N'est-ce pas là une chose étrange cette étrangeté chez l'étranger ?
Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qui rendez les autres si différents de vous? Il ne s'agit pas là de surdouance, mais de ce côté mystérieux, incompris qui est propre à chaque être humain. Je parle de cette chose qui se diffuse dans l'air tel un parfum de printemps et qui produit chez certaines personnes, une fascination, une obsession, un envoûtement. Ce charme impénétrable qui réunit parfois deux être humains, qui déchaînent passion et contradictions. Amour ou amitié, des liens se créent, se nouent d'un naturel déconcertant.
J'ai parfois entendu dire: << C'est parce qu'il me ressemble. >>. Certes, toutefois, cet étranger n'est pas vous et vous n'êtes pas lui.
Pourtant cette unicité, car c'est de cela qu'il s'agit, engendre la complémentarité. Comme si la pièce d'un puzzle venait de trouver, de la manière la plus simple qu'il soit, sa place qui lui était destinée.
Toutefois, notons que cette fascination peut se transformer en aversion.
Pourquoi la fascination se transforme t-elle en mépris, en rejet de l'autre? Peut-être parce que nous pensions apprivoiser cet autre et l'intégrer à notre mode de pensée? Peut-être parce que la mine de l'enrichissement mutuelle est épuisée?
Peut-être parce que nous avons compris que l'Autre, finalement, ce n'est pas Nous. Le fait de comprendre que nous soyons fondamentalement différent engendre une rupture à cette complémentarité illusoire.
Quels sont donc les réels mécanismes de la Pensée? Pourquoi ne peut-il y avoir une fusion de deux Êtres?
L'unité de l'Être pourrait répondre à cela. Mais alors, sommes-nous destinés à être seul toute notre vie? Les Autres ne sont-ils finalement qu'un accompagnement vers notre tombe?
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