Ma passion tient dans mes pieds : courir dans les chemins et les routes de par ma campagne, et randonner, en raquettes ou en été, en montagne.
Je cours seule, pour me détendre, m'aérer (rarement quand il pleut, par contre, par d'essuie-glaces sur mes verres, à contrarion de Laurent Fignon

En quittant ma maison, je "quitte ma vie" : je m'isole dans ma respiration, dans la musique que diffuse la radio.
Quand j'arrive sur les chemins de terre, au bout d'un kilomètre, j'ai les collines, les champs, les vaches, les oiseaux, les tracteurs, les chevaux, les vtt ... Même le fumier m'enthousiasme.
Pour autant, l'infernale machine à penser ne s'arrête pas, mais elle ne m'importune plus.
Courir, c'est mon moment égoïste ; je ne demande plus à mes enfants de me suivre/me précéder à vélo ; je passe mon temps à faire la police.
Puis, le rituel de l'après-course : être fière de retracer mon parcours pour mon mari et les enfants ; savourer le jus d'orange frais pressé par mon mari ; puis, avec un livre, me plonger dans un bain chaud, chaud et parfumé.
J'ai aussi fait deux courses, dont les 10 km de Lyon (et l'Ekkiden de grenoble), où j'étais effarée de voir autant de participants ; nous avions eu un temps magnifique, 10° et un soleil radieux.
Attendre ensemble le départ de la course, échanger avec de parfaits inconnus, motivés par la même passion ; et pour une fois, bavarder, sourire à ces mêmes inconnus, dans le métro, sans être pris pour un hurluberlu, sans être verbalement agressé "Pourquoi vous me souriez-vous, là ?"
Cette ambiance chaleureuse, cette promiscuité qui fleure encore le savon et le déodorant (oulàlà, une rame bondée avec les effluves d'après course !).
Et toujours, ces sourires, qui vous font dire "La vie est belle tout de même" Qu'un plaisir si simple (un tee-shirt, un short, des chaussettes confortables, de bonnes baskets) qu'est la course puisse draîner tant de joie

Et partager ses moments avec mon mari ....
La randonnée est, à contrario, notre "évasion-famille"
Tout débute par la recherche de la bonne destination. Passer des heures sur le "Ternet", à chercher LA destination : un dénivelé raisonnable, avec de préférence un lac pour motiver "la junior-troupe", des cartes intelligibles pour les clampins non diplômés-es-IGN ;-)
Puis, les préparatifs : se léver tôt, voire même très tôt, et direction la boulangerie pour le pain frais et les viennoiseries.
Tirer les Poussins tout doux et tout chaud de leur couette.
La préparation des sandwiches selon les goûts de chacun (baguette sans mie, pain de mie en triangle, baguette avec mie et beaucoup de beurre ....), le trajet et les deux questions récurrentes "Quand on arrive Maman ?" et "Maman, enlève ta radio de Vieux" Et oui, pour eux, vive Fun et à bas RTL2 ;-)
Puis, l'arrivée en station, avec la halte au bar avant de démarrer (et le coup de massue pour 2 cafés et 2 jus de fruits

Enfin, le départ. Et là, au revoir les devoirs, les idées de dîner à trouver, les soucis pro ... Juste regarder autour de soi, écouter les Zozio, sourir au soleil. Et surtout, être disponibles et à l'écoute pour mes Poussins.
L'aspect "dépenses caloriques" n'est pas anodin, non plus ;-) Et cette dépense physique avec les Poussins, voir leurs joies d'arriver au point culminant, voir leur fierté quand ils comprennent qu'ils ont parcourus 17 km !
Et le retour, avec les ronflements ; je suis alors certaine que leur journée fut une réussite.
Deux loisirs simples, juste des chaussures et des jambes, et un effet bénéfique sur le moral ; en tout cas sur le mien ;-)