Oui Miss souris, c'est amusant ça
Ca me fait penser à un problème un peu différent aussi, la difficulté à parler de l'autre membre du couple, comme si on ne savait plus si on doit considérer l'autre dans un système d'inclusion au couple ou comme un individu séparé à part entière. Dans les deux cas on a l'impression qu'il y aura irrespect.
Kalimeris, je ne sais pas trop si tu veux que je développe, je vais essayer, par défaut.
Mais je vais être obligé de parler avec subjectivité et mentionner des hypothèses d'interprétation pour bien me faire comprendre, ce ne sont que des hypothèses, ce sont les questions qui me paraissent le plus sensées à considérer.
Pour le documentaire, tout le point est justement que le dimorphisme sexuel n'est pas expliqué. A ce jour rien ne permet de l'expliquer. Mais on enquête, on montre des pistes, et il y en a une ou deux troublante dont il faudra bien (c'est la science) chercher à faire sens. Le documentaire justement ne dit pas que les hommes recherchent fondamentalement le pouvoir sur les femmes (ben qu'il y ait des faits avérés dans de nombreuses sociétés, justement j'y reviendrai), et que le seul moyen qu'elles trouvent pour valoriser leur individualité, "forcées" dans un système social est de rechercher chez ces bourreaux le trait "grand" dans l'adn de leur progéniture (qu'elles portent de fait... justement paradoxe); ça serait de la politique: la différence tient à peu de choses: une démarche pose une question, l'autre cherche à imposer une interprétation. Pourtant cette interprétation pourrait très bien sauter aux yeux, mais c'est la question d'expliquer le dimorphisme qui compte. Et il n'y a pas de réponse, mais des pistes paradoxales et pour le moins troublantes.
La principale à mon sens est que les comportements machistes et déjà une tendance à ce dimorphisme inexpliqué se trouve chez les primates. Si je veux étendre en hypothèses, je vais prendre les dauphins chez qui des comportements de groupe montrent une pratique du viol et de domination masculine dans certains cas. Primates et cétacés sont à ce jour les espèces qu'on rapproche le plus de l'humain, par génétique pour les premiers, par l'intelligence pour tous.
Donc je serais tenté (c'est ce que j'appelle de l'éthologie comparée, par opposition à une interprétation politique qui bien qu'évidente ne répond pas à toutes les questions qui se posent) de penser qu'il y a dans ce trait "intelligence" quelque chose qui amène cette apparition du machisme (le mot est déjà un biais, mais c'est pour me faire comprendre).
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On peut légitimement partir aussi du principe que si le pouvoir était aux femmes les hommes se sont débattus pour le récupérer, et on pense "guerre des sexes" au sein même d'une espèce: une forme d'aberration culturelle je pense. Sur un autre fil on voit un article montrant que l'histoire des mutilations sexuelles masculines comme féminines revient à montrer la reprise de pouvoir des hommes sur la progéniture et donc la société. Pourquoi pas, mais ça ne parle donc que de pouvoir et de lutte entre genres...
La première chose à laquelle je pense (et que le documentaire suggère) c'est la culture. Je prolonge mon hypothèse: les créatures intelligentes conçoivent les problèmes de pouvoir, et les besoins de la relation sociale, donc de l'organisation. Ils savent "identifier" ce que la nature montre d'évident: des genres. Et la co dépendance de ces genres. Ils sont "intelligents", ce qui veut dire qu'ils pensent, analysent, et donc se trompent. Ca fait partie de se poser des questions. Et ils élaborent des structures à partir de ces erreurs jusqu'à ce qu'ils voient que "ça ne fonctionne pas" et cherchent une autre structure sur de nouvelles bases.
Ce que je suggère à la fin de mon post, sur les "mauvais outils", c'est que la démarche de questionner le genre et la fonction culturelle de la notion est scientifique, elle apporte des questions et des lumières. La démarche d'imposer une conception du monde est politique, elle ne suggère (à ce jour et dans nos sociétés) que la recherche d'un pouvoir.
Creusons encore: le patriarcat, c'est quoi? C'est une série d'observations qui montrent une domination sur tous individus et tous plans d'un genre sur un autre, symboliquement on peut le voir. C'est aussi une interprétation politisée puisqu'on considère un non-partage des pouvoirs. Et enfin c'est la conception même du pouvoir et de son rôle social fondamental. Appuyé par des concepts comme violence, force, répression, manipulation etc.
Je pars du principe que ce qui pose problème c'est un peu de ces 3 choses. Partant du principe que le féminisme a pour but d'amener une égalité des statuts sociaux pour les hommes comme les femmes, on a affaire à un humanisme. On "pense" les humains et on veut faciliter leur vie et cohabitation, on veut permettre un système évolutif qui permette l'épanouissement de tous. On n'est donc pas dans du contrôle ni dans une recherche de pouvoir, ça aurait même probablement pour fondement de questionner un pouvoir en place et son application.
Tout autre type de féminisme, qui appuierait une industrie, un discours publicitaire ou propagandiste, ou serait une manipulation des systèmes pour maintien d'un pouvoir (surtout si ce pouvoir est répressif) est donc détourné, biaisé, n'est plus un féminisme puisqu'il n'est plus un humanisme. Il ne "pense" plus les humains pour leur épanouissement, mais pense un contrôle et une organisation, et les moyens de l'imposer. Il pense des idéologies de contrôle des comportements.
Toute la magie du mouvement LGBT et de ces vocabulaires complexes et colorés dans lesquels le non initié a la tête qui tourne est d'offrir via un lexique des moyens de penser la relation amoureuse et la sexualité hors d'une considération univoque et normative. C'est d'ailleurs en approchant ce lexique avec des considérations normatives qu'on le critique en général: on critique des "cases" inutiles.
Pour moi ces "cases" sont inconséquentes, c'est un biais naturel du langage et de la pensée que la multiplication des termes invite justement à dépasser et repenser. Dans la pratique on ne peut que "s'amuser" d'une conception caricaturale de ces cases. Le fait que certains de ces termes aient des définitions qui ne s'opposent pas vraiment mais se chevauchent volontiers (bi/panromantique par exemple) en ne suggérant que des "nuances" de conception en fait tout l'intérêt. Ne pas rester dans des cases, se donner les moyens de penser différemment et de sortir d'une approche normative des concepts.
Ce que fait le politiquement correct, c'est de "normer" des appellations, et justement c'est de là que viennent les malaises identitaires: se faire dire qu'on n'est pas "normal" et qu'on doit être "autrement", pour faire comme tout le monde. C'est aussi discutablement une forme de censure.
Penser ce que comportent les représentations et les mots est en effet nécessaire et salvateur, ça amène une "conscience" de ce qu'on est et de ce qu'on colporte. Et c'est la "conscience" qui amène une différence et une évolution, l'article que tu proposais sur le rire le suggérait un peu d'ailleurs. Et on a le droit de ne pas "rire" de quelque chose, et je pense qu'il est bien de mentionner le "pourquoi" on refuse de rire. C'est de la relation, et ça joue le même rôle que l'humour initial: on prend place dans une relation. A la nuance (importante) que le rire s'il exclut bien une victime de moqueries (mais on rit souvent de soi, en montrant quelqu'un...), "inclut" d'office les gens autour d'une chose simple et physiologique. La censure par contre impose une supériorité, il n'y a plus d'inclusion, mais un rejet pur et simple de tout individu au nom d'une idée.
Et c'est tout le débat théologique immémorial de l'esprit contre la lettre: l'individu devrait primer sur le texte, l'humain primer sur les idées... L'inverse n'a guère de sens ni de fonction profitable. Ca n'est plus que répression. Pas épanouissement et société.
Voilà, en espérant que j'ai pu faire comprendre mes idées et les rendre un peu intéressantes.
Pour finir, sur le smiley, voilà un exemple de ce que faisait toriyama dans dragon ball:
https://www.youtube.com/watch?v=MAUDntWXXRk
Toriyama c'est aussi le mec qui a fait arane, la petite fille surdouée qui invente plein de trucs géniaux...
Tu reconnais je pense le style graphique, il me semble que le smiley est probablement emprunté à un épisode tardif (dbz). Tortue géniale est un maître d'arts martiaux excentrique, dur, puissant, mais pervers. On obtient rien de lui si ce n'est en lui procurant du matériel pour sa perversion (petite culotte, voyeurisme etc.) Si on trouve bien des clichés sexistes et des notions traditionnalistes dans certains personnages féminins, qu'on joue avec tous les clichés sexuels, en revanche ils sont assez bien équilibrés, il y a beaucoup de femmes puissantes. Les individus les plus pathétiques sont essentiellement les méchants et leur soif de pouvoir, et tortue géniale et ses perversions.
Ce n'est pas à mon sens des femmes dont on rit, mais bien de l'obsession genrée et sexualisée. Ca ne dit rien que "sous les jupes des filles" de souchon ne dise autrement. Ou éventuellement "fat bottomed girls" de queen et la moitié des tubes d'acdc de "hard as a rock" à "shock me all night long" dans des registres apparemment moins profonds et pourtant au pouvoir assez difficile à remettre en question aujourd'hui.
Ca dit aussi une sorte de réalité un peu universelle il me semble: le monde tourne autour de choses simples et l'erreur est bien de croire en des idées quand c'est le réel le plus simple qui a le plus de pouvoir sur l'être.
Ces objets culturels "créent" probablement des comportements, pas tous intelligents surement (on peut casser des choses avec un marteau, pas forcément en construire) mais ils permettent chacun à leur niveau à l'individu de se penser et s'identifier, trouver sa place sociale et son identité. Ils ne briment personne.
Et si par hasard on finit par trouver chez eux des valeurs dérangeantes, c'est sur un trait particulier et une interprétation qu'on va se baser et discuter. La discussion en elle même est le prolongement de l'objet, c'est fédérateur d'union et de sens.
Voilà
Edit: LSBT c'est le pendant germanophone de LGBT?