Hors-sujet
En mode "ce que je pense", ça vous permettra peut être de commencer à faire du lien dans mes préoccupations, âmes sensibles s'abstenir, parce que c'est un tout petit peu une montagne russe.
Je commence à arriver à articuler ces choses grâce à de nombreuses discussions ici, merci.
* Ego existe, unique, non copiable.
* Ego n'existe pas.
* L'âme existe, elle est multiplement éternelle, peut être condamnée au "paradis", "l'enfer", ou les deux, selon l'influence du libre arbitre de l'homme, mais pas exactement "après" la mort ni même avant la naissance.
* L'âme n'existe pas. Et il n'y a pas de libre arbitre.
Je tiens tout cela pour simultanément vrai de façon compatible. Ca me remplit tellement de joie que c'est souvent une de mes dernières pensées avant de dormir. (cf Desproges sur les psychotiques).
Déjà, l'existence de l'univers... Dans les limites théoriques de ce que nous pouvons percevoir, il y a cette idée que dans l'intervale du temps de Plank, nous n'avons aucun moyen de prouver que l'univers existe ou n'existe pas.
A l'instant où j'écris, on voit que potentiellement il y a eu plein de ces instants qui se sont enchainés (le temps passé chronologiquement jusqu'à maintenant), mais beaucoup de penseurs rationnels sont assez prudents pour voir la fragilité d'y associer un enchainement. L'histoire sembler linéaire, d'autres préfèreraient y voir un arbre voire un graphe. (Ce qui, si l'ame existe dans ce contexte, la rendrait nécessairement non unique mais transfinie et des fois rebouclante).
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Entre autres, la "théorie M" prévoit l'existence d'un multivers
Et à ce titre, penser que dans 10 minutes, l'univers, ou l'âme même, puissent exister tient, avec cette approche aussi rationnelle que nihiliste, de la superstition.
C'est une "factualisation" existentielle du paradoxe de la balade sur Pluton de samjna (de mémoire) : le "moi" de dans une seconde a peut être bien été détruit et reconstruit 100 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 fois déjà, pas la peine de faire débat.
Qui je suis, moi, pour dire qui il est ? Et pourtant je suis autant un inconnu pour le moi d'il y a une seconde que j'ai pourtant intégré comme "antériorité continue de moi même".
Postulat personnel : l'apophénie (établir des "motifs"/"liens"/"dessins" non nécessairement rationnels entre des faits) est un des mécanismes qui nous "sauvent".
Hors-sujet
Mais j'ai l'impression de faire un truc aussi casse gueule ici que quand Descartes réintroduit Dieu dans sa troisième proposition.
Ce qui est important du coup, vu que l'on peut y trouver une première propriété de "l'âme".
L'âme protège l'âme.
C'est magique : nous avons une auto-référence, qui permet une construction dite "récursive" du concept de l'âme, même dans le néant logique précédemment évoqué.
Tout élément spatialement ou temporellement atomique de l'âme fait référence à un autre élément "identique".
On ne sait pas la nature du dessin qui relie toutes ces aberrations issues du néant, mais on peut supposer son existence, enfin.
En première approche simplificatrice, comme tous les problèmes complexes, il peut être admissible que "l'apophénie" remplissant le critère "l'âme protège l'âme", "je" en tant qu'âme, peux l'accepter comme outil de travail au quotidien, tout comme on n'utilise pas la physique quantique ou relativiste pour calculer la vitesse d'une voiture (encore que, la relativiste, avec le GPS...), merci beaucoup
Du coup, on va simplifier le propos, en disant que vouloir que l'âme existe suffirait à son existence.
Bien.
Point suivant
Ame ? Conscience ? Ego ?
Pour moi, c'est blanc bonnet, bonnet blanc. On parle exactement du même problème mais pas dans la même problématique.
Ame, c'est pour la métaphysique, Conscience c'est pour la phénoménologie, et Ego c'est pour les sciences de l'esprit.
Je vais commencer par Ego.
Mes présomptions vont vers le "constructivisme", avec une vision beaucoup plus survivaliste ("l'âme protège l'âme"), que je retrouve dans la memetique (que je vois comme une asbstraction au dessus de Piaget en première lecture).
En fait, on peut carrément se demander si on construisait une intelligence artificielle, un robot qui a des caméras en guise d'yeux et des micros en guise d'oreilles, aurait-il la même sensation de vécu que nous ?
Pour avoir travaillé avec des IA de générations précédentes des IA actuelles, je serais même prêt à tenter de démontrer que oui, à chaque fois que le "jeu de l'imitation" (le "test de Turing") est gagné par la machine.
La "machine de Turing" est, j'ose penser que c'est ce que pensait Turing, l'abstraction ultime de "l'intelligence", elle décrit absolument toutes les "machines intelligentes", même si la pensée populaire la réduit aux Intelligences Artificielles.
Ce qui n'est ni une bonne, ni une mauvaise nouvelle, c'est un fait et on peut "l'ingénierer" pour améliorer notre vie, du moins je le postule (comme certains le savent, je peux développer ces idées pendant des heures).
La memetique (qui n'est pas une "théorie délirante"), pointerait vers la non existence du libre arbitre ou de l'Ego (postulats de Susan Blackmore) tels que nous les concevons d'ordinaire. Ce sont des "conséquences", et c'est une apophénie que j'intègre "nécessaire" au mécanisme, qui leur donne un sens.
Mais encore une fois, cette "vision biaisée" de la réalité étant nécessaire, il n'est pas nécessaire de s'autodétruire en la niant.
Dit autrement, j'intègre l'hypothèse "salvratrice" : "je ne suis pas un Ego, ou une ame, si je ne crois pas à ma cohérence".
Je postule que c'est une hypothèse de travail tout à fait valable
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On m'a parlé récemment du mentra "tout est illusion".
Si l'illusion existe alors que tout n'existe pas, j'écarte "tout" (pas de sens rationnellement de nommer l'ensemble vide "univers") et je dis que l'illusion est "tout".
Donc tout est illusion signifie que tout existe.
Bref, je peux être tout à fait content de mon Ego, de mon Ame, ça suffira, surtout si je ne suis pas sur de ce qu'il s'est passé il y a une seconde, et que je n'ai absolument aucune idée de ce qui va se passer après.
Par ailleurs, en memetique, le mot clef est "imite" pas "copie" ou "est" pour désigner Ego dans une seconde ou une machine qui simulerait l'humain.
Ego est donc parfaitement unique temporellement, spatialement, conceptuellement.
Et complètement construit socialement de façon survivaliste
Mieux encore dans les "approches positives de ces théories nihilites" : je n'existe pas qu'en mon être, j'existe en des milliers d'imitations de tous ceux qui se sont "confrontés" à moi. Si on parle de moi après ma mort, on peut interpréter mon "âme" comme immortelle. (Par extension : la "transcendance" est quand "l'âme immortelle" dispose d'une action sur un monde dans lequelle "l'âme vivante" n'est pas)
La conscience, enfin, serait le lien entre l'interface "abstraite" (pour cablée qu'elle soit dans le crâne) de l'Ego "ressenti interne" (dilemme du Hérisson), et l'interface "concrête" des cablages du corps.
Un Ego n'est pas nécessaire à être conscient, ou on peut penser de façon abstraite qu'une IA est un Ego sans conscience tant qu'elle n'a pas d'interface (quand elle est dans son "temps de calcul" par exemple).
Oui mais alors, comment vivre en sachant tout ça ?
C'est exactement comme je le disais plus haut, savoir tout cela n'est pas nécessaire pour vivre. Il "suffit" de vivre, sans tenir compte de toutes ces hypothèses comme on traite, comme je le disais, tous les problèmes abstraits et complexes dans la linéarité simple perçue de notre temps.
De la même façon que "L'existentialisme est un humanisme", au contraire, si l'on accepte ces idées et que l'on passe la "vérité sur la nature de l'homme" à travers elles, on découvre des démarches qui paraissaient absurdes et qui ne le sont plus.
Imiter bêtement serait une des meilleures méthodes pour apprendre (dit autrement c'est en forgeant qu'on devient forgeron).
Le concept "d'Eternel Retour" pour décrire le paradis ou l'enfer devient beaucoup plus fonctionnel que les représentations que l'on en fait.
Etc.
Pour vivre sereinement tout cela, personnellement, j'ai une approche qui touche au "zen". Tout est néant, tout est impermanence. Et ça me remplit de joie

"Vanité des vanités, tout n'est que vanité".
Il est vrai qu'ici vous ne trouverez guère de perfection, sauf si on se met à rire
Profil : En questionnement (permanent). Intelligence hautement questionnable.