Frans Post est le premier peintre à avoir rapporté des toiles du Brésil.
Quand il peint celle que je vous présente, il est là-bas depuis un an : il traite le paysage en peintre flamand, comme un paysage flamand, d'une façon qu'on peut croire très littérale.
Le Brésil y apparaît étrangement terne et désert, sans relief, écrasé sous une buée grise. Je crois me souvenir que Michaux, dans Ecuador, n'en dit pas autre chose, ou que du moins l'atmosphère y était la même.
A son retour en Europe, Frans Post a continué à peindre le Brésil : sa palette s'est éclaircie, il a bleui son ciel, ajouté des fleurs colorées, des oiseaux criards, soigné la composition de ses tableaux. Peut-être avait-il désormais davantage de métier ou davantage de moyens matériels ; peut-être aussi s'était-il adapté aux changements dans le goût de l'époque.
Il reste que cette toile particulière me semble remonter à un temps antérieur à l'invention de l'exotisme, en tout cas en peinture.