TourneLune a écrit :Ben je sais pas, on doit pas être câble pareil...
Ni câblés pareils ou ni vivre dans le même monde....
A moins que ce soit simplement une question de regard.
Là quand je lis ce fil, dans 70% des anecdotes (au minimum hein) j'ai envie de dire "mais heuuuuu ça c'est pas du sexisme"
J'ai l'impression de faire mes courses à la Foir'fouille.
J'avoue que ça me dépasse de voir qu'autant de monde classe les réactions ou comportements des autres en fonction de leur sexe et en pensant que c'est forcément en lien avec son sexe à soi (ou alors cherche un hypothétique lien desfois que...).
Je ne parle pas des vraies manifestations de sexisme qui pour moi sont dans le fait de persister à rabaisser l'autre en lui déniant certaines qualités du fait de son sexe. D'ailleurs faut-il dire sexisme ? Perso quand je suis face à quelqu'un de ce genre je pense "crétin" ou "crétine" avant de penser "sexiste"...
Je ne comprends pas à quoi ça sert non plus, de mettre du "isme" à tout va. C'est juste monter en mayonnaise des trucs qui sont plus du ressort de l'habitus, en soi absolument pas dérangeant de mon point de vue lorsque le dialogue reste ouvert, qu'on sait garder un certain recul, un certain humour,
quand on est assez sûr de soi pour ne pas se sentir agressé/attaqué/diminué/rabaissé au moindre mot/geste pas komifo du point de vue de son idéal/idéologie à soi.
Ce sont les positions crispées, voire "crispationnistes" si on veut mettre un mot en "iste", qui me gonflent le plus à vrai dire.
Cela ne fait que placer l'autre dans le mauvais rôle. Et ça, ça n'a jamais été un levier de changement....
Les positions crispées et cette espèce de manière de classer ce qui est bien ou pas, dans le domaine idéologique.
J'ai envie de dire :
Détendons-nous du slobard !
Quand un mec me tient la porte, je trouve qu'il est poli et que c'est normal. S'il ne le faisait pas je dirais que c'est un putain de goujat ou un gros malpoli, et je le regarderait probablement de travers. Je risquerais en plus de prendre la porte dans la gueule, parce que je m'attends clairement à ce qu'on me la tienne.
Quand un mec essaie de monter à l'avant d'une bagnole sans me demander mon avis... ça n'arrive jamais en fait. Parce que je cours plus vite. J'aime pas être derrière. Sauf si le mec en question est notoirement connu pour ses tendances au vomito dans les virages.
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Et ça c'est presque une allégorie de la manière dont j'organise ma vie, sans penser au fait que je sois une femme ou autre chose. Je m'en frotte les arpions avec des tampons Jex de ça. Je me pose pas la question. Je fais en sorte d'être juste où je veux être. Quand quelqu'un a la place que je voulais, je me dis pas que c'est parce que je ne suis pas dotée d'un pénis qu'on ne me l'a pas donnée, je me dis juste que je n'ai pas réussi à l'atteindre parce qu'il y avait meilleur coureur que moi devant/parce que j'ai été mauvaise sur ce coup/mais on me la fera pas deux fois.
J'aime bien la galanterie. J'aime bien qu'on me paie un verre ou le resto. J'aime bien quand on m'offre des fleurs.
Je ne vois pas en quoi ce serait du sexisme, en quoi ce serait "mal" puisque c'est ce qui y est associé.
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J'avais bien aimé cet épisode de panne de bécane sur l'autoroute, où être une fille m'a simplement permis de ne pas attendre vainement une dépanneuse, mais de rentrer chez moi sous deux heures.
1 : arrivée du camion de la sécurité
2 : descente des deux mecs venant m'enguirlander
3 : enlevage de casque et manoeuvre rotative de chevelure
4 : changement d'attitude immédiat des deux mecs, embarquement de la moto et de mes miches dans le camion direction le concessionnaire
5 : bisou aux deux sauveurs de l'autoroute
6 : moto réparée sur le champ par échange de pièces avec une bécane neuve de la concession, par le gérant himself, car pas de mécanique normalement le samedi
7 : bisou au gérant-mécano : merci au revoir
Et pas bisou par obligation hein

Bisou de petite fille contente de voir son jouet réparé
(si j'avais été un mec : enguirlandage pour imprévoyance + dépanneuse + coût de la dépanneuse + bécane immobilisée à la concession + nécessité de prendre un taxi pour rentrer chez moi à 60 bornes + nécessité de faire de même pour aller la récupérer... merci bien hein...)
Aller, y'a des avantages! Plein !

Il y a des choses que je ne fais pas parce que je considère que d'autres (souvent des mecs) sont mieux équipés que moi pour. Comme certaines tâches nécessitant un physique particulier (typiquement couper du bois). Evidemment je le fais si les bras les plus gros du secteur ce sont les miens.
Pour moi les tâches se divisent de manière pragmatique (au plus simple, au plus efficace, au plus rapide, au plus efficient), et en fonction des souhaits de chacun en second lieu.
Je ne prône pas l'égalité, mais l'équité entre les
humains.
On me prend rarement pour ce que je ne suis pas (la secrétaire, ...).
On ne m'a jamais dit "ma petite" ou tapoté sur la tête de manière condescendante.
On ne m'a jamais fait sentir que je ne pouvais pas faire tel ou tel truc, ou accéder à telle ou telle chose parce que la nature a voulu que je sois une fille.
Je n'ai jamais senti la domination masculine s'exercer sur moi.
Peut-être que simplement je ne donne pas de prise au sexisme réel (le sexisme hostile, persistant, crétin) parce que je ne me définis pas par mon sexe, et que ça m'indiffère complètement.
Je crois que persister à vouloir perpétuer cette (di)vision par genres du monde, ne serait-ce que pour en arriver presque à vouloir les confondre, c'est pas terrible pour l'avenir.
Confondre le
vrai sexisme qui est un problème de fond lorsqu'il crée une iniquité courante, par exemple face à l'emploi, et de simples distinctions habituelles et non malveillantes, liées au fait que les hommes et les femmes ne sont pas tout à fait semblables, c'est délétère.
C'est prendre le risque :
- d'instaurer une scission et une forme de lutte entre les sexes (pour on sait pas bien quoi faire, vu que les uns sans les autres nous sommes que dalle).
- d'oublier que l'on peut se définir aussi et surtout par ses compétences, ses valeurs propres, ses qualités, ses aspirations d'humain (qui a le droit d'être un homme, une femme, et même un homme ou une femme stéréotypé si ça lui chante), et lutter pour une équité entre les humains tout court (et dieu sait qu'il y a d'autres formes d'iniquités autrement plus graves et systématiques autour de la planète...).