Dans la continuité du sujet sur les axes de lecture, je souhaite démarrer un sujet sur la monnaie et le capitalisme. Pendant longtemps j'ai associé la monnaie au capitalisme, d'une façon assez simple : monnaie = capital => capitalisme.
Partant du constat que le néo-libéralisme détruit le monde, je m'inscris dans une logique anti-capitaliste, ce qui au regard des axes de lecture, m’oppose à la propriété privée et me place du côté communiste, c’est-à-dire propriété d'usage et propriété commune des moyens de production. Petite parenthèse, d’ailleurs, si jamais vous voyez d’autres modes de propriété, je suis preneur. ^^’
J’ai parfois l’impression de devoir choisir entre la peste et le choléra.
Le néo-libéralisme est une doctrine combinant le libéralisme et le capitalisme. Je questionne d’avantage le capitalisme. Ainsi mon plus gros questionnement actuel étant : faut-il plutôt être communiste ou dans un entre-deux socialiste, voire capitaliste « vertueux » ? Vertueux pour reprendre l’expression d’un professeur d’économie, l’idée étant ici d’avoir une vertu, une éthique.
Cela étant dit, est-ce que le communisme aurait détruit la planète de la même façon ? Je pense que cela dépend du contexte : en pleine guerre froide, le communisme aurait pu y participer tout autant, d’ailleurs, la Chine ne va pas tout de suite stopper ses centrales à charbon car cela minerait son économie. Je pense à la Chine comme régime communiste, mais l’évolution de la propriété privée en Chine apporte une interrogation (https://www.iea-nantes.fr/rtefiles/File/pa201200303.pdf). En tout cas, la Chine est au moins socialiste.
Maintenant que l’origine de la réflexion est posée, je vais parler de la monnaie, comment et pourquoi je me suis réconcilié avec. Je vais réfléchir à l’origine du communisme et du capitalisme. Avant de faire le lien entre la politique, la philosophie et l’économie pour revenir sur l’outil monétaire.
J'étais fâché avec la monnaie puis je suis tombé sur ce bouquin : https://trm.creationmonetaire.info/index.html
J'en retiens :
- Les quatre libertés fondamentales de la monnaie : https://trm.creationmonetaire.info/form ... aire-libre
- Liberté de modification démocratique
- Liberté d’accès aux ressources
- Liberté de production de valeurs
- Liberté d’échange « dans la monnaie »
- L'asservissement par la dette : https://trm.creationmonetaire.info/prob ... t-manquant
- Les systèmes monétaires qui n’intègrent pas un dividende universel ne sont pas compatibles avec le principe de relativité et les trois libertés économiques : https://trm.creationmonetaire.info/solu ... conclusion
- Les bulles sont une conséquence de l’émission monétaire asymétrique : https://trm.creationmonetaire.info/prin ... rique.html (pour référence https://fr.wikipedia.org/wiki/Bulle_(%C3%A9conomie))
Devoir du temps à quelqu'un est une chose lorsque cette personne vous a donné de son temps. Mais quand une entité jugée suffisamment stable et pérenne, crée de la monnaie via la dette (ref. https://www.economie.gouv.fr/facileco/c ... definition), elle est asservissante. Il faut donc décentraliser la création monétaire.
Toutefois je reviens un instant sur la création de la monnaie. L’utilisation des métaux précieux est plus ancienne que la théorie hégémoniste, qui globalement date l’utilisation du métal au VIIe a.v. J.-C. (https://group.bnpparibas/actualite/brev ... re-monnaie). L’utilisation du métal en tant que monnaie remonte au moins au XVIIe a.v. J.-C. (https://www.universalis.fr/encyclopedie ... a-monnaie/ => https://fr.wikipedia.org/wiki/Code_de_H ... t_salaires).
La théorie hégémoniste a tendance à dater l’utilisation du métal dès l’apparition des pièces de monnaie.
Quant au pourquoi la création de la monnaie, il y a plusieurs théories (https://fr.wikipedia.org/wiki/Origine_d ... a_fonction).
Ce qui est sûr, c’est que la valeur d’échange d’une pièce de monnaie de l’époque n’était pas forcément liée à sa valeur réelle en tant que valeur métallique. Il s’agit d’une monnaie de la confiance, la pièce frappée d’un symbole de l’autorité émettrice devient le support de la confiance accordée cette autorité. La monnaie fiduciaire implique une confiance décentralisée dans un objet, tel que le cauri (https://fr.wikipedia.org/wiki/Monetaria_moneta). La monnaie frappée est donc fiduciaire, mais implique une confiance centralisée vers l’autorité émettrice.
Cette confiance centralisée induit une soumission en accordant un grand pouvoir financier : l’autorité peut grossièrement acheter ce qu’elle veut en créant de la monnaie, en tout cas à un instant T. A l’inverse si ce pouvoir est distribué, le pouvoir est grandement réduit et partagé.
Dans l’exemple du cauri, la création monétaire n’est pas centralisée. Mais pour créer de la monnaie, il suffit d’aller ramasser des coquillages sur la plage, dans des zones spécifiques, mais tout de même. Aller ramasser des coquillages à la pelleteuse garantirait un certain niveau de richesse, ce dont les européens ont tiré avantage lors de la période coloniale. Il faut donc une monnaie décentralisée mais non industrialisable.
Je pense que le capitalisme est finalement au moins aussi vieux que la monnaie. Quand on recherche l’origine du capitalisme, on peut se questionner également sur l’origine du communisme. Je trouve intéressant de comparer deux sources :
- L’histoire du capitalisme, https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_capitalisme.
- L’histoire du communisme, https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_communisme.
Ce qui me frappe, c’est qu’on peut identifier différentes phases du capitalisme et du communisme, mais finalement, le communisme est tout récent, quoiqu’on en dise.
Soit les phases suivantes :
- pour le capitalisme : capitalisme primitif (sociétés antiques, voire avant), capitalisme, capitalisme moderne (à partir des manufactures), capitalisme libéral (capitalisme mondialisé).
- pour le communisme : communisme primitif (sociétés antiques, voire avant), communisme (pensée utopiste), communisme moderne (manifeste du parti communiste).
Sur le communisme primitif, Marx développe une théorie basée sur les travaux scientifiques de Lewis Henry Morgan observant des sociétés iroquoises (Ancient society, 1877). Mais c'est en 1982 qu'Alain Testart permet de préciser que cette observation des sociétés primitives n'est pas un antécédent universel des sociétés industrielles, mais un antécédent relatif à l'opposition collectage/stockage (Les chasseurs-cueilleurs ou l'origine des inégalités, 1982). Marx développe l'accumulation primitive du capital, point de développement de la bourgeoisie et du capitalisme. Mais en observant l'opposition collectage/stockage et en faisant un parallèle avec le communisme primitif, on voit que le communisme primitif est lié à des sociétés basées sur le collectage.
On peut déduire que les sociétés basées sur le stockage induisent un capitalisme primitif, qu'il faut distinguer de l'accumulation primitive, lequel pose les prémices du salariat et du capitalisme moderne. Le capitalisme primitif dénote surtout l'inégalité entre des groupes et l'émergence de classes sociales. L'inégalité s'observe notamment par la centralisation du stockage et de sa gestion.
Les modes de production des sociétés industrialisées sont marquées par le stockage. L'accumulation du capital illustre à lui seul cette caractéristique, ce qui rend les sociétés industrialisées profondément inégalitaires. Cela se contre partiellement par des processus de redistribution dont l'objectif de me semble pas de vouloir réduire les inégalités, mais de les maintenir. Une majorité des avancées sociales est venue de la protestation des classes sociales exploitées. Lorsque les gens meurent de faim, ils ont une motivation plus forte à se révolter. Distribuer des cacahuètes permet alors de réduire la probabilité de révolte. Ce qui dans un sens, est l’objet du libéralisme social ou socialisme libéral, la différence entre les deux étant le point de départ, socialisme ou libéralisme, mais le point d’arrivée est quasiment identique : on arrive sur une vision centriste où on accepte le libéralisme appliqué au capitalisme, en arrondissant les angles par des processus de redistribution des richesses.
Le libéralisme social propose une redistribution qui est fortement dépendante du politique. Cela ne garanti par nécessaire une stabilité de la redistribution. De plus, l’indépendance acquise par le système bancaire, externalise la création monétaire et assujetti les utilisateurs d’une monnaie à l’organisme créateur. Externaliser la création monétaire possède l’avantage d’une certaine stabilité mais inscrit très fortement le stockage du capitalisme au sein des organismes bancaires. A l’inverse, poser l'expression "collectage du capitalisme" me semble apporter une bonne réponse à ce questionnement. C'est-à-dire, utiliser la monnaie pour redistribuer les richesses, à l'image d'une collecte dans un environnement donné, un peu comme les cauris. La monnaie perpétuelle permettrait cela, indépendante de la gestion de la propriété matérielle qu'elle soit privée ou collective.
Pour schématiser en couches indépendantes les unes des autres :
- 3. couche liée à l'organisation sociale
- 2. couche liée aux modalités de propriété
- 1. couche liée à la monnaie, comme support d'échange
Le capitalisme « coopératif », semble un compromis intéressant pour temporiser mais les entreprises coopératives restent actrices d’un système concurrentiel dont les banques sont bénéficiaires. Entre la peste et le choléra, il me semble que le choléra soit préférable. Alors quitte à être malade, je m'oriente vers une banque comme la Nef.
Le libéralisme, en tant que courant philosophique, est à l’origine d’avancée, de mon point de vue, telles que : la laïcité, les libertés individuelles, etc. Malheureusement, le libéralisme appliqué à l’économie implique une doctrine où se prône la liberté d’exploiter et une réduction du pouvoir de l’état. C’est surtout cette liberté d’exploitation qui pose soucis car elle est, par exemple, à l’origine des délocalisations et du dumping social lors de la mise en place de l’euro.
Pour conclure, je reprends la question initiale : faut-il plutôt être communiste ou dans un entre-deux socialiste, voire capitaliste « vertueux » ?
Je serai plutôt partisan d’un social-communisme, s’inscrire dans la collecte, avec des modes de gestion de la propriété qui cohabitent.