Bon, ça fait un moment que je tourne autours du sujet. Mais ce n'est pas facile de répondre.
Quand j'étais petite, j'avais dit à ma maman et ma deuxième maman de l'époque (ma nounou), que deux enfants, c'était ce qu'il y avait de mieux. Ben ouais, un seul, il va être tout seul le pauvre, trois, je trouvais que c'était trop dur (on est trois dans ma fratrie, et ma nounou a trois enfants

), alors deux, c'était le juste compromis... Bon, pour ma défense, je ne devais pas être bien vieille

. Mais bon, ça illustre bien que déjà toute petite, je pensais avoir des enfants. Je n'avais pas réfléchi que ne pas en avoir pouvait être une possibilité (en fait la question habituelle c'est "tu veux combien d'enfants", et non pas "tu veux des enfants ?").
Bien plus tard, une fois en couple, installé, avec un boulot, la question est revenue. Je sais que mon compagnon voulait des enfants. Et au niveau matériel, on pouvait assumer sans problème (j'avais plus d'un an d'ancienneté au boulot, et avec deux salaires, on avait de la marge). Je n'ai jamais ressenti un "besoin biologique et très profond". En fait, si j'écoute mes sentiments, j'ai essentiellement ressenti de la peur. Une peur très très forte. Peur de la grossesse, peur de l'accouchement, peur de ne pas savoir élever un enfant, peur de ne pas aimer l'enfant. Ben ouais, j'aime bien les enfants, j'ai mon BAFA et tout, mais non, je ne trouve rien d'attirant dans un nouveau-né. Ce n'est pas parce que je me débrouille pas trop mal quand on m'en met un dans les bras sans me demander si j'en ai envie, que j'aime ça (tiens Zéphyr, toi qui aime les enfants, tu peux le porter... difficile de dire non, alors le mythe comme quoi j'adooôoore les bébés, il s'ancre...). Bof.
Puis une amie m'a parlé de son projet bébé, on a discuté. Puis elle est tombée enceinte, et puis elle a accouché. Dur l'accouchement, mais au moins elle a été honnête et ne m'a pas menti en disant que c'était le plus beau moment de sa vie

. Les discutions honnêtes et sans tabou avec elle m'ont aidées a gérer une partie de ma peur. Et puis voilà, ça avait l'air d'être le bon moment vis-à-vis du boulot, alors projet bébé en route... Un avertissement : ce n'est jamais le bon moment

j'ai appris environ deux jour après la fécondation (si la date est la bonne) que ma mission était fini à la fin du mois

. Quand j'ai eu le test positif, la peur est revenue encore plus forte : plus de retours en arrière possible, il est là, faut assumer maintenant. Mais ça ne se dit pas, quand un test de grossesse est positif, on est sensé sauter de joie. Pas moi. Je n'ai pas apprécié la grossesse non plus. Par contre j'adore ma fille. Et je ne regrette absolument pas de l'avoir.
En ce moment, l'idée d'un deuxième a refait surface dans nos discussions de couple. Mais moi, je freine encore. J'ai peur, encore. Je pense avoir fait plus que frôler mes limites avec notre ainée (bon, j'irais voir un médecin pour MOI plus tôt, et je n'écouterais pas les gens qui disent que c'est normal d'être fatigué quand on a un bébé), je ne suis pas sure d'être capable physiquement de gérer comme j'ai géré pour la première (ben ouais, j'aurais mon ainée en plus dans l'équation). J'ai peur de ne pas pouvoir donner autant au second. J'ai peur de cette position de second qui est la mienne dans la fratrie.
En conclusion, le choix d'avoir un enfant est le résultat d'une longue réflexion, et à aucun moment, je n'ai été sure de notre décision. J'ai un enfant, j'en aurais peut-être un deuxième, mais ce n'est pas pour moi un "besoin biologique et incontrôlable". C'est plus un projet de couple, l'envie de donner ce que mes parents m'ont donné. Construire quelque chose en commun avec mon compagnon. Nous créer un cocon familial (ça semble un peu égoïste vu comme ça

).