Je crois n’avoir jamais participé à ce topic, alors que j’en ai tout lu. Certains posts en diagonale, c’est vrai, pardon, mais comme j’ai tout lu plusieurs fois, j’ose espérer que ceux que j’ai lu de cette façon ont été traversés de plusieurs diagonales différentes.
Mais aujourd’hui, j’ai envie de participer, parce que plusieurs fois je n’ai tout simplement pas compris ce qui était écrit. Je ne comprends pas ce que d’autres comprennent, et je ne comprends pas que d’autres ne comprennent pas ce que je comprends.
Il me semble que le titre de ce topic, c’est le sexisme ordinaire. Donc parler de ce que devrait être idéalement pour chacun l’éducation d’un enfant, oui, c’est intéressant, mais ne fait pas vraiment partie du sujet.
Ce qu’est le sujet, c’est le contact entre deux adultes, ou, éventuellement, le contact entre un adulte - celui qui écrit, et un individu qui à tout le moins estime avoir le statut d’adulte, donc au minimum un grand adolescent.
Dans le contact entre deux adultes, on peut appliquer ce qui a beaucoup fait rire la population Facebook, ou autre, disons internet, un certain temps, et qui était : ce que ma mère pense que je fais, ce que mon boss pense que je fais, ce que mes amis pensent que je fais, etc, ce que je crois que je fais, ce que je fais réellement. Exemple ici:
http://knowyourmeme.com/photos/248699-w ... -really-do
Ce qui est bien avec ce genre de petites séries, c’est que c’est présentée sous l’angle de l’humour, que celui qui le publie se moque aussi bien des autres que de lui-même, et donc c’est acceptable pour tout le monde, parce que chacun s’y reconnait. Et en fait, personne n’a la vérité, ni le voisin, ni la mère, ni l’ami, ni le boss, ni en fait, soi-même.
Et ce qui est vraiment intéressant, c’est : moi-même, je n’ai pas la vérité sur ce que je fais.
Grabote, la personne que souvent je ne comprends pas dans ce topic, que tu as toi-même lancé, et que par ailleurs je trouve intéressant, c’est toi.
Je ne comprends pas, comment dans le MEME post, tu peux écrire ( le 2 avril ):
«
Il enseignent leur vision du monde, très légèrement caricaturale ‘ l »homme » la force brute et « la femme » la douceur « .
Puis, 10 lignes plus loin : «
pour moi, l »’homme », » la femme », ça ne veut rien dire."
Et encore 10 lignes plus loin : «
je me sens bien mieux depuis que je me suis reconnectée avec mon côté masculin ( action, défense du territoire, affirmation de soi…) d’autant plus que, surprise, ça a eu comme effet secondaire de redonner une place à mon féminin positif ( féminité, douceur, souplesse…)."
En fait tu passes de : je ne comprends pas ce qu’ils disent, parce que pour moi, il n’y a pas de différence, à : mais en fait il y a des différences, les vraies, et les voici.
Ne penses-tu pas que tu fais exactement ce que tu reproches aux autres de faire, mais en appliquant tes valeurs à toi, qui te semblent les seules bonnes, les seules valables humainement ? As-tu remarqué que tu utilises le même mot, douceur ? Dit par eux, il te semble caricatural, dit par toi, il te semble vrai ?
Et donc : il y -a-t-il des différences, ou il n’y en a pas ?
Comme tu nous dit que non il n’y en a pas, puis ensuite, très rapidement, que oui il y en a, ne penses-tu pas que l’on peut légitimement être un peu confus ? Ne plus savoir ce que tu veux dire exactement ? Ne pas savoir si tu penses que oui il y en a , ou non, il n’y en a pas ?
Que veux-tu dire en fait ?
Si tu veux dire que toi, Grabote, tu te sens agressée lorsqu’il se passe ceci ou cela, alors je pense que tout le monde peut le comprendre. C’est ton ressenti, et un ressenti est difficilement discutable.
Mais il y a une différence entre avoir une ressenti, et appliquer son ressenti à tout le monde comme étant une vérité.
Et si il faut parler caricature, ce que tu fais dans ce que je cite plus haut, je crois que beaucoup pourront dire que attribuer le terme souplesse à une femme, c’est de la caricature. Dans mon vécu à moi, les hommes sont plus souples que les femmes. Plus diplomates. Ils ont plus d’humour, donc plus de souplesse. Ils sont moins susceptibles aussi. Prennent peut-être, parfois, les choses plus légèrement. Elles ont simplement moins d’importance. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais quelque part, c’est sans importance. Je crois que dans tout mon environnement féminin, la seule personne qui échappe à ce que je viens de dire, c’est ma mère. Cela ne fait pas beaucoup de personnes.
Je ne prends qu’un des attributs que tu as énoncé, mais je pourrais avec d’autres.
Autre, par exemple, c’est ce que devrait ressentir une femme dans une circonstance donnée.
Tu vois, moi, je ne me vois pas souvent comme une femme. Je me vois comme une personne. Et donc, je fais comme toi, comme presque tout le monde d’ailleurs. J’attribue à l’autre ce que je pense moi-même. Grossière erreur sans doute. Et donc, j’estime que la personne en question ne me voit pas comme une femme, mais comme une personne. Je ne « pense » pas cela, bien sûr. Je veux dire que ce n’est pas une pensée consciente. Mais conscient ou pas, c’est cela qui me détermine, cela qui me conduit dans le monde. Alors oui, cela m’a joué des tours parfois, cela m’a sauvé la vie aussi parfois. Oui aussi, parfois, mais parfois seulement, je dois revoir ma copie, et me considérer comme femme lorsque c’est non pas ce que me renvoie l’autre, mais ce que l’autre m’oblige à être, si je veux rester dans une relation sans conflit. Cet autre, parfois c’est un homme,
parfois c’est une femme.
Mais me voir comme une femme, me sentir considérée comme une femme, ne détermine en rien ma conduite. Je me conduis non pas comme une femme, mais comme moi-même. Et qui est moi-même ? Une personne. Parfois une femme, parfois pas.
Donc lorsque quelqu’un me propose de l’aide, je ne me sens pas comme une pauvre faible femme qui a besoin d’assistance. Je me sens comme une personne mise en difficulté, ou dans l’embarras, ou mise en retard, en tous les cas comme une personne qui n’a pas envie de vivre ce qu’elle vit, ou pas le temps. Parce que qui a envie de changer la roue de sa voiture ? Personne.
Lorsque quelqu’un me demande de l’aide, ( ton deuxième exemple, celui de la marmite ), de nouveau, je le prends en tant que personne, jusqu’à ce qu’il me soit démontré le contraire. Déjà, ton histoire est hyper délirante. On pourrait en faire un film. Vraiment, il y a des gens qui se baladent avec leur marmite, et qui demandent aux villageois de les chauffer ? Peut-être c’est courant là où tu vis, mais là où je vis, ce ne l’est pas. Et celui qui fait cela, je ne le prends pas pour un sexiste, je le prends pour un égaré, qui demande aide à la première personne sur laquelle il tombe. En l’occurence toi, non pas une femme, mais une personne. Et lui, ce n’est pas un homme, c’est un égaré, un asocial, un perdu, une personne. T’es tu demandée pourquoi il avait besoin que quelqu’un chauffe son repas ? Il n’a pas de maison ? ll ne vit pas là ? Qui est-il ? Peut-être lorsqu’il t’a vu, il y a cru, il s’est dit : quelle chance, c’est une femme, et non un homme, parcequ’il a appliqué les termes que tu as utilisé pour les femmes : souplesse, douceur ? Souplesse, tu peux interrompre ton travail pour l’aider ? Douceur, peut-être tu peux lui adoucir sa journée, parce que, dis-moi, crois-tu qu’il est facile d’aborder les gens pour leur demander de l’aide ? Juste pour manger ? Oui, je sais que tu as dit qu’il était exigeant, c’était tout de suite, pas après. Mais peut-être qu’il a senti tout ce qu’il se passait en toi, et que c’est sa réponse à lui, face à ta réponse à toi ? Réponse non verbale, les fameuses deux minutes pour comprendre dont tu parles. Ben il s’est bien trompé, erreur, les femmes, ce n’est ni douceur, ni souplesse, parfois. Et pourquoi ? Parce que elles pensent que lui il pense que…… Merde, le mec a juste faim.
Une personne, c’est aussi ce que un homme peut penser qu’il est. Non pas un homme, mais une personne. Combien d’hommes ne sont pas regardés par les femmes parce qu’ils ne font pas assez homme ? Ils sont trop petits, trop geek, trop gentils, trop femme, trop intelligents, trop doux.Trop faibles, quoi.
Et je me demande : qui, dans la société, demande à un homme d’être un homme. Les hommes ? Ou bien les femmes.
Combien de femmes sont responsables de l’attitude des hommes ?
Je te demande, à toi Grabote, avec sincérité : peux-tu être amoureuse et partager ta vie avec un homme qui mesure 50 cm de moins que toi, qui est moins fort physiquement que toi, et qui pèse 20 kg de moins que toi, mais qui a les qualités de coeur que tu aimes ?
Si tu me dis oui, je te crois. Mais combien de femmes vont répondre oui ? Très peu.