Moi aussi j'aime bien voir le monde !
Aïnoa a écrit : je pars pas seule, toujours avec mon meilleur ami de voyage sakado
J'adore Aïnoa !
D'ailleurs je suis triste, parce que Sakado a été gravement blessé à Cuba, et il coule maintenant une retraite méritée -mais un peu terne- en abritant mes gros pulls

. Il faut que je lui trouve un remplaçant pour l'an prochain... ça va pas être facile parce qu'il partageait mes périples depuis vingt ans.
Le fait d'être seule m'a jusqu'ici attiré seulement des sympathies et pas -trop- de galères, et les voyages sont pour moi des échanges humains bilatéraux (et complètement symétriques : je me sens l'égale de mes hôtes, tous Humains... voire Vivants quand je suis paumée au fin-fond du
Grand Bois...).
J'ai voyagé un peu, le plus souvent possible en résidant et travaillant dans la région pour mieux la connaitre.
Sur un autre plan, c'est une chanson qui résume le mieux mon impression.
"Plus j'étais loin, plus vous étiez beaux, comme on s'éloigne pour mieux voir un tableau". A chacun de mes retours, je retrouve mon émerveillement vis à vis de la France, de mes proches. Un peu comme si le voyage "détartrait" mes pupilles.
"J'étais partie pour me trouver... je ne reviens que pour aimer." Cela a déjà été joliment dit sur d'autre fils : mes voyages me permettent d'être MOI, parce que là-bas ma différence est un tout, est mon identité même, et je n'ai pas besoin de me demander pourquoi je ne me sens pas à ma place. J'ai fait l'hypothèse que mes exils m'ont permis pendant dix ans de supporter mon isolement social, qui me revient du coup en pleine tronche dès que j'essaie de me poser.
Donc mes voyages sont égoïstes parce que je voyage pour
m'enrichir,
me retrouver,
me découvrir... et en plus j'ai la prétention de croire que j'apporte moi aussi des choses (humainement, je ne parle pas de l'aspect financier souvent incontournable). Souvent par des bavardages et des partages d'expériences, parfois par des échanges de recettes...
Tout comme quand je reçois des visiteurs nous nous enrichissons mutuellement. L'émerveillement des "citadins" quand je leur présente le cochon et les lapins de mes parents (qui ont des prénoms... mais qui finiront tout de même dans nos assiettes

), ou quand je les fais contribuer à ramasser des patates, à planter des choux, ou à plumer des canards, me fait toujours plaisir...
ragged a écrit :Je suis un fou de photo de voyage, je peux passer des journées entières à ne faire que ça.
Par contre je ne prends que très très peu de photos.
Quasiment aucune (voire aucune !) des gens, d'abord parce que je ne suis pas à l'aise avec ce "vol d'image" que je trouve impudique (j'ai la même superstition que certains amérindiens qui pensent qu'on vole leur âme

), ensuite parce que je n'ose pas, enfin parce que j'ai aussi très peu de photos de moi-même.
Très peu des paysages ou de l'environnement, simplement parce que je n'y pense pas, je
vis et j'oublie mon appareil. J'essaie à chaque départ de participer à quelques excursions touristiques, où je suis "obligée" de suivre le mouvement du groupe et de photographier la statue célébrissime ou la vue de carte postale

.
Car bien sûr, je n'ai pas grand-chose à partager à mon retour, parce que toutes ces expériences humaines, ces petits riens se racontent mal, surtout sans photos ! Encore plus parce que je recherche les endroits un peu préservés du tourisme, où il y a peu de choses à
voir et d'autant plus de choses à
rencontrer...
"T'as pas de photos de la statue d'Hémingway au Floridita - Euh, si mais elle est minable parce que j'écoutais la banda salsera, et je tremblais un peu - T'es allée à Varadero ? - Euh...non, par contre, j'ai passé plus de quatre heures avec une vieille dame qui m'a offert un café chez elle alors qu'elle n'avait qu'un lit et une table, on... - Oh, super, t'as des photos ?- Euh...- "
J'envie beaucoup les photographes et/ou diaristes, parce qu'il ne me reste aujourd'hui de mes premiers voyages que des impressions, des sensations (l'odeur de la mélisse à l'Ile de Pâques, le bruit des ventilateurs en République Dominicaine...), quelques mauvais clichés et des souvenirs transformés
Zyghna a écrit : je ne peux partir seule, j'ai un besoin vital de partager en permanence ce que je vois, ce que je vis!
J'ai aussi voyagé à deux, à trois, en groupe, en croisière même

... c'est très différent. Et même si j'apprécie d'échanger avec mes compagnons de voyage comme tu le dis, je suis plus à l'aise en étant seule, plus vulnérable donc plus accessible et ouverte aux rencontres. Mais cela dépend vraiment de chacun, et de nos caractères, il me semble.
raphie17 a écrit :J'ai adoré l'optimisme des américains et leur entre-gens très facile.
Pareil. J'ai rencontré quelques américains en voyageant, et j'ai adoré leur façon de ne pas se prendre la tête pour un rien, d'être curieux de tout et très drôles. Ils m'ont guérie de mon stupide anti-américanisme primaire. Mais je suis très consciente que les rares américains qui voyagent, comme moi, hors des circuits organisés, ne représentent pas la population US... tout comme moi avec les français, sans doute
