Aujourd'hui j'avoue que je peine un peu à trouver des fables aussi drôles que les précédentes... Alors pour ne pas plomber l'ambiance d'un coup, voici... l'épitaphe de Jeannot, rédigée par ses soins !

Jean s'en alla comme il étoit venu,
Mangeant son fonds après son revenu ;
Croyant le bien chose peu nécessaire.
Quant à son temps, bien sçut le dispenser :
Deux parts en fit, dont il souloit passer
L'une à dormir, et l'autre à ne rien faire.
Après ce digne moment de recueillement, l'on peut sans doute passer à...Mangeant son fonds après son revenu ;
Croyant le bien chose peu nécessaire.
Quant à son temps, bien sçut le dispenser :
Deux parts en fit, dont il souloit passer
L'une à dormir, et l'autre à ne rien faire.
Le Renard, le Loup et le Cheval
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UDrum, tu parles de la censure à cette époque, qui était surtout religieuse. C'est vrai, mais c'est pourquoi La Fontaine s'arrangeait toujours pour devenir le protégé de personnes haut placées, ce qui lui permettait en fait pas mal de libertés par rapport à cette censure, et il a su en profiter : à mon avis il y a peu de choses qu'il se soit interdit d'écrire, et s'est même autorisé à se contredire régulièrement d'une fable à l'autre !... Il a aussi rédigé une série de contes libertins aux allusions à peine voilées.
Quand on y pense, c'est drôlement culotté de sa part de clamer que "tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute", tout en commençant généralement ses ouvrages par des apologues à son protecteur du moment, apologues dégoulinants de flagornerie...
Bonne semaine !
