Témoignage qui aidera peut être les personnes atteintes d’anxiété.
Je me suis retrouvée chez une neuro- psy pour passer ce test il y a peu, chose impensable il y a encore quelques mois.
L’identification du HP d’un de mes enfants a facilité les choses , de même que les encouragements de ma psy attitrée à me faire tester afin que je cesse de m’auto- pourrir la vie. J’avais aussi le souhait de passer le WAIS 4 afin de comprendre en quoi il consiste.
J’ai contacté une neuro-psy par mail, pudeur oblige, et lui ai expliqué ma démarche tout en exposant mes problèmes d’anxiété. Elle me propose en conséquence de fractionner le bilan, ce qui me rassure.
Arrive la première séance, longue anamnèse, passation de similitudes, vocabulaire et matrices. Je passe un bon moment, sans vraiment me rendre compte que la dame est en train de me décortiquer ! Le stress monte aux matrices, je cherche trop compliqué et perds du temps à vérifier, revérifier mes réponses. Je perds confiance, et me met à patiner du cerveau, ma hantise ! Fin de la séance, je rentre chez moi, sans aucune idée de ce que ça a donné.
Seconde séance, suite des subtests avec Information. Grosse déstabilisation, je ne sais pas répondre à des questions basiques. La honte s’empare de moi, la psy me rassure, mais c’est un moment pénible.
Viennent les subtests de mémoire. Ouch, mon gros point faible ! Je m’en sors lorsque je parviens à organiser les données.
Les cubes : Je vois immédiatement comment m’y prendre mais mes mains ne répondent pas, je m’énerve, recommence… Adieu les bonus. Idem pour les puzzles, je pointe la solution mais éprouve un besoin irrépressible de vérifier, de séquencer. Grosse déception, sentiment d’avoir vraiment loupé bêtement !
Le calcul mental, idem : panique à bord, je fais répéter les données, les oublie, j’ai les réponses immédiatement mais je repars dans les vérifications.
Balances : idem que pour matrices, je cherche le truc tordu où il n’y en a pas, je pointe la solution puis change d’avis. Trop facile pour être la bonne soluce, me dis-je…
Fin de la séance avec un test de personnalité. Je lis en diagonale et réponds à la va- vite.
Je repars avec un sentiment d'échec, et m'adonne à la rumination des inepties que j’ai pondu en culture-gé, (voir mon profil !)
L’attente des résultats est pénible, je suis déjà en train de me demander comment je vais gérer le diag-. Je commence même à me demander si je n’ai pas un souci cognitif, genre problème de mémoire ou débilité.
Quelques jours plus tard, je demande à la psy si elle peut m’envoyer le CR par mail avant le débriefing histoire d’éviter que les émotions me rendent hermétique au propos de la spécialiste. Elle accepte mais s’assure d’abord que je suis capable de gérer. Je le lui confirme (ouh la menteuse

)et le CR arrive sur ma boite mail dans la foulée.
Mon mari est sorti faire une course, les enfants ne sont pas là non plus, je suis seule et c’est mieux comme ça. Pas de chiffres, beaucoup de texte, je ne peux rentrer dans les détails mais enfin tout s’explique : Mode de pensée en réseau, fonctionnement intuitif, traitement de l’information rapide, anxiété majeure liée à ce fonctionnement contre lequel j’essaie de lutter. Hétérogénéité des chiffres ( que je découvre plus tard tout à la fin du dossier, et qui me surprennent : verbal très sup malgré Info, le reste largement satisfaisant , voire fort en dépit du « plantage » relatif), QI incalculable .
Verdict: Profil d’adulte HP dont le potentiel est minoré par le comportement et l’anxiété massive.
Grosse claque, tout s’éclaire, tout s’organise dans ma caboche, j’ai enfin pigé la LOGIQUE de mon fonctionnement, ce "truc" tout bizarre qui me semblait un peu "magique" et qui me faisait peur, c'EST le HP

. En quelques minutes, j’ai la sensation physique de me redresser, la peur de soi s’est envolée, j’éprouve beaucoup de gratitude à l’égard des personnes qui ont cru en moi , et pardonne aux proches qui sans le vouloir m’ont causé pas mal de souffrances. Au passage, je comprends aussi que le diag qui a été posé pour mon enfant est valide.
Le lendemain, rdv avec la neuro qui reprend le CR, on parle de reconversion professionnelle, de méthode de travail ( cartes mentales !), ce qui n’a pas été fait pour moi à l’époque peut l’être pour mon enfant, ce qui me rassure. Je vais pouvoir l’aider et peut être lui éviter bien des galères !
Si vous attendiez des chiffres, si vous ne considérez que les chiffres, vous serez déçu ici ou aurez envie de contester le diag. Dans mon cas, j’ai très souvent donné les bonnes réponses puis sabordé celles-ci, ce dont la neuro a été témoin. C’est là que l’on comprend à quel point il est nécessaire de choisir un bon pro, bien formé, qui sait quoi regarder , …Finalement, ça me plait bien de ne pas me retrouver avec un score, une note, mais plutôt avec un « mode d’emploi » !
Pour finir, les exercices en eux-mêmes sont plutôt ludiques, simples, parfois ennuyeux, mais jamais destinés à mettre en échec. Un bon psy sait vous faire sentir qu’il n’est pas dans le jugement mais dans la bienveillance, et se comporte en sorte de ne pas perturber les épreuves par des signaux verbaux ou non verbaux. Le mieux, c’est d’y aller « nature » et de surtout verbaliser le ressenti, les pensées.
La période avant test, puis avant compte rendu ont été très pénibles pour moi, j’avais qui plus est du temps pour gamberger donc je me suis fait monter la pression et j’ai dû paraître étrange aux yeux de mes proches ( énervements , pleurs sans raison apparente). J’en ai bien bavé, mais je suis contente d ‘avoir enfin la solution d’une énigme qui me taraudait depuis des lustres et me bouffait pas mal d’énergie.