tu es convaincue que c'était ça la raison ? Et que si t'avais été un mec on ne t'aurait pas proposé d'aide ?
Est-ce que c'est une opération que tu avais l'habitude de mener et que tu réalisais fluidement, ou bien est-ce que les gestes malhabiles propres à chaque première fois traduisaient qu'un peu de coaching aurait pu t'épargner de la peine ?

Je pose ces questions en toute pseudo-naïveté. Il est évidemment possible que tu aies simplement reçu des regards condescendants motivés par des a prioris. Mais me projetant en tant que mec dans la situation de ces hommes dont tu parles, je trouve que d'autres hypothèses méritent d'être considérées avant de prononcer une condamnation définitive.

[Napirisha]

Mais me projetant en tant que mec dans la situation de ces hommes dont tu parles, je trouve que d'autres hypothèses méritent d'être considérées

As-tu parfois envisagé que tu pourrais être assez peu représentatif dans ce domaine ?

C'est difficile à faire comprendre à quelqu'un qui ne le vit pas (et pour cause!) : souvent, même si heureusement pas toujours, on est considérées comme techniquement incompétentes et faibles par défaut. Du coup, on se retrouve à vite interpréter : si ça n'arrivait qu'une fois, on envisagerait effectivement toutes les hypothèses, mais à force, on va au plus probable, même si c'est réducteur ...

[Le Renard]

As-tu parfois envisagé que tu pourrais être assez peu représentatif dans ce domaine ?

C'est dur à dire. Ma première manière de sonder les comportements des autres consiste souvent à me mettre à leur place. Il faut bien commencer quelque part, même si la méthode est évidemment limitée. Ma perception est plutôt que je suis absolument représentatif d'une majorité qu'on n'évoque simplement pas puisqu'elle n'apporte la plupart du temps ni problème ni remède à cet égard.

C'est difficile à faire comprendre à quelqu'un qui ne le vit pas (et pour cause!) : souvent, même si heureusement pas toujours, on est considérées comme techniquement incompétentes et faibles par défaut. Du coup, on se retrouve à vite interpréter : si ça n'arrivait qu'une fois, on envisagerait effectivement toutes les hypothèses, mais à force, on va au plus probable, même si c'est réducteur ...

C'est clair, c'est humain. C'est bien dommage aussi.

[madeleine]

Je suis depuis presque vingt ans dans la position de la personne qui propose son aide, dans mon cadre professionnel. Les gens que j'aide m'ont attribué toutes sortes de motivations, parmi lesquelles une bonne partie auraient été liés à des a priori réducteurs sur la personne aidée. Ce qui n'est pas le cas.
Je plussoie donc Le Renard : on ne connaît jamais vraiment les intentions d'autrui et peu importe : reste le geste d'aider qui, quelque part et pour ceux qui cherchent à respecter chacun dans son mystère, seul me touche.

[Le Renard]

Je plussoie donc Le Renard : on ne connaît jamais vraiment les intentions d'autrui et peu importe : reste le geste d'aider qui, quelque part et pour ceux qui cherchent à respecter chacun dans son mystère, seul me touche.

Je ne sais pas si on peut se contenter de ça, en fait. Avant d'accepter de recevoir, il est raisonnable de vouloir comprendre les motivations de quelqu'un envers qui on va, quelque part, se trouver moralement débiteur. Si la motivation est un altruisme authentique, c'est une chose. D'autres motivations pourront naturellement susciter la méfiance et amener à refuser l'aide.

[Le Renard]

on ne connaît jamais vraiment les intentions d'autrui et peu importe : reste le geste d'aider qui, quelque part et pour ceux qui cherchent à respecter chacun dans son mystère, seul me touche.

Ca n'empêche pas d'avoir besoin de faire la différence entre d'une part ce qui se place du côté de l'altruisme ordinaire ou des actions intéressées d'une manière bénigne, et d'autre part celles qui, si on les accepte, vont amener des conséquences plus ou moins pesantes.

[madeleine]

Certes
Mais on sort du "sexisme ordinaire" pour entrer dans le domaine des mauvaises intentions qui, elles, n'ont pas forcément de genre, me semble-t-il.

[eXistenZ]

Hier, dans une gare, je propose à une dame de porter sa lourde valise alors qu'elle fait face à une cinquantaine de marches d'escalier. Regard apeuré comme si j'allais la tuer, puis méprisant en me toisant de haut en bas avec un rapide "non c'est bon suis pas un homme mais je peux me débrouiller seule"...

J'ai bien fait d'être poli et serviable moi...