Bon, je suis en vacances depuis pas plus tard que tout à l'heure, je vais essayer de parler de la thérapie des schémas (attention messieurs-dames, pavé en approche !
)
Enfin je vais surtout essayer de parler d'un des schémas puisque c'est celui dans lequel le haut potentiel est cité et également mon schéma principal, j'ai nommé : l'exclusion (aussi appelé schéma de rejet parfois). Il n'a pas encore été abordé dans les vidéos citées par Papyrus, mais je suppose qu'il le sera.
Je ne suis bien sûr pas une spécialiste, alors à ceux qui pourrait me corriger ou compléter ce post, merci d'avance
.
Avant d'attaquer je précise une chose : nous avons pour la plupart plusieurs schémas d'inadaptation. Pour les personnes qui vont bien ces schémas sont trop faibles pour être un problème, mais chez certaines ça prend une ampleur trop grande et des problèmes de comportement surgissent, et en général on n'en est pas vraiment conscient.
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Tout ça s'entremêle et s'entrechoque joyeusement comme dans une bourrée paysanne et on en paye le prix .
1. Ce que ça fait : en gros le schéma d'exclusion c'est avoir tout le temps la sensation qu'on nous rejette, qu'on est différent, décalé, ignorés par les autres, et même dans des situations où ce n'est absolument pas le cas. Cela provoque un immense sentiment de solitude et un évitement de la plupart des situations sociales qui provoquent le malaise. On se sent inapte à s'exprimer en société, ou alors on est à l'aise mais au fond on se sent si décalé qu'on a l'impression de vivre dans un monde parallèle (et dans ce cas on est seul même au milieu des autres).
Genre tu arrives au bureau en lâchant un "bonjour" dans l'open-space, mais personne ou presque ne te répond. La réalité, c'est que les collègues sont trop endormis/déjà occupés avec un client au téléphone/ne t'ont pas entendus car ils sont allés en boite ce week-end et ont les oreilles défoncées/n'ont pas encore bu leur café etc... C'est pas impossible que dans le tas il y en ai un ou deux qui ne t'aime pas trop, mais bon on ne fait jamais l'unanimité, c'est normal.
Pour une personne équilibrée, pas de souci, elle n'a aucun doute que le lendemain la plupart lui diront bonjour normalement. Tout roule.
Mais si tu as le schéma exclusion à donf ton cerveau interprète tout ça de travers : "mince personne ne me répond" => "Ils me trouvent sûrement bizarre/trop différent", ou alors "ils ne me répondent jamais, de toutes façons ils sont bêtes/ne me comprennent pas/on ne vit pas sur la même planète". Et là où c'est insidieux c'est que quand le lendemain une proportion importante des mêmes collègues te disent bonjour, au lieu de te dire "ah c'est moi qui me faisait des idées", ton cerveau lui il fait en sorte de juste oublier ce menu détail, vu que ça ne confirme pas ta croyance qui est "je suis différent, je serai toujours seul". Biais de confirmation bonjour !
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Je précise que ça s'exprime comme une pensée (ou un miro-démon sur votre épaule si vous préférez
) tenace qui fait naître instantanément une émotion négative (tristesse, mélancolie, colère, peur...), comme une sorte de reflexe incontrôlable qu'il faut regarder en face et combattre encore et encore.
2. D'où ça vient ?
Bon évidemment ça vient bien de faits réels, même si ils ne sont pas toujours pertinents. En gros ça peut être totalement construit par l'environnement ou il peut réellement y avoir une différence à la base. Le sentiment d'exclusion vient de notre enfance et/ou de l'adolescence. Un ou des évènements nous ont démarqués des autres, nous ont isolés et patatras. Vous voyez tous où je veux en venir : on est HPI, donc on est différents, donc on est exclus donc on finit par développer le schéma sus nommé. (en bonus voici la citation du livre : "C’est parfois le cas des enfants surdoués. Leurs intérêts ne sont pas ceux des autres enfants de leur âge. Ils préfèrent lire ou écouter de la musique plutôt que de jouer avec leurs petits camarades.", vous noterez le "
parfois")
Ça c'est la version simpliste. En réalité il y a beaucoup de manières de tomber dans ce schéma, et le HPI c'est juste un facteur dans tout ce fatras. Donc dans un ordre purement aléatoire on peut : avoir été mis de côté parce que notre famille avait une religion différente, une origine ethnique différente, a déménagé souvent, a été contrainte de changer de milieu social de manière radicale, on peut même se sentir différent DANS sa famille, avoir été différent car on était trop gros ou trop mince, parce qu'on avait de l'acné, parce qu'on bégayait, par ce qu'on avait un retard ou une avance à l'école, des centres d'intérêts très différents, une sensibilité hors norme, des parents qui nous mettaient à l'écart (parce qu'ils pensaient que les autres n'étaient pas de bonnes fréquentations par ex, parce qu'ils avaient des valeurs différentes de la société en général, parce qu'ils ne parlaient pas la même langue), avoir un handicap mental ou physique, une maladie qui nous a isolé, avoir une orientation sexuelle différente, avoir des intérêts à l'opposé de notre genre (style garçon qui aime les poupées ou fille qui joue à la guerre).
Le fait d'avoir des exigences trop élevées envers soi, d'avoir été assujetti dans l'enfance peuvent aussi jouer.
La plupart du temps un seul facteur ne suffit pas pour aller mal, on doit cocher plusieurs cases, il faut que ça dure un certain temps (je pense qu'il faut compter en années).
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//interlude : vous la voyez maintenant l'origine du "je suis ###Charcutier-zingueur en reprise d’études ###, j'ai tous les symptômes, je me sens seul, je suis isolé, personne ne me comprend. Oui j'ai un QI normal, mais c'est pas grave ###Charcutier-zingueur en reprise d’études ### c'est pas que le QI d'ailleurs toi au gros QI tu es trop élitiste !" ? Ben oui on peut ressentir tout ça sans que ça vienne du HPI. Suffit d'avoir été différent et d'en avoir subi les conséquence en gros...
//
Avec tout ça les autres enfants, qui troquent leurs ailes d'ange dès qu'ils passent la porte de l'école, nous taquinaient et/ou nous humiliaient, voire était violents physiquement, notre famille et nos proches éventuellement condamnaient notre comportement car soi-disant inadapté.
La plupart du temps ça arrive à l'adolescence puisque c'est l'âge des moqueries, mais des fois ça vient plus tôt. Et plus ça survient tôt et c'est répété dans le temps, plus c'est dur de s'en sortir seul. Grosso modo, et c'est vrai pour tous les schémas, quand ça arrive dans l'enfance et que ça se répète au fil du temps il est conseillé de consulter un thérapeute professionnel pour s'en sortir.
Fuck à ceux qui te dise : "Oui mais moi j'en ai pris aussi des remarques et je vais bien". Ils n'ont certainement coché qu'une petite case dans tout le tas et pas longtemps, ou ils ont eu la chance de rencontrer les bonnes personnes par la suite, voire ils étaient moins sensibles à la base donc c'était plus facile à gérer. Bref quand on a besoin, on a besoin, il faut admettre que demander de l'aide est nécessaire (et si vous avez un problème de ce point de vue allez voir le schéma d'abnégation ou d'assujetissement, il y a du boulot par là)
3. Ce que ça provoque :
Une fois devenu adulte, on a plus ou moins digéré le truc, mais on tendance à réagir de manière trop rigide quand le schéma se réactive (genre quelques collègues se moquent gentiment de toi parce que tu as renversé ton café).
Cela se manifeste de plusieurs manières, qui sont dépendantes de notre tempérament (la partie de notre caractère qui est grosso modo innée).
Grossièrement on peut :
-
Capituler => on se fond dans la masse et on obéit sagement aux désidératas des autres, on rentre dans le rang, on se conforme à la société et ses diktats, à l'excès. On devient de la même couleur que la tapisserie, avec les même motifs pour être bien sûr de ne gêner personne. Mais on le réussit tellement bien qu'on bouffe notre personnalité, notre moi profond et que ça finit par ne pas aller du tout.
Dans l'exemple du dessus on rigole avec les autres, même si au fond notre petit démon est en rage, et des fois, lassé par l'insistance de quelques collègues qui en font des caisses, on se renferme, on boude, on croit que ça ne se voit pas mais d'une certaine manière les autres le voient quand même. Et paf vous gagner l'étiquette "susceptible - ne pas faire de l'humour", et paf vous vous sentez isolé.
//interlude 2 : tu le vois le faux-self ?
//
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Fuir => on se réfugie dans d'autres choses, des passions pas forcément négatives au départ, mais ça suffit pas donc en suite ça peut être la bouffe, l'anorexie, la boulimie, l'alcool, les drogues, le taf bref toute la panoplies des addictions et leur joyeusetés. Manifestement l'exclusion entraînerait pas mal vers la fuite.
Toujours suite à notre exemple, vous rigolez avec les autres, votre démon intérieur enrage mais vous lui mettez un bâillon bien sérré sinon vous allez vous faire repérer, du coup il s'arrange pour discuter avec votre inconscient et vous allez attraper un gâteau car vous avez soudainement "faim". Au bout de X temps, vous grossissez, vous culpabilisez, vous vous isolez encore plus. Re-paf.
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Contre-attaquer => on fait tout ce qu'on peut pour réagir à l'opposé du schéma pour noyer le poisson (on ne veut surtout pas monter nos émotions négatives) mais du coup c'est excessif donc ça se voit quand même, genre comme le nez au milieu de la figure. On fait tout pour avoir l'air détaché et se on se dit qu'on est mieux seul de toutes façons, mais on en souffre intérieurement. On peut aussi se vanter d'être plus intelligent, plus beau, plus riche et l'étaler à la face de tout le monde pour surcompenser, où vouloir systématiquement attirer l'attention sur soi.
Et toujours avec notre exemple : on rigole avec les autres, et on en rajoute une couche "c'est vrai que je suis très bête ! Hier j'ai fait encore pire je me suis renversé un litre de lait sur le pantalon ! Si si je te jure, c'est fou ce que je suis débile ! - regard gêné des autres, vous ajoutez : - mais c'est pas grave avec ma dernière augmentation je peux m'en repayer plein !" La c'est la gêne totale des autres en face, vous êtes encore plus isolé, re-re paf.
Ces trois manières de réagir sont généralement un peu toutes là, avec des proportions plus ou moins différentes.
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À noter que capitulation, fuite et contre-attaque sont les réactions inadaptées à tous les schémas, et toutes ces réactions ont tendance sur le long terme à renforcer tout le bordel. Bref, vous êtes dans un beau cercle vicieux invisible. On notera aussi que fuite et contre-attaque sont plus dures à démanteler car justement elles s'arrangent pour qu'on ne voie rien ou qu'on pense qu'on fait exactement ce qu'il faut. Mais que dalle.
4. le type de compagne/compagnon qu'on recherche : dans ce schéma il y a deux possibilités :
- trouver une personne à l'inverse donc très bien intégrée socialement car belle, charismatique, à l'aise avec tout le monde, avec une bonne situation sociale, ou célèbre, etc... Ce qui permet de se reposer sur elle pour avoir un cercle d'amis. On peut soit apprendre d'elle et s'améliorer, soit trop se reposer sur elle et au final encore plus s'isoler au milieu de tout le monde (je suppose que ça repose pas mal sur l'empathie de la personne en question, si vous avez mis le grappin sur une déesse grecque avec la capacité émotionnelle d'une cuillère à thé bonne chance...).
- trouver une personne qui nous ressemble, décalée, originale, qui nous comprend mieux et avec qui ce n'est pas grave d'être seul puisque que du coup on est deux. Peut importe d'avoir beaucoup d'amis du coup. Gros avantage : on est secure car on a un confident, le bémol peut être qu'on se renferme trop à deux ou dans des groupes de marginaux et que ça peut mener à un isolement ou des dérives sectaires, ou à dénigrer tous les autres car on se sent supérieur (gros piège pour les HPI celle-là...)
Je suppose que ça vaut aussi plus ou moins pour les relations amicales, vu que je partage plutôt l'opinion du continuum amitié/amour.
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Tout cela nous fait exagérer les différences avec les autres et nier les similitudes, comme dans l'exemple que je donnais tout en haut. En fait il faut arrêter de ne voir que le contraste
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Ça peut influer aussi sur le type de métier qu'on vise : généralement un taf où il y a moins de relations sociales et ou l'excellence scolaire prime (oui le travail est une compensation courante). L'informatique est citée comme un domaine de prédilection pour nous autres les exclus par exemple, être son propre patron aussi. Tout ce qui nécessite d'avoir beaucoup de réseau et de maîtriser les manœuvres politiques comme les postes à responsabilités dans les grosses entreprises ne convient pas car développer des contacts n'est pas notre fort.
5. Quoi faire pour s'en débarrasser :
La solution réside à faire tomber un certain nombres de postures et de fausses croyances petit bout par petit bout, tout en conservant certaines "excentricités" qui nous définissent profondément.
Il faut prendre conscience du rejet à l'origine en se remémorant les moments douloureux, apprendre à réconforter son enfant intérieur qui a subit tout ça.
Puis il faut définir les situations évitées qu'on souhaite affronter, un gros travail donc. On s'expose à ce qui est le plus facile en premier, au fur et à mesure, puis on fait de plus en plus difficile. Il faut aussi relativiser ses défauts ou essayer de corriger ceux qui sont corrigeables. Effort conscient après effort conscient, on peut progresser (si si je vous jure !).
En fait c'est comme quand tu achètes une maison : il y a les trucs que tu ne pourras pas changer et qu'il faut assumer genre le terrain est petit, il y a du vis-à vis etc... Et puis il y a tout ce que tu peux changer comme tomber un mur secondaire, refaire la déco, faire une extension...
Là c'est pareil, si gros défauts changeables => on fait l'effort pour que ça disparaisse ou que ce soit mieux géré. Si c'est une excentricité qui nous tient à cœur, ou quelque chose de non corrigeable il faut l'assumer.
(je précise qu'on ne peut pas changer de passé, hein, même chez un bon agent immobilier => OK je
)
Bon voilà je pense que le résumé est pas mal (oui je sais, "résumé " c'est pour me faire croire que j'ai réussi à faire court
)
J'ai mis mon pavé dans la mare, je peux aller me coucher tranquille