Je parcours les différents sujets du forum relatifs à la théorie de la désintégration positive depuis quelques jours et ce que j'ai pu lire a fait écho ( à différents niveaux). Ce qui m'a donné envie de partager mes expériences, de ce que je pense avoir vécu et être en train de vivre (processus de désintégration), mais également ce qui me séduit dans cette approche.
Mes expériences de désintégration
Il me semble que je suis passée par des processus de désintégrations partielles à différentes reprises :
Grand trou noir à 22 ans, suite à une rupture amoureuse qui a été suivi par un redoublement au cours de mes études supérieures. Toutes mes valeurs se sont effondrées : j’en ai reconstruit une partie, mais je ne suis pas allée au bout de ce cheminement. C’est une période au cours de laquelle les questions existentielles étaient très présentes, une période où j’ai débuté des activités créatives, une période de remise en question quant au choix de ma voie professionnelle. Je me suis construit de nouvelles valeurs (sur la vie, en général), mais je n’ai pas été au bout du processus (en particuliers quant au choix de ma vie professionnelle) : la peur de décevoir un parent, le regard de l’autre, le sentiment de honte : je n’ai pas réussi à aller au bout de mes remises en question.
Quelques années plus tard, j’ai à nouveau eu une période intense de remises en questions (au niveau travail, amitiés, le choix de la parentalité). Les remises en question ont été positives dans certains domaines (parentalité, amitiés), mais se sont cristallisées dans le domaine professionnel.
J’ai fait une tentative de changement de voie professionnelle (démission, nouvelle formation, passage par un travail associatif) avec un retour à la case départ (après une expérience difficile au contact d’une femme perverse narcissique). Je suis revenue vers mon ancien travail. Au niveau professionnel, ma remise en question s’est cristallisée pour quelques temps…
Au cours de la même période, j’ai mis fin à un certain nombre de relations (essentiellement amitiés) : j’ai fait des choix en fonction des nouvelles valeurs dont j’ai pris conscience.
Mes remises en question se sont ensuite portés vers l’expérience de la parentalité avec l’épreuve des manquements (et la culpabilité), le constat de ne pas toujours réussir à ajuster mes valeurs morales au quotidien. Cette expérience a été intense en émotions, mais aujourd’hui, je me sens épanouie, car je me suis autorisée à explorer toutes les voies qui me parlaient et à être accompagnée quand j’en ai eu besoin. Pour le développement de mes propres enfants, j’ai osé remettre en question les valeurs avec lesquelles j’ai grandi. J’ai le sentiment d’avoir rejeté des valeurs (qui ne m’appartenaient pas) et d’avoir choisi les miennes et je construis avec ces nouvelles valeurs.
En revanche, jusqu’à maintenant dans ma vie sociale et professionnelle, je ne me suis pas permis d’aller au bout de l’exploration intime des valeurs qui me sont le plus chères. C’est ce que j’espère m’autoriser maintenant : aller au bout de ce cheminement. Les questionnements professionnels ont ressurgi, il y a 4 ans, lors de rencontres professionnelles. Un regard (au cours de ces rencontres) associé à un immense trouble puis une sensation de manque, de vide une fois les journées passées et le processus s’est réamorcé. C’est comme si le croisement d’un regard m’avait redonné l’envie de grandir dans ma propre vie. J’ai recroisé cette personne à deux autres reprises. A chaque fois, j’ai ressenti le même mouvement : l’envie de me connecter à ma nature profonde, de trouver la place la plus juste, celle qui me correspond
Parallèlement, j’ai fui la rencontre. Trop d’émotions, une panique incontrôlable. J’ai l’impression qu’il me serait impossible d’exister à coté de lui, hors du champ de son désir. Je sens que pour le moment, cette connexion (contact visuel) m’a redynamisé, m’a redonné un élan à chercher ma juste place et paradoxalement je sens que j’ai besoin de trouver mon désir, ce qui m’anime en faisant mon chemin à distance de cette personne. Tout cela est très troublant et des conflits internes sont très forts.
Pour le moment je suis en recherche, j’avance doucement dans ma quête : je n’ai pas encore trouvé ma juste place mais je sens que j’avance sur le chemin : je découvre intérieurement que certaines pistes ne sont pas en adéquation avec qui je suis : je me découvre la capacité de restreindre petit à petit le champ des possibles, ce qui me semble déjà pas si mal.
« La santé mentale n’est pas un état mais un processus. »
L’idée du processus me séduit. J’ai suivi un accompagnent thérapeutique pendant 2 ans avec une thérapeute formée à la psychothérapie centrée sur la personne (Carl Rogers) et dans cette approche, je trouve qu’il y a quelques éléments qui peuvent faire écho (dans la philosophie et pratique) :
Une certaine conception de la Personne.
"Nous pouvons dire qu'il y a, dans tout organisme, à quelque niveau que ce soit, un courant inné qui entraîne celui-ci vers la réalisation positive de ses propres possibilités.
Il y a chez l'homme une tendance naturelle vers un développement complet"
Le terme qui a souvent été utilisé pour cela est celui de tendance à la réalisation de soi, ou Tendance Actualisante, et elle existe dans tous les organismes vivants".
La Tendance Actualisante suit le tracé d'un Processus Directionnel, propre à chaque individu.
Le thérapeute ne traite pas une maladie, mais il rencontre une personne.
Le client n'est pas identifié à une pathologie. Il est écouté et aidé sans passer par le prisme de la normalité.
http://www.afpacp.fr/valeurs.php
Les émotions négatives constituent la clé permettant d’évoluer entre intégration et désintégration, de cheminer intérieurement.
J’ai toujours pensé que les émotions avaient un sens, une utilité. Pour moi si l’émotion est présente, c’est qu’elle nous offre une information précieuse sur ce qui se passe.
C’est pour cela également que j’apprécie la méditation (pour ma part, je ne me suis penchée pour l’instant que sur la médiation dite de pleine conscience), car cela m’aide à voir passer les émotions, à les accueillir au moment où elles surviennent, à sentir comment elles se présentent et se manifestent corporellement…
Les surexcitabilités
C'est sûr que ça me parle : les surexcitabilités émotives, sensuelles, imaginatives...