Je démarre ce topic, sans trop savoir où je vais moi même. Ainsi, si vous estimez au terme de ma prose que cela n'a aucun intérêt n'hésitez pas à supprimer.
J'ai lu il y a quelques jours le topic "Egalité/supériorité: le faux débat", et il y a beaucoup de choses qui m'ont remuée, et depuis je cogite.
Je ne trouve pas que la question: une personne a-t-elle toujours la même valeur qu'une autre ai été réellement approfondie dans le topic. Si bien que j'ai dû réfléchir à la question

Si ces personnes exceptionnelles ont une valeur supérieure au commun des mortels, cela ouvre la porte à toute forme de classement de valeur... et cela galvaude au passage les combats des personnes citées en exemple.
Je suis donc revenue à la base de mon quotidien, mes ressentis, mes éventuels classements de valeur. Comme je réfléchis tout en travaillant, une question m'est venu: Quelle valeur ont les personnes en bout de course, au crépuscule de leur vie, et/ou n'ayant pas ou plus de cognition efficace? De même, est ce que les personnes dépendantes ont raison quand elles disent qu'elles ne servent plus à rien et ne valent plus rien?
C'est quelque chose qui au final me tient à cœur car face à ce type de questionnement récurrent et de désespérance, je cherche souvent dans mes ressources morales et dans ma logique argumentaire pour établir un échange adapté à la situation: ne pas nier les sentiments, ne pas voiler la réalité.
Ce qui apparait systématiquement instinctivement c'est la révolte. Oui l'idée qu'il faille avoir un rôle efficient pour avoir une valeur me révolte, je trouve ça injuste. Effectivement, s'il faut faire le lien avec le topic sur l'empathie, je pense cette réaction épidermique est en lien avec l'empathie en tant que fonctionnement autonome qui fonctionne en dehors de toute logique si elle n'est pas pondérée. Instinctivement, ces personnes sont en lien empathique avec moi.
Ensuite, il y a les arguments que je ne livre bien entendu pas tels quels. Ces arguments peuvent être le fait que ces personnes dépendantes et fragiles servent de garde-fous face à la compétitivité à tout crin inter-individuelle. Autant, la méritocratie peut avoir des bases logiques autant elle ne convient pas à une société solidaire et donc sécurisante, moins stressante.
Dans les faits, chaque personne dont j'ai la charge ont une grande valeur pour moi. Tant qu'il y a un souffle de vie qui les traverse, je donne le meilleur de mes compétences et de mon énergie pour eux, ces personnes qui n'ont pas/plus de rôle, de valeur productive, et qui sont vu par ailleurs comme une charge.
Ils ont moins de valeur que mes proches, mais la différence ne tient qu'aux liens d'attachement et filiaux. Cela n'enlève en rien la valeur intrinsèque de ces personnes.
Tout ceci pour en venir à la conclusion qu'il m'est impossible de donner une échelle de valeur entre les êtres humains quels qu’ils soient en dehors de la valeur que confère les liens filiaux, amicaux...
Si une personne a plus de valeur que les autres de par des qualités exceptionnelles d'intelligence, de courage, de persévérance, cela signifie que ceux qui n'ont aucune de ses qualités ou au contraire des défauts monstrueux n'ont que très peu ou pas de valeur... et c'est faux, dans les faits.
Une personne peut être admirable, ou haïssable mais cela ne change à mon sens pas la valeur de son existence, de sa vie.
C'est je pense un garde-fou moral qui permet de ne pas accepter la peine de mort ou la torture quelque soit les atrocités commises, qui permet de ne pas légitimer le délaissement ou la maltraitance des plus faibles. C'est ce qui permet un société moins violente, plus solidaire, moins stressante et plus apaisée.
C'est ca l'égalité en droit à mon sens, la valeur immuable et intrinsèque de la vie humaine (et j'étendrais volontiers à l'ensemble du règne animal)... et cela ne nie en aucune mesure les différences, les qualités et les défauts de chacun.
Voilà, je n'étais pas sûre de parvenir à développer clairement ma pensée sur le thème, mais je pense que je vais finalement appuyer quand même sur envoyer
