Une fois de plus je vais avoir l'impression d'être à côté de la plaque, mais comme je suis cloué dans mon lit, autant occuper le temps agréablement.
En ce qui me concerne, les premiers murmures sont apparus de façon aléatoire : quelques bidules, on secoue un peu et boum ça fait des chocapics.
Et puis bon, il faut dire aussi que faire preuve de retenue n'est pas vraiment mon fort (Et j'adore le cassoulet, alors c'est une situation qui pue...

)
Donc à un moment, j'ai fini par en parler (totalement impulsivement et non réfléchissement) à une personne de mon entourage avec qui je fais du sport. De part son métier, je savais qu'elle était un peu plus renseignée sur cette question que la moyenne des gens. Et aussi, je savais qu'elle ne me jugerait pas. Néanmoins, je m'attendais à une réaction de surprise de sa part, voire à de gentilles taquineries.
Moi qui adore surprendre en débitant un tas d'âneries plus incongrues et capillotractées les unes que les autres, comment vous dire que j'ai été très déçu : je me suis en effet vu répondre : "oui, c'est une bonne question, si tu en ressens le besoin ça peut ptêt t'aider de passer des tests".
Ouch! Dafuq! Donc en fait cette idée qui me paraissait si délirante lui paraît à elle tout à fait normale. Arg.
...... ensuite on a une ellipse temporelle de quelques semaines, le même genre d'ellipse que quant tu commences à jouer à wow une demi-heure, et qu'en fait t'arrêtes 5h plus tard parce qu'un chat affamé décide de camper sur ton clavier....
Là je suis en mode sous-marin fourbasse, qui veut gratter l'avis de l'entourage, mais sans donner le ticket de la vraie question.
Donc je passe un coup de bigophone à une copine, la seule dont j'ai eu l'impression qu'elle me comprenait réellement lorsque nous avions fait nos études ensemble.
J'aborde le sujet en lui demandant ce qu'elle en sait, prétextant un besoin professionnel (je travaille avec des modèles-réduits). Et là, grand blanc du silence de la solitude au téléphone. Puis elle m'avoue qu'elle est elle-même porteuse d'un gros potentiel de la rayure. Saperlipopette. Retour de franchitude oblige, je lui avoue à mon tour mon questionnement en cours. Là encore, réaction de pas-surprise-vas-y-teste. Et re-arg.
Mais bon, moi chuis du genre à penser que les études de cas c'est moisi, et que les études de cohortes en double aveugle c'est plusse mieux. (Comprendre : il me faut du archi-fondé-tangible-reproductible-spécifique-valido-sensible pour accepter de croire un truc). Donc deux avis semblant converger ne me suffisant pas, je décide de prolongater l'expérimentature.
J'en parle ensuite à une autre amie, exerçant une profession paramédicale, donc avertie sur le sujet. Là encore, même réaction pourquoi-pas-vas-y-teste. Et aussi : "moi aussi je me pose la même question, mais ma priorité n'est pas de faire le test, je travaille autre chose avec ma psy et ça me va." J'en sors frustré de ne pas savoir si l'hypothèse formulée à son sujet était valide ou pas.
Néanmoins, conséquence positive appréciable, cela nous a rapprochés au sein de notre groupe d'amis communs, et nous avons désormais une certaine complicité.
Puis j'en parle à un pote qui présente à mes yeux un certain nombre de caractéristiques... Là pareil "tu sais c'est quoi un test de QI? je cherche des renseignements pour le boulot" Et là il m'annonce qu'il a été diagnostiqué dans son enfance, et que même c'était bien fait pour la stupide enseignante qui le pensait déficient mental. A quoi il ajoute que "c'est juste un chiffre".
.... Alors, là, autant vous dire que la thèse du complot commence à s'incruster sévère dans ma cafetière. Oscour! Y sont partout! Suivie de : Oscour! Mon jugement est totalement barnumisé, retirez-moi ces lunettes par pitié!
Ensuite j'en discute avec une autre copine, qui est naingénieur, (toujours avec la même excuse moisie et sans annoncer mon questionnement) et dont j'ai toujours admiré l'intellect : Réponse : alors les tests, j'en ai jamais fait, sauf pour le boulot où j'ai tout fini plus vite que les autres, ce qui était bizarre, mais j'en parle pas parce que je me sens pas spécialement concernée par le sujet / j'ai pas envie qu'on pense que j'étale ma confiture sur toutes les tartines qui traînent"
OMG! La thèse de la complotitude se validifie. Tout le monde est surdoué en fait!
Cherchant d'avantage de réponses (on cherche rarement davantage de questions

), je décide de consulter les arcanes de la mémoire maternelle, en posant des questions orientées sur mon développement nanesque :
"Non, tu n'as pas marché ni parlé tôt, bon par contre c'est vrai que tu avais du vocabulaire" , "non tu n'étais pas un roxxor de ouf de la mort en classe, tu avais des résultats tout à fait moyens. Alors c'est vrai que t'étais bon en Français, mais t'étais nul en maths.." -merci...
"Pourquoi tu veux savoir tout ça? Tu te demandes si t'es surdoué?" (Sous entendu : lol!)
(Bon il faut préciser que dans la même conversation, elle m'avait demandé des conseils de qui aller voir pour un test, pour la petite fille de la concubine de mon oncle, qui elle était manifestement bien potentielle de la zébrure haute.)
Conclusions :
A] Qu'attend-on du fait de parler de ce questionnement à nos proches?
(Dans mon humble cas, une confirmation ou non de mes doutes à l'aide de leur perception de ma personne)
B] Soyez - fourbes : le but est d'obtenir l'information désirée, pas de respecter la procédure habituelle d'obtenage d'information.
C] Faites comme les sondeurs commerciaux : choisissez votre échantillon de manière à obtenir la réponse souhaitée.
(Oui, ceci est bien du cynisme

)
D] La période des premiers murmures du questionnement avant le test est toujours une étape difficile, et même si éventuellement on pourrait compter sur un soutien de l'entourage, votre plus grand atout, c'est vous-même. Quelles que soient leurs natures, il y aura toujours des obstacles sur votre chemin. D'ailleurs, les légionnaires le savent depuis longtemps "sur toutes les routes, il y a des cailloux"...
E] je dois reconnaître que dans la vie, j'ai toujours eu l'impression d'avoir du bol pour un tas de trucs (Examinatrice du permis qui a la même date de naissance que moi et qui me souhaite mon anniversaire, celui-ci ayant eu lieu la semaine précédente, profs conciliants sur les retards de rendu de mes multiples travaux, etc.), et je me demande encore à quel point le fait d'être tombé sur un "nid" de hauts potentiels de la douance en est une.
Quoi qu'il en soit, courage à tous! Vous êtes forts, mais vous le savez juste pas!
