Je traînais un peu dans le salon des débats philosophiques et de sociétés. J'ai regardé quelques-uns des topics que je trouve plutôt intéressants; notamment ceux concernant Dieu, son approche. Depuis un moment je me pose quelques questions sur ce(s) dieu(x) et voulais partager mes interrogations avec vous.
Ces interrogations partent évidemment de mon expérience et de ma propre vision du monde.C'est pourquoi je viens quérir vos remarques.
Je suis issu d'un père protestant et d'une mère catholique. Bien que tout deux non croyants et non pratiquants, et bien que Dieu n'ait pas été abordé très souvent en de bon terme dans la chaumière, je me suis interrogé un brin à cette histoire, qui laisse néanmoins, bien que diffus, un héritage culturel, qui, au final, constatons-le, est au centre de l'activité humaine d'une manière ou d'une autre, sous des formes bien différentes, depuis que l'Homme est Homme.
J'ai commencé ma recherche dans les lieux communs. On parlait dans un premier temps non pas de Dieu, mais de la religion; la Religion Chrétienne. On parlait de ce feu brutal et absolu, dogmatique, censé réchauffer les âmes et non détruire les forêts.
Le citoyen Lambda parlait de cet instrument de contrôle des hommes, cet "opium du peuple" qu'est la religion.
Ceci est sorti en cours de philo. Et devant l'évidence de cette réduction, force est de constater que je n'avais qu'à balancer quelque chose de percutant: -"La religion est un "objet", elle n'est pas une entité en elle même, elle est l'ensemble des pensées issue d'une (plusieurs) sainte(s) écriture(s); elle dépend de celui qui l'utilise et l'interprète. Si elle était une chaise, je pourrai aussi bien vous demander de vous y assoir que vous tuer avec..."
Un peu brutal, mais on sait assez vite de quoi on parle.

Viens ensuite le fameux "Mais regarde dans l'histoire: la chasse au sorcière Dominicaine, les Croisades, la pédophilie, le dogme,l'inéquitable, la corruption."
La réponse s'impose; non seulement ces évènements ont dépendu des interprétations comme sus-cité, par des personnages soi convaincus de leurs délires, soi des moutons, soi des gens qui virent une possibilité politique (pouvoir) et également que si l'on considère que la partie vide du verre, et bien on y voit que du vide.
L'église Catholique a été, ne l'oublions pas, la première à instaurer l'égalité des hommes aux yeux de Dieu; abolissant théoriquement servitude et esclavage. Elle a ouvert des dispensaires, écoles, églises, lieux de refuge dans nombre de pays, et ce, sans contrepartie.
Bref. Après ce petit aperçu de la religion, la vision de Dieu à travers les Hommes, je me suis posé la question suivante: qui est Dieu?
Au delà de la vieille caricature du vieux barbu, au delà de la question de savoir si Dieu est de notre pensée ou une entité réelle, Dieu est avant tout, à mon sens, avant d'être omniscient, bienveillant et omnipotent, une idée, un symbole, un archétype, un idéal. Dieu est l'immuable, l'absolu, l'infini. Mais au deçà des explications complexes et parfois absconses que vous donneront les théologiens les plus pédants, Dieu est avant tout ces symboles, ceux qui nous viennent du coeur, et qui s'expriment si on leur laisse la parole,tout simplement.
Mais quels sont ces symboles? L'Homme en a-il encore besoin? Dieu n'a-il pas disparu comme le prétend Nietzsche dans "Le Crépuscule des Idoles"?
Faute de pouvoir donner une réponse argumentée à ces questionnements, je dirai ceci: je constate la sacralisation, l'approche de Dieu par de nouveau moyen; celle de la Justice, de l'Equité, de la Liberté qui sont aujourd'hui autant implicites et sacrés à nos esprit que l'était la présence des anges et des démons au temps des couronnes. Ces noms à majuscules sont pour moi une représentation "divine" car elle sont universelles, absolues.
Parfois même, la sacralisation va plus loin. Je pousse le vice de mon explicitation.
Le travail est devenu sacré, implicite, comme la purification de l'âme par le labeur. Mais aujourd'hui, l'argent est devenu sacré. Peu de gens travaillent pour le plaisir, mais bien pour gagner cet argent, souvent associé à la liberté mais bien souvent objet de servitude; Rousseau disait:"l'argent acquis est l'objet de la liberté, l'argent recherché celui de notre servitude".
Pour obtenir cet argent, comme pour, en un sens, tenter de pallier sa mort, ou du moins l'oublier, l'Homme sacralise parfois ce concept, parfois le vénère, au point de lui donner un pouvoir réel; celui de le soumettre et de soumettre les autres.
Bref, je ne crois pas en Dieu, je crois en ces dieux. Ces symboles absolus et permanents de la Justice, de l'égalité et donc de la liberté. Et c'est dans cette attitude de respects des majuscules que je fais chaque jour un acte de foi dans ce respect que j'ai rencontré les dieux.
J'attends avec impatience vos contre-arguments, critiques, nuances, insultes et lancés de tomates

Bien à vous !
Akhenaton[/align]