Haha. Livingstone tu réussis à être encore plus lyrique que moi face à cet appareil qui a pourtant empli mes pensées tout au long de sa conception et de sa réalisation.
Alors moi l'apiculture j'y connais rien de rien, à part ce que mon frère en dit de temps en temps. Toi au contraire tu as sacrément l'oeil : il travaille bel et bien avec des ruches Warré qu'il fabrique lui-même. Ce sont des carrés de 37cm de côté à l'extérieur. Il devra les ouvrir quelques fois par an pour de l'inspection et de l'entretien apparemment, et puis pour la récolte il enlèvera le module du haut et en remettra un vide en bas. Et non ce n'est pas pour de la mobilité, et oui c'est pour un sol plan, notamment en plein Bordeaux !
Pêle-mêle :
je suppose pour porter l'enrouleur désaxé qu'on entre-aperçoit et les poulies ?
Oui. J'en ai mis des vues. Je pensais acheter un treuil tout fait, mais c'était bien cher pour un tel usage. L'enrouleur proprement dit m'a donné un peu de fil à retordre. Il porte les stigmates de mes essais et erreurs successifs notamment pour souder les rondelles sur le tube très fin (1mm d'épaisseur - j'ai pas réussi, finalement elles tiennent de part et d'autres de petits monticules de métal d'apport déposé là et qui les bloquent) et surtout pour attacher le câble. Le challenge c'était d'attacher juste le bout du câble. La force du levage serait absorbée par friction sur les premiers enroulements. J'ai d'abord essayé de le souder, mais il se coupait au premier parfum d'arc électrique. Alors j'ai essayé de braser, mais ça ne tenait pas. J'ai essayé la colle forte : itou (les restes jaune crade qui ressemblent à de la crotte de nez). J'ai essayé un noeud. Finalement ce qui a marché c'est une espèce de noeud tenu en place par un fil de fer torsadé qui l'enveloppe.
(le bras de la manivelle fait 10cm ; en tout pour un kg poussé sur la manivelle on a 30 à 40 kg au levage)
Si les tranches de tube perpendiculaires, en haut de la barre transverse, supportent les poulies (mais j'ai peut-être tout faux), alors l'essentiel de l'effort porte sur leurs soudures à la barre, non ?
Tu n'as pas tout faux du tout. Le truc du milieu supporte la poulie centrale, qui porte la moitié du poids. La soudure visible à l'avant encaisse à peu près cette force là (donc 50 kg max). Mais quand on y pense : le cordon fait 5cm de long et environ 2mm d'épaisseur. Sachant que la limite élastique de l'acier est d'environ 23kg/mm², ce seul cordon pourrait théroriquement supporter plus de deux tonnes. Ca laisse de la marge pour quelques imperfections dans la soudure...
Ce qui mène à :
la soudure à l'arc c'est intimidant je trouve.
Oui c'est pas facile. J'ai appris un (tout petit) peu à l'école mais c'était il y a plus de de dix ans, autant dire que ça ne compte pas pour la pratique. Je suis passé par beaucoup de frustration, surtout sur les profilés très fins avec lesquels le lève-ruches est construit (1.5mm d'épaisseur ; c'est beaucoup plus facile quand les pièces sont plus épaisses), et malgré ce projet dans les pattes je suis très loin d'avoir l'impression de "maîtriser". J'ai pris ça en compte dans le dimensionnement : toutes les soudures sont très surdimensionnées, pour laisser ce qu'il faut de tolérance aux défauts d'exécution. La partie la plus dure c'était de garder parallèle ce qui doit l'être, en sachant que les soudures déforment le métal en changeant sa structure cristalline. (je n'ai pas réussi, et du coup on devine deux petites plaques dont le seul but est de rattraper un jeu devenu trop grand à cause de ça...)
Mais ajouter ce procédé dans sa palette de bricoleur apporte aussi une grande gratification et permet des choses impossibles autrement. En parallèle j'ai pu faire à la maison des réparations qui traînaient depuis des mois (/années) sur la cuisinière et sur le clic-clac qui était en train de rendre l'âme. Et ma mère et un copain commencent à me solliciter pour faire des choses pour eux.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.