J'ai passé la WAIS IV et le test de Zulliger hier (1/09/15). J'aurai les résultats dans 4 semaines... donc suspense !
Avant toute chose, merci pour vos témoignages que j'ai longuement lus hier après être passée sur la sellette. Cela a contribué à calmer mes nerfs. J'espère que le mien sera aussi utile à ceux qui passeront le test dans l'avenir.
Alors voilà, après qu'une amie m'a recommandé le livre de JSF dans lequel je me suis retrouvée, non sans stupeur, page après page, je décide de prendre mon courage à deux mains - ou de faire preuve d'inconscience - et d'aller passer le test chez Cogito'Z. Dans ce cabinet, les choses se déroulent en 3 étapes. Une rencontre préliminaire déterminant s'il est utile de passer les tests ou pas, les tests, le bilan.
Ainsi, je rencontre une première psy lors de l'étape 1 qui me pose cette question pertinente : "Pourquoi venir faire les tests ? me reconnaître dans le livre de JSF aurait pu me suffire". Je me lance alors dans mon anamnèse et l'étiologie de ma démarche. Je sais que mon RDV doit durer 45 min. J'essaye d'être synthétique, efficace. Je conclue sur le 'Connais-toi toi-même' de Socrate. J'ai un peu l'impression que la psy me donne son accord pour les tests pour me faire plaisir en s'appuyant malgré tout sur mon haut niveau d'études. Je sors du RDV vidée, le sentiment d'être prétentieuse et complètement mégalo et, au fond de moi, l'espoir de comprendre enfin pourquoi je me suis toujours sentie "différente".
Vient le jour de l'étape 2, trois mois après le 1er RDV. J'ai une boule au ventre depuis trois jours. Je rencontre une seconde psy. C'est elle qui me fera passer le test sans a priori sur moi car elle ne m'a jamais rencontrée. Elle me donne les consignes, simplement, me disant que le niveau difficulté ira en s'accroissant pour chaque exercice, que je ne suis pas obligée de tous les faire. Je m'attends à devoir compter en nombres premiers et je me dis que je vais vivre un enfer mais je n'ai pas le temps de réfléchir davantage, les cubes de Khos sont déjà moi. J'avoue que de commencer par une épreuve de manipulation m'a rassurée. J'ai pris cela comme un échauffement, et puis, je les trouvais jolis, ces cubes. Les exercices de cubes s'enchainent, relativement simples. J'attends le moment où ça va se gâter. Les deux derniers me prennent un peu plus de temps mais ne me résistent pas trop longtemps. Je m'attends à quelque chose de plus dure encore car je ne sais pas que je réalise le dernier exercice au moment où je le fais. Mais elle reprend les cubes. Je suis un peu plus détendue.
Commence le subtest des similitudes. Déformation professionnelle ou esprit retors, je suis incapable de donner les réponses simples qu'elle attend. J'en fais des tonnes, je ne comprends que deux heures plus tard qu'elle voulait que je lui réponde par des évidences, évidences si évidentes à mes yeux que je n'ai même pas jugé opportun de les formuler sur le coup. Donc tout faux ou tout juste aux similitudes, je serais bien en peine de le dire.
Je trouve le subtest vocabulaire amusant même si je me rends compte qu'il est difficile d'être précis même quand on sait très bien utiliser les mots proposés. Je crois m'en être assez bien sortie aux matrices et aux puzzles visuels même si je sais que certains m'ont échappés. Parfois la psy me disait : "vous-êtes sûre" et j'ai pu corriger ainsi deux réponses. Pourquoi a-t-elle voulu m'aider ? je ne sais pas.
Je manque bêtement une réponse au subtest information. Je vais mettre des mois à m'en remettre !
Sur les deux subtests vitesse de traitement, je n'ai aucun point de comparaison donc je serais incapable de m'auto-évaluer.
Je dirais que j'ai fais "moyen plus" au subtest mémoire de travail. J'ai l'impression que le cabinet était incroyablement bruyant à ce moment là, juste quand j'avais besoin de me concentrer, j'entendais l'anamnèse d'une autre patiente dans la salle d'à côté, les rires de deux collègues dans la salle de repos. Mais j'ai fais de mon mieux.
Et l'arithmétique, mais ça je le savais avant de venir car il y a un long contentieux entre moi et les maths, fut un moment particulièrement pénible. Je finis par lui donner mes raisonnements sans être capable de fournir les réponses. Je suis incapable de compter, je n'ai pas assez de doigts et c'est le black-out total dans ma tête. (après le test, nous avons parlé de l'évènement qui a fait de moi une phobique des maths car mon comportement a radicalement changé pendant cette épreuve).
Nous concluons par le test projectif. Au lieu de me prêter docilement à l'exercice comme pour le reste, je fais de la résistance, ce test me contrarie, je trouve les planches laides et pars dans de nombreuses digressions et je lui explique même pourquoi je fais ça. Je ne comprends qu'en rentrant à la maison après plusieurs recherches que je n'aurais pas dû faire cela mais que mon comportement est interprétable et que le résultat ne sera sans doute pas très joli.
A l'issue des tests ( un peu plus d'une heure trente s'est écoulée), la psy me demande ce que j'en ai pensé, sur le coup, je dis que c'était plutôt amusant. Je sais que son diagnostique est déjà posé mais elle ne laisse rien transparaître. Sa neutralité est à la fois rassurante, car très professionnelle, et déroutante car on s'attend, du coup, à se découvrir plus bête qu'on ne l'imaginait au départ. Cependant je vois déjà venir le coup du "QI hétérogène" mais j'ignore dans quelle mesure.
Je sors de Cogito'Z et m'installe à la première terrasse de café. J'ai le sentiment de m'en être bien tirée. Je suis soulagée. Et puis les minutes passent et le doute, ce tout petit germe dans mon esprit, se transforme en une forêt luxuriante et angoissante. Je refais les tests mentalement. Je me rends compte de mes erreurs, de mes bêtises. Je dois attendre 4 semaines interminables pour avoir les résultats. Même si l'espoir au fond de moi demeure, je m'attends à avoir une intelligence normale, voire normale supérieure mais ne franchissant pas la barre des 130, et à me retrouver avec des troubles mentaux que je ne suspectais même pas.
Etape 3 dans quatre semaines...
