Des bribes de poésie
- ZebrOurs
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Des bribes de poésie
Une lecture sur FB par une personne que je lis très volontiers, son pseudo Isabelle Alentour, qui écrit, mais aussi publie d'autres auteurs.
Ce matin, j'y ai lu cela :
Il dit entre nous rien ne sera plus nommé
elle dit ce que je ne comprends pas m’émerveille
elle dit je t’aime où je ne comprends pas
il dit aime-moi où je ne mérite pas
puis ça donne : tu es loin
je suis là
viens
ne me brise pas
tu es la vie en moi
ne la brise pas
les oiseaux sont partout dans le feuillage
ne le coupe pas
il dit pendant ce temps je me repeuple de ce qui ne pourra jamais être le tout.
Caroline Sagot Duvauroux - Le livre d’El d’Où
De cette émotion, je me suis commandé le recueil.
Ce matin, j'y ai lu cela :
Il dit entre nous rien ne sera plus nommé
elle dit ce que je ne comprends pas m’émerveille
elle dit je t’aime où je ne comprends pas
il dit aime-moi où je ne mérite pas
puis ça donne : tu es loin
je suis là
viens
ne me brise pas
tu es la vie en moi
ne la brise pas
les oiseaux sont partout dans le feuillage
ne le coupe pas
il dit pendant ce temps je me repeuple de ce qui ne pourra jamais être le tout.
Caroline Sagot Duvauroux - Le livre d’El d’Où
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- madeleine
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Re: Des bribes de poésie
Et bien j'espère que tu en partageras d'autres avec nous
Bienvenue ici aussi

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le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
avec l'aimable autorisation de P.Kirool
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Re: Des bribes de poésie
On peut mettre aussi de la poésie en prose ? Je pense à Christian Bobin et à Lydie Dattas...
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- madeleine
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Re: Des bribes de poésie
J'aimerais beaucoup pour ma part 

le chemin est long et la pente est rude, oui, mais le mieux, c'est le chemin, parce que l'arrivée, c'est la même pour tout le monde... Aooouuuh yeaah...
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Re: Des bribes de poésie
Je n'aime que les livres dont les pages sont imbibées de ciel bleu - de ce bleu qui a fait l'épreuve de la mort. Si mes phrases sourient c'est parce qu'elles sortent du noir. J'ai passé ma vie à lutter contre la persuasive mélancolie. Mon sourire me coûte une fortune. Le bleu du ciel, c'est comme si une pièce d'or tombait de votre poche et qu'en l'écrivant je vous la rendais. Ce bleu en majesté dirait la fin définitive du désespoir et ferait monter les larmes aux yeux. Vous comprenez ?
Christian Bobin, l'homme-joie, L'Iconoclaste, p. 17.
Reine de Saba au teint de lis j'avais quitté mon royaume pour offrir à un sauvage la foudre du verbe. J'étais blanche mais j'étais belle auprès de la statue d'ébène. Sur son cerveau gitan tapait le soleil neuf de la conscience. Dans son camion éthiopien, parmi les rouleaux d'affiches aux couleurs repliées sur leur songe des livres s'épanouissaient, annotés de taches de cambouis. Pendant le Requiem de Mozart, quand le choeur enfariné des enfants entra dans un vaticanesque piétinement, sa voix creva le silence maniéré : "Voilà les bâtards !" Amoureuses d'un luth au torse d'ébène, les mains qui découpaient des tonnes de viande avariée et nettoyaient la pisse dorée des lions pinçaient l'instrument des anges. Au Louvre, s'approchant soupçonneux d'un Rembrandt, le bohémien grattait le vernis de son ongle noir.
Lydie Dattas, La foudre, Mercure de France, p. 50.
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- ZebrOurs
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Re: Des bribes de poésie
Christian Bobin, bien sur !
Lydie Dattas, je ne connaissais pas. A découvrir donc.
Lydie Dattas, je ne connaissais pas. A découvrir donc.
- Léo
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Re: Des bribes de poésie
(je disais, dans le post ouvert par Kayeza, qu'à l'adolescence, j'ai découvert Henri Michaux. Je n'en lis plus vraiment et l'aime différemment aujourd'hui mais toujours autant. Il est celui qui m'a donné envie d'écrire (autrement), alors merci Henri. Et voici un extrait, court, car certains de ses textes que j'aime bien sont très longs et je reconnais que j'ai la flemme (je scannerais sans doute, plus tard peut-être)
L'animal mange serrure, Extrait de Lointain intérieur, Henri Michaux, 1963... Recueil de "micro-histoires" imaginaires et poétiques...
Ps : Merci Pour les extraits de Bobin
L'animal mange serrure, Extrait de Lointain intérieur, Henri Michaux, 1963... Recueil de "micro-histoires" imaginaires et poétiques...
Quelques lectures sur France culture ici : Plume-précédé de Lointain intérieurDans les couloirs de l'hôtel, je le rencontrai qui
se promenait avec un petit animal mange-serrure.
Il posait le petit animal sur son coude, alors l'ani-
mal était content et mangeait la serrure.
Puis il allait plus loin, et l'animal était content et
une autre serrure était mangée. Et ainsi de plu-
sieurs, et ainsi de quantité. L'homme se promenait
comme quelqu'un dont le "chez soi" est devenu
plus considérable. Dès qu'il poussait une porte, une
nouvelle vie commençait pour lui.
Mais le petit animal était si affamé de serrures
que son maître devait bientôt ressortir à la recherche
d'autres effractions, si bien qu'il trouvait peu de
repos.
Je ne voulus pas faire alliance avec cet homme,
je lui dis que, moi, ce que je préférais dans la vie,
c'était sortir. Il eut un regard blanc. Nous n'étions
pas du même bord, voilà tout, sans quoi j'aurais
fait alliance avec lui; il me plaisait sans me convenir.
Ps : Merci Pour les extraits de Bobin

"Soudain, la jeune fille, le plus tranquillement du monde, entreprit de se curer le nez avec les doigts." Witold Gombrowicz
- ZebrOurs
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Re: Des bribes de poésie
Pour l'OCR après le scan, il y a un site très bien, qui simplifie de fait beaucoup la publication de textes et de poésie : http://www.onlineocr.net/ .
Le principe : un scan, un "upload" du fichier image et la récupération d'un format word ou txt.
Le principe : un scan, un "upload" du fichier image et la récupération d'un format word ou txt.
- Léo
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Re: Des bribes de poésie
Suite à un échange du côté du topic ouvert par Kayeza... hop :
Poésie sonore... kézaco ?... Je ne suis pas spécialiste, pas historienne... Je connais deux ou trois choses mais ne peux prétendre dresser une liste exhaustive avec caractéristiques précises et chronologiques... Je m'excuse donc par avance si je manque de précision ou simplifie un peu trop... Je vais juste commencer par vous présenter un commencement
"Poésie sonore" est un terme apparu dans les années 50, mais dont l'origine (hors tradition orale ancestrale) remonte au début du XXe siècle. Si "dire" à voix haute n'a rien de nouveau, l'enregistrement, lui, est nouveau et a sans doute permis ces nouvelles approches expérimentales et poétiques.
D'une manière générale, toute époque confondue depuis ses débuts, on peut dire que les textes de la poésie sonore, existent, mais sont, parfois, souvent, difficile à lire tels quels... En fait certains sont de vraies partitions plus que des textes. Kurt Schwitters, un artiste et poète qui a côtoyé de près les Dadaïstes au début du XXe siècle en est un bon exemple. "Son ursonate" a été composée entre 1922 et 1932, avant, donc, que le terme poésie sonore apparaisse. On peut y voir un travail phonétique mais aussi absurde et surtout très libre. Ursonate ou Sonate in Urlauten signifie : sonate en sons primitifs. La partition a été, initialement mise en page et typographiée par Jan Tschichold. La partition était donc, également typographique.
Voici un morceau de la partition en question :
Ce qu'en dit Schwitters :
Et un fragment sonore de l'ursonate, enregistré en 1932 : https://www.youtube.com/watch?v=6X7E2i0KMqM
Et voilà pour le début. Je m'occupe de préparer une suite
Poésie sonore... kézaco ?... Je ne suis pas spécialiste, pas historienne... Je connais deux ou trois choses mais ne peux prétendre dresser une liste exhaustive avec caractéristiques précises et chronologiques... Je m'excuse donc par avance si je manque de précision ou simplifie un peu trop... Je vais juste commencer par vous présenter un commencement

"Poésie sonore" est un terme apparu dans les années 50, mais dont l'origine (hors tradition orale ancestrale) remonte au début du XXe siècle. Si "dire" à voix haute n'a rien de nouveau, l'enregistrement, lui, est nouveau et a sans doute permis ces nouvelles approches expérimentales et poétiques.
D'une manière générale, toute époque confondue depuis ses débuts, on peut dire que les textes de la poésie sonore, existent, mais sont, parfois, souvent, difficile à lire tels quels... En fait certains sont de vraies partitions plus que des textes. Kurt Schwitters, un artiste et poète qui a côtoyé de près les Dadaïstes au début du XXe siècle en est un bon exemple. "Son ursonate" a été composée entre 1922 et 1932, avant, donc, que le terme poésie sonore apparaisse. On peut y voir un travail phonétique mais aussi absurde et surtout très libre. Ursonate ou Sonate in Urlauten signifie : sonate en sons primitifs. La partition a été, initialement mise en page et typographiée par Jan Tschichold. La partition était donc, également typographique.
Voici un morceau de la partition en question :
► Afficher le texte
(extrait en provenance de : http://perso.univ-lyon2.fr/~edbreuil/Da ... onate.html"Explication des signes
(…) Dans un rythme libre, les paragraphes et la ponctuation sont utilisés comme dans la langue, pour un rythme rigoureux, les barres de mesure ou les indications de mesure apparaissent par la division proportionnée en sections spatiales égales de l'espace typographique, mais pas de ponctuation. Donc ,.;!?: ne sont lus que pour la tonalité.
Naturellement, l'utilisation courante des lettres de l'ancien alphabet romain ne peut donner qu'une indication très incomplète de la Sonate parlée. Comme pour toute partition, de nombreuses interprétations en sont possibles."
Et un fragment sonore de l'ursonate, enregistré en 1932 : https://www.youtube.com/watch?v=6X7E2i0KMqM
Et voilà pour le début. Je m'occupe de préparer une suite

Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
"Soudain, la jeune fille, le plus tranquillement du monde, entreprit de se curer le nez avec les doigts." Witold Gombrowicz
- ZebrOurs
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Re: Des bribes de poésie
Dans les formes de poésie non conventionnelles, voilà ce qu'imagine un "joueur de mots et de lettres", qui publie sur Tumblr mais aussi à compte d'auteur. C'est un homme d'une grande politesse, élégance, finesse.
Si vous avez un petit cadeau à faire, pensez à lui !
(je ne sais pas trop si j'ai le droit de dire cela.... enfin c'est plus une œuvre qu'une promo)
pneumatic poem by marianne holm hansen - visual-poetry - http://visual-poetry.tumblr.com/
Si vous avez un petit cadeau à faire, pensez à lui !
(je ne sais pas trop si j'ai le droit de dire cela.... enfin c'est plus une œuvre qu'une promo)

- Loubel
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Re: Des bribes de poésie
Mon poème favori, une chanson à la base, est celle/celui de Akuna Naru : How does it feel?
Je trouve qu'elle exprime "l'amour dans toute sa splendeur". Elle me donne envie d'en faire, d'en avoir, d'en exprimer, d'en parler. Sons et mots me font ressentir ce qu'elle éprouve et ce qu'elle nous souhaite d'éprouver si on pense à l'amour. Elle me donne de la chair de poule!
Voici les lyrics (en anglais...je peux le traduire si vous le souhaiter, mais je pense que le ressenti des mots ne sera plus le même).
[BBvideo 425,350]http://www.youtube.com/watch?v=anK-WR7MbaM[/BBvideo]
Je trouve qu'elle exprime "l'amour dans toute sa splendeur". Elle me donne envie d'en faire, d'en avoir, d'en exprimer, d'en parler. Sons et mots me font ressentir ce qu'elle éprouve et ce qu'elle nous souhaite d'éprouver si on pense à l'amour. Elle me donne de la chair de poule!
Voici les lyrics (en anglais...je peux le traduire si vous le souhaiter, mais je pense que le ressenti des mots ne sera plus le même).
Poetry: How Does It Feel? Lyrics
Akua Naru
Akua Naru
if love had a sound, this would be that sound. love. love, we would be the band to play it. my ghetto butterfly flew away from me, i wait patiently. by windows and doorsteps, play make believe as my tears pour to my chest. won't succeed to breathe if not the hear of you. surely there hasn't never been a shade so blue. a stank attitude, so not mad at you. not a magnitude to encompass the latitude of my love for you. no space or time compatible. what do i have to do. what do i have to do. my friends say i got it bad for you. i do. but there's nothing in this world i would rather do, but you.
hey, i want to make love to your existence. drenched in the colors of your energy, then masturbate to the memories. i wanna lose myself inside yourself. until you find me, confine me, to the freedom, of your prison. exist in the same space, same time. combine. until your thoughts slow grind with mine.combine. until your thoughts slow grind with mine. combine. until your thoughts slow grind with mine.
my, i want to drink the sweat off your intellect. reflect, and watch your light passion off my neck. caress the sight of your presence with no question. undress, to the nakedness of love, pure love. i want to make love to my soul mate. my soul mate. make love to my soul mate. my soul mate. make love to my soul mate. shit.
i wonder how does it feel to make love to your soul mate. kind of like writing poetry till climax. till the point and place where our space and time match, and we, cross divine paths. tell me would you like that. how would like that. tell me would you like that. now would you like that. tell me would you like that. would you like that. tell me.
i wanna love you more than madly. wrap these legs, around your words. until your speech is straddled deep, gladly. swim the currents of your vibrations. be separate and one. with the same meditation. with the same meditation.
this is poetry.
Voici le clip pour écouter toute la chanson: hey, i want to make love to your existence. drenched in the colors of your energy, then masturbate to the memories. i wanna lose myself inside yourself. until you find me, confine me, to the freedom, of your prison. exist in the same space, same time. combine. until your thoughts slow grind with mine.combine. until your thoughts slow grind with mine. combine. until your thoughts slow grind with mine.
my, i want to drink the sweat off your intellect. reflect, and watch your light passion off my neck. caress the sight of your presence with no question. undress, to the nakedness of love, pure love. i want to make love to my soul mate. my soul mate. make love to my soul mate. my soul mate. make love to my soul mate. shit.
i wonder how does it feel to make love to your soul mate. kind of like writing poetry till climax. till the point and place where our space and time match, and we, cross divine paths. tell me would you like that. how would like that. tell me would you like that. now would you like that. tell me would you like that. would you like that. tell me.
i wanna love you more than madly. wrap these legs, around your words. until your speech is straddled deep, gladly. swim the currents of your vibrations. be separate and one. with the same meditation. with the same meditation.
this is poetry.
[BBvideo 425,350]http://www.youtube.com/watch?v=anK-WR7MbaM[/BBvideo]
Travelling - it leaves you speechless, then turns you into a storyteller (Ibn Battuta)
Re: Des bribes de poésie
Connaissez-vous Fred Griot ?
[BBvideo 425,350]http://youtube.com/watch?v=BBL0O58Rpo4[/BBvideo]
[BBvideo 425,350]http://youtube.com/watch?v=BBL0O58Rpo4[/BBvideo]
- Kayeza
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Re: Des bribes de poésie
(Si la poésie est de la langue, personnellement j'ai surtout envie de voir ici du texte... Cléo, tu en aurais un de Fred Griot à nous proposer ? - Encore un qui porte bien son nom, à moins qu'il ne le soit choisi...)
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Re: Des bribes de poésie
L'un des plus symboliques poèmes à mon gout, de Walt Whitman.
O moi ! O la vie ! Les questions sur ces sujets qui me hantent,
Les cortèges sans fin d’incroyants, les villes peuplées de sots,
Moi-même qui constamment me fais des reproches, (car qui est plus sot que moi et qui plus incroyant ?)
Les yeux qui vainement réclament la lumière, les buts méprisables, la lutte sans cesse recommencée,
Les pitoyables résultats de tout cela, les foules harassées et sordides que je vois autour de moi,
Les années vides et inutiles de la vie des autres, des autres à qui je suis indissolublement lié,
La question, O moi ! si triste et qui me hante – qu’y a-t-il de bon dans tout cela, O moi, O la vie ?
Réponse:
Que tu es ici – que la vie existe et l’identité,
Que le puissant spectacle se poursuit et que tu peux y apporter tes vers.
O moi ! O la vie ! Les questions sur ces sujets qui me hantent,
Les cortèges sans fin d’incroyants, les villes peuplées de sots,
Moi-même qui constamment me fais des reproches, (car qui est plus sot que moi et qui plus incroyant ?)
Les yeux qui vainement réclament la lumière, les buts méprisables, la lutte sans cesse recommencée,
Les pitoyables résultats de tout cela, les foules harassées et sordides que je vois autour de moi,
Les années vides et inutiles de la vie des autres, des autres à qui je suis indissolublement lié,
La question, O moi ! si triste et qui me hante – qu’y a-t-il de bon dans tout cela, O moi, O la vie ?
Réponse:
Que tu es ici – que la vie existe et l’identité,
Que le puissant spectacle se poursuit et que tu peux y apporter tes vers.
Le monde est sinistré, et moi j'écris ma sinistrose;
un lyriciste nait à chaque fois que le sinistre ose...
un lyriciste nait à chaque fois que le sinistre ose...
Re: Des bribes de poésie
Eh bien...ce sont bien des textes que Griot litKayeza a écrit :(Si la poésie est de la langue, personnellement j'ai surtout envie de voir ici du texte... Cléo, tu en aurais un de Fred Griot à nous proposer ? - Encore un qui porte bien son nom, à moins qu'il ne le soit choisi...)

Voici un site que j'aime, qui oriente beaucoup de mes découvertes :
http://poezibao.typepad.com/poezibao/20 ... griot.html
► Afficher le texte
Je n'ai pas de textes à lire libres de droit de Griot.
Mais j'ai ça, et ça m'enchante :
c'était on ne sait quoi de submergé c'était
c’était je ne sais quoi comme un frisson d’éclipse
un grand éclat de vide au coeur des densités
un précipice ouvert in the touch of your lips
le coeur qui va le cœur qui voit à coups de sonde
c’était je ne sais guère une étoile transie
c’était je ne sais plus avant les premiers mondes
avant de te connaître et d’oublier la nuit
c’était un abandon aux langues inconnues
une infinie passion pour la parole vive
c’était c’était jusqu’au diamant du leitmotiv
c’était le bel amour vous l’avez reconnu
celui qui n’attend pas le pur l’incontesté
c'était on ne sait quoi de submergé c'était
Zéno Bianu
Re: Des bribes de poésie
Une bribe de Du Bouchet, un poète que je lis beaucoup en ce moment :
Le soir, quand la poudre des labours roulés tire sur le froid -
douceur de l'autre été - et que la lumière de la terre -
la lourde lumière de la terre - délaissée
par le soleil
alors paraît isolée
Le soir, quand la poudre des labours roulés tire sur le froid -
douceur de l'autre été - et que la lumière de la terre -
la lourde lumière de la terre - délaissée
par le soleil
alors paraît isolée
- madeleine
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Re: Des bribes de poésie
Moi ça va paraître ringard mais j'adore Victor Hugo ...
Je lis avec amour et passion la Légende des Siècles à mon ptit gars le soir au coucher et il en redemande.
Un peu zinzin dans la famille.
Certains textes ont posé un cailloux blanc sur mon chemin, celui-là en fait partie, il est de Françoise Hardy
oublie les apparences
le silence
n'est jamais immobile
toute attente a un sens
aie confiance
imagine
les forces en présence
continue ton effort
pense au but, cherche encore
le monde et toi
êtes soumis à des Lois
songes-y quelquefois...
avant que tu t'élances
que tu danses
que tu coures sur ton fil
que tes belles évidences
ta violence
tombent en ruines
bien des deuils t'attendent...
tu dois juste avancer
regarder sans tricher
la vérité
suivre ta route
coûte que coûte
contre vents et marées...
si nul n'échappe à ces orages
qui balayent au passage
les repères
qui éteignent la lumière...
dans la nuit noire
tôt ou tard
va briller un espoir
et germer ta victoire...
arme-toi de patience
la souffrance
n'est jamais inutile
elle élève en silence
tisse les fils
invisibles
d'une autre naissance
vois la mer qui se calme
le soleil dans les arbres
sèche tes larmes
sois vivant, reste vrai
contre vents et marées...
Je lis avec amour et passion la Légende des Siècles à mon ptit gars le soir au coucher et il en redemande.
Un peu zinzin dans la famille.
Certains textes ont posé un cailloux blanc sur mon chemin, celui-là en fait partie, il est de Françoise Hardy
oublie les apparences
le silence
n'est jamais immobile
toute attente a un sens
aie confiance
imagine
les forces en présence
continue ton effort
pense au but, cherche encore
le monde et toi
êtes soumis à des Lois
songes-y quelquefois...
avant que tu t'élances
que tu danses
que tu coures sur ton fil
que tes belles évidences
ta violence
tombent en ruines
bien des deuils t'attendent...
tu dois juste avancer
regarder sans tricher
la vérité
suivre ta route
coûte que coûte
contre vents et marées...
si nul n'échappe à ces orages
qui balayent au passage
les repères
qui éteignent la lumière...
dans la nuit noire
tôt ou tard
va briller un espoir
et germer ta victoire...
arme-toi de patience
la souffrance
n'est jamais inutile
elle élève en silence
tisse les fils
invisibles
d'une autre naissance
vois la mer qui se calme
le soleil dans les arbres
sèche tes larmes
sois vivant, reste vrai
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postez vos poèmes favoris ainsi que vos commentaires
je désirais poster un poème, qui semble en cohérence avec le contexte. Je voulais aussi vous proposer de faire de même. Ainsi nous pourrions les commenter. Cela pourrais peut-être nous aider a mieux nous connaitre nous même. Ou de simplement se faire plaisir en partagent.
C'est un poème de Charles Baudelaire tiré des fleurs du mal. (ne pas oublier de donné le nom de l'auteur et la source pour évité tout problèmes de copyright)
SPLEEN ET IDÉAL
I
BÉNÉDICTION
Lorsque, par un décret des puissances suprêmes,
Le Poëte apparaît en ce monde ennuyé,
Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes
Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en pitié :
« — Ah ! que n’ai-je mis bas tout un nœud de vipères,
Plutôt que de nourrir cette dérision !
Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères
Où mon ventre a conçu mon expiation !
Puisque tu m’as choisie entre toutes les femmes
Pour être le dégoût de mon triste mari,
Et que je ne puis pas rejeter dans les flammes,
Comme un billet d’amour, ce monstre rabougri,
Je ferai rejaillir ta haine qui m’accable
Sur l’instrument maudit de tes méchancetés,
Et je tordrai si bien cet arbre misérable,
Qu’il ne pourra pousser ses boutons empestés ! »
Elle ravale ainsi l’écume de sa haine,
Et, ne comprenant pas les desseins éternels,
Elle-même prépare au fond de la Géhenne
Les bûchers consacrés aux crimes maternels.
Pourtant, sous la tutelle invisible d’un Ange,
L’Enfant déshérité s’enivre de soleil,
Et dans tout ce qu’il boit et dans tout ce qu’il mange
Retrouve l’ambroisie et le nectar vermeil.
Il joue avec le vent, cause avec le nuage
Et s’enivre en chantant du chemin de la croix ;
Et l’Esprit qui le suit dans son pèlerinage
Pleure de le voir gai comme un oiseau des bois.
Tous ceux qu’il veut aimer l’observent avec crainte,
Ou bien, s’enhardissant de sa tranquillité,
Cherchent à qui saura lui tirer une plainte,
Et font sur lui l’essai de leur férocité.
Dans le pain et le vin destinés à sa bouche
Ils mêlent de la cendre avec d’impurs crachats ;
Avec hypocrisie ils jettent ce qu’il touche,
Et s’accusent d’avoir mis leurs pieds dans ses pas.
Sa femme va criant sur les places publiques :
« — Puisqu’il me trouve assez belle pour m’adorer,
Je ferai le métier des idoles antiques,
Et comme elles je veux me faire redorer ;
Et je me soûlerai de nard, d’encens, de myrrhe,
De génuflexions, de viandes et de vins,
Pour savoir si je puis dans un cœur qui m’admire
Usurper en riant les hommages divins !
Et, quand je m’ennuîrai de ces farces impies,
Je poserai sur lui ma frêle et forte main ;
Et mes ongles, pareils aux ongles des harpies,
Sauront jusqu’à son cœur se frayer un chemin.
Comme un tout jeune oiseau qui tremble et qui palpite,
J’arracherai ce cœur tout rouge de son sein,
Et, pour rassasier ma bête favorite,
Je le lui jetterai par terre avec dédain ! »
Vers le Ciel, où son œil voit un trône splendide,
Le Poëte serein lève ses bras pieux,
Et les vastes éclairs de son esprit lucide
Lui dérobent l’aspect des peuples furieux :
« — Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance
Comme un divin remède à nos impuretés
Et comme la meilleure et la plus pure essence
Qui prépare les forts aux saintes voluptés !
Je sais que vous gardez une place au Poëte
Dans les rangs bienheureux des saintes Légions,
Et que vous l’invitez à l’éternelle fête
Des Trônes, des Vertus, des Dominations.
Je sais que la douleur est la noblesse unique
Où ne mordront jamais la terre et les enfers,
Et qu’il faut pour tresser ma couronne mystique
Imposer tous les temps et tous les univers.
Mais les bijoux perdus de l’antique Palmyre,
Les métaux inconnus, les perles de la mer,
Par votre main montés, ne pourraient pas suffire
À ce beau diadème éblouissant et clair ;
Car il ne sera fait que de pure lumière,
Puisée au foyer saint des rayons primitifs,
Et dont les yeux mortels, dans leur splendeur entière,
Ne sont que des miroirs obscurcis et plaintifs !
C'est un poème de Charles Baudelaire tiré des fleurs du mal. (ne pas oublier de donné le nom de l'auteur et la source pour évité tout problèmes de copyright)
SPLEEN ET IDÉAL
I
BÉNÉDICTION
Lorsque, par un décret des puissances suprêmes,
Le Poëte apparaît en ce monde ennuyé,
Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes
Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en pitié :
« — Ah ! que n’ai-je mis bas tout un nœud de vipères,
Plutôt que de nourrir cette dérision !
Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères
Où mon ventre a conçu mon expiation !
Puisque tu m’as choisie entre toutes les femmes
Pour être le dégoût de mon triste mari,
Et que je ne puis pas rejeter dans les flammes,
Comme un billet d’amour, ce monstre rabougri,
Je ferai rejaillir ta haine qui m’accable
Sur l’instrument maudit de tes méchancetés,
Et je tordrai si bien cet arbre misérable,
Qu’il ne pourra pousser ses boutons empestés ! »
Elle ravale ainsi l’écume de sa haine,
Et, ne comprenant pas les desseins éternels,
Elle-même prépare au fond de la Géhenne
Les bûchers consacrés aux crimes maternels.
Pourtant, sous la tutelle invisible d’un Ange,
L’Enfant déshérité s’enivre de soleil,
Et dans tout ce qu’il boit et dans tout ce qu’il mange
Retrouve l’ambroisie et le nectar vermeil.
Il joue avec le vent, cause avec le nuage
Et s’enivre en chantant du chemin de la croix ;
Et l’Esprit qui le suit dans son pèlerinage
Pleure de le voir gai comme un oiseau des bois.
Tous ceux qu’il veut aimer l’observent avec crainte,
Ou bien, s’enhardissant de sa tranquillité,
Cherchent à qui saura lui tirer une plainte,
Et font sur lui l’essai de leur férocité.
Dans le pain et le vin destinés à sa bouche
Ils mêlent de la cendre avec d’impurs crachats ;
Avec hypocrisie ils jettent ce qu’il touche,
Et s’accusent d’avoir mis leurs pieds dans ses pas.
Sa femme va criant sur les places publiques :
« — Puisqu’il me trouve assez belle pour m’adorer,
Je ferai le métier des idoles antiques,
Et comme elles je veux me faire redorer ;
Et je me soûlerai de nard, d’encens, de myrrhe,
De génuflexions, de viandes et de vins,
Pour savoir si je puis dans un cœur qui m’admire
Usurper en riant les hommages divins !
Et, quand je m’ennuîrai de ces farces impies,
Je poserai sur lui ma frêle et forte main ;
Et mes ongles, pareils aux ongles des harpies,
Sauront jusqu’à son cœur se frayer un chemin.
Comme un tout jeune oiseau qui tremble et qui palpite,
J’arracherai ce cœur tout rouge de son sein,
Et, pour rassasier ma bête favorite,
Je le lui jetterai par terre avec dédain ! »
Vers le Ciel, où son œil voit un trône splendide,
Le Poëte serein lève ses bras pieux,
Et les vastes éclairs de son esprit lucide
Lui dérobent l’aspect des peuples furieux :
« — Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance
Comme un divin remède à nos impuretés
Et comme la meilleure et la plus pure essence
Qui prépare les forts aux saintes voluptés !
Je sais que vous gardez une place au Poëte
Dans les rangs bienheureux des saintes Légions,
Et que vous l’invitez à l’éternelle fête
Des Trônes, des Vertus, des Dominations.
Je sais que la douleur est la noblesse unique
Où ne mordront jamais la terre et les enfers,
Et qu’il faut pour tresser ma couronne mystique
Imposer tous les temps et tous les univers.
Mais les bijoux perdus de l’antique Palmyre,
Les métaux inconnus, les perles de la mer,
Par votre main montés, ne pourraient pas suffire
À ce beau diadème éblouissant et clair ;
Car il ne sera fait que de pure lumière,
Puisée au foyer saint des rayons primitifs,
Et dont les yeux mortels, dans leur splendeur entière,
Ne sont que des miroirs obscurcis et plaintifs !
- zéphyrine
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Re: Des bribes de poésie
Toujours je me réveille
Toujours je me réveille avant le point du jour,
et j’écris lourd de ce sommeil que j’ai perdu.
Puis dans cette torpeur où le froid gagne l’âme,
je guette l’aurore, tant de fois déjà vue.
Je la fixe sans attention, gris-vert
qui se bleuit du chant des coqs.
Quel mal à ne pas dormir ? Nous perdons
ce que la mort nous donne en avant-goût.
Ô printemps apaisé, aurore,
enseigne à ma torpeur où le froid gagne l’âme,
ce qui en mon âme livide la colore
de ce qui va se passer dans le jour.
Fernando Pessoa
Toujours je me réveille avant le point du jour,
et j’écris lourd de ce sommeil que j’ai perdu.
Puis dans cette torpeur où le froid gagne l’âme,
je guette l’aurore, tant de fois déjà vue.
Je la fixe sans attention, gris-vert
qui se bleuit du chant des coqs.
Quel mal à ne pas dormir ? Nous perdons
ce que la mort nous donne en avant-goût.
Ô printemps apaisé, aurore,
enseigne à ma torpeur où le froid gagne l’âme,
ce qui en mon âme livide la colore
de ce qui va se passer dans le jour.
Fernando Pessoa
Philosophie de l'artillerie: cogito ergo boum - Susan Sontag
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Re: Des bribes de poésie
"Nous sommes pareils à ces crapauds qui dans l'austère nuit des marais s'appellent et ne se voient pas, ployant à leur cri d'amour toute la fatalité de l'univers."
René Char.
"A l'âge d'homme, j'ai vu s'élever et grandir sur le mur mitoyen de la vie et de la mort une échelle de plus en plus nue, investie d'un pouvoie d'évulsion unique: le rêve. (...) Voici que l'obscurité s'écarte et que VIVRE devient, sous la forme d'un âpre ascétisme allégorique, la conquête des pouvoirs extraordinaires dont nous nous sentons profusément traversés mais que nous n'exprimons qu'incomplètement faute de loyauté, de discernement et de perséverance.
Compagnons pathétiques qui murmurez à peine, allez la lampe éteinte et rendez les bijoux. Un mystère nouveau chante dans vos os. Développez votre étrangeté légitime."
René Char.
"Refuser la goutte d'imagination qui manque au néant, c'est se vouer à la patience de rendre à l'éternel le mal qui nous a fait."
René Char.
"Comment m'entendez-vous? Je parle de si loin..."
René Char.
René Char.
"A l'âge d'homme, j'ai vu s'élever et grandir sur le mur mitoyen de la vie et de la mort une échelle de plus en plus nue, investie d'un pouvoie d'évulsion unique: le rêve. (...) Voici que l'obscurité s'écarte et que VIVRE devient, sous la forme d'un âpre ascétisme allégorique, la conquête des pouvoirs extraordinaires dont nous nous sentons profusément traversés mais que nous n'exprimons qu'incomplètement faute de loyauté, de discernement et de perséverance.
Compagnons pathétiques qui murmurez à peine, allez la lampe éteinte et rendez les bijoux. Un mystère nouveau chante dans vos os. Développez votre étrangeté légitime."
René Char.
"Refuser la goutte d'imagination qui manque au néant, c'est se vouer à la patience de rendre à l'éternel le mal qui nous a fait."
René Char.
"Comment m'entendez-vous? Je parle de si loin..."
René Char.
"Écrire, c'est ranger le bordel qu'on a dans sa tête...
Écrire, c'est ranger le bord d'elle.
Ou pas.
Écrire, c'est embrasser son chaos.
D'abord."
Écrire, c'est ranger le bord d'elle.
Ou pas.
Écrire, c'est embrasser son chaos.
D'abord."
-
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- Inscription : sam. 19 mars 2011 14:59
- Profil : Intéressé pour une personne de mon entourage
- Test : NON
Re: Des bribes de poésie
C'est le repos éclairé, ni fièvre ni langueur, sur le lit ou sur le pré.
C'est l'ami ni ardent ni faible. L'ami.
C'est l'aimée ni tourmentante ni tourmentée. L'aimée.
L'air et le monde point cherchés. La vie.
- Etait-ce donc ceci ?
- Et le rêve fraîchit.
(A. Rimbaud)
C'est l'ami ni ardent ni faible. L'ami.
C'est l'aimée ni tourmentante ni tourmentée. L'aimée.
L'air et le monde point cherchés. La vie.
- Etait-ce donc ceci ?
- Et le rêve fraîchit.
(A. Rimbaud)
- Armie
- Nocturne Rieur
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Re: Des bribes de poésie
Homme ! libre penseur - te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose :
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l'univers est absent.
Respecte dans la bête un esprit agissant : ...
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;
Un mystère d'amour dans le métal repose :
"Tout est sensible ! " - Et tout sur ton être est puissant !
Crains dans le mur aveugle un regard qui t'épie
A la matière même un verbe est attaché ...
Ne la fais pas servir à quelque usage impie !
Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché ;
Et comme un œil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres !
Gérard de Nerval, Vers dorés
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose :
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l'univers est absent.
Respecte dans la bête un esprit agissant : ...
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;
Un mystère d'amour dans le métal repose :
"Tout est sensible ! " - Et tout sur ton être est puissant !
Crains dans le mur aveugle un regard qui t'épie
A la matière même un verbe est attaché ...
Ne la fais pas servir à quelque usage impie !
Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché ;
Et comme un œil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres !
Gérard de Nerval, Vers dorés
Re: Des bribes de poésie
Ivre du silence
des jardins abandonnés
ma mémoire s'ouvre et se ferme
comme une porte au vent
je suis...
mes ailes ?
deux pétales pourris
ma raison?
des petits verres de vin aigre
ma vie ?
un vide bien pensé
mon corps
une entaille sur la chaise
mon va-et-vient ?
un gong enfantin
mon visage ?
un zéro dissimulé
mes yeux?
ah! des morceaux d’infini
- Alejandra Pizarnik
des jardins abandonnés
ma mémoire s'ouvre et se ferme
comme une porte au vent
je suis...
mes ailes ?
deux pétales pourris
ma raison?
des petits verres de vin aigre
ma vie ?
un vide bien pensé
mon corps
une entaille sur la chaise
mon va-et-vient ?
un gong enfantin
mon visage ?
un zéro dissimulé
mes yeux?
ah! des morceaux d’infini
- Alejandra Pizarnik
Re: Des bribes de poésie
Sur les genoux de Terre
Boire le lait tranquille
Et laisser aux feuilles dans le vent
Leur ingénuité — sans soins de
La pensée — Laisser inculte
La chose.
- Paul Valéry
Boire le lait tranquille
Et laisser aux feuilles dans le vent
Leur ingénuité — sans soins de
La pensée — Laisser inculte
La chose.
- Paul Valéry
Re: Des bribes de poésie
Quand sur l'abîme un soleil se repose,
Ouvrages purs d'une éternelle cause,
Le
Temps scintille et le
Songe est savoir.
- Le Cimetière Marin
Ouvrages purs d'une éternelle cause,
Le
Temps scintille et le
Songe est savoir.
- Le Cimetière Marin