Antonio R. Damasio est chef du département de neurologie au Collège de médecine de l'Université de l'Iowa. Il est également professeur adjoint au Salk Institute de La Jolla. Il est aujourd'hui mondialement connu pour ses travaux sur le cerveau humain, dont il explore la complexité, notamment au regard de la mémoire, du langage et des émotions.
Avec sa femme, Hanna (professeur de neurologie exerçant aussi à l'université de l'Iowa , spécialiste de l'imagerie cérébrale) il a mis sur pied l'un des premiers centres de recherches sur les neurosciences au monde. Il est titulaire de plusieurs distinctions scientifiques, et a publié, outre ses livres, de nombreux articles.
Dans ses écrits, traduits en de nombreuses langues, ce chercheur mêle étroitement l'expérience clinique, les études neurologiques, une imagination créatrice et une sensibilité philosophique et humaine remarquables. Antonio Damasio est une référence, non seulement dans le domaine des neurosciences, mais pour tout ce qui concerne la simulation du moi et de la conscience sur des artefacts.
Antonio R.Damasio a mené ses études à l'Ecole de médecine de Lisbonne, ville dont il est natif, obtenant une agrégation en neurosciences en 1974. C'est apparemment en quittant l'Europe en 1976 pour y rejoindre l'Université de l'Iowa qu'il a trouvé l'environnement le plus favorable à l'ambition de ses recherches.
(copier-coller du site (génial par ailleurs !) automates intelligents)
S'ils avaient eu la bonté de résumer le livre que je voudrais vous présenter ici, je ne m'y risquerais pas, tant leurs résumés de lectures sont intelligents et référencés. Mais bon ...
L'autre moi-même est paru chez Pantheon books en 2010, sous le titre Self Comes to Mind. Constructing the Conscious Brain (trad. litt. : Le soi vient à l'esprit. Construire le cerveau conscient.) Il est dédié à sa femme, Hanna, et commence par deux citations :
Mon âme est un orchestre caché ; je ne sais de quels instruments il joue et résonne en moi, cordes et harpes, timbales et tambours. Je ne me connais que comme symphonie. Fernando Pessoa, Le Livre de l'intranquillité.
Ce que je ne peux construire, je ne peux le comprendre. Richard Feynman.
Les anglophones trouveront sans peine chez notre ami Google interviews de l'auteur et critiques autorisées de cet ouvrage, et même le texte original en pdf. Celui-ci est parfois très utile pour comprendre la traduction française...que l'on doit, chez Odile Jacob, à Jean-Luc Fidel.
Je mesure, en lisant les diverses critiques de cet ouvrage, combien je suis loin d'être suffisamment qualifiée pour me lancer dans cette aventure ( mais je vais le faire quand-même ), ce ne sera donc qu'une très simple restitution aussi fidèle que je le puis d'un livre très riche et passionnant qui, j'espère, vous donnera envie de le lire.
Table des matières :
Première partie - Redémarrage
Chapitre 1 - Réveil
Chapitre 2 - De la régulation de la vie à la valeur biologique
Deuxième partie - L'esprit dans le cerveau
Chapitre 3 - La fabrication de cartes et celle d'images
Chapitre 4 - Le corps dans l'esprit
Chapitre5 - Émotions et sentiments
Chapitre 6 - Une architecture pour la mémoire
Troisième partie - Être conscient
Chapitre 7 - La conscience observée
Chapitre 8 - Comment se construit l'esprit conscient
Chapitre 9 - Le soi autobiographique
Chapitre 10 - Quand tout est là
Quatrième partie - Longtemps après l'apparition de la conscience
Chapitre 11 - La vie avec la conscience
Appendice
Notes (20 pages ...)
Index
Remerciements
Première partie - Redémarrage
Chapitre 1 - Réveil
Dans cet ouvrage, A. Damasio propose sa réponse, remise à jour en fonction de nouvelles avancées dans les neurosciences et dans ses réflexions, à deux questions :
- comment le cerveau construit-il l'esprit ?
- comment le rend-il conscient ?
"Le but de ce livre est de réfléchir à ces conjectures et de présenter une grille d'hypothèses. Il est principalement consacré à la façon dont le cerveau humain doit être structuré et doit fonctionner pour que l'esprit conscient apparaisse. (...) Ce livre porte sur mes idées actuelles. Il porte aussi sur ce que nous ignorons encore, mais aimerions savoir."
Les premières pages de l'introduction s'appliquent à circonscrire les grandes notions évoquées : conscience, soi, esprit. " L'esprit conscient apparaît lorsqu'un processus du soi vient s'ajouter à un processus mental de base. (...) Le soi existe bel et bien, mais c'est un processus, et non une chose ". Dans une perspective évolutionniste, Damasio considère qu'est d'abord apparu un soi-matériel qu'il définit ainsi : collection dynamique de processus neuraux intégrés, centrés sur la représentation du corps vivant, qui trouve son expression dans une collection dynamique de processus mentaux intégrés. Il s'agit d'un soi élémentaire, qui permet de discriminer entre soi et non-soi à partir de sensations (feelings) agissant comme marqueurs, comme les prémisses d'une "sensation de savoir". Puis a émergé un soi-sujet, un Je, plus insaisissable que le simple moi avec lequel il n'y a pas dichotomie, mais continuité.
L'auteur définit la conscience comme "une organisation de contenus mentaux centrés sur l'organisme qui les produit et les motive". (...) Pour que le cerveau devienne conscient, il doit acquérir une propriété nouvelle : la subjectivité. (...) Dès lors, le pas décisif dans la formation de la conscience, ce n'est pas la production d'images et la création des éléments de base de l'esprit. Il consiste plutôt à rendre nôtre les images, à les attribuer à leur propriétaire, l'organisme singulier et bien délimité dans laquelle elles apparaissent.Dans la perspective de l'évolution et de sa propre histoire vécue, le propriétaire émerge par étapes : le protosoi et ses sensations primordiales; le soi-noyau orienté vers l'action; et enfin le soi autobiographique qui incorpore les dimensions sociales et spirituelles. Ce sont là des processus dynamiques et non des choses rigides; chaque jour, leur niveau fluctue - simple, complexe, entre les deux - et il peut s'ajuster aisément lorsque les circonstances le dictent. Une instance connaissante, quel que soit le nom qu'on veut lui donner - soi, expérimentateur, protagoniste - doit être engendré dans le cerveau pour que l'esprit devienne conscient. Quand il y parvient, alors la subjectivité suit.
Après avoir développé sur quelques pages les limites inhérentes à la neurobiologie de l'esprit conscient, et esquissé rapidement le fonctionnement et l'organisation des neurones (tout en renvoyant à un chapitre appendice de l'ouvrage, résumé très complet de l'architecture du cerveau que je résumerai un peu plus loin), Damasio définit ce qu'il appelle "le cadre" de son travail : davantage qu'une théorie, il s'agit d'articuler plusieurs composantes hypothétiques sur tel ou tel aspect du phénomène abordé. "Ce que j'espère expliquer est trop complexe pour se prêter à une seule et unique hypothèse et pour qu'un seul mécanisme en rende compte. J'ai donc opté pour le terme de cadre afin de désigner cette tentative.
Pour prétendre à ce titre prestigieux, les idées présentées dans les chapitres à venir doivent remplir certains objectifs. Dans la mesure où nous souhaitons comprendre comment le cerveau rend l'esprit conscient et puisqu'il est manifestement impossible de traiter tous les niveaux du fonctionnement cérébral pour en former une seule explication, ce cadre doit préciser le niveau auquel l'explication s"applique. C'est celui des systèmes à grande échelle, où les régions cérébrales macroscopiques constituées de circuits de neurones interagissent avec d'autres régions semblables pour former des systèmes. Ceux-ci sont nécessairement macroscopiques, mais leur anatomie microscopique sous-jacente est en partie connue, tout comme les règles opératoires générales des neurones qui les constituent. Le niveau des systèmes à grande échelle se prête à des recherches recourant à de nombreuses techniques, anciennes et nouvelles (...)
Ce cadre doit relier des événements concernant le comportement, l'esprit et le cerveau. Puisqu'il repose sur la biologie de l'évolution, il doit replacer la conscience dans un cadre historique, comme il convient à des organismes en cours de transformation évolutive par sélection naturelle. De plus, la maturation des circuits de neurones dans chaque cerveau est aussi considérée comme sujette à des pressions sélectives liées à l'activité même des organismes et aux processus d'apprentissage. Les répertoires de circuits de neurones fournis initialement par le génome changent en fonction de cela.
Notre cadre indique l'emplacement des régions impliquées dans la formation de l'esprit, à l'échelle du cerveau tout entier, et suggère de quelle façon les régions cérébrales sélectionnées peuvent fonctionner de concert pour produire le soi. Il montre qu'un architecture cérébrale par convergence et divergence entre circuits de neurones joue un rôle dans la coordination à haut niveau des images et est essentielle à la construction du soi et des autres aspects du fonctionnement mental, à savoir la mémoire, l'imagination et la créativité.
Ce cadre doit diviser le phénomène de la conscience en composantes se prêtant à des recherches neuroscientifiques. Il en résulte deux domaines de recherches, à savoir les processus mentaux et ceux du soi. DE plus, il décompose le processus du soi en sous-types. Cette séparation présente deux avantages : on présume et étudie la conscience chez des espèces censées disposer de processus du soi modestes ; on jette un pont entre les niveaux supérieurs du soi et l'espace socio-culturel dans lequel les êtres humains opèrent.
Autre objectif : ce cadre doit aborder la question de savoir comment les macro-événements systémiques se forment à partir des micro-événements. Sur ce point, il postule l'équivalence des états mentaux avec certains états de l'activité cérébrale régionale. Il suppose que, à certaines intensités et fréquences d'allumage neuronal dans de petits circuits de neurones et lorsque certains d'entre eux sont activés de façon synchrone et que certaines conditions de connectivité sont remplies, il en résulte "un esprit doté de sentiments (feelings)" En d'autres termes, par suite de la taille et de la complexité de plus en plus grande des réseaux de neurones, "cognition" et "sentiment" s'étalonnent du niveau micro au niveau macro. Le modèle de cet étalonnage peut être emprunté à la physiologie du mouvement. La contraction d'une seule et unique cellule musculaire microscopique est un phénomène négligeable, mais la contraction simultanée d'un grand nombre d'entre elles peut produire un mouvement visible."
La suite ASAPAvec sa femme, Hanna (professeur de neurologie exerçant aussi à l'université de l'Iowa , spécialiste de l'imagerie cérébrale) il a mis sur pied l'un des premiers centres de recherches sur les neurosciences au monde. Il est titulaire de plusieurs distinctions scientifiques, et a publié, outre ses livres, de nombreux articles.
Dans ses écrits, traduits en de nombreuses langues, ce chercheur mêle étroitement l'expérience clinique, les études neurologiques, une imagination créatrice et une sensibilité philosophique et humaine remarquables. Antonio Damasio est une référence, non seulement dans le domaine des neurosciences, mais pour tout ce qui concerne la simulation du moi et de la conscience sur des artefacts.
Antonio R.Damasio a mené ses études à l'Ecole de médecine de Lisbonne, ville dont il est natif, obtenant une agrégation en neurosciences en 1974. C'est apparemment en quittant l'Europe en 1976 pour y rejoindre l'Université de l'Iowa qu'il a trouvé l'environnement le plus favorable à l'ambition de ses recherches.
(copier-coller du site (génial par ailleurs !) automates intelligents)
S'ils avaient eu la bonté de résumer le livre que je voudrais vous présenter ici, je ne m'y risquerais pas, tant leurs résumés de lectures sont intelligents et référencés. Mais bon ...
L'autre moi-même est paru chez Pantheon books en 2010, sous le titre Self Comes to Mind. Constructing the Conscious Brain (trad. litt. : Le soi vient à l'esprit. Construire le cerveau conscient.) Il est dédié à sa femme, Hanna, et commence par deux citations :
Mon âme est un orchestre caché ; je ne sais de quels instruments il joue et résonne en moi, cordes et harpes, timbales et tambours. Je ne me connais que comme symphonie. Fernando Pessoa, Le Livre de l'intranquillité.
Ce que je ne peux construire, je ne peux le comprendre. Richard Feynman.
Les anglophones trouveront sans peine chez notre ami Google interviews de l'auteur et critiques autorisées de cet ouvrage, et même le texte original en pdf. Celui-ci est parfois très utile pour comprendre la traduction française...que l'on doit, chez Odile Jacob, à Jean-Luc Fidel.
Je mesure, en lisant les diverses critiques de cet ouvrage, combien je suis loin d'être suffisamment qualifiée pour me lancer dans cette aventure ( mais je vais le faire quand-même ), ce ne sera donc qu'une très simple restitution aussi fidèle que je le puis d'un livre très riche et passionnant qui, j'espère, vous donnera envie de le lire.
Table des matières :
Première partie - Redémarrage
Chapitre 1 - Réveil
Chapitre 2 - De la régulation de la vie à la valeur biologique
Deuxième partie - L'esprit dans le cerveau
Chapitre 3 - La fabrication de cartes et celle d'images
Chapitre 4 - Le corps dans l'esprit
Chapitre5 - Émotions et sentiments
Chapitre 6 - Une architecture pour la mémoire
Troisième partie - Être conscient
Chapitre 7 - La conscience observée
Chapitre 8 - Comment se construit l'esprit conscient
Chapitre 9 - Le soi autobiographique
Chapitre 10 - Quand tout est là
Quatrième partie - Longtemps après l'apparition de la conscience
Chapitre 11 - La vie avec la conscience
Appendice
Notes (20 pages ...)
Index
Remerciements
Première partie - Redémarrage
Chapitre 1 - Réveil
Dans cet ouvrage, A. Damasio propose sa réponse, remise à jour en fonction de nouvelles avancées dans les neurosciences et dans ses réflexions, à deux questions :
- comment le cerveau construit-il l'esprit ?
- comment le rend-il conscient ?
"Le but de ce livre est de réfléchir à ces conjectures et de présenter une grille d'hypothèses. Il est principalement consacré à la façon dont le cerveau humain doit être structuré et doit fonctionner pour que l'esprit conscient apparaisse. (...) Ce livre porte sur mes idées actuelles. Il porte aussi sur ce que nous ignorons encore, mais aimerions savoir."
Les premières pages de l'introduction s'appliquent à circonscrire les grandes notions évoquées : conscience, soi, esprit. " L'esprit conscient apparaît lorsqu'un processus du soi vient s'ajouter à un processus mental de base. (...) Le soi existe bel et bien, mais c'est un processus, et non une chose ". Dans une perspective évolutionniste, Damasio considère qu'est d'abord apparu un soi-matériel qu'il définit ainsi : collection dynamique de processus neuraux intégrés, centrés sur la représentation du corps vivant, qui trouve son expression dans une collection dynamique de processus mentaux intégrés. Il s'agit d'un soi élémentaire, qui permet de discriminer entre soi et non-soi à partir de sensations (feelings) agissant comme marqueurs, comme les prémisses d'une "sensation de savoir". Puis a émergé un soi-sujet, un Je, plus insaisissable que le simple moi avec lequel il n'y a pas dichotomie, mais continuité.
L'auteur définit la conscience comme "une organisation de contenus mentaux centrés sur l'organisme qui les produit et les motive". (...) Pour que le cerveau devienne conscient, il doit acquérir une propriété nouvelle : la subjectivité. (...) Dès lors, le pas décisif dans la formation de la conscience, ce n'est pas la production d'images et la création des éléments de base de l'esprit. Il consiste plutôt à rendre nôtre les images, à les attribuer à leur propriétaire, l'organisme singulier et bien délimité dans laquelle elles apparaissent.Dans la perspective de l'évolution et de sa propre histoire vécue, le propriétaire émerge par étapes : le protosoi et ses sensations primordiales; le soi-noyau orienté vers l'action; et enfin le soi autobiographique qui incorpore les dimensions sociales et spirituelles. Ce sont là des processus dynamiques et non des choses rigides; chaque jour, leur niveau fluctue - simple, complexe, entre les deux - et il peut s'ajuster aisément lorsque les circonstances le dictent. Une instance connaissante, quel que soit le nom qu'on veut lui donner - soi, expérimentateur, protagoniste - doit être engendré dans le cerveau pour que l'esprit devienne conscient. Quand il y parvient, alors la subjectivité suit.
Après avoir développé sur quelques pages les limites inhérentes à la neurobiologie de l'esprit conscient, et esquissé rapidement le fonctionnement et l'organisation des neurones (tout en renvoyant à un chapitre appendice de l'ouvrage, résumé très complet de l'architecture du cerveau que je résumerai un peu plus loin), Damasio définit ce qu'il appelle "le cadre" de son travail : davantage qu'une théorie, il s'agit d'articuler plusieurs composantes hypothétiques sur tel ou tel aspect du phénomène abordé. "Ce que j'espère expliquer est trop complexe pour se prêter à une seule et unique hypothèse et pour qu'un seul mécanisme en rende compte. J'ai donc opté pour le terme de cadre afin de désigner cette tentative.
Pour prétendre à ce titre prestigieux, les idées présentées dans les chapitres à venir doivent remplir certains objectifs. Dans la mesure où nous souhaitons comprendre comment le cerveau rend l'esprit conscient et puisqu'il est manifestement impossible de traiter tous les niveaux du fonctionnement cérébral pour en former une seule explication, ce cadre doit préciser le niveau auquel l'explication s"applique. C'est celui des systèmes à grande échelle, où les régions cérébrales macroscopiques constituées de circuits de neurones interagissent avec d'autres régions semblables pour former des systèmes. Ceux-ci sont nécessairement macroscopiques, mais leur anatomie microscopique sous-jacente est en partie connue, tout comme les règles opératoires générales des neurones qui les constituent. Le niveau des systèmes à grande échelle se prête à des recherches recourant à de nombreuses techniques, anciennes et nouvelles (...)
Ce cadre doit relier des événements concernant le comportement, l'esprit et le cerveau. Puisqu'il repose sur la biologie de l'évolution, il doit replacer la conscience dans un cadre historique, comme il convient à des organismes en cours de transformation évolutive par sélection naturelle. De plus, la maturation des circuits de neurones dans chaque cerveau est aussi considérée comme sujette à des pressions sélectives liées à l'activité même des organismes et aux processus d'apprentissage. Les répertoires de circuits de neurones fournis initialement par le génome changent en fonction de cela.
Notre cadre indique l'emplacement des régions impliquées dans la formation de l'esprit, à l'échelle du cerveau tout entier, et suggère de quelle façon les régions cérébrales sélectionnées peuvent fonctionner de concert pour produire le soi. Il montre qu'un architecture cérébrale par convergence et divergence entre circuits de neurones joue un rôle dans la coordination à haut niveau des images et est essentielle à la construction du soi et des autres aspects du fonctionnement mental, à savoir la mémoire, l'imagination et la créativité.
Ce cadre doit diviser le phénomène de la conscience en composantes se prêtant à des recherches neuroscientifiques. Il en résulte deux domaines de recherches, à savoir les processus mentaux et ceux du soi. DE plus, il décompose le processus du soi en sous-types. Cette séparation présente deux avantages : on présume et étudie la conscience chez des espèces censées disposer de processus du soi modestes ; on jette un pont entre les niveaux supérieurs du soi et l'espace socio-culturel dans lequel les êtres humains opèrent.
Autre objectif : ce cadre doit aborder la question de savoir comment les macro-événements systémiques se forment à partir des micro-événements. Sur ce point, il postule l'équivalence des états mentaux avec certains états de l'activité cérébrale régionale. Il suppose que, à certaines intensités et fréquences d'allumage neuronal dans de petits circuits de neurones et lorsque certains d'entre eux sont activés de façon synchrone et que certaines conditions de connectivité sont remplies, il en résulte "un esprit doté de sentiments (feelings)" En d'autres termes, par suite de la taille et de la complexité de plus en plus grande des réseaux de neurones, "cognition" et "sentiment" s'étalonnent du niveau micro au niveau macro. Le modèle de cet étalonnage peut être emprunté à la physiologie du mouvement. La contraction d'une seule et unique cellule musculaire microscopique est un phénomène négligeable, mais la contraction simultanée d'un grand nombre d'entre elles peut produire un mouvement visible."