Hey !
J'espère que déterrer un vieux sujet ne vas fâcher personne... en fait je voulais poster à propos des rêves lucides et j'ai effectué une recherche pour savoir si quelqu'un avait déjà eu cette idée.
Je fais des rêves lucides depuis la maternelle. C'est une sorte de don: cela me vient de manière récurrente (une fois par semaine, mais c'est une moyenne, je peux en faire trois par semaine ou ne pas en faire du tout pendant un mois...), même sans exercices et focalisation. Lorsque j'étais enfant, je pensais que cela arrivait à tout le monde, mais dès que je voulais partager mon vécu, on me prenait au mieux pour une douce et naïve gamine, au pire pour une mythomane ou une grosse tarée. Et malheureusement, même aujourd'hui, alors que la science étudie sérieusement le phénomène (quoique peu de grands scientifiques s'y intéressent, étant donné la difficulté à effectuer des expériences sur un sujet endormi et oniriquement lucide), c'est difficile d'en parler sans passer pour une allumée.
Sans prétention, j'ai pu expérimenter pas mal de choses durant mes rêves lucides, ou bien durant les phases les précédant ou les suivant. Je me permets d'ailleurs d'apporter quelques éclaircissements à des phénomènes évoqués à plusieurs reprises dans ce sujet, en citant l'ermite qui les résume:
ermite a écrit :
Bonjour Gioia,
Je connais ce phénomène depuis toujours.
J'ai trois types de phénomènes bizarres :
1 - une conscience constante que je rêve avec des rêves qui ne sont pas absurdes (sans personnages irréalistes, seuls les lieux peuvent parfois être étranges), bien construits comme des scénarios, parfois je pourrais en faire des nouvelles ou un petit film et que je peux reprendre si je n'ai pas eu la réponse que j'attendais ou si je veux connaître la fin même le lendemain soir.
Je me souviens toujours de mes rêves comme si je les avais vécus réellement et certains me poursuivent comme des évènements de ma vie. Il arrive qu'un rêve conditionne totalement ma journée comme si je ne pouvais en sortir. Une fois, enfant, j'ai rêvé que ma maman se faisait attaquer par un clown dans une tour médiévale et je n'arrivais pas à la sauver, j'ai passé ma journée à la coller et à ressentir une énorme tristesse pour elle. Je connais la signification de ce rêve mais je parle ici de l'impact qu'il a eu sur mon comportement de la journée .
2 - un autre phénomène mais je ne sais pas si on peut le qualifier de rêve car je suis éveillée, je ferme les paupières et je sais qu'une image va se former à l'intérieur de ma paupière comme sur un écran noir de cinéma. Je ne la vois pas dans ma tête comme une pensée, je la vois comme si je regardais un écran noir et qu'elle apparaissait soudain.
La première fois que cela m'est arrivé, je m'en souviens nettement. J'avais dans ce qui me servait de chambre une armoire en plastique mou à fermeture éclair comme il faisait dans les années 50/70, il y avait dessus un motif répétitif assez compliqué un peu genre floral stylisé avec beaucoup de détails. Depuis toute petite je fermais souvent les yeux éveillée pour m'amuser à voir se déplacer des zones sombres sur une surface plus claire, un peu comme des continents qui dérivent, ça m'a toujours plus ou moins apaisée. Ca m'aidait aussi à m'endormir le soir. C'est lors d'un de ces moments que j'ai eu une sensation étrange comme une impatience et j'ai vu apparaître ce motif de manière si précise que cela a provoqué chez moi une sorte de joie presqu'enfantine. Mais au départ, je pensais que c'était une fois c'est tout, et cela a recommencé, pas avec le motif mais avec des choses que je n'avais jamais vues, souvent un fragment de scène entre deux personnages inconnus, souvent des actes violents comme si je voyais une chose en avance et je ressens alors beaucoup d'angoisse car je ne sais pas d'où cela vient.
J'insiste sur le fait que ce ne sont pas des pensées ou des images que je me force à faire apparaître, mais bien des images qui se forment sans que je sache d'avance ce que ce sera, je sais qu'on pourrait les qualifier de pensées puisqu'elles viennent forcément de mon cerveau mais ça ne correspond pas à la réalité du phénomène ou du moins à sa perception. L'image se présente comme un négatif un peu. Mais si c'est un visage ou un motif, c'est extrêmement précis. Les gestes dans les scènes sont plus flous.
Si on décrit la sensation de pensée, c'est un flot continu que l'on peut se forcer à interrompre ou à diminuer. Là je n'ai absolument aucune prise sur cette image qui se forme, sauf à l'interrompre en ouvrant les yeux (ce qui abonderait dans le sens que ce n'est pas une pensée) mais je ne le fais pas car j'ai toujours envie de voir ce que c'est.
3 - Il m'arrive encore et ce depuis mon adolescence d'être dans un demi-sommeil comme paralysée, je suis consciente de ce qui se passe mais il m'est impossible d'agir. Et je vois une ombre qui est derrière moi à l'entrée d'une porte et j'ai très peur, elle ne bouge pas, mais j'ai peur car je ne peux pas bouger ou me réveiller non plus. Il faut alors que j'opère une reprise de contrôle sur mon esprit comme si je lui hurlais silencieusement de se réveiller et j'ai l'impression que cela dure très longtemps. C'est extrêmement angoissant et j'en ressort le plus souvent terrifiée. Dans la vie éveillée, je ne suis pas une peureuse, j'ai souvent affronté des situations perturbantes pour le commun des mortels. Mais là, c'est trop.
1- Certains rêves sont très puissants et marquants... il m'est déjà arrivé de voir un enfant mourir dans un rêve. Je n'avais que 8 ans à l'époque, mais je me souviens l'avoir pleuré comme si j'avais vraiment perdu un être cher. Une autre fois, à 11 ans, j'ai rêvé qu'une entité infiniment pleine d'amour venait à moi et me rassurait. Je me suis éveillée dans un état étrange, mélange d'euphorie et de crainte, et ce rêve m'a tant frappée que j'en suis restée évasive et particulièrement taciturne des jours durant... J'ignore pourquoi il survient parfois des rêves si forts, cela a peut-être un lien avec nos aspirations ou souffrances profondes.
2- Ce que tu décris m'évoque un phénomène marquant le début du cycle du sommeil. L'état de transition entre le sommeil et l'éveil se nomme phase hypnagogique. On est encore qualifiable "d'éveillé" à ses prémisses, et puis tout doucement le cerveau se déconnecte et on perd le contrôle. Elle dure tout au plus une dizaine de minutes, et puis soit on bascule dans le sommeil (ce qui se produit en général), soit on est éveillé en sursaut par toutes sortes des bizarreries (le lit qui tourne, le corps qui tombe dans le vide, l'impression d'être touchés par des membres invisibles...). Durant cet état surviennent diverses hallucinations, visuelles, auditives, voire kinesthésiques, que l'on appelle "rêveries hypnagogiques", d'où de potentiels retours en arrière vers l'éveil. Lorsque tout se passe bien, on ne garde la majorité du temps aucun souvenir de ces visions. A titre informatif, à l'opposé de l'état hypnagogique, l'état hypnopompique fait la transition entre l'état de sommeil et d'éveil, et il en découle le même genre d'hallucinations. Ce sont comme les douanes à l'entrée et à la sortie du pays des rêves, là où on décide avec quels bagages vous partez, et quels souvenirs vous pouvez ramener avec vous à la réalité ^^ Personnellement je préfère vivre cette autre phase, car j'y ai vécu des expériences infiniment apaisantes.
Mais tout comme il est possible d'être lucide dans un rêve, il est possible de traverser la phase hypnagogique en gardant conscience et de passer ainsi directement de l'état d'éveil à l'état de rêve lucide: c'est une des méthodes d'induction du rêve lucide, appelée WILD (Wake Induction Lucid Dream). Mais elle est difficile et souvent pénible à appliquer, car désagréable physiquement (rester conscient et attendre alors que le corps est immobile, alors qu'on peut avoir terriblement envie de changer de position...). Personnellement, je pratique plutôt la DILD (Dream Induction Lucid Dream), qui consiste à se rendre compte au sein du rêve que l'on est en train de rêver, par plusieurs moyens (je ne vous déballe pas tout, je le ferai si vous le souhaitez mais d'ici là vous trouverez tout ce dont vous avez besoin sur Internet)
Mais je m'égare: pour en revenir à la WILD, certains artistes tels que Dali, utilisaient cet état pour s'inspirer, en faisant en sorte de revenir à eux avant de basculer vers l'état de sommeil et de noter immédiatement leurs hallucinations. D'ailleurs, Dali avait pour habitude de s'asseoir sur un fauteuil avec une cuiller dans la main, et une assiette en métal posée à côté. Lorsqu'il s'endormait, il lâchait la cuiller, elle tombait sur l'assiette et le bruit le sortait de sa transe à temps, avant qu'il ne perde conscience et n'oublie tout. Avis aux amateurs
Cependant, l'accès aux RL via la méthode WILD est très utile pour les individus souffrant du phénomène décrit au point suivant (Transition transition

)
3 - La paralysie du sommeil survient également durant la phase hypnagogique. Sa cause semble être que le corps est endormi mais pas le cerveau, et ce décalage provoque l'incapacité de bouger alliée à de terribles hallucinations. Je suis désolée mais je n'ai pas de méthode miracle pour sortir de là, n'ayant jamais été confrontée à ce genre de problème. Mais il serait peut-être intéressant pour une personne qui vit ça régulièrement d'aller s'informer sur la méthode WILD et de tenter une expérimentation, afin de forcer son cerveau à s'endormir et devenir ainsi capable de contrôler ces visions troublantes. J'ai lu plusieurs témoignages de personnes souffrant de paralysie du sommeil "profitant" de ce souci pour induire les RL.
Outre tout cela, je tiens à dire que je trouve le post d'Elsaada très intéressant, et qu'il me donne envie de tenter l'auto-hypnose! (dans le contexte des RL ou non)
Pour rebondir un peu dessus, je pense qu'un RL, un peu comme l'état hypnotique, s'obtient et se maintient par l'exercice d'un équilibre entre la concentration et le lâcher-prise. Un excès de concentration conduit au réveil (puisque l'activité cérébrale redevient identique à cet état), et un trop grand relâchement de l'attention peut nous faire oublier l'état de rêve, et celui-ci redevient un rêve ordinaire.