Qu'est ce que vous aimez dans la voile ? Quelle est votre pratique ? Quel type de bateau préférez vous ? Quel serait votre "rêve maritime" ?
Et puis je vais y répondre quand même

J'ai toujours navigué, mes parents naviguaient déjà, chefs de bords à l'UCPA ou aux glénans, ils ont construit eux même leurs bateaux et faisaient de la régate avec (généralement très bien classés, ils étaient doués... comme en tout d'ailleurs mais bon ça n'étonnera personne ici). Le bateau était pour moi le seul lieu où je me sentais à l'aise : avec mes parents, libre, toujours à la découverte de quelque chose.
De mon enfance, si je n'ai aucun souvenir d'école, à part la première semaine de CP et la frustration qui s'en est suivie, tous mes souvenirs sont de voile. Aux îles Chausey, se brosser les dents en crachant dans la mer au mouillage le soir, débarquer en annexe le matin au soleil levant pour aller chercher le lait des vaches qui s'abritaient la journée du soleil sous les coques des bateaux échoués (il y avait encore une ferme sur les îles), le bruit des voiles de régate qu'on hisse lors d'un entrainement d'hiver au petit matin, mon premier convoyage seule avec mon père à sept ans, morte de frousse mais tellement fière, grimper au mat, plonger du bateau, apprendre à godiller, se balader seule en annexe dans le port et faire le taxi pour tout le monde, puis balader ma soeur quand elle a été assez grande, liberté de chaque jour, un monde à découvrir...
La vente de leur dernier bateau quand j'avais 10 ans a été un choc, même s'il a permis l'emménagement dans un nouvel appartement, et l'arrivée dans une école où j'ai commencé à apprendre des choses... Autre vie... Un peu de voile en stage l'été à l'UCPA, pour apprendre les bases de navigation (cartes, marées, etc... j'étais trop petite pour avoir accroché à la théorie avec mes parents)
Mais le bac en poche, mes premières vacances ont été pour passer le premier niveau du monitorat (le monitorat fédéral n'existait pas, c'était interne à l'UCPA, ce deviendra plus tard l'A2C1 du monitorat fédéral). Et ensuite, minimum deux mois de voile par ans, à encadrer des stages, et passer les niveaux du monitorat (jusqu'à finir formatrice de chefs de bords). Pour diverses raisons plus rien depuis 2002 ça me manque beaucoup...
J'ai pratiqué croisière et régate.
La croisière, j'adore pour sa liberté de se lever à un endroit et de se coucher à un autre (ou l'inverse, vivent les "nav' de nuit"), pour les rencontres que l'on peut faire, pour sa tranquillité et le fait de vivre réellement à son rythme, en dehors du temps. De n'avoir comme seuls maîtres que vent et mer, et décider de sa route en fonction. Pour ce que cela impose de réflexion, de tactique presque, pour jouer avec les conditions météo et les marées tout en faisant tout ce que l'on veut.
Mais de plus en plus, les dernières années de ma pratique, le nombre de personnes prenant ça comme un loisir accessible à tous sans formation ou presque a gâché un peu l'arrivée au port ou au mouillage : trop de monde aux endroits touristiques, et souvent sans aucune notion de respect du voisin ou de comportement correct en mer

Je n'allais plus en méditerranée qu'à pâques, et en été remontais souvent vers le nord (irlande, norvège écosse...)
La régate, pendant un temps. Cela m'a passionné, là, pour l'adrénaline et la tactique. Poste "barreuse", ce que je préfère. Entraînements à la Trinité toute l'année, spi ouest france à pâques. Stress du départ, avec 50 bateaux ou plus sur la ligne, au touche à touche poussant les autres à la faute, à couper cette fameuse ligne immatérielle avant le coup de pistolet, hurlements "de l'eau de l'eau", voiles qui faseyent, équipier d'avant sous le foc qui observe, guide, et se joint au concert "attention devant ça ne passe pas", sisi répond le barreur, ça passe ça passe ! Et le signal est donné, chacun borde ses voiles, bondit sur cette ligne, la course s'organise chacun sur son bord bien parallèle aux autres, guettant le moment propice pour virer, celui où il pourra prendre l'avantage ou s'extirper de ce mur flottant...

De belles images bien évocatrices sur le site de Plisson : Spi ouest france 2010
Ensuite c'est un combat tactique de chaque instant. Souvenir d'un départ réussi, où nous avons obligé la flotte entière à virer de bord sous notre vent...
D'un enroulement de bouée avec envoi de spi en même temps, qui nous a placé (pour un temps) devant tout le monde...
Un passage de bouée :

La voile est un sport qui fait vraiment réfléchir ! Et qui ouvre un espace de liberté et de découvertes fantastiques.
PS : je viens de voir que je n'ai pas répondu à toutes mes questions !
Mon rève maritime : dès que je le pourrais, m'acheter un petit corsaire et passer mes vacances dessus avec mon fils !