Je viens de lire en partie le sujet sur le rapport des humains avec les animaux. Diverses interventions m'ont interpellée en particulier sur une pseudo haine de l'être humain si... inhumain

Avant d'aller plus loin, je voulais précisier qu' il y a des cultures qui ont des spiritualités qui ne séparent le monde des êtres humains et le reste de la nature comme le font les principales religions monothéistes. C'est cette vision du monde qui s'est imposée ces derniers siècles, mais ce n'était pas une vision majoritaire dans les diverses cultures humaines de part le monde. Il faut se méfier de l'etnnocentrisme quand on tente d'analyser des notions sous un spectre généraliste qui englobe l'humanité avec un grand H.
J'arrête mon apparté, pour me concentrer sur une lecture qui m'a réjouis dernièrement. Réjouis car cela constitue une synthèse d'une réflexion que j'ai entamée il y a quelques années, étayée par diverses lectures variées (paleoanthropologie, primatologie, éducation, anthropologie, et hors lecture... ma pratique professionnelle et mes questionnements perpétuels).
Il s'agit d'un ouvrage anthropologique: "l'age de l'empathie" dont le nom de l'auteur m'échappe... Par ailleurs, ce livre n'est pas parfait à différents niveaux mais il a eu le mérite de créer des liens entre des notions que je présentais.
Je vais donc essayer d'être la plus synthétique possible... et tenter de vous émerveiller par l'ouverture que crée une telle perceptive.
Le sens commun comprend le plus souvent les lois de l'évolution édictée par Darwin comme la survie du plus fort. Ces lois ont légitimé les notions de compétitivité, d'élitisme, et en poussant au bout le raisonnement, cela légitime les inégalités sociales. C'est en tout en cas, sur cet axe de pensée, que c'est forgé le système actuel où l'économie ne respecte aucune règle éthique au nom d'une sacro-sainte loi du marché, qui n'est rien d'autre que la loi du plus fort. Cela dédouane du refus d'une morale dans la gestion économico-politique, via un fatalisme évolutionniste.
Il existe aussi une idée que l'animal humain a besoin de règles spirituelles voire religieuses pour s'inventer une morale. Cela serait donc les règles morales rigides qui rendrait le comportement humain civilisé.
Or, si l'on étudie en profondeur les mécanismes de l'évolution et en particulier l'évolution humaine, ces constructions pourtant si admises et s'avèrent totalement erronées. L'animal humain possèdent ses propres caractéristiques et comme tout autre espèce, il a choisit un chemin évolutif extrêmement spécifique.
Et débarrassé de tout préjugé réducteur, si on étudie la spécificité évolutive humaine, il est évident que c'est l'empathie, l'entre-aide et donc la bonté, la gentillesse si raillée qui ont permis à l'humain d'évoluer dans ce sens.
Je ne pense pas pouvoir détailler comment nous aboutissons à de telles conclusions, car il faudrait pour cela plusieurs volumes, mais les éléments sont toujours concordants.
Ainsi, c'est l'éthique intrinsèque à notre espèce qui a crée les religions et pas l'inverse. Et le dédouanement de toute morale économique est caduque car cela répond à aucune règle réelle.
L'évolution n'a jamais été la survie du plus fort, mais la survie du plus apte. Et pour l'animal humain, le plus apte est celui qui a de l'empathie, qui donc aura la capacité d'apprendre de l'autre, qui saura élever ses enfants sur de longues périodes avec beaucoup de transmissions, qui saura communiquer pour multiplier virtuellement les liaisons neuronales avec son groupe et donc en améliorer l'efficience... ET même si cela ne parait pas être un avantage évolutif si on oublie la vue d'ensemble, cela implique également d'assister les plus faibles et ne laisser personne au bord du chemin.
Voilà, pour ce soir... il y a tant a dire... mais là je fatigue.
J'espère simplement avoir réussit à faire passer les implications passionnantes de cette manière de se figurer l'être humain...
à bientot
