Personnellement, j'ai toujours senti une différence entre "les autres" et moi. J'avais quand même enfant quelques amies, malgré un décalage certain. Au départ je croyais sincèrement que "les autres" faisaient un peu semblant (de ne pas comprendre aussi vite que moi, de dire des choses un peu inintéressantes, etc), alors je faisais semblant moi aussi, par mimétisme( ou instinct de survie

)
Plus les années passent, plus je sais que mon rapport à l'autre passe par la bienveillance, l'acceptation de la différence( la mienne j'entends). J'ai bien compris que je n'étais pas folle, que "les autres" ne jouaient pas la comédie, que je ne pourrais jamais devenir eux( et ce n'est pas si grave...)
Dans le monde professionnel, il m'a fallu m'orienter vers un statut de travailleur indépendant, ne pouvant plus supporter les hypocrisies, l'incompétence et autre de la hiérarchie, mais également la mauvaise foi, la fénéantise de certaines collègues...
Et pourtant... Je sais que j'ai été appréciée pour mon travail et pour mes qualités relationnelles( être empathique et bienveillante m'a toujours bien servi!)
Dans ma vie privée, je m'oxygène grâce au théâtre( et l'effet de groupe reste parfois pour moi un peu gênant car je me rends compte que quelque chose en moi "cloche"). Je m'adapte tout en restant moi-même, je m'écoute, je ne m'impose plus rien qui puisse m'être toxique. Ce doit être aussi ça la maturité...
J'ai la chance de savoir m'exprimer sans agressivité, je sais communiquer( m'enfin pas tout le temps, parfois l'émotion m'envahit, je suis toute bête et immobile et il me faut un peu de temps avant de rebondir

)
Surtout, depuis que je suis adulte: je ne triche pas. Ni avec moi ni avec les autres.
Donc, quand je m'ennuie: je m'en vais, quand un truc n'intéresse que moi: je m'y attelle toute seule, etc.
Je respecte les autres, les autres me respectent, je me moque aujourd'hui de n'être pas conforme, de toute façon rien chez moi n'est dans la norme, je n'y suis pour rien. Après si quand je ne suis pas là on parle mal de moi: et bien je m'en moque tout simplement, ce n'est pas mon problème.
La seule chose que je ne supporte absolument pas: l'injustice, la méchanceté... Dans ces cas, j'ai tendance à ruer dans les brancards et à me mêler de ce qui ne me regarde pas( Dr Quinn, sors de ce corps!

) Mais j'y ai travaillé et je m'améliore de jour en jour
Pour conclure, je dirais que j'ai une relation apaisée avec l'autre. C'est aussi que je n'attends rien de spécial, je me suffis à moi-même, je suis aussi nourrie par l'amour de mon fils et de mon homme, de mes soeurs, de mes neveux, de... ma famille: ils sont mon refuge.
"Écrire, c'est ranger le bordel qu'on a dans sa tête...
Écrire, c'est ranger le bord d'elle.
Ou pas.
Écrire, c'est embrasser son chaos.
D'abord."