Merci d’avoir répondu et alimenté ce post !
Je suis rassurée de constater que je ne suis pas la seule allumée pour qui l’imaginaire prend une place prépondérante, voire parfois exagérée.
Comme vous Malou, Caprice, Bapades56, Harry Potter m’aura fait forte impression et alimenté nombre de mes rêveries avec cet odieux pincement au cœur lorsque les aventures ont trouvé leur conclusion
Comme pour vous, Soazic, Valdemort et Mylène, les univers imaginaires et leurs héros m’ont permis de comprendre le monde qui m’entourait et m’ont surtout donné des clés pour y faire face.
Il n’y a pas si longtemps, un ami me racontait qu’il avait toujours eu besoin d’un mentor pour avancer, une figure forte pour l’inspirer dans son travail (il est ingénieur.) Pour certain, cela peut-être un membre de la famille, un ami, une sommité, son supérieur hiérarchique… bref, quelqu’un qui a plus d’expérience dans la vie ou dans un domaine particulier et qui peut donc nous faire bénéficier de son savoir et de sa sagesse.
Ressentez-vous peut-être aussi ce sentiment qui vous aura amené à une certaine identification ?
J’ai alors compris que les héros que j’affectionne ont joué et jouent encore ce rôle pour moi. Je n’ai pas pu m’appuyer sur mes parents, j’ai perdu trop tôt le seul membre de ma famille qui tenait ce rôle, j’avais peu d’amis… Sont alors intervenus, comme je l’écrivais dans le premier message, mes héros fictifs. Holmes, D’Artagnan, pléthore de Chevaliers du Zodiaque (ben oui… sigh !), puis les samouraïs, et Miyamoto Musashi (réel celui-ci… mais bon, décédé depuis… pfffftttttt)
Pourquoi ces figures très fortes ? Des héros repoussant au paroxysme leurs limites… je ne saurais le dire. Je devine là, comme tu l’écrivais pour toi, Soazic, un gros travail qui m’attend.
De fait, je ne suis jamais plus en phase avec les histoires mettant en scène des figures extrêmes ! Je trouve facilement mon bonheur avec les manga shônen de type nekketsu (manga avec des héros exaltés défendant les valeurs du courage, de l’amitié, de la persévérance.)
Bien entendu, cela comble un manque. Je n’aime rien tant que la compétition, mais elle n’a jamais été encouragée à l’école, au collège, au lycée, à la fac ou dans mon travail par exemple. Or, j’ai besoin de ça pour avancer. Un besoin désespéré de me confronter à mes limites, de vouloir produire mieux (pas plus, mais bel et bien mieux). Je menais donc des compétitions secrètes avec mes copines. Mais toute seule, cela manque de sel, n’est-ce pas ? Sans personne pour relever un challenge, je me suis souvent sentie isolée.
Ce que j’attendais d’une compétition, c’était une saine rivalité dans laquelle on aurait pu s’encourager et se soutenir mutuellement dans l’effort.
Tu m’as faite sourire, Valdemort, avec ta collection de harlequin. J’en ai lu quelques uns, par curiosité, c’était pas mal… mais pour le coup, le héros m’apparaissait trop infaillible et macho ! Mais je comprends que cette littérature ait pu devenir une drogue. Elle a été bien pensée et l’éventail de la collection est très large ; il y en a pour tous les goûts (l’une de mes copines est une spécialiste ^^)
Mais comme vous le disiez, Valdemort, Mylène, Soazic, Malou, Bradeck…. Le danger est de trouver, au final, plus d’attraits à la vie fictive que réelle.
Je crois bien que j’en suis là… et que je l’ai toujours été. Je tâche de vivre en accord avec cette idée, en toute connaissance de cause, sans m’empêcher de vivre une vie bien réelle. Néanmoins, je ne pourrais vivre sans le fictif pour m’apporter ma dose quotidienne d’émotions, de figures fortes…
Est-ce une fuite, comme tu le demandes, Bradeck ? Hum…, le monde réel ne m’apporte définitivement pas ce que j’y recherche. Peut-être parce que ma douance n’a pas été identifiée, je n’ai donc pas pu vivre ce que j’aurai voulu vivre (professionnellement parlant, par exemple) car je me pensais trop nulle et inadaptée pour concrétiser certains rêves. J’ai vécu dans l’échec, convaincue de ma propre incapacité à me réaliser.
Je trouve que tu vises juste, Bradeck… je n’ose pas beaucoup de choses, et je peux les expérimenter dans le fictif.
Néanmoins, il manque à la vie ce sel dont je parlais avec une saine rivalité. J’ai trouvé cela, à un moment donné, dans la vie réelle, lorsque j’ai pratiqué l’aïkido. J’étais entourée d’anciens qui m’apprenaient les gestes, et j’avais, près de moi, un pratiquant passionné avec qui nous menions cette lutte que j’affectionne mais en toute complicité et harmonie. Puis le visage du dojo a changé avec le départ des anciens et l’arrivée de nouveaux pour qui, l’aïkido, n’était qu’un moyen de se défouler ou de rire, mais certainement pas de se mesurer, se confronter, se dépasser. J’ai quitté le club, déçue.
Mais ce n'est pas que ça.. comme le précise Melkoa, j'expérimente des émotions et je les ressens au plus fort.
Au final, écrire, imaginer à mon tour des scénarios palpitants avec des personnages forts me permet de positiver cette fuite, de lui trouver une utilité afin de ne pas faire que subir. Je redeviens actrice, quelque part, de ma propre vie tout en déculpabilisant le fait de continuer à m’immerger dans d’autres mondes.
Je suis surtout soulagée, à l’issu de ce post, de connaître d’autre personnes qui vivent la même chose !
Ianthe, qu’entends-tu par « il est plus facile de ressentir une fiction à 100 à l’heure plutôt que la vie réelle car elle est pensée par un homme » ?
Et vous ? Fuite vers un ailleurs plus palpitant ? Ou profond intérêt pour des émotions que l'on peut ressentir difficilement puissance 1000 dans la vie réelle ?