Je m'interroge à la fois sur le contenu du test lui-même (certaines épreuves sont uniquement visuelles par exemple, dans le wais et le wisc) et sur l'analyse du psychologue qui est forcément adaptée (maîtrise de la langue des signes ? les essais-erreurs, les doutes, les inexactitudes, s'analysent-ils différemment ?
Pour l'instant les éléments que j'ai trouvés m'indiquent qu'il n'y a pas de tests vraiment adaptés, que l'étalonnage pose question dans ces conditions, et qu'il peut y avoir en surplus une difficulté à détecter le potentiel surdouement du fait de ce contexte particulier.
Je mets en lien les deux sites qui m'ont amenée à écrire cela ainsi que les extraits concernant le "dépistage" (il y a bien sûr d'autres choses intéressantes) :
http://gappesm.net/QI/Tests/ qui mentionne le test K. ABC (que je ne connais pas du tout) comme adapté sauf pour le handicap visuel :
http://www.blindlife.ch/index.php?optio ... Itemid=141 :Un avantage du K.ABC est de tester des enfants présentant des handicaps auditifs, des troubles de la parole ou du langage ou non francophones, les tâches qui le composent pouvant être indiquées par gestes et les réponses se situer uniquement dans le registre moteur. Par contre, les enfants handicapés visuels sont pénalisés au K. ABC à cause de l’importance des stimuli visuels.
Les enfants aveugles et intellectuellement précoces :
On peut mal interpréter les signes et les attribuer à la cécité : langage élaboré = normal, la communication ne peut passer que par là, excellente mémoire = normal pour un aveugle, pose des questions sans arrêt = normal, il ne voit pas, il a besoin de descriptions, calcule tôt et bien mentalement = normal, il est dans son monde, compter ça l’occupe, etc.…
Un enfant intellectuellement précoce est suffisamment différent d'un enfant dans la norme pour qu'on puisse lui diagnostiquer à tord des troubles psychopathologiques, a fortiori s'il est aveugle et que son histoire médicale est complexe.
On hésite d’avantage à faire passer des tests de QI aux enfants handicapés, la tendance étant au refus des évaluations, de «l’étiquetage».
Il existe toujours dans le parcours de l’enfant (hospitalier, scolaire…) un, souvent plusieurs psychologues. On croit donc avoir tout exploré de l’enfant, mais tous les psychologues ne sont pas formés à la précocité.
Les tests ne sont pas adaptés à la cécité, pas seulement à cause des supports qui sont visuels, mais aussi parce qu’un enfant aveugle n’a pas pu avoir les mêmes expériences, se forger les mêmes connaissances que les enfants voyants sur qui sont étalonnés les tests.
L’enfant sait déjà qu’il est différent de par sa cécité, et peut croire que toutes ses différences viennent de là.
Mais identifier la précocité intellectuelle chez des enfants déficients visuels est un processus très complexe. Il n’y a pas de normes établies pour une version adaptée des tests (en braille ou en enregistrement sonore), l’édition en agrandi reproduit rarement les graphiques de façon fidèle, et des scores bas peuvent en réalité refléter l’impuissance des tests à repérer et discerner l’intelligence basée sur un comportement non visuel.
Peut-être certains ici ont-ils été confrontés à cette question, et pourront éclairer le sujet.