JSF - Reportage sur les ados surdoués en rupture scolaire, F

[Fraises]

Sur la page Facebook de Jeanne Siaud-Facchin :

" Samedi 10 Mars, 13h15, France 2 :

" Reportage sur les ados surdoués en rupture scolaire et accueillis dans mon association Zebra à Marseille et dans la structure créée depuis quelques mois : Zebra Alternative qui reçoit à des ados de la France entière . Le site : http://www.zebrasurdoue.com"

[pixelvois]

Merci pour l'info Mûres !

[Aspasie]

Je vous livre la vidéo du 13h15 de ce samedi 10 mars 2012 non tronquée des autres reportages, pour la simple et bonne raison que je ne l'ai pas trouvé en format isolé.

Hors-sujet

Je songe à faire un prochain topic sur les premières minutes de la vidéo, à savoir, sur le premier reportage (bouleversant) : donc pas touche et no comment à ce propos avant qu'il ne soit pondu je vous prie

Bien, la séquence qui nous intéresse dans ce topic démarre à 10'05 : ICI

Elle s'inscrit dans une présentation "globale" pour ainsi dire des déserteurs scolaires, ici appelés "décrocheurs", bien qu'elle se penche plus spécifiquement sur le cas des collégiens et des lycéens.

Nous sont alors présentés des élèves en mal de vivre à l'école, sortis du système scolaire parce qu'ils avaient le sentiment qu'ils n'étaient pas faits pour l'école, qu'ils n'aimaient pas l'école, pire, que l'école ne les aimait pas.
Et là... sans grande surprise... on trouve des surdoués !

On nous présente une association marseillaise venant en aide à ces êtres un peu perdus, qui n'en peuvent plus de chercher à s'adapter, n'y parvenant -de toute évidence- pas.
Là, ils essayent doucement de raccrocher, à leur rythme. On comprend qu'ils se sentent soutenus, mais aussi compris, et surtout moins seuls.
En effet, tous partagent ce dénominateur commun de la douance, combiné bien évidemment à l'échec scolaire. On parle alors du 1/3 bien spécifique des enfants surdoués "HP = Hors Programme", comme le dira Jeanne Siaud-Facchin interviewée dans ce reportage.
Il est donc question ici des surdoués qui vont mal. Et la fameuse association n'est autre que Zebra.


Pour ma part, j'ai trouvé le reportage intéressant (notamment pour un oeil profane), car il adopte un regard différent pour une fois. On n'expose pas, d'emblée, le QI supérieur des protagonistes. On explique d'abord les difficultés rencontrées, on montre une facette nouvelle de la douance, en rupture avec les clichés du génie ou du geek absolus.
Bien sûr, l'on ne va pas au fond des choses. Je ne pense d'ailleurs pas que c'était le but de l'émission. Et, bien sûr, on encourt le risque de voir alimenté le nouveau cliché antagoniste du surdoué malheureux.
Mais cette émission m'a touchée, d'autant qu'elle envisage tout de même des solutions, des alternatives, bref, un avenir.

Personnellement, les situations et récits, ressentis des élèves présentés commencent à faire écho chez moi, comme certains ici le savent déjà. L'impression que le système est inadapté, l'envie de fuir les bancs de la fac et ce quasi-désespoir me pèsent au quotidien.
J'en viens à me demander si l'intensification de mes douleurs dorsales ne puise pas sa source dans ce ras-le-bol généralisé : "j'en ai plein le dos".

Bref. Je suis, mine de rien, contente que l'insertion scolaire (voire sociale) des surdoués commence, timidement certes, à devenir une problématique un tant soit peu sérieuse.

[shunbabyx]

merci Aspasie !
Et oui il faut écouter son corps ...

[Aspasie]

De rien

Oui, je vais tâcher de l'écouter un peu mieux...

[rouzejp]

J'ai vu en différé cette émission, je partage totalement ton point de vue Aspasie tant sur la forme que sur le fond du reportage.
Le pb des ados surdoés me touche d'autant plus que la semaine dernière nous sommes allé chez le pédiatre spécialiste des troubles des apprentissages pour mon fils de 15 ans qu'un WISC IV très récent montre avec des résultats très particuliers mais précoce. Je vais en parler vite car j'ai besoin de vos conseils à tous.

[Fraises]

Oh là là , j'ai l'impression d'avoir loupé plein de choses! Pas pu le voir hier. Je vais voir s'il est en rediffusion .
Et merci Aspa pour le résumé dans ton post ci-haut. J'ai hâte de le lire (pas trop le temps là).

[Cyrano]

Je me vois à 17 ans c'est terrible.

Si seulement j'avais pu avoir accès à une structure comme celle-là...enfin bref, c'est du passé. Mais ça me fout invariablement en colère. Et je ne vois pas les choses changer.

Je pense surtout à tous ces gamins qui souffrent à l'école, sans avoir connaissance de leur différence, et qu'on prend pour des débiles. J'ai cette envie de prendre le téléphone, et d'appeler un par un les profs qui m'ont stigmatisé, rejeté, humilié, et de leur envoyer une copie de mon bilan WAIS à travers la gueule. Cette envie irraisonnée de leur crier que je suis plus intelligent qu'eux, et qu'il se sont trompés. C'est un fantasme qui revient très souvent.

[shunbabyx]

Je te comprends trop bien Cyrano ! Quand j'entends certaines choses j'ai bien du mal à ne pas me mettre en colère. Il se passe la même chose pour une petite personne ( je dis petite parce qu'elle est jeune ), elle a récemment été orientée vers une filière technique ( je n'ai rien contre, mais ce n'est pas forcément adapté à tous les enfants en échec scolaire !). La gamine s'y sent toujours aussi mal, et quand je parle avec elle, j'ai vraiment l'impression d'un immense gâchis. J'ai tout fait pour demander qu'elle soit testée par la psychologue scolaire, mais ça a été refusé au motif que " c'est trop long ". Je n'ai pas l'autorité parentale, et je ne peux pas la faire tester à mes frais sans l'autorisation de ses parents.
L'année prochaine, elle sera déscolarisée complètement : elle a 14 ans. Ce n'est même pas légal. Ce que j'entends à ce sujet me met dans une colère noire.
Je ne sais que dire de plus. Mais vraiment je rêve de voir enfin des structures adaptées fleurir en France. Je rêve aussi que cette approche de l'enfant surdoué se banalise, et qu'il soit possible pour les enfants qui le souhaitent de passer des tests sans l'accord obligatoire de leurs parents. Vraiment j'en rêve.

[rouzejp]

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Je ne sais que dire de plus. Mais vraiment je rêve de voir enfin des structures adaptées fleurir en France. Je rêve aussi que cette approche de l'enfant surdoué se banalise, et qu'il soit possible pour les enfants qui le souhaitent de passer des tests sans l'accord obligatoire de leurs parents. Vraiment j'en rêve.

Avec mon épouse nous nous faisions un peu le même genre de réflexion. Il faudrait que chaque jeune ait la possibilité de se faire tester gratuitement (et sérieusement). A minima cela devrait être proposé par l'EN à tout "écolier" en difficulté. La capacité intellectuelle n'est pas tout certes, mais il donne des pistes utiles.
D'autre part il est évident que le système éducatif est à revoir. C'est un système de masse, voulant unifier des individualités, ça passe ou ça casse ! Et les choses ne s'arrangent pas avec par exemple la disparition dans les faits des RASED, la raréfaction des psychologues scolaires, des médecins...

Il y a un élément que nos politiques productivistes oublient (ou oblitèrent) : Toute réussite scolaire/éducative est un atout RENTABLE pour un pays ! Hors on ne considère plus l'éducation que comme un coût !

[MaximeW]

De là à penser que la grande majorité des "décrocheurs" seraient des surdoués à côté desquels on passe et que la généralisation des tests pour chaque élève en difficulté serait la panacée...
Réduire les causes du décrochage aux remarques désobligeantes des enseignants sur les bulletins comme c'est fait dans la deuxième partie du reportage c'est réducteur et tendancieux. C'est oublier qu'il y a aussi des équipes éducatives qui se démènent pour ne pas laisser de jeunes sur le carreau (évaluations, différentiation, PPRE, demandes d'aide au RASED, liaison avec les familles...). Sans faire de déterminisme, des élèves qui pourraient être brillants j'en ai vu passer mais quand papa est en prison et que maman boit et cogne (ça ou n'importe quoi d'autre qui devrait être épargné aux gamins) c'est tout de suite plus compliqué d'être disponible pour les apprentissages et réaliser son potentiel. Test ou pas.
Reste la nécessité d'être vigilent et d'informer. C'est l’intérêt de ce type de reportage.

[Pr. de Violet de P.]

Comme pour Aspasie, cela fait écho en moi, parce que cela ressemble à ce que je vis depuis maintenant presque quatre ans, je suis fasciné par la connaissance et je possède des milliers d'objectifs professionnels, mais le plus important reste l'envie d'être enseignant-chercheur, néanmoins, comment réussir à se stabiliser assez pour ne pas finir dans l'ennui et l'abandon de la fac à chaque fois, je vis probablement une situation de phobie scolaire, parce qu'effectivement je ne me sens pas intégré dans les groupes que je peux y fréquenter, que je ne me sens pas libre, pas adapté à ce qu'on me demande dans l'etat actuelle des choses, que je ne comprends pas exactement ce que l'on me demande et pourquoi ou comment je dois y répondre, alors que l'on utilise mon travail comme un exemple de science et un contre-exemple absolu de méthodologie en m'erigeant comme héros et détestable dans le même temps et en avouant m'avoir mis une note navrante à cause de la simple méthode parce que c'est cela qu'ils notent. Alors j'ai pris une décision, suivre la suite de mes études par correspondance le temps de réussir à me ré-ancrer en moi, à me faire du bien, à ne plus avoir peur : en somme à aller mieux. C'est une mission difficile, mais j'ai l'espoir que d'ici un à deux ans tout cela soit réglé. Je suis surdoué, je le vis comme un handicap et comme ne chance, il me faut arriver au moment ou sereinement je pourrais me dire qu'être surdoué est une chance et un handicap, l'ordre à ici toute son importance, pour certains il ne s'agira que de sémantique et pour d'autres cela résonnera comme une stupidité, mais j'espère que cela aura aussi un écho vif. Face à cela je ne sais plus quoi faire, je me demande si je dois retourner dans les sciences, rattraper un retard qu sera vite cumuler par de nouvelles découvertes et m'engager dans quelque chose que je trouve simple et qui m'évitera de me sentir perdu ou bien persister dans la voix de la passion et faire la nique à tous les préjugés des gens en devenant un brillant exemple et si c'est cela, je dois le faire par correspondance pour commencer.

À y réfléchir plus sérieusement, ce n'est pas si neuf que cela, j'ai toujours été absent très souvent au collège et au lycée, la faute à mon stress, à mon absence quasi-globale de défenses immunitaires et à la bénédiction absolue de ma mère, j'ai toujours plus ou moins réussi et si j'ai eu un premier déclic au moment de l'accession à l'école du Louvre et l'obtention de mon bac (mes professeurs m'avaient dit que si je devais l'avoir cela serait aux rattrapages parce que j'etais trop moyen, trop fainéant, à l'exception de ma professeur de philosophie néanmoins). Mais, même si cette situation dure depuis longtemps, ce n'est qu'aujourd'hui qu'il me semble certain que cela soit une phobie scolaire réelle, avant je me disais qu'il ne s'agissait que d'ennui, je ne me voyais pas intégré auprès des autres et même rejetté, mais cela ne me faisait rien et malgré tout ce que je peux affirmer souvent, ce reportage me fait me rendre compte qu'aujourd'hui encore je souffre de cela, avec une lucidité plus amère encore.

Quant au reportage à proprement parler, je lui donnerai les mêmes qualités qu'Aspasie, le fait que la douance ne soit pas mise en avant dès l'aube du sujet, mais je fustigerai également sa mise en place qui laisse croire qu'une large majorité des décrocheurs sont surdoués, bien sur ce n'est pas dit ni clairement ni même délibérément, mais c'est la sensation que j'aie eu et cela m'a gêné. MaximeW le dit bien, la panacée au problème des décrochés scolaires ce n'est pas le test de QI, il note également très justement une autre chose que je reproche au reportage, cette sorte de représentation grossière de ce qui se passe lorsqu'un élève est en difficulté.

Néanmoins, le mérite de ce documentaire est bien de relever les choses importantes et pour une fois, malgré encore, une démarche assez merchandising, de mettre en avant un problème et de tenter de changer les mentalités à ce sujet, espérons aussi que les parents d'enfants décrocheurs ou en difficulté évitent, après ce reportage, de les houspiller et de tenter de les détruire plus encore qu'il ne peuvent l'être en tentant, comme le fait ce professeur d'espagnol et sa femme nourrice, de comprendre ce qui ne va pas chez leur enfant.

[Mlle Rose]

[mod="Mlle Rose"]J'ai coupé tout ce qui sortait du cadre de ce sujet pour l'envoyer ici : http://adulte-surdoue.fr/topic60.html[/mod]

[aero20]

Bonjour,
Je vous remercie pour ce lien vers ce reportage que j'ai trouvé tres insructif quant au decrochage scolaire tant pour les élèves dit "surdoués" (j'ai encore du mal avec ce terme, et ###pigeon lévitant en posture du courlis### ne me convient pas non plus), que pour les autres lycéens qui ne trouvent pas leur compte non plus dans ce système qui ne leur permettent pas d'avoir confiance en leurs capacités, et ne les aide pas à développer les compétences qui les aideraient dans leur avenir. Donc j'ai apprécié que le sujet s'écarte des difficultés spécifiques à la douance dans une perspective plus générale du décrochage scolaire.
J'ai un enfant aujourd'hui au collège qui rencontre des difficultés. Je lui ai fait passer un test de QI par la psy scolaire, le test n'a pas démontré un QI particulièrement élevé et pourtant il a beaucoup de "signes" en communs avec les enfants décrits dans ce reportage: l'agitation en classe, la difficulté à se concentrer, une approche différente des choses, une tendance à poser des questions à côté du sujet du cours. C'est pourquoi même s'il n'est pas surdoué, il n'entre pas vraiment dans le cadre du système scolaire et j'essaye de l'aider pour qu'il reste accroché sans pour autant l'en dégouter. Pas évident en tant que maman.

J'ai particulièrement apprécié le commentaire du papa à la fin du reportage qui soutenait sa fille dans son choix pour devenir coiffeuse et qui par expérience comme professeur principal faisait part de son observation des conséquences du système scolaire sur les enfants qui ne s'épanouissent pas dans un choix imposé qui ne leur correspond pas. En tant que maman, je vais garder bien en tête ce reportage pour soutenir mon enfant dans son parcours futur.