Je me pose des questions sur le diagnostic/la suspicion de trouble "dys" chez des personnes ayant un profil HPI suite à la passation d'une WAIS, dans le cas où aucun score de subtest n'est déficient (soit inférieur à 7/19, si j'ai bien tout suivi).
Je vais prendre mon cas particulier pour illustrer (et car, soyons honnêtes, il me préoccupe

Mon exemple, donc :
J'ai passé la WAIS avec les résultats suivants :
ICV = 141.
IRP = 114, avec grosse hétérogénéité puisque score maximal aux matrices et score moyen aux cubes et aux puzzles visuels.
IVT = 100. Tous les subtests sont moyens.
IMT = 103, avec tout dans la moyenne, mais des bizarreries au sein du subtest Mémoire des chiffres ; la mémoire des chiffres "simple" est qualifiée de "sur-efficiente" par la neuropsychologue (9 items), la mémoire croissante d'au-dessus de la moyenne (7), quand la mémoire à l'envers est tout simplement déficiente (3 items).
Résultat => La neuropsychologue a diagnostiqué un haut potentiel, avec une forte suspicion de dyspraxie visuo-spatiale (le petit nom dans le DSM étant Trouble du Développement des Coordinations).
MAIS aucun score d'aucun substest n'est déficitaire. Ils sont "juste" moyens. Sauf l'empan envers de la mémoire des chiffres ; mais là, on n'est plus sur un subtest, on est sur un sub-subtest

Ma question, à la fois personnelle et générale : Comment peut-on parler d'une piste de trouble alors qu'aucun subtest n'a de score déficitaire ?
Ça semble assez contre-intuitif...
La réponse de la neuropsy que j'ai consultée : les surdoués ayant des troubles les "compensent" en partie du fait d'un fonctionnement cérébral sur-efficient, et les scores se retrouvent "tirés vers le haut", a.k.a. la moyenne. C'est la grosse différence de scores entre les subtests qui alerte et évoque un trouble.
Ma question : Comment font les surdoués pour "tirer vers le haut" et comment sait-on qu'ils "tirent" ?
Sa réponse (en substance) : J'en sais rien.
J'ai souvent lu des choses autour de ces histoires de compensation, mais les articles ne citent jamais aucune source.
A partir de là, je vais un peu balancer toutes les pistes de réflexion que j’ai pu esquisser dans mon coin ; j’espère n’être pas trop indigeste !
- Quelle piste neuropsychologique pourrait permettre de penser que les surdoués dys-quelque-chose sont "moins dys" que les personnes au QI plus ordinaire ?
Je transcris ici ce que j'ai compris de la "mécanique" cérébrale de l'intelligence (tous ceux qui ont des connaissances poussées dans le domaine auront la bonté de m'excuser ou de me corriger, car c'est sans doute à trèèès grands traits


Si (avec ma méconnaissance crasse du sujet, je le rappelle), j'essaie de réfléchir autour de ça, j'en déduis qu'il serait peut-être possible qu'un cerveau très riche en myéline ne puisse descendre en-dessous d'une certaine vitesse, même si certaines zones du cerveau sont moins avantagées que les autres. En ce sens, il paraîtrait logique que les scores des HPI dys soient "plus hauts" que les scores des dys au QI moyen.
D'où une autre question : a-t-on des chiffres autour de personnes HPI dys qui auraient des scores largement en-dessous de la moyenne aux subtests de la WAIS affectés par un trouble dys ? Ou pas ?
Et, s'il existe des HPI dys avec de tels scores, au nom de quoi peut-on parler de "scores compensés" pour des gens qui ont quelques indices/subtests avec des scores très hauts, mais les autres scores dans la moyenne ?
- La question du facteur g.
Il pourrait aussi être tentant de dire que, pour reprendre mon cas, je suis "surdouée" en compréhension verbale, en raisonnement logique non visuo-spatial et pour retenir une suite d’items tant qu’on ne me la met pas à l’envers

De même pour tous les gens qui, comme moi, auraient de bons résultats à certains subtests/indices et pas à d’autres.
Sauf que cette hypothèse contredit a priori celle du fameux facteur g, à savoir le fait qu’une habileté cognitive générale se cacherait derrière les domaines disparates mesurés par les tests d’intelligence.
Elle est aussi peu satisfaisante dans la mesure où, si je me base sur l’article La dispersion intra-individuelle et le profil des scores dans les QI élevés de Labouret et Grégoire (dont le forum discute ICI), je constate que, si l’hétérogénéité des scores est relativement la règle chez les surdoués pour des écarts inter-subtests d’environ 20 points, elle devient beaucoup plus rare pour des écarts de 40 points (de mémoire, 4 % de leur échantillon).
Certes, ce n’est pas parce que quelque-chose est rare qu’il s’agit de la preuve d’un trouble neurodéveloppemental… mais disons que ça en augmente la plausibilité.
- En somme :
Je reste dubitative quant au fait de soupçonner un trouble dys alors qu’aucun score n’est en-dessous de la moyenne, mais c’est principalement parce que je n’arrive à trouver aucune explication étayée de cette histoire de compensation.
Quel est votre avis sur la question ? Connaissez-vous des travaux qui expliquent la compensation ? Y-a-t-il sur le forum des personnes atteintes d’un trouble dys dont les indices seraient très en-dessous de la moyenne ?
Après ce pavé dans les dents, c’est à vous
