Je ne fais pas partie de ce club, donc je ne sais pas si j'ai la légitimité d'intervenir sur ce fil
Mais vincevv a raison : pour bon nombre de surdoués, le doute fait bel et bien partie du package. Ce qui fait qu'on aimerait bien s'accrocher à un chiffre - ça a l'air tellement précis et palpable... Sauf que la signification d'un chiffre de QI est nettement plus vaste et en même temps plus nébuleux (on parle d'un être humain quand même) que quand on exprime une distance en centimètres. Point de salut à espérer du côté du seul chiffre qui, au fond, exprime un degré de rareté statistique, rien de plus. Ce sont les observations du psy qui vont mettre en relief certains aspects de la personnalité.
Après, je pense que le sentiment d'imposture vient surtout du fait qu'on a du mal à imaginer comment ça se passe dans la tête des autres 98% des gens. C'est tellement normal pour un surdoué de fonctionner comme il fonctionne, il n'y trouve rien de spécial vu qu'il ne connaît que ça. Et un surdoué diagnostiqué à l'âge adulte a passé toute sa vie en partant de l'idée erronée que tout le monde fonctionne plus ou moins comme lui. C'est là que le "verdict" du psy est utile: s'il conclue qu'il y a douance, ça veut dire que la personne a un fonctionnement qui ne ressemble pas à celui de la grande majorité des gens, peu importe que le chiffre soit à 125 ou 135, ni à 150. Le défi consiste alors à partir à la découverte des ces différences de fonctionnement, à revoir ce qu'on croyait être des certitudes, à porter un regard nouveau sur les choses.
En plus, c'est justement l'intelligence qui permet de voir tout ce qu'on ne sait pas faire, ne connaît pas, n'a pas encore lu/étudié, etc., donc on a toujours tendance à se comparer à ce qu'on tient pour "plus fort/plus intelligent/plus de réussite" (rayer la mention inutile ou compléter la liste), en oubliant de voir aussi où sont nos propres points forts.
Tout ça demande effectivement du lâcher-prise, à commencer éventuellement par le fait de ne pas trop s'accrocher au chiffre. Mais ça demande du temps aussi, et chacun doit le faire à son rythme, on ne peut pas tout lâcher d'un coup. Ça doit se faire progressivement, et on n'a pas tous les mêmes angles d'attaque.
En résumé: le questionnement de ce fil est légitime, mais on peut pousser le vice plus loin en se posant la question de savoir pourquoi on se pose cette question plutôt qu'une autre...
(et là, je sors avant qu'on m'éjecte de ce club à coups de pieds pour avoir rajouté à la confusion

)