Je vous fais part d’une partie d’un cours de psychologie, qui, même s’il ne traite pas de la possibilité d’ "amélioration" du QI, n’en est pas pour le moins inintéressant.
De la définition de l'intelligence.
Les psychologues parviennent à se mettre d'accord sur une définition générale de l'intelligence.
" L'intelligence, c'est une aptitude mentale très générale qui implique, entre autres choses, la capacité de raisonner, de prévoir, de résoudre des problèmes, de penser arbitrairement, d'appréhender des idées complexes, d'apprendre rapidement et de tirer profit de l'expérience. Ce n'est pas seulement une capacité scolaire, une faculté étroitement académique ou une aptitude aux tests. Elle reflète une capacité plus large et plus profonde de comprendre notre environnement, de "saisir au vol", de donner un sens aux choses et d'imaginer des solutions pratiques."
Les désaccords deviennent nombreux quand il s'agit d'en donner une définition précise: il y a alors autant de définitions que de spécialistes internationaux interrogés! (Enquête réalisée en 1921 avec 14 psychologues experts, puis en 1986 avec 24 psychologues experts. Huteau, 2001)
Comme le souligne ce spécialiste, le désaccord sur les définitions a deux sources.
" Parmi les comportements intelligents, certains peuvent être privilégiés; une fois retenus, ces comportements ne sont pas expliqués de la même manière."
Par ailleurs ce concept suscite des débats émotionnellement chargés et parfois éthiquement condamnables. (Cf. La publication de l'ouvrage "The Bell Curve" en 1994 qui défend des thèses racistes et eugénistes sous couvert d'une analyse scientifique erronnée.)
Selon M. Huteau, ce n'est pas parce qu'on n'est pas capable de donner une définition précise qu'on ne peut pas avancer dans le développement des connaissances et des applications au sujet de l'intelligance. Après tout, rappelle-t-il, Newton n'a jamais donné une définition de la notion de force et a malgré tout progressé dans l'étude des lois physiques! De même, des progrès dans l'application de l'électricité ont eu lieu sans une définition précise de ce qu'était l'électricité! Ce qui importe, selon lui, c'est de se demander comment on étudie l'intelligence.
Comment étudie-t-on l'intelligence?
Elle est étudiée selon quatre points de vue: son fonctionnement, son développement, sa variation d'un individu à l'autre, sa caractérisation en fonction du degré d'évolution du système nerveux des espèces animales.
Les trois premiers points de vue sont complémentaires.
"C'est le même individu qui fonctionne, qui se développe et qui est différent des autres". (Huteau, 2001, p12) Cela a donné lieu a trois sous-disciplines: la psychologie expérimentale (ou psychologie cognitive), qui s'occupe du fonctionnement de l'intelligence, la psychologie ontogénétique (ou développementale) et la psychologie différentielle de sa variabilité interindividuelle.
Ainsi, le véritable problème à propos de l’intelligence ne serait pas tant définitionnel mais est de "construire une vision synthétique dans laquelle on rendrait compte à la fois du fonctionnement, du développement et de la singularité de chacun." (Huteau, 2001, p14.)
La mesure de l’intelligence aujourd’hui.
Les premiers tests construits pour évaluer l’intelligence ont cent ans: échelle métrique de l’intelligence de Binet & Simon, première analyse factorielle de l’intelligence de Spearman.
Puisque les tests d’intelligence les plus utilisés actuellement sont des versions révisées de ces premiers tests, l’évaluation repose sur une conception de l’intelligence qui a un siècle.
Et même si on considère que certaines améliorations apportées aux premiers tests sont des véritables évolutions vers une conception multidimensionnelle de l’intelligence, disons que l’évaluation contemporaine repose sur une conception de l’intelligence qui a plus de cinquante ans. J. Lautré s’interroge sur les raisons pour lesquelles les évolutions théoriques, comme par exemple la théorie de Jean Piaget ou encore la théorie du traitement de l’information, n’ont pas produit de nouveaux tests capables de supplanter les « vieux » tests psychométriques dans la pratique de l’examen psychologique. Il propose comme réponse:
"La bonne résistance des tests classiques au temps tient plutôt au caractère très pragmatique de l’approche des pionniers de la psychométrie... (Ils) cernent une capacité d’adaptation cognitive relativement générale."
Les travaux issus de la psychologie cognitive "ont échoué à fournir des nouveaux instruments d’évaluation capables de renseigner à la fois sur la performance et sur les processus (qui échappent aux tests classiques) par lesquels celle-ci a été obtenue. Ces travaux ont, par contre, permis de réinterpréter les conduites observées pendant les tests d’intelligence classique, en unifiant les différentes sortes de tests d’intelligence et en réduisant les dimensions évaluées à quelques composantes fondamentales de l’activité intellectuelle: l’empan de la mémoire de travail, la richesse de l’organisation conceptuelle, la qualité des représentations visuo-spatiales,etc. Il faut nuancer cela en le limitant au domaine de l’évaluation de l’intelligence générale."
Une notion à maîtriser: le Quotient Intellectuel.
Le concept de quotient intellectuel n’existait pas à l’origine du premier test construit par Binet et Simon. Les concepts d’âge mental et de quotient intellectuel ont été inventés par le psychologue allemand Wilhelm Stern en 1912.
Le QI est un chiffre, mais il n’est pas une "mesure" aussi élémentaire qu’un poids de naissance ou qu’un taux de sucre dans le sang! Un groupe de spécialistes français de l’examen psychologique et intellectuel de l’enfant a tiré la sonnette d’alarme en 2005, face à certains usages non maîtrisés qui sont faits de cette "mesure". (Cf. Le journal des psychologues, n°230, Septembre 2005.) Ce groupe rappelle et développe les idées suivantes:
-La représentation sociale du QI repose sur une conception qui a cent ans.
-L’énoncé isolé d’un chiffre quelconque, extrait d’un test, n’a, a lui seul, aucune signification.
-Toute mesure n’étant pas exempte d’approximation, c’est avec prudence, raison et maîtrise qu’un psychologue doit présenter tout résultat.
-Il peut refuser de communiquer un QI.
-Trop largement assimilé à un exercice simple et banal, l’évaluation du développement et du fonctionnement intellectuel est pourtant un acte psychologique majeur qui prend toute sa valeur dans une démarche professionnelle d’ensemble, impliquant la demande initiale, la dynamique individuelle et familiale, les manifestations psychologiques et comportementales ainsi que la part subjective et intime du sujet.
Conclusion.
Il existe des discours très sévères du type: " l’entreprise de mesure de l’intelligence souffre en fait d’un défaut fondamental. Si l’on ne connaît pas les propriétés d’un objet, la mesure de cette propriété est impossible. Cette impossibilité est encore plus grande dans le cas d’un concept comme l’intelligence, dont on ne sait même pas s’il est un objet." (Mengal, 1998, p38).
Pour notre part, nous considérons, avec d’autres auteurs, qu’en dépit de l’ensemble des difficultés que nous venons de soulever, l’usage des tests, réalisés avec prudence, raison et maîtrise, constitue un outil très utile d’investigation psychologique.
"De toute façon le psychologue est conduit à évaluer l’individu. Quand on abandonne les tests pour se fier à son intuition, on risque pire. Dans un test, on connaît assez exactement sa marge d’erreur. Dans une évaluation intuitive, on ne la connaît pas". (Zazzo,1983,p113).
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« hum, je comprends bien ce que tu dis mais ça ne colle pas trop avec ce que j'ai pu lire de la douance ici jusqu'à présent.
pensée en arborescence, hypersensibilité etc. il me semble que la pertinence même d'invoquer un nouveau concept comme celui de douance se base sur un effet de seuil et un certaine différence de nature, sinon la douance c'est quoi ?
s'il n'y a ni effet de seuil ni différence de nature, alors on tombe sur une simple définition du Wais comme "toise de l'intelligence" comme tu dis (ou plutôt au contraire de ce que tu dis...) puisqu'il ne mesurerait que des différences de degré divers sans seuil significatif et sans cohérence justifiant le concept de douance... »
La nature, c’est l’intelligence, c’est tout. La nature tient à la qualité de ce dont on parle, non à une mesure chiffrée. On pourra dire qu’un tel est plus intelligent qu’un autre, cela ne change rien à la nature.
De plus, il peut s’avérer dangereux de parler de différence de nature entre être humains, cela a servi par le passé... Et ce n’est pas bien glorieux. Donc prudence avec ces notions.
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Je ne suis pas trop d'accord non plus pour dire que parler d'effet de seuil et de différence de nature soit une façon de simplifier à l'extrême le problème, il reste très compliqué !
« Certes mon analogie avec le nanisme est caricaturale, mais là encore je ne te suis pas quand tu dis que la taille n'est pas question de potentiel.
Au contraire il me semble que pour la taille on a un potentiel génétique qui s'exprime ou non selon notre environnement et culture. suivant notre alimentation et notre mode de vide on atteint ou pas ce potentiel.
on pourrait même pousser l'analogie plus loin en caricaturant à peine, par exemple si je prends un test basique pour mesurer la taille, si je ne suis pas en forme et me tiens mal, je serai plus petit que quand je me tiens droit. en vieillissant et suivant les sports que j'ai pratiqué, ma taille diminuera, etc. »
Ta comparaison avec le nanisme n’est pas seulement caricaturale, elle est totalement inadaptée. Pour la taille, on a un capital génétique, (ce n’est pas équivalent au mot potentiel), ce dont tu parles ensuite concerne les carences alimentaires et le mode d’alimentation selon l’endroit où on naît. Le nanisme est une maladie génétique, elle n’a rien à voir avec un potentiel, certains nanismes (achondroplasies) sont causés par la mutation d’un gène, porté par un autosome, en un allèle dominant, l’anomalie touchant les individus hétérozygotes et doublement dominants (hérédité autosomique dominante.) Donc, bof pour ton exemple...
Ensuite pour mesurer la taille, le médecin va te demander de te tenir droit, désolée mais faut arrêter de prendre les gens pour des andouilles... En vieillissant ta taille diminuera, et alors???
Tu parles de variation de la taille en fonction de différents facteurs, quel impressionnant boulgui boulga!
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« bref, loin de moi l'idée de simplifier quoi que ce soit quand j'invoque l'idée de seuil et de différence de nature. Mais si je peux arguer sur la taille, je dois accepter ta position sur la douance. par contre je me pose vraiment la question de savoir ce qu'est alors pour toi cette notion de douance, et en quoi on en a besoin si tu rejette l'idée de seuil et de différence de nature, aussi minime puisse-t-elle être ? »
Tout le site parle de la notion de douance, on trouve des textes, des avis, des réflexions sur le sujet. Si tu cherches une formule magique, il te faut aller creuser du côté du pays des fées.
Ton idée de seuil et de différence de nature n’est de toute manière aucunement argumentée de manière scientifique. Il est illusoire de croire qu’en ce lieu, comparer pour comparer, provoquer pour provoquer, passera inaperçu. La controverse est intéressante, les points de vue divergents aussi, la critique de l’existant de même. Du moment qu’on y apporte quelque chose de l’ordre de la recherche et du questionnement authentique. Mais je regrette le comportement qui réside dans l’action de titiller pour le plaisir de titiller. Car c’est stérile.
J’ajouterai deux choses:
- L’importance d’utiliser les mots avec leur sens, cela évite les éternels "nan, mais je voulais dire que". Plutôt que de vouloir dire, disons-le, ce sera plus clair. Ainsi pour "croire" et "nature" par exemple ici...
- Si les imageries cérébrales t’intéressent, tu peux éventuellement approfondir le sujet et nous apporter des compléments d’infos, ils seront utiles...
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« J'ai simplement un peu peur, que j'en sois ou pas, de diviser l'humanité en deux (HP/non HP). Mais c'est bien une division qui colle à mon expérience, je voudrai juste qu'elle soit la plus objective possible avant de m'y abandonner
Dans l'hypothèse ou je n'en serai pas, je trouverai ça malgré tout réconfortant de savoir qu'il y a des HP et surtout de savoir qu'ils ne sont que 2%, ce qui n'est pas une bonne nouvelle en soit mais au moins colle avec mon expérience, donc me rassure sur mon propre vécu, c'est déjà ça. »
Peut-être est-ce cela la source de tes questionnements? Peut-être est-ce sur cela que tu devrais approfondir ta réflexion: tes peurs, le besoin de te sentir réconforté...
"Écrire, c'est ranger le bordel qu'on a dans sa tête...
Écrire, c'est ranger le bord d'elle.
Ou pas.
Écrire, c'est embrasser son chaos.
D'abord."