http://www.sciencemag.org/content/340/6130/376.abstract
je n'ai pas un esprit aussi logique que le tien d'où la question
merci

C'est intéressant. Mettons, pour éviter d'avoir à discuter trop longtemps sur la différence entre "toute connaissance" et "connaissance de toutes", un choix suffisamment informé. Cela pose le problème de "suffisamment" et permet sans doute, du coup, de délimiter des théories différentes de l'arbitre.Miss dans la lune a écrit :Je dirais : Capacité de faire un choix en toute connaissance cause -ou en connaissance de toutes causes-.
Miss dans la lune a écrit :Masturbation intellectuelle. parfois je préférerais être un poisson rouge.
Finalement quand ça me démange, j'en ai conscience. Mais le fait d'en avoir conscience n’empêche pas que ça me démange. Alors oui, j'ai le choix de me gratter, ou pas... J'en n'en serai pas moins déterminé pour autant.
Finalement quand bien même je saurais TOUT, je ne vois pas pourquoi je serais absolument libre, absolument consciente oui, mais libre, non.
Le fait d'avoir conscience de nos actes et de nos perceptions, ne nous fait-il pas croire en cette liberté, en cet espoir vain d'absolue, de surhumanité... de devenir...Dieu...
ConscienRde! vivent les poissons!
Sans ce concept de libre-arbitre, on accepte que l'homme soit irresponsable de ses actes.Kliban a écrit : Mais pourquoi l'appelle-t-on libre ? D'où vient que la question de la liberté, de l'arbitre au moins, se pose ? D'où vient qu'on puisse la poser ? Sert-elle à quelque chose ? Et à quoi ?
... et si je dis que l'arbitre est libre parce qu'il peut toujours intrinsèquement ne pas choisir et que la liberté c'est de ne pas être coincé dans une dualité mais pouvoir s'échapper par le haut ? Il y a une théorie de Watzslawick qui évoque cela, c'est un vieux souvenir, mais c'est aussi une réalité :Kliban a écrit : Mais - il y a un mais - il me semble qu'on définit ici l'arbitre, tout court - celui qui délibère et choisit -, plus que le libre-arbitre. En quoi l'arbitre peut-il être dit libre, c'est là une chose à laquelle je ne sais pas répondre. Une idée ?
En fait c'est ça qui m'a le plus empêché de dormir. Je partage ton impression de malaise lorsque je dois faire un choix; moment où je fais un effort pour imaginer les possibles conséquences et donc la possibilité d'une perte, qui me serait imputable. Je suis donc dans une situation où je me considère comme "Créatrice", sensation vertigineuse, alors même que le champs des possibles n'est pas illimité (par exemple en versant une certaine quantité de peinture bleu et de peinture jaune, même si je ne sais pas si le vert sera turquoise, gazon, ou émeraude... il n'y a néanmoins aucune chance pour créer du rouge, de la patte à crêpe, un canard ou même un trou noir).Kliban a écrit : Qu'est-ce que ça veut dire "se sentir libre" ? Qu'est-ce que ça veut dire "faire un choix libre" ? Est-ce la même chose ? Je n'ai pas de réponse claire là-dessus - ou plutôt, j'ai l'impression que ce n'est PAS la même chose (car je me sens libre quand je suis en accord avec ce qui est, et tout choix, qui est lié à ce qui sera ou doit être, me crispe et s'impose à moi comme une limitation et une contrainte !), mais je ne vois pas bien pourquoi on parle de liberté dans les deux cas.
Tu peux préciser pourquoi tu penses ça ? A quoi faudrait-il limiter la réflexion, notamment ?madeleine a écrit :Ca part un peu dans tous les sens non ?
Je ne sais pas si tu m'attribues la notion de concept fumeux s'agissant de l'infini. Je dois rectifier, si c'est le cas : que je passe à "multiple" plutôt que d'employer infini, c'est que "multiple" est assez simple à partager entre des avis assez différents, alors qu'infini pose des tas de problèmes - et que le sujet pouvait, du moins je le croyaismadeleine a écrit :Pour moi l'idée d'infini n'est pas un concept fumeux mais une réalité, outre qu'elle est un objet mathématique.
J'ai un peu de mal à suivre. En quoi l'infini fonde-t-il, en tant que tel, la notion de liberté ? Ne suffit-il pas, pour que je puisse parler de liberté, que j'aie un choix à faire entre seulement deux choses équiprobables ?madeleine a écrit :Elle fonde la notion de liberté, ouvrant le possible à une dimension inconnue.
Je suis un peu paumé. Je ne vois pas du tout comment la venue à la conscience fait survenir une infinité de possibles. Un grand nombre, sans doute. Mais une infinité ? Comment peut-on avoir en la conscience une infinité de choses (ce qui n'est pas identique à avoir l'infini dans la conscience) ?madeleine a écrit :Le cerveau (cf l'article de P.Haggard et S.Clarke que tu cites Kliban) soumet en quelques fractions de seconde le choix à un algorithme prédictif inné avec lequel nous viendrions au monde (S.Dehaene) et enclenche une action qui vient ensuite à la conscience et là, nous avons cet instant T où une infinité de possibles que nous ne pouvons borner est présente
Donc si je comprends bien (et je peux me tromper grave !), pour toi il y a une possibilité du choix. En fait, la conscience est libre parce qu'elle dispose d'instants extrêmement brefs où les possibles se présentent à elle, chacun étant par ailleurs parfaitement déterminé. Elle aurait alors la possibilité de dire quel possible elle choisit.madeleine a écrit :instant dans lequel la possibilité d'un choix libre existe. Mais tous les possibles sont déterminés bien sûr, et notre liberté cesse dès que le choix se fait.
Et l'on examine, et c'est bien plaisant.Et donc, depuis le début de ma participation, je fais une hypothèse, je n'affirme rien : j'essaie de construire avec vous, si ce n'était pas clair je vous prie de m'en excuser. Je prends ici la parole de la thèse et je postule que le libre arbitre existe.
C'est bien ça, mais il me semble que nous avons à interpréter les expériences dont il a été question plus haut : notre volonté ne détermine pas nos choix. Jamais. Nos choix sont déterminé avant que notre volonté entre en jeu. Le bouquin de Joëlle Proust que j'ai rapidement cité est trè clair là-dessus. Notre volonté ne sert qu'à deux choses : nous approprier le choix déjà fait comme étant notre et se donner les moyens de réorienter - non pas de choisir autre chose, mais d'interrompre ce qui a déjà été choisi et de faire autre chose.Est-ce que nous discutons bien pour essayer d'éclaircir si nos choix sont parfois le fait de notre seule volonté ? Et donc si nous disposons de la liberté d'agir (dont découlent ensuite responsabilité, morale et pénale, etc) ?
D'accord. Tu as une définition de l'infini en puissance et non pas en acte - ce qui répond à la question plus : comment avoir une infinité de choses dans la conscience : ce n'est pas possible. C'est une définition négative de l'infini : ce qui fait trou dans le fini, la disparition d'une contrainte (je dirait plutôt une limite, pour ma part).Moi pour définir la liberté je ne peux me passer de l'infini, en tant que ce mot représente ce qui n'est pas fini, non borné; bien sûr il y a aussi la dimension poétique du terme ... Pour moi c'est l'infini qui met échec et mat le déterminisme.
Donc l'infini = ce qui n'est pas borné, et
la liberté = ce qui n'est pas contraint
L'espace non borné inclut l'espace de la liberté, par opposition ce qui est contraint est fini; mais je ne trouve pas davantage de mots, j'ai un peu peur d'avoir de la peine à défendre cette évidence personnelle pour l'instant.
Ni dans le bouddhisme (à ma connaissance), ni dans la théorie de la décohérence on ne trouve d'instant de choix absolu.et oui, mon espace de liberté dans cette chaîne a bien à voir avec ce que je comprends de la décohérence, mais également avec ce qu'en dit le bouddhisme. Il y a à un instant un éventail infini de possibles que le choix referme. Cet infini est la liberté du choix.
La "responsabilité", n'est que de l'ordre de P1 (ou P2), elle n'existe pas en P3 (si l'on considère p3 tout déterministe). En P3, responsabilité=cause (pas de sens éthique).Kliban a écrit : Maintenant, je ne suis pas du tout convaincu que l'arbitre doive être libre pour que l'on puisse parler de responsabilité.
Ce ne serait pas un être hors cadre, mais un être non-déterminé, libre. A ta question "comment pourrait-il avoir une action à l'intérieur du cadre" je répondrais "Comment ne pourrait-il pas avoir une action à l'intérieur du cadre? (bon, et pire, pourquoiKliban a écrit : En outre, comment un être hors cadre pourrait-il avoir une action à l'intérieur du cadre reste, à mon sens, très mystérieux (et c'est un mystère, celui de l'articulation entre causalité libre et causalité déterministe, qui a agité l'Occident depuis fort longtemps : il est lié à la question de la séparation du corps et de l'esprit, entre autres).
Cela rejoint les questions que je posais plus haut à madeleine : comment passe-t-on de CL à CD, d'une causalité libre à une causalité déterministe ? Comment une causalité libre peut-elle rentrer dans le cadre de la causalité déterministe ?Ce ne serait pas un être hors cadre, mais un être non-déterminé, libre. A ta question "comment pourrait-il avoir une action à l'intérieur du cadre" je répondrais "Comment ne pourrait-il pas avoir une action à l'intérieur du cadre?
Euh ... oui mais non ! Certains type de choix ont été examinés dans ces expériences, mais d'autres, en particuliers les choix de type délibératifs, n'entrent pas dans cette catégorie; c'est pourquoi je peux envisager que nos choix soient parfois le fait de notre seule volonté. Ce sont eux qui font intervenir le libre arbitre ; celui-ci est donc bien dans ma construction une compétence. Avoir une compétence n'entraine pas son usage systématique (et c'est bien dommage mais c'est un autre débatKliban a écrit :notre volonté ne détermine pas nos choix. Jamais. Nos choix sont déterminé avant que notre volonté entre en jeu. Le bouquin de Joëlle Proust que j'ai rapidement cité est trè clair là-dessus. Notre volonté ne sert qu'à deux choses : nous approprier le choix déjà fait comme étant notre et se donner les moyens de réorienter - non pas de choisir autre chose, mais d'interrompre ce qui a déjà été choisi et de faire autre chose.
Pas si vite !! Bien sûr que l'on lie choix et volonté, mais est-ce si simple ? Je n'y avais pas pensé mais ça mériterait un petit détour, non ? Parce que si je définis la liberté par "ce qui n'est pas contraint" c'est un mot rattaché au champ sémantique de la volonté aussi, il me semble ?Kliban a écrit :Ensuite, nos choix pourraient être le fait de notre seule volonté sans que cela implique liberté : il suffirait que notre volonté soit totalement déterminée. Il y a ici u petit abîme, que je passe trop vite et qui peut nous engloutir si nous continuons : si ce qui détermine ma volonté est aussi ce qui fait que je suis "moi" et que ma volonté est "ma" volonté, alors il est probable que depuis cette expérience que j'ai de "moi", je ne puisse le concevoir - "je" ne peut savoir _directement_ de quoi "je" est fait. Autrement dit, on peut concevoir que depuis P1, je sois effectivement libre (cela pourrait se soutenir) : il faudrait sortir de P1 et passer en P3 : faire de "moi" non plus celui qui perçoit mais ce qui est perçu, pour que l'on puisse rendre compte d'une détermination de la volonté. C'est une thèse que je ne soutiens pas de bout en bout, mais elle a de bons arguments en sa faveur.
Ca me va "une ouverture non contrainte des possibles" !Kliban a écrit :Du coup, dans la chaine causale que tu indiques, il y a un point et un seul de disparition de la contrainte, un seul point d'application de la causalité libre (CD Causalité déterministe - CL - causalité libre) :
30
CD cause - perception - réaction -30
CL - liberté -30
CD - choix -déterminisme
Et au point CL, le choix est "infini" dis-tu plus bas, au sens où, si je te comprends bien, il n'est pas limité. Il n'y a pas une infinité de possibilité devant lesquels on délibère, mais il y a une ouverture non contrainte des possibles.
"choix absolu " ??? D'où ça sort ??Kliban a écrit :En revanche je pense que sur les deux points suivants, il y a mécompréhension, et j'en suis sans doute en partie responsable :Ni dans le bouddhisme (à ma connaissance), ni dans la théorie de la décohérence on ne trouve d'instant de choix absolu.et oui, mon espace de liberté dans cette chaîne a bien à voir avec ce que je comprends de la décohérence, mais également avec ce qu'en dit le bouddhisme. Il y a à un instant un éventail infini de possibles que le choix referme. Cet infini est la liberté du choix.
Ca serait dommage d'arrêter en si bon cheminKliban a écrit :Si vous voulez, on continue!
Donc si je te suis, nous nous restreindrions ici aux seuls choix délibératifs. Peux-tu définir ce que tu entends pas là ? Je veux dire : peux-tu donner un exemple simple d'une délibération, que nous puissions travailler dessus ? Et nous indiquer où dans la délibération intervient ce que tu disais d'une ouverture infinie ? Je pense aussi qu'il faudra y faire intervenir la volonté : montrer en quoi une délibération libre est le fait de notre volonté - plutôt que... de nous-même par exemple (ou bien "volonté" est le nom que "nous-même" prend au moment de liberté d'une délibération libre ?).madeleine a écrit :Euh ... oui mais non ! Certains type de choix ont été examinés dans ces expériences, mais d'autres, en particuliers les choix de type délibératifs, n'entrent pas dans cette catégorie; c'est pourquoi je peux envisager que nos choix soient parfois le fait de notre seule volonté. Ce sont eux qui font intervenir le libre arbitre ; celui-ci est donc bien dans ma construction une compétence.Kliban a écrit :notre volonté ne détermine pas nos choix. Jamais. Nos choix sont déterminé avant que notre volonté entre en jeu. Le bouquin de Joëlle Proust que j'ai rapidement cité est trè clair là-dessus. Notre volonté ne sert qu'à deux choses : nous approprier le choix déjà fait comme étant notre et se donner les moyens de réorienter - non pas de choisir autre chose, mais d'interrompre ce qui a déjà été choisi et de faire autre chose.
Je ne comprends pas bien le rapport de ton interjection par rapport à ce que je racontais au-dessus en fait.J'ai m'impression que tu cites trop large et que le point qui te retiens est "nos choix pourraient être le fait de notre seule volonté", la suite (passablement complexe, je le reconnais) passant à la trappe. Tu confirmes ?madeleine a écrit :Pas si vite !! Bien sûr que l'on lie choix et volonté, mais est-ce si simple ? Je n'y avais pas pensé mais ça mériterait un petit détour, non ? Parce que si je définis la liberté par "ce qui n'est pas contraint" c'est un mot rattaché au champ sémantique de la volonté aussi, il me semble ?Kliban a écrit :Ensuite, nos choix pourraient être le fait de notre seule volonté sans que cela implique liberté : il suffirait que notre volonté soit totalement déterminée. Il y a ici u petit abîme, que je passe trop vite et qui peut nous engloutir si nous continuons : si ce qui détermine ma volonté est aussi ce qui fait que je suis "moi" et que ma volonté est "ma" volonté, alors il est probable que depuis cette expérience que j'ai de "moi", je ne puisse le concevoir - "je" ne peut savoir _directement_ de quoi "je" est fait. Autrement dit, on peut concevoir que depuis P1, je sois effectivement libre (cela pourrait se soutenir) : il faudrait sortir de P1 et passer en P3 : faire de "moi" non plus celui qui perçoit mais ce qui est perçu, pour que l'on puisse rendre compte d'une détermination de la volonté. C'est une thèse que je ne soutiens pas de bout en bout, mais elle a de bons arguments en sa faveur.
Okimadeleine a écrit :Ca me va "une ouverture non contrainte des possibles" !
J'ai un big problem avec ce que tu dis icimadeleine a écrit :Pour moi, ce que tu appelles CL est une rupture dans la chaîne causale sur un mode que je ne sais comment qualifier : subliminal ? parce qu'il intervient au seuil de la conscience ? Et que souvent elle n'y prête pas attention.
Mais il me semble qu'on en fait tous l'expérience, par exemple dans une hésitation. On trébuche sur CL en quelque sorte, on se dit "ah mais en fait c'est pas si simple ...", il y a une subtile déviation des contraintes. Mais on peut accentuer cela.
madeleine a écrit :"choix absolu " ??? D'où ça sort ??Kliban a écrit :Ni dans le bouddhisme (à ma connaissance), ni dans la théorie de la décohérence on ne trouve d'instant de choix absolu.