La sympathie est de courte durée et très superficielle, mais elle existe.
À vrai dire, je ne vois pas trop pourquoi tu voudrais que des gens qui ne sont pas des amis proches se laissent toucher et en quel honneur ils devraient être blessés avec toi de ton malheur, passer des heures à t'ecouter.
Regarde les discussions banales avec les gens, ça tourne autour de la crise, des fins de mois qui sont de plus en plus difficiles, des enfants qui font des études difficiles, de untel qui est malade, etc... Si tu préfères, regarde les journaux, c'est le même principe.
La citation du début ne parle pas des gens dépressifs ou de ceux qui dès qu'ils ouvrent la bouche, c'est pour écraser les autres de leur mal-être...(il y a des gens qui vont très mal et qui ne le font jamais, d'autres dont le malheur semble très relatif mais qui donne envie de fuir)
Bref ce qui donne envie de fuir, ce n'est pas forcément le malheur des gens, c'est leur propension à te sentir écrasé par lui (variable selon les individus). Il y a des gens dont la vie est une succession de misères et dont la compagnie est très agréable...
Dans ton post initial, cyrano, ils a plusieurs mots qui me gênent et notamment le fait que j'y vois la notion de déverser sur l'autre et aucun échange. Où est l'amitié dans ce cas? Pourquoi demander à une connaissance d'accepter ça avec le sourire?
Personnellement, les gens qui sont comme ça, je les fuis oui, parce que je sais que dans leur monde je ne suis rien, que ce que je donne ne sert souvent qu'à alimenter un puit sans fond. Mon énergie n'étant pas infinie, je préfère la garder pour autre chose. Je suis totalement allergique au tentatives de culpabilisation et de me transformer en infirmière. Ça m'est pourtant arrivé plus d'une fois... Mais ça n'a fait que me conforter dans mon idée...
Mon entourage est loin d'être fait uniquement de gens qui vont bien, mais il est fait de gens qui ont un minimum de pudeur par rapport à ça.
Et en société, je t'assure qu'il vaut mieux avoir de petits malheurs qu'exposer un bonheur radieux...
Et ne parlons pas des forums ou du net, où là, l'empathie étant très bon marché voire gratuite, on en trouve bcp mais elle a un petit goût de frelaté pour moi. Mais du coup, c'est encore plus facile de trouver oreille attentive avec ses malheurs qu'avec ses bonheur.
Qu'on soit bien clair, il n'y a pas non plus de dictature du bonheur. On peut aller mal, généralement, on ne le choisit pas. C'est juste que dans mon entourage, je fuis, oui, ceux qui me prennent pour un seau à vomis pour reprendre l'image. Je les fuis même avant qu'ils ne vomissent, c'est mieux pour moi. Et je privilégie des rapports de partage et d'échange, dans le respect.
Je trouve ça un peu facile de dire qu'il n'y a que sur l'epaule d'un ami qu'on peut pleurer, quand on ne voit l'amitie que comme une épaule pour pleurer...
Bref, je maintiens ma phrase que tu as citée, même si le contexte est légèrement différent