Tournesol a écrit :Ben 0,05 , ce serait négligeable si c'était une variation autour de 1...
Même pas... 5 %, c'est énorme !
Imagine la France avec 5 % de croissance en plus, ou ton salaire avec 5 % en moins !
Tournesol a écrit :Les idées que tu développes semblent intéressantes en effet, Sebzinzin, mais ça suppose toujours que l'organisme féminin est capable de choisir. S'il est capable d'agir sur le sexe à l'échelle de 0,05, comment ça se répartit à l'échelle de l'individu?
Bonne question. Là, je n'ai pas d'éléments de réponse à te fournir. On m'en a donné pendant mes études, mais j'ai malheureusement bien oublié...
Tournesol a écrit :Sait-on si cela provient des fécondations et ou des divers incidents postérieurs, genre fausses couches, etc... ? Si ça se trouve, le nombre de fécondation est vraiment statistiquement de 50/50 mais plus d'embryons sont "éliminés" chez les femelles, produisant moins de bébés "fragiles"?
Tout cela est bien possible et intéressant, mais il faudrait que je recherche un peu et mon crédit "creusage de méninges" est bien entamé pour aujourd'hui !
Tournesol a écrit :Sebzz, c'est pas ça la notion de "gène égoïste" ?
C'est exactement ça: dans le cadre de cette approche-ci, ce qui compte, ce n'est pas l'individu, ce n'est pas la population, ce n'est pas l'espèce, c'est la transmission de l'information génétique: les informations génétiques qui donnent les instructions pour des véhicules (= des organismes) performants se transmettent mieux que les autres et donc leur fréquence augmente, au cours des générations, dans les populations, parfois même au détriment des populations elles-mêmes (ça marche aussi avec les informations culturelles, appelées "mèmes", si vous voyez les implications possibles en termes de société de consommation, par exemple...).
Sphax a écrit :C'est juste en général, la nature comme tout le reste à un "degré d'approximation" et il est possible que 5% de mecs en plus ce soit pas gênant.
Je n'ai pas parlé de gêne, mais de gènes...(imaginer ici un adolescent boutonneux tout fier de sa blague et qui ferait "hin hin hin").
Plus sérieusement, la question n'est pas de savoir si c'est gênant, mais de savoir si c'est efficace, au sens "Est-ce que cette stratégie marche mieux qu'une autre ?". Et quand je dis "marche mieux", c'est uniquement au sens de sa propre réplication au cours du temps, pas selon des critères utilitaristes ou économiques, tels que la "survie de l'espèce" ou "l'économie des ressources". Du coup, une stratégie sélectionnée peut être complètement débile. Par exemple, il y a certaines situations ou aucun équilibre n'est possible et où la seule stratégie "qui marche" est la fuite en avant (par exemple, penser au volume sonore des conversations dans un groupe de personnes: au début on chuchote, puis le volume monte au fur et à mesure, à cause de variations infimes qui font qu'un voisin se met à parler un poil (peut-être moins que 5% !

) plus fort, nous obligeant à augmenter nous aussi le volume pour pouvoir continuer à discuter. Cette stratégie est débile, parce que tout le monde s'arrache les cordes vocales et les tympans, mais c'est quand même la seule qui marche (celui qui se mettrait à parler de moins en moins fort, bin il aurait perdu)... Pour reprendre un exemple biologique, la queue du paon, c'est bien joli, mais c'est quand même complètement con pour un oiseau vivant à l'origine dans des sous-bois, sauf que, pour une raison qui m'échappe, les paonnes ont décidé d'avoir un faible pour les grandes queues ! En langage de l'évolution, on parle de Stratégies Evolutivement Stables, ou ESS.
Korydween a écrit :
Justement, le processus de création et d'évolution vient de processus aléatoires qui, si je ne m'abuse et si je me rappelle bien mes cours de svt et mes lectures, touchaient bien moins de 5% des individus... (...) le seuil (...) mutation avantageuse (...) chance d'être « retenue » (...) en dessous de 1%
On peut aller plus loin: toutes les mutations qui sont apparues étaient à l'origine bien en-dessous de ce seuil de 1%, vu qu'elles n'existaient qu'en un seul exemplaire dans un seul individu...
à plusse !
sébastien