La Parentalité

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Zyghna
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Re: la parentalité

Message par Zyghna »

Oui les familles sont moins soudées, mais il ne faut pas oublier que pour être parents, il faut être 2! Mon mari participe énormément à l'éducation de nos filles, et s'en occupe depuis leur naissance. Franchement, je n'aurai pas voulu avoir des femmes de nos familles dans mon entourage, je vais à l'encontre de tout ce qu'elles trouvent admissible (allaitement longue durée, cododo, portage, couches lavables, etc ^^).

Pour l'amour maternelle inné, je me suis mal exprimée: j'ai aussi eu conscience d'avoir une vie à protéger des le début, et mon premier accouchement est le plus beau moment de ma vie, j'ai les larmes aux yeux aussi en y repensant. Mais quand on se retrouve seule avec ce bébé, il pourrait avoir été inversé avec un autre qu'on n'y verrait guère de différence (bon ok j'exagère un peu). Le contact joue énormément dans les premiers jours de vie du bébé, c'est là que la relation mère/père -enfant se développe considérablement.
D'ailleurs je suis contente que ce soit un père qui ai lancé le débat de la parentalité, car je trouve justement que le père doit aussi assurer sa place auprès de l'enfant. Et que l'équilibre est sans doute plus délicat pour lui (on en revient au fait qu'il est difficile dans notre société de comprendre qu'un père veuille rester à la maison s'occuper des enfants).
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Fabs le vaurien
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Re: la parentalité

Message par Fabs le vaurien »

Pour moi, l’accouchement s'est avéré telle une épreuve initiatique. Je l'ai vraiment vécu comme quelque chose de mystique. Un peu comme un rite de passage, ce fut très bouleversant. Cela faisait un moment que je désirais un enfant, bien avant que ma compagne en eut voulu..

Et je dois reconnaitre au début que j'ai beaucoup souffert. Et ce pour deux raisons.
la premiere est, dans les premiers temps d'avoir eu l'impression d'être tombé en enfer, parceque la fatigue, les cris, le rythme, le sentiment de ne plus exister pour soi est déroutant. Je ne parvenais plus à me situer dans une temporalité..Un peu comme l'enfant tout juste né...tout était éternité.

La seconde fut, cette absence de réciprocité dans l’échange du vécu avec d'autres pères. J'ai pourtant chercher alliance, et lancé des perches pour échanger du vécu paternel..Niet, rien du tout, pas de répondant. On me regardait comme si j’étais un allumé et esquivait vite fait l'échange. J'en ai voulu à l' homme (en tant que mâle) d'avoir les bourses suffisamment efficaces pour procréer, mais pas pour "se raconter", "se livrer", "expulser les captations sensibles".

Je ne comprenais pas que les autres pères ne puissent/veuillent parler de LEUR accouchement.

Parceque le pere accouche bel et bien. Le processus de parentification (qui débute pendant la grossesse) existe aussi chez l'homme. D'ailleurs, la psychologue Monique Bydlowski qui a beaucoup travaillé sur les question de parentalité, évoque un phénomène de crise identitaire chez le père au moment où il accède à la parentalité. En ethnologie, il a été observé des rituels au cours desquels les pères simulent les signes de grossesses par exemple.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

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Re: la parentalité

Message par Zyghna »

Les grossesses nerveuses des hommes sont un truc qui m'a toujours fascinée, il est vrai.
Je suis d'accord sur le fait que le père "accouche" aussi, qu'il est tout aussi important pour lui de se construire en tant que père, et cela commence aussi pendant la grossesse, même s'il ne le réalise souvent pleinement qu'au moment de l'accouchement, puis du retour à la maison. C'est un moment capital de notre vie d'humain, et ça ne devrait pas être aussi banalisé, fuit, comme si c'était quelque chose de honteux.
En Thaïlande, j'ai été très étonné de voir tous ces pères s'occuper de leurs enfants, même des tous petits. Preuve en est encore que ça dépend de la culture.
Pour une femme, ça reste assez facile de parler de son rôle de mère, de son ressenti. Je ne pensais pas qu'il était aussi difficile pour un homme de partager cela avec d'autres pères (enfin quand je vois le nombre de personnes qui sont sidérées par le fait que mon mari sache changer une couche, je ne sais pas si ça m'étonne vraiment...)
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Joebar
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Re: la parentalité

Message par Joebar »

Zyghna a écrit :Je ne pensais pas qu'il était aussi difficile pour un homme de partager cela avec d'autres pères (enfin quand je vois le nombre de personnes qui sont sidérées par le fait que mon mari sache changer une couche, je ne sais pas si ça m'étonne vraiment...)
ça me parait naturel... je ne pensais pas qu'autant de pères étaient comme ça... dans ce cas, effectivement il y a une grosse différence entre la mère et le père... (en général hein)
à bien y réfléchir, je vois bien qu'aux bébés nageurs, il y a une minorité de père qui viennent...
après, est-ce hors sujet que de différencier l'homme et la femme lorsque l'on parle de parentalité? si non, je suis curieux de voir que ma normalité de père n'est valable en fait que pour très peu d'entre nous.
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Fraises

Re: la parentalité

Message par Fraises »

Bonjour tous,

Je poursuis la lecture de ce topic avec passion si je puis dire ! :-) Merci de vos témoignages.. Merci Fabs pour ton dernier post. Ton témoignage est très intéressant..
Mon vécu récent de la parentalité m'a éjectée moi aussi dans plein de doutes et interrogations. C'est pour cela qu'en parler apporte beaucoup!
Je reviendrai commenter quelques passages ici !

:hai:

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Maluna
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Re: la parentalité

Message par Maluna »

C'est vrai qu'il ait difficile de recueillir le retour d'experience des papas sur la naissance de leur(s) enfant(s) sur leur role de pere. La sage-femme qui m'a suivi et accompagne pour la naissance de mon petit dernier a tente d'organiser des groupes de paroles entre papas mais ca n'a pas eu grand succes. J'ai demande a plusieurs reprise a mon homme de rediger les recits de naissance de nos enfants comme moi j'ai pu le faire pour avoir son regard a lui parce que je trouvais ca vraiment interessant de savoir comment lui l'avait vecu, en vain... Pourtant mon homme est un papa tres implique dans la vie de famille, dans l'education des enfants. Il participe a tout sans restriction a la maison, s'occupe autant que moi des enfants. Mais je ne sais pas, on dirait que c'est tabou :sad: que les hommes ont peur de se livrer, je ne sais pas trop pourquoi. Cela va-t-il trop a l'encontre de l'image de l'homme dans notre societe? Est-ce que ca met a mal leur virilite, leur place au sein de la famille? Est-ce que c'est trop intime? Je ne sais pas...
"La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute" (P. Desproges)

Andamylis
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Re: la parentalité

Message par Andamylis »

bonjour a tous, et merci Fab's le pere pour ce sujet :wink:

Andamylis
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Re: la parentalité

Message par Andamylis »

grrr...mauvaise manip' et j'ai posté juste mon en tete...

bref.
Zyghna et moi avons deux superbes petites filles (comment ça je ne suis pas impartial? :wink: ), et j'ai eu la chance de pouvoir assister aux deux accouchements. Meme si j'ai du batailler dur, pour pouvoir y etre, avec mon employeur. C'est encore un autre sujet.

La premiere grossesse c'est bien passée pour moi...(on ne rit pas ^^) j'ai vu Zyghna s'épanouir. Se transformer sur tous les plans. De mon coté, j'avoue avoir eu un temps de retard sur ma naissance de pere. Elle n'a vraiment commencé qu'à la libération proprement dite. Les contractions et la suite ont duré 24h. Ces 24h me resteront gravées a jamais. J'ai tenu à rester aupres d'elle pendant tout le temps qu'il m'etait possible de le faire. J'ai vu Zyghna avoir mal. Souffrir. Lutter pour cette chose inconnue qui allait etre notre enfant. Et moi j'etais le plus malheureux des hommes car je ne pouvais strictement rien faire. Je ne pouvais pas lui enlever une part de cette douleur et la prendre sur moi. J'ai un souvenir encore tres précis de la force de sa main tenant la mienne. Une petite main par rapport a la mienne. J'ai eu mal un bon moment aux doigts qu'elle tenait. mais elle ne l'apprendra qu'aujourd'hui je crois^^. Maigre consolation pour rester en contact avec elle durant cette épreuve. Car je me sentais a coté de la plaque. Inutile. Coupable? oui et non. On l'avait voulu a deux. Mais elle souffrait et pas moi... Le temps s'est arrété pour ces 24h la. La nuit en salle de travail à parler avec les sages femmes. La poche des eaux percée. L'attente. La fatigue. Et ce petit etre qui n'en finit pas de se faire attendre.
Vient le travail proprement dit.
Je vous épargne les details physiques. Vous connaissez tous l'anatomie humaine et les complications éventuelles qu'il peut y avoir lors d'un accouchement.
J'en arrive de suite a ma premiere sensation de pere. Celle ou l'enfant est sorti. Libéré. J'étais "Papa"...

Mais là, j'ai vu ma fille sortir toute bleue. Ayant des notions de secourisme. Mon cerveau a fait une addition (idiote j'avoue): corps + bleu = asphyxie = mort... Le monde s'est arreté pour moi a cet instant. Tout s'écroulait. J'etais devenu pere orphelin. Et il me fallait l'annoncer a Zyghna. Et m'armer de courage et etre fort pour la consoler. A cet instant précis. Notre fille a crié. le bleu etait en fait des restes de placenta plus divers fluides.
Le monde a reprit a sa course. J'ai repris ma respiration que j'avais coupé sans m'en etre rendu compte. La plus belle fille de la terre venait d'arriver. nous étions exténués. Affamés. Et nous n'avions ni de mode d'emploi, ni de télécommande pour mettre en pause...pas meme de service S.A.V. pour la frayeur occasionnée non plus ^^

Depuis ce jour la, nous avons du apprendre notre role de parents à tâtons. Les conseils de tous (bons ou carrements débiles). Des forums parlant de diverses choses. Pour ça, vive internet. Pour peu que l'on sache chercher des infos et les verifier par d'autres sources. Mais rien ne vaut la pratique. Je me souviens aussi de ces kilometres que j'ai du faire la nuit en portant la puce pour qu'elle arrete de pleurer, et qu'on puisse enfin, tous dormir. J'etais a nouveau utile pour ma famille. Aider Zyghna et m'occuper de ce minuscule etre. A partir de ce jour là, ma vie allait etre centrée sur ma famille. Avant c'etait un "nous" qui signifiait Zyghna et moi. Maintenant ce meme "nous" compte pour 4 ^^.
Mon role de "papa" a évolué dans le temps. d'une part, du fait d'une seconde naissance. Et d'autre part parce que la premiere a des besoins différents d'un nourrisson. elle a grandit. les parents qui sont en nous aussi.
J'aime mes filles. elles me le rendent bien et font de moi un papa heureux. meme si secretement, sans qu'elles ne le sachent, elles régissent pas mal de choses dans ma vie. Les dépenses pour la maison, les vacances, les achats, les activités diverses.
Un jour de repos, j'avais envie de me lobotomiser l'esprit avec l'integrale des Aliens...ben perdu... impossible avec les filles. J'ai donc eu droit aux Mystérieuses citées d'or avec mes filles...ça lobotomise aussi apres 125 rediffusions des meme DVD :lol:
Je suis peut etre devenu un poil "famille-centrique" si vous me pardonnez ce néologisme. En gros, quand j'ai ressenti le besoin d'avoir des reponses, l'entourage ne nous comprenait pas ou répondait tellement a coté de la question que nous avons arrété. Nous avons cherché nos propres solutions, seuls ou via internet. Mais j'ai arrété d'en parler. Seule ma famille compte pour moi. le reste est accessoire. Je commence a me demander si je ne suis pas devenu asssocial des fois ;o)

Apres quelques temps j'ai remarqué le monde autour de nous. Et plus particulierement de moi par rapport à mon role de père, les autres nouveaux papas et les anciens papas. Il y avait un décalage. Ils ne s'occupaient pas de leur enfant(s) comme moi. Si moi, ça ne me derangeait absolument pas de changer une couche, de faire les douches, les preparer pour l'ecole ou autre, cela avait l'air d'etre de l'ordre du conte fantastique pour les autres. Et si j'en parlais..."pouf" on change de sujet. Je n'ai pas insisté. Je ne cherche pas a me meler a eux au départ :wink: . Donc pas de soucis.
A la maternelle, sur les 5 à 6 classes, nous sommes peut etre 4 papas a tout casser, a venir sans complexes, quotidiennement aux sorties ou encore aux reunions eventuelles. il est vrai que la vie professionnelle des autres peut y etre pour quelque chose.
Par le suite des amis sont devenus pères a leur tour. et eux, s'occupent de l'enfant... tout n'est pas perdu ;o)

Pour ce qui est de la parentalité. Je suis partagé sur le fait de former les futurs jeunes parents. Perte d'énergie de mon point de vue. Je vais me faire des ennemis la. Cette aide n'est pas valable ou adaptable à tout le monde. Sans tomber dans l'élitisme. Tout le monde ne peut pas comprendre ce qu'est etre parent. Les journaux sont emplis de faits divers sordides. Quitte a faire un geste dans ce sens, des points d'aide (j'entends par "aide", une information sur les diverses possibilité pour tous les sujets traitants du nourrisson a l'enfance) seraient peut etre plus efficaces, des lieux où l'on pourrait parler avec des personnes ouvertes au dialogue, ayant accés a des informations médicales, ou pratiques.
Bref, que la démarche vienne des parents et non pas que cette aide vienne de "force" dans leur vie. Que cette info soit accessible par les divers moyens de communication modernes: internet, téléphone, ou tout simplement des personnes physiques dans un centre dédié a cet effet. mMintenant, y consacrer un temps dans le cursus Lycéen pour faire connaitre ces centres et une approche de la parentalité me paraissent plus intéréssants qu'une formation tout azimut.

bonne soirée a tous,

Andamylis

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Coccinelle
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Re: la parentalité

Message par Coccinelle »

sujet très intéressant, je vais d'abord hiérarchiser mes pensées et y répondre après une bonne nuit....
merci Fabs, merci à M. andamylis pour ce témoignage si intime sur votre devenir papa....

Fraises

Re: la parentalité

Message par Fraises »

Bonsoir tous,

Merci de ton témoignage Andamylis.. C'est touchant de lire ce que tu racontes de ton expérience de papa... l'expérience de l'accouchement...

Quand je disais que les jeunes parents devraient être entourés, j'ai bien précisé : d'une manière discrète. J'entends par là une présence non intrusive qui respecte le projet éducatif des parents.. Mais c'est vrai, la famille n'est pas toujours celle qui va jouer ce rôle "neutre" qui consiste à épauler les parents ...

Ce que tu dis Fabs à propos de l'accouchement, est exactement ce que j'ai ressenti : une sorte de rite de passage, un moment initiatique où on sort complètement de l'univers verbal pour rentrer dans une expérience fortement sensorielle qui dépasse tout le langage à mon avis. C'est un vécu fort et intense, de mon point de vue de femme (j'étais partie pour accoucher sans péridurale et j'ai même rédigé un projet de naissance comme on dit... mais très vite, je me suis trouvée face à mes limites physiques après 2 nuits blanches à la maison avant le travail ; la douleur a été tout simplement insupportable. Je voyais un tunnel sans fin devant moi et j'avais peur de craquer... J'aurais aimé tout vivre jusqu'au bout, mais je ne voulais pas jouer avec mes limites ... ).

Tu parles de souffrance au début... Moi aussi. Mon allaitement a été une galère à son début et je ne voulais pas baisser les bras. Ma fille ne quittait pratiquement pas le sein, ne savait pas bien téter, et j'étais là assise pour elle jour et nuit.
Comme je le dis maintenant, j'ai l'impression qu'après l'accouchement, je suis rentrée dans un tourbillon , dans un truc qui tourne tourne, et s'arrête 30 secondes pour recommencer.. Pas de répit.
La souffrance a été (et est toujours encore un peu) due à la fatigue... + ce stress face à l'enfant qui pleure (heureusement que la mienne ne pleure pas beaucoup!). Ce bébé qui a un langage physique difficile à décrypter surtout au début (pleurs, cris, etc.) crée en nous un sentiment étrange : on se sent impuissants et démunis parfois! Lorsqu'on est jeune parent, sans aide à côté (aide portant des témoignages qui peuvent être rassurants), on peut craquer facilement... surtout quand on a envie de se donner entièrement...

Je rajoute à tout cela qu'avec un enfant qu'on garde , on ne peut rien faire sans être coupé toutes les deux secondes. Cela me fatigue extrêmement car je n'arrive plus à faire les choses calmement avec une concentration fluide. Hacher la concentration de la sorte me crée une sensation très désagréable, car je fais tout dans l'urgence... et je ne peux que très rarement laisser mon cerveau se reposer, et planer un peu pour récupérer !
A tout cela je rajoute la fatigue due à la vigilance permanente : nous sommes en alerte tout le temps car un enfant qui commence à marcher, grimper partout, etc. , signifie expositions à de potentiels dangers.. C'est épuisant.
L'aide de mon compagnon a été et est toujours très précieuse!
A ce propos, je ne savais pas que les hommes qui savent changer les couches n'étaient pas si nombreux que ça !!! :)

Quant à ce que tu dis à propos des hommes , le fait qu'ils ne se livrent pas, ne se racontent pas : j'ai jamais compris pourquoi !
Une psy m'a parlé une fois d'une forme de "castration verbale" chez les hommes !!!

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Joebar
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Re: la parentalité

Message par Joebar »

Bon aller! comme ce n'est pas une sujet "douance et" je peux laisser mon expérience.

ça été difficile psychologiquement pour nous deux. je me permets de dire nous car bien que je ne sois pas dans sa tête, je sais que ma femme a souffert aussi, certain même.

déjà, lors de l'annonce de la grossesse, j'étais à 200 km en formation pour 1 an et à la maison du vendredi soir au dimanche soir... et toute la grossesse c'est passé durant la formation et la naissance 1 semaine avant l'examen final...
je suis devenu papa (dans ma tête) lorsque le p'tit bout a commencé à bouger... on jouait ensemble à travers le ventre, nous lui parlions, on lui démarrait les motos pour qu'il entende ces douces mélodies (hé hé hé) etc etc... et devoir repartir le dimanche soir.... dur dur dur... surtout à la fin, prévoir du monde au cas où elle accouche en semaine, ne pas être là pour vivre l'urgence de la chose... bien que j'avais mon portable en astreinte pendant les cours, le plein toujours fait, prêt à me farcir les kilomètre pour être présent quand il se déciderait à naître!!!! dans les starting-blocks quoi!!! pis aussi pas être présent pour aider ma femme... dur dur de ne pas pouvoir assumer mon rôle...

ce jeu a duré jusqu'au bout! pas pressé, le petits ne voulait pas sortir et à été au delà du terme... en fait je suis sûr qu'il m'a attendu! l'accouchement déclenché était prévu mais de retour à la maison le vendredi, p'tit bout s'est décidé dans la nuit :D
et là... se fût très dur...
11 heures de travail... le midi, de retour après manger (bah oui, je n'aurais pas aidé à grand chose si en plus de l'accouchement les infirmières auraient du s'occuper d'un papa dans les vapes..) je croise le frère de ma meilleure pote et qui me dit que son enfant est sorti à 8 mois hier... mort... pour rassurer les lecteurs, j'ai appris quelques semaines plus tard que cela avait été déclenché bien avant pour cause de malformation cardiaque... bon sans rentrer dans les détails... mais que le père choqué tout de même ne se rendait plus trop de se qu'il me disait.... toujours est il que j'ai bien flippé sachant ma femme toujours entrain de travailler, et l'après midi fût horrible car ayant ça en tête, le petit qui s'affaiblissait, son rythme cardiaque chutait trop lors des contractions, ma femme qui désespérait, le travail ne finissait pas, je ne pouvais rien faire... et il fallait dissimuler mes peurs pour ne pas l'inquiéter!!! un combat psychologique... pour qu'au final arriva ce qu'elle redoutait, césarienne... mais après 11h limite elle trouvait ça bien...
et là... re dur dur dur dur dur!!!! je les vois partir tous les deux... la salle m'est interdite... je me retrouve seul... et la seule chose que je pouvais faire à savoir les encourager tous les deux et être à côté d'eux, bien... je ne peux plus...
ça a duré 30 longues minute jusqu'à ce qu'une infirmière vienne me chercher! j'étais vidé...
j'ai pu faire un coucou à ma femme de loin, à travers la porte, et là, mon garçon est arrivé pour le nettoyage, contrôles etc... ma femme n'a même pas pu le prendre, mais j'étais soulagé!!!

au début, c’est drôle comme sensation.. un mélange de joie, d'anxiété, de peur, de ... bizarre... j'étais préparé à le voir comme un bébé qui vient de sortir mais il n'était pas déformé, bleu bien sûr, mais les mains étrangement recroquevillées et fripées... bon! j'ai vite demandé si c'était normal et oui ça l'était!! peur d'un handicap quelconque pour son enfant je suppose... ce qui m'a fait tout drôle aussi est qu'il m'observait alors que je parlais avec les sages femmes qui le manipulaient et que je n'était toujours pas autorisé à le prendre...
et enfin, nous nous sommes retrouvé tous les trois dans la salle d'observation où j'avais mal au coeur pour ma femme qui sous la fatigue, les nerfs tremblait tellement qu'elle ne pouvait pas le prendre...
la première nuit, nous avons laissé le petit à la nurserie et je me suis effacé en rentrant chez nous pour la laisser se reposer.

le lendemain matin, j'étais là pour son premier bain que je lui aie donné :D1 :D1 :D1 , ma femme l'avait sur elle et quand elle le mettait dans son berceau, ils s'observaient!!! c'était magique!!

pour le reste, nous nous sommes partagés les tâches de suite: biberon la nuit, chacun son tour, le change, les bains... une différence reste tout de même entre le papa et la maman: la maman apporte plus de réconfort (vous savez! les bêtises qu'il fait mais c'est pas grave!! à la moindre chute, bobo: les bisous, câlins!) et le papa plus de discipline, rigueur enfin quelque chose comme ça :D
je participe aux activités et c'est vrai qu'aux bébés nageurs nous devons être 2 papas à y aller régulièrement voir je suis le seul à y être à chaque séance.. Chez la nounou pareil, elle ne voit que très rarement les papas... alors que nous y allons chacun notre tour...

bon désolé je dois retourner bosser... une urgence... je poste déjà ça sans avoir pu me relire mais pour une fois que je fais un pavé (organisé :oops: ) je ne veux pas le perdre!
si vous avez des remarques hésitez pas :geek1:

@+
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Fraises

Re: la parentalité

Message par Fraises »

C'est toujours touchant de lire ces témoignages, surtout quand ce sont les papas qui racontent leur vécu...! Merci Joebar ! :-)
Je comprends très bien ce que t'as dû ressentir quand cet ami t'avait parlé de son bébé ...

Pourquoi par contre, ils ne t'ont pas laissé aller au bloc avec ta femme ! A la préparation à l'accouchement la sage-femme nous a dit que c'était possible !

En tout cas, l'expérience de faire un enfant a une magie ineffable... Chaque témoignage le confirme !

Andamylis
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Re: la parentalité

Message par Andamylis »

pour le bloc j'ai un semblant de réponse.
Lors de la premiere naissance, durant cette longue nuit, tres souvent les sages femmes m'ont demandé si j'allais bien, et que si je voulais m'assoir un instant, il me fallait le faire...contre le mur par terre... d'ou la question immédiate du pourquoi. meme si je soupçonnais un cas de chute de chaise avec blessures. la réponse est allée plus loin que je ne le pensais. elles avaient eut le cas d'un papa qui etait sorti de la salle de travail, durant une nuit, et qui avait perdu connaissance dans le couloir. bilan? traumatisme cranien. les sages femmes ne se sont pas inquiétées de ne pas le revoir revenir de suite car il avait dit vouloir se degourdir les jambes et faire un tour. le travail s'est fait sans lui. le personnel du matin l'a trouvé au sol et l'a envoyé aux urgences pendant que la maman accouchait. du coup le personnel etait super méfiant envers les papas durant la nuit, ou les equipes sont tres reduites (a la campagne^^).
pour ce qui est du bloc opératoire en lui meme. on ne sait jamais comment une personne va reagir devant une situation hors norme. violence pour proteger? évanouissement devant le sang? distractions diverses? bref. toute personne inutile reste loin.
pour avoir du porter assistance a plusieurs personnes, j'ai deja subit le probleme de la famille qui souhaite aider mais gene tout le monde plus qu'autre chose.

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Re: la parentalité

Message par Zyghna »

Là où j'ai accouché, les sages femmes nous avaient dit que le père pouvait assister à la césarienne, sauf si celle-ci était faite en urgence pour raison de santé mère/enfant. Dans ce cas, ils n'ont pas le temps de s'occuper du père qui peut être une gêne (surtout qu'en cas d'urgence c'est anesthésie générale. Par contre, les pères pouvaient assister aux césariennes programmées ou moins urgentes.
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Re: la parentalité

Message par Fabs le vaurien »

Merci pour ces témoignages les mecs. J'avoue être intérieurement soulagé de les lire, enfin.

Depuis 4 ans bientôt que je suis papa, ce que je trouve difficile en tant parent et de me dire que mon rôle sera d’affranchir ma fille de sa propre dépendance à mon égard et celui de sa maman, et lui donner les moyens de se situer elle-même, d’exister et de choisir. Sacré défi pour elle que de jongler entre le versant « déterminé » quelque part imposé (la culture, les code sociaux..) et la part déterminante où grâce à cette affranchissement que je dois favoriser, elle sera auteure et actrice de son existence. Il n’empêche que mine de rien, face à cette complexité, j'essaye d'avoir la lucidité d'admettre que je peine aussi à me situer dans mon propre affranchissement. Je veux dire par là que je tends vers son autonomisation alors que je ne suis pas certain de l’être moi-même.

Etre parent pour moi, c’est etre en veille et disponible, avec pour mission d’accompagner son enfant entre deux espaces : celui du familial et du social. L’intensité de cet accompagnement se règle, s’ajuste à chaque étape de son parcours de vie. L’enfant devra se trouver lui-même, entre ces deux espace (entre dépendance totale et autonomie), son parent se situant lui-même dans l’entre-deux en tant que passeur, médiateur.
Etre parent est pour moi un travail d’accompagnement qu’il faut sans cesse inventer, ajuster avec son enfant au fil du temps. Et c’est fragilisant mine de rien. Parce que je trouve manquer cruellement d’identifications autres pour passer d’un cadre à un autre, reajuster ma posture parentale lorsque je le devrais. Et je ne peux pas, selon moi faire l’économie d’un travail sur moi-meme et plus précisément sur mes propres shémas de pensée et mon rapport au monde, questionner ma place en tant qu’individu au sein de cette société. Et souvent je me sens très seul (avec sa mère) dans cette entreprise. Seul, parcequ’ il y’a fort à faire pour déconstruire les stéréotypes du parent parfait que la pression sociale nous collent à la peau. Fort à faire pour m’affranchir de mes propres shémas et de décider que peut etre ceux-ci ne me correspondent pas (ou plus). Pourtant, c'est de cette attitude de décentration de mes schémas, de mes références, que pourront émerger des espaces créatifs. J'ai notamment pu l'observer lorsque j'ai fais le choix de consulter.

En elevant chaque jour ma fille, inévitablement je questionne le sens: le pourquoi de mon historicité « le parce que », le pour quoi de la finalité, le sens de l’existence. L’action a besoin de sens pour exister et perdurer…sans quoi on ne sait pas pourquoi on agit. Le risque sinon est de s’épuiser physiquement et surtout psychiquement. On transmet comme on apprends. Et il n'est pas simple d'accepter ce double mouvement transmission/ autodidaxie. En ce sens, je rejoins Maluna qui dit etre accompagné et grandir elle-même dans son role de parent avec ses enfant.
Mais face à la complexité du « être parent » et face à la relation singulière tissée avec son enfant, ne doit-on pas justement multiplier nos références, décloisonner les approches, les déconstruire ? C’est en ce sens là que je trouve qu’un parent a besoin de « garde-fous » qui se caracterise par la nécessité de questionner le sens de ce qu’il met en place, des choix qu’il fait,d’exprimer ce qu’il vit au travers de la relation à son enfant pour ainsi ajuster, ré-ajuster son accompagnement.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

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Zyghna
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Re: la parentalité

Message par Zyghna »

Je ne veux pas être pessimiste Fab's, mais tu abordes là des questions (fondamentales et intéressantes) que peu de gens pourraient comprendre. "Élever" un enfant est pourtant significatif, c'est l'élever spirituellement (élever son esprit, pas de rapport à une religion). Malheureusement, j'ai plus souvent l'impression de voir des enfants "élevés" physiquement.

Par contre, autant je trouve qu'être parents nous permet de nous construire, autant je n'ai pas de questionnement sur moi, sur la vie (enfin pas en tant que parents). Mon rôle est clair et net: que mes enfants apprennent à être heureux et à faire leurs choix en conséquence, tout comme leur père et moi les avons faits.
Je pense qu'il n'existe pas de règles prédéfinies, que tout se fait au feeling, suivant l'enfant, le parent, la situation. Je suis mon instinct, mon intuition, et pour le moment ça fonctionne parfaitement dans les 2 sens.

J'ai eu un peu de mal pendant les premiers mois de ma première fille, mais une fois mes repères retrouvés, et la certitude que je ne trouverais pas une solution toute faite, je suis retournée à mes idées ^^
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Re: la parentalité

Message par Fabs le vaurien »

hé hé, je te rassure tout de suite, je ne me pose pas 36 000 questions à chaque fois que je change ma fille, lui prépare à manger joue avec elle, la câline ou la recadre..
C'est juste que parfois je me pose, et m’arrête deux minutes sur cette parentalité qui me constitue, nottamment ces espèces d'angoisses qui me tyranisent et inévitablement, surgit cette question du sens. Et je me dis que si la majorité des gens fait comme il peut et pense, il n'empêche que la tache et d'envergure.
Heureusement qu'il n'y a pas de règles définies. L'enjeu est que chacun soit à l'aise avec les siennes...
Maintenant, je constate juste chez beaucoup de mes proches une incapacité (un refus? une absence de conscientisation?) de pousser un peu la réflexion sur ce sujet...c'est mon grand drame, parcequ'on a tellement à prendre et apprendre, et à donner une fois qu'on lève les barrages de protection. Parceque je ne crois pas que cogiter un peu éradiquerait toute l'improvisation (le feeling) et l'authenticité nécessaire d'un élan parental.
Peut être est ce de la déformation professionnelle chez moi..je ne sais pas..
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Re: la parentalité

Message par Zyghna »

Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'on puisse difficilement avoir une conversation poussée. J'aime bien voir d'autres méthodes ou mesures, ça permet de réfléchir, de s'adapter, d'innover.
Il est vrai que souvent je me projette dans le futur, me demandant ce que pourra donner telle méthode sur la construction de leur personnalité. Ne pas dire telle ou telle chose, répondre honnêtement aux questions, leur apprendre la frustration, la joie de découvrir etc...
(Ça te fera rire si je te dis que samedi en nettoyant mes toilettes, je pensais à la façon dont je pourrais faire aimer les maths à ma fille si elle venait à avoir un prof qui l'en dégoûte... Une fois parents, on ne s'en dépare plus!)
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Re: la parentalité

Message par Joebar »

Zyghna a écrit :Là où j'ai accouché, les sages femmes nous avaient dit que le père pouvait assister à la césarienne, sauf si celle-ci était faite en urgence pour raison de santé mère/enfant. Dans ce cas, ils n'ont pas le temps de s'occuper du père
c'est tout çà fait ce que l'on m'a dit! pas le temps de m'habiller pour que je sois stérile pour la santé de ma femme et du petit.

pour l'accompagnement, je voyais aussi des explications sur la psychologie du bébé à l'ado pour nous aider surtout à adapter notre éducation fonction de ses besoins qu'il n'exprime pas explicitement mais qui sont primordiales.
parcequ’ il y’a fort à faire pour déconstruire les stéréotypes du parent parfait que la pression sociale nous collent à la peau. Fort à faire pour m’affranchir de mes propres shémas et de décider que peut etre ceux-ci ne me correspondent pas (ou plus).
bien je ne déconstruis rien parce que je me fous des stéréotypes et surtout je ne m'y intéresse pas. aussi, si quelque chose est efficace, quel mal à le mettre en pratique si c'est taillé pour notre enfant? parce qu'il faut voire ça aussi! il faut que cela corresponde au petit et il est certainement différent de nous, ça implique de se remettre en question aussi mais pas parce que je n'aime pas les schémas! parce que ça doit pouvoir s'adapter à mon fils et le prendre ne compte.
De cette différence, naît mon questionnement: quel impacte auront mes choix sur son développement? le rendre heureux? malheureux? cela va t il le freiner? le porter? des séquelles psychologiques? distant? proche? sain d'esprit? ...

ce qui amène à son autonomisation..
Je veux dire par là que je tends vers son autonomisation alors que je ne suis pas certain de l’être moi-même
pas certain de l'être ou pas certain de l'assumer? de ce que j'en comprends tu ne te sentirais pas autonome parce que tu n'arriverais pas à t'affranchir de tes parents? j'apprends de mes parents, de leur expérience d'être parent. C'est comme tout apprentissage, même autodidacte, pomper l'expérience des autres pour s'en resservir à sa sauce, ou pas du tout, n'enlève rien à l'autonomie. Etre autonome ne veut pas forcément dire détenir les solutions mais être capable d'aller les chercher. A titre personnel, je n'arrive pas à trouver de nouvelles activités, à me décider ce qui à son âge sera le mieux... bah en discutant avec la nounou, d'autre parents, les idées jaillissent, je n'ai jamais le temps de tout faire et j'adapte à moi, à ma femme et à mon fils... évidemment, des fois, je m’aperçois que ce que j'avais mis en place n'est pas bon (après réflexion)... et là, faut tout défaire en douceur pour refaire autrement... pas facile :D
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Coccinelle
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Re: la parentalité

Message par Coccinelle »

Comment ne pas réagir:
je ne vais pas raconter mon accouchement, ni mon allaitement, bien que ce soit en plein dans le sujet de devenir parent je crois, mais parce que mon post serait bien trop long!
Je voudrais en revanche partager ici mes déboires, ou plutôt mes déconvenues du "devenir parents" et mes révélations.

d'abord, la non joie de vivre une grossesse:
je m'explique, je voulais devenir maman, transmettre la vie, à en croire mon entourage, la grossesse devait (et j'insiste sur le devoir) être épanouie, joyeuse, j'aurais dû me sentir pleine de vie (au sens propre comme au sens figuré), au lieu de ça, je me sentais grosse, lourde, fatiguée, comme si mon corps n'était plus à moi, il appartenait aussi à mon futur enfant, j'ai vraiment vécu cette période comme un premier sacrifice. Et ça été d'autant plus dur pour moi, que j'avais super mauvaise conscience, de ne pas être heureuse d'être enceinte (j'étais contente d'avoir un enfant, mais pas de l'état dans lequel je me trouvais), tout commençait déjà à changer et je ne me comprenais plus. Tout le monde autours, jugeant que toute femme devrait être heureuse de se voir s'arrondir, de ne pouvoir manger ce qu'elle veut, de devoir stopper la cigarette, bref moi j'étais morose, et en prime l'entourage au lieu de me soutenir, me ventait les bienfaits de la grossesse!! alors déjà je me sentais une future "mauvaise" mère!!

Puis son choix éducatif, comment le choisir, quelle aide?
Ensuite Il est né, accouchement "facile" si toutefois il peut l'être! Allaitement, choix que personne de mon entourage familial n'avait fait, et un bébé aux besoins intenses....malgré toutes les lectures durant ces long mois de grossesse et d'attente de mon fils, rien ne m'avait préparé réellement à ça. Des pleurs à n'en plus finir, des nuits sans sommeil (17 mois à dormir par tranche de 30 min), pas une minute à moi. Nous avions fait le choix raisonné de ne pas laisser pleurer, d'un maternage et paternage différent (enfin j'en sais rien). En prime, j'avais comme idée préconçue par ma propre famille par la société judéo chrétienne aussi, qu'une bonne mère devait se sacrifier... je n'avais pas idée à quel point le sacrifice était lourd: n'avoir même pas le temps de se laver, 6 mois à la maison à ne faire que s'occuper de ce nouvel amour qui venait de naître. Parce que l'amour il arrive vite, fort il est quasi viscéral pour moi, il m'a presque foutu la trouille d'autant plus qu'à cette époque j'étais la reine pour me protéger des mes propres émotions, alors l'amour que j'ai épprouvé pour lui comme ça alors qu'il était si minuscule, qu'il n'avait rien fait pour que je fonde d'amour, vraiment cet amour m'a envahi de partout sans que je puisse contrôler quoique ce soit, et avec l'amour, la peur de mal faire, de lui faire mal, de le perdre par accident.
Des conseils certainement donnés pour nous aider dont nous ne voulions pas puisqu'ils ne correspondaient pas du tout à notre ressenti (notament sur l'allaitement qui soit disant me rendait esclave de mon fils, du portage qui allait le rendre ceci ou cela, sur le detachement à faire entre mon fils et moi etc...) bref, des conseils qui m'horripilaient autant moi que mon mari. Puis suite, aux conseils non suivi des reproches...Mon fils grandit, nous grandissons en tant que parents, non sans mal, mais avec amour.
Arrivée de la deuxième, mieux préparés sachant en gros à quoi s'attendre, ça se passe plus sereinement, je ne me sacrifie plus, j'ai appris que un sacrifice donnait une dette à l'enfant que je refuse de transmettre! mais toujours les mêmes choix éducatifs....bizarrement nous n'avons plus reçu de conseil, ni de reproche. Nous avançons en tant que parents, mais je trouve que c'est de loin la chose la plus difficile que nous avons à faire: devenir parents, devenir les parents de nos enfants, s'adapter à eux, tout en restant fidèle à nous même, les aimer, les guider, les élever au mieux pour les rendre heureux, sans se sacrifier, en maintenant nos choix éducatifs, qui changent régulièrement en fonction que les enfants grandissent. Tout les jours, j'ai peur de pas être assez autoritaire, ou de pas leur laisser leur place à eux, sans trop attendre d'eux.
La parentalité ça s'apprend, c'est pas inné, mais ça s'apprend pas dans les bouquins, ça s'apprend avec le coeur, on sait qu'on fait des erreurs, que de toute façon quoi qu'on fasse nous leur transmettrons des névroses, qu'on a beau essayé de faire mieux, la perfection n'existe pas, alors que justement être parent c'est vouloir le meilleur pour nos " têtes blondes"
Alors, moi j'ai beaucoup appris, en allant sur des forums puisque mon entourage familial ne me comprenait pas, sur des forums de mamans, j'ai découvert d'autre façon de faire que celles que je connaissais, sur l'allaitement, sur le portage, sur le cododo (que je n'ai pas pratiqué longtemps d'ailleurs), sur mon ressenti de maman désamparée, ou pas. Vraiment un forum m'a permis d'être écoutée, de me sentir rassurée face aux choix que nous prenions, l'aide dont parle Fabs, moi elle est passé par là en grande partie, puis par la psy que mon fils va voir, comme une tierce personne qui nous aide, autant lui que moi.

Ensuite, je voulais aussi parler de la parentalité et du couple: c'est quelque chose pour laquelle nous n'étions préparé ni l'un ni l'autre... au début de notre vie de père et de mère, il nous a fallu quasiment un an, pour retrouvé un équilibre. Devenir parent nous a bouleversé, comme si le précieu cadeau dont nous avait fait la vie devenait si central, qu'il n'y avait plus que ça: un père et une mère réunis autours d'un bambin tout émouvant. Il m'a fallu beaucoup plus de temps qu'à mon mari pour m'autoriser à n'être pas qu'une mère, vraiment ça n'allait pas de soi pour moi, surement un cliché ancré très fort au plus profond de moi, j'avais voulu être mère si fort que la mère a éclispé la femme, comme si devenir parent effaçait le couple que nous étions pour concevoir cet enfant. J'ai bien failli partir, et puis finalement non, la vie en dehors de l'enfant a repris son cours. c'est cliché comme tout, mais n'être pas qu'une mère, pas qu'une épouse, ça fait très peu de temps que j'ai compris, que je ne sacrifierais plus... c'est en grande partie le fait d'apprendre que j'étais surdouée comme mon fils, comme mon mari, qui m'a permis d'arrêté le sacrifice, c'est encore flou dans mon esprit mais je sais aussi que c'est lié.

Devenir parent, la parentalité, c'est quelque chose pour laquelle il est difficile d'être prêt voire impossible, mais ça nous transcende littéralement, ça nous change à l'intérieur, c'est un chemin initiatique vers ses vieux démons, pour arriver dans un paysage merveilleux de couleurs, de détails, de surprises, et d'amour.

J'ai parfois du mal à comprendre comment les autres parents que je cottoie n'en parlent pas, comme si j'étais une extra terrestre à ressentir tout ce passage, je sais pas, mais en général ils ne disent que le côté rose (oh devenir parent c'est merveilleux c'est facile, sauf les nuits, comme si j'avais trouvé ma voie: ben pas moi elle était pleines de ronces ma voie!!), sans parler des difficultés par lesquelles on passe, par les multitudes de questionnements sur le sens de tout ça, sur soi même, sur la parentalité. Alors quand j'en parle autours de moi, les gens pensent souvent à tort que je n'aime pas être mère, qu'on trouve ça naze, c'est pas parce que c'est difficile que c'est pas la plus belle chose que j'ai faite: donner la vie, transmettre, accompagner mes enfants vers leurs propres vies, et les aimer, surtout les aimer gratuitement et sans retenue! Si je ne regrette pas du tout mes choix: devenir parent, notre choix d'éducation: maternage intensif (j'ai d'ailleurs adoré allaiter ça m'a réconcilié avec la grossesse!), l'écoute des émotions, nourrir leur curiosité, être sûrement un peu laxiste sur le nombre de douches hebdomadaires, un temps que je préfère passer dehors à regarder les étoiles avec eux (ok je les lave quand même!! mais pas tous les jours), je préfère que mon fils s'interresse vraiment aux gens qui l'entoure et leur témoigne du respect et de l'intérêt quitte à ce qu'il oublie de dire merci....(je le reprend quand même mais je vais pas le gronder pour ça)....

voilà un petit résumé de ce que je ressens en tant que parent!!

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Coccinelle
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Re: la parentalité

Message par Coccinelle »

Zyghna a écrit :Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'on puisse difficilement avoir une conversation poussée. J'aime bien voir d'autres méthodes ou mesures, ça permet de réfléchir, de s'adapter, d'innover.
Il est vrai que souvent je me projette dans le futur, me demandant ce que pourra donner telle méthode sur la construction de leur personnalité. Ne pas dire telle ou telle chose, répondre honnêtement aux questions, leur apprendre la frustration, la joie de découvrir etc...
(Ça te fera rire si je te dis que samedi en nettoyant mes toilettes, je pensais à la façon dont je pourrais faire aimer les maths à ma fille si elle venait à avoir un prof qui l'en dégoûte... Une fois parents, on ne s'en dépare plus!)
non ça me fait pas marrer (ou si) parce que moi c'etait pas sur les maths mais sur est-ce qu eje pourrais me servir des réactions chimiques acido-basiques de l'urine dans l'eau pour lui montrer comment nettoyer les chiottes quand il n'a pas tiré la chasse!!
cette nuit mon mari a rêvé qui expliquait aux enfants (qui avaient grandi) le principe du développement limité et de ce qu'était le petit epsilon....

une fois parent on le reste ça colle à la peau, même quand on veut faire une pause de quelques heures!!

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Re: la parentalité

Message par Fabs le vaurien »

chouette témoignage coccinelle..je me sens, à un niveau différent, très proche de ce que tu y dis.
Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. (Aristote, Ethique à Nicomaque).

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Re: la parentalité

Message par Coccinelle »

en tout cas tes interrogations font bien écho...et merci pour ce sujet.
Là j'ai plein de trucs qui tournent dans ma tête que je n'ai pas réussi à mieux organiser surtout au niveau conceptuel, mais j'y reviendrais, demain j'ai sport, je vais bien avoir le temps de trouver un fil conducteur parmi mes réflexions brouillons.

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Re: la parentalité

Message par Joebar »

coccinelle a écrit : trouver un fil conducteur parmi mes réflexions brouillons.
cool si tu y arrives!! pas mal de choses se recoupent avec nous (entre autre la non joie) à part le couple et nos individualités qui pour nous restaient très importantes et sujets de nombreuses discutions comprises que par nous et non par notre entourage!!
donc cool si tu y arrives, peut être que je pourrais juste copier coller :D j'ai un mal de chien à organiser mes écrits... je préfère de loin les échanges verbaux :roll:

mais il se fait tard et je reviendrai!!!
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Re: la parentalité

Message par Coccinelle »

oh les échanges verbaux sont encore pires pour moi, parce qu'en plus des mes moultes idées, je me retrouve avec les celles de mon interlocuteur qui me font partir en vrille, et du coup je papillonne d'une idée à l'autre sans approfondir ce que j'aurais souhaiter, en prime je me mets à parler comme un TGV et du coup personne comprend, je finis par me vexer; surtout si le sujet me tient autant à coeur que celui ci!!
bon totalement HS ...

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