Zil a écrit :Personnellement, j'ai eu cette recherche pendant longtemps, d'aller au bout de mes rêves, de mes désirs de mes fantasmes... pour trouver ma vraie nature.
Je pense qu'on ne peut pas "trouver" sa "vraie nature" ainsi. Elle est toujours là, au fond, et je crois qu'on ne peut apprendre qu'à l'entendre. Ce qui s'exprime dans un fantasme n'est qu'une image représentant un besoin insatisfait. C'est ce dernier que je pense qu'il faut bien reconnaître, pour pouvoir le satisfaire.
Zil a écrit :Le résultat en a été des réactions très violentes de mon corps, de mon psychisme, et je n'ai jamais été satisfait en réalisant un fantasme animal.
La notion de "fantasme animal" m'échappe un peu. J'y vois plus une tentative d'expression naturelle malmenée par le conditionnement (un arbre qui doit grandir dans un petit pot, un bonzaï en quelque sorte), puisqu'elle n'est pas satisfaisante dans sa réalisation (telle qu'elle se présente à l'esprit). Ce qui s'exprime est symbolique, détourné par la culture, mais ne saurait être assouvi tel quel. La forme qui se présente à l'esprit est "une idée compensatoire" à mon avis inefficace, d'où les comportements addictifs de ceux qui suivent ces voies. Ce qui nourrit "mal" n'est jamais suffisant, et ne saurait être satisfaisant.
Le corps sait ce qui est réellement bon pour soi, d'où l'importance pour moi de me fier à mon ressenti corporel. Cela a aussi l'avantage de faire taire deux minutes le blabla mental incessant, en laissant émerger les réalités qu'il nous tenait cachées jusqu'alors par son activité. Cette dernière ne visant qu'à contrôler, maîtriser, le cercle vicieux apparaît : se concentrer/focaliser sa réflexion sur un problème qui apparaît parce qu'on n'entend pas le besoin exprimé, ne peut le résoudre. La volonté de contrôle naît elle-même de la peur, gênant plus ou moins l'écoute attentive de nos besoins, ainsi que l'accès aux ressources dont on dispose pourtant naturellement pour les assouvir.
Zil a écrit :Avec l'aide de ma thérapeute, j'ai compris que je n'avais pas seulement une force interne mais plusieurs et qu'elles pouvaient s'opposer et s'affronter. L'important, c'est de choisir. C'est de savoir à qui on donne la barre du bateau.
Si cela suffit à retrouver un équilibre, c'est l'essentiel

.
Pour moi, ce qui s'affronte en moi (conflit intérieur) révèle un problème. Et bien souvent, en creusant, je trouve un besoin vital, légitime, contrarié par une croyance, une peur, un conditionnement.
(Le fantasme n'est alors qu'une idée qui permettrait d'assouvir un besoin sans toucher à la "zone sensible" (sans réveiller la peur). Mais du coup, le besoin ne peut être réellement comblé, la peur reste, et le problème n'est pas réglé.)
En gros, je ne choisis pas ; vient ce qui vient, et quand je ressens un malaise, une difficulté, j'essaie de m'écouter au mieux pour reconnaître mon besoin, voir ce qui ne va pas, identifier la peur/croyance qui se cache là, et la résorber (là, j'ai confiance en mes ressources, en une "sagesse naturelle du vivant", pour "nettoyer" mon esprit des fausses croyances associées à ma mémoire).
Zil a écrit :Là, je m'attends à une farouche opposition de Animal car je sens que c'est un point crucial pour lui (déjà le pseudo)
Pour préciser mon point de vue :
Comme tout animal

, j'évite de "m'opposer", en règle générale. Car ce que j'avance n'est pas principalement guidé par le besoin de reconnaissance. Et même, le fantasme de lutte, de pouvoir, le nourrit généralement fort mal.
Je suis prêt à changer de point de vue, mes idées ne sont pas au service de mon identité, mon but n'est pas de m'affirmer, mais d'avancer.
L'opposition, le conflit, même si j'en sors "vainqueur", a quand même un arrière-goût d'échec récurrent, car il ne fait avancer personne. C'est quand même par la différence qu'on peut échanger, avancer. Ce qui génère les conflits est bien plus souvent de l'ordre du "commun" qu'on ne le pense, à mon avis.