À quel âge avez-vous su lire ?

[behem]

Sujet intéressant. J'ai su lire couramment avant 4 ans et demi, j'ai appris avec mon grand père pendant les vacance de Noël. C'est ce qui a probablement incité ma maîtresse de maternelle a faire intervenir une psychologue scolaire pour me faire passer le test. Du coup j'ai "sauté" la dernière année de maternelle et je suis entré directement en CP. Après quelques semaines de CP je m'ennuyais tellement (et perturbais la classe) que la question s'est posée d'aller directement en CE1. Cela ne s'est finalement pas fait, et j'ai continué à m'ennuyer ;-)

[Youpla]

Il aurait sans doute mieux valu rester en maternelle où, même si on débroussaille la lecture/écriture, insiste surtout sur les activités manuelles, la vie en groupe, les jeux, plus de liberté pour faire ce qu'on veut quand on veut (genre lire au coin bibliothèque ). Et ça, ce sont les dernières années où l'enfant peut en jouir (autant).

A priori, la tendance de nos jours est plutôt de faire toutes ses années de maternelle et de sauter le CP quand l'enfant sait lire avant. Ça paraît logique.

Ma fille déchiffre depuis qu'elle a environ 3 ans (je sais plus si c'est un peu avant ou un peu après).
Aujourd'hui, à 4 ans, elle lit de manière fluide, des tas de livres, pendant des heures.

Hors-sujet

Son prof ne s'est rendu compte de rien car elle est très réservée à l'école, ne dit rien, prend un temps fou à faire chaque chose, car elle vérifie tout 20 fois... Et quand c'est à l'oral, en général, elle ne répond pas, garde la bouche ouverte, voire bave... Elle a plutôt l'air à la ramasse !
Il croit d'ailleurs qu'elle est très lente (ce qui est vrai pour faire certaines choses) mais qu'elle pense aussi de façon très lente (j'ai pas relevé quand il nous a sorti ça). Ce qui est très loin de la réalité mais je ne dis plus rien car j'ai essayé de parler de mes soupçons de précocité chez ma fille, tout en n'osant pas le dire clairement. Il m'a prise pour une maman qui pousse son enfant, et au passage, qui affabule. Alors je me dis que j'ai encore l'année prochaine, en grande section (où elle aura un nouveau prof) pour qu'il se rendent compte de son avance... Si c'est pas le cas, j'irai moi-même pousser la porte du psy (mais je préfèrerais qu'ils le fassent à l'école parce que c'est gratuit ).
Bref. La suite au prochain épisode.

[behem]

Effectivement, mais c'était dans les années 70 et les us et coutumes ont du changer depuis.

Hors-sujet aussi (quoique) concernant la réceptivité du corps enseignant : j'ai rencontré il y a quelques années une prof de primaire qui niait quasiment l'existence de HQI (son cheminement était de pousser à bout une utopie égalitariste, je suppose).

[Taem]

J'ai personnellement sauté la classe de CP car visiblement ma maîtrise de la lecture et de l'écriture avant l'école primaire était tout à fait satisfaisante !

Puis, premières semaines de CE1, j'étais en panique TOTALE quand il a fallu que je commence à écrire sur des grands carreaux !!! Jusque là c'était des petits bah oui
Mais j'avais un gars dans la classe vivant la même situation, lui-aussi ayant sauté son CP. Du coup, on était un peu les deux galériens des grands carreaux donc ça m'a permit de pas me sentir trop à l'écart sur ce plan-là. Mais jamais personne ne nous avait parlé de QI ou de HPI à l'époque (à moins qu'il me l'ait juste jamais dis ? :O )
Je suis vraiment passé inaperçu tout le long de ma scolarité grâce à quelques coups de chance comme celui-ci qui ne m'ont jamais fait m'interroger sur une possible différence.

[Mei]

Bonjour à tous, c'est chouette de vous lire.

Personnellement, j'ai appris de manière normale, au CP - mais ce qui est étonnant, c'est qu'on voulait déjà me faire sauter une classe en maternelle. Je ne saisis pas bien, de fait, sur quoi se portait la précocité. Mes parents ont refusé car j'étais déjà la plus petite de ma classe, étant née en décembre.

Ce qui est drôle avec la lecture, et peut être cela vous l'a-il-fait, c'est qu'une fois qu'on m'a expliqué le système, il s'est intégré immédiatement et j'ai été fluente tout de suite. Résultat...de longues longues heures d'ennui jusqu'en classe de CE2 pendant les interminables heures de lecture où tout le monde s'entrainait. Je ne comprenais pas pourquoi tout le monde butait sur les mots.

En CE1, je me suis attaquée à la bibliothèque de l'école, et méthodique, estimant qu'il y avait trop de choses à découvrir, je me suis postée à la lettre A et j'ai commencé à lire tous les livres dans l'ordre. J'ai lâché l'affaire après avoir enchainé deux biographies détaillées de musiciens consécutivement. La première m'a emballé, la deuxième, j'en avais marre..Je me suis dis que l'ordre alphabétique n'était pas la méthode la plus efficace de découverte ! Ensuite, j'ai lu tout ce que je trouvais dans tous les sens, ce qui est toujours le cas aujourd'hui

Ce qui me frappe aujourd'hui, c'est que mon fils est actuellement en CE1. Lors de son CP, et de l'apprentissage de la lecture, j'étais persuadée que ça irait extrêmement vite. Pour moi, c'était l'affaire de deux semaines. Ca a été bien plus long..et encore aujourd'hui en CE1, il est assez loin de "je dévore tous les romans de la bilbiothèque". Il n'est pas encore fluent et lire ressemble encore à du déchiffrage, même si ça avance... Ce qui me fait dire que, lorsqu'on des habilités particulières, ça nous semble tellement naturel que l'on pense que tout le monde les possède et que c'est la norme.

Bon week-end à tous

[Thresh]

Bonjour,

Je lit vos messages et je m’aperçois que je n'étais pas le profil type du surdoué en maternelle et au primaire ou ça se voyait moins.

Je n'ai aucun souvenir de quand j'ai appris à lire. Je n'ai pas sauté de classe, c'est même l'inverse, j'ai fait ce qu'ils appelaient un cp ralentit. C'était de faire deux fois le cp dans deux écoles différentes. J'ai lu très peu de livre même par rapport à des non surdoués. Je complais ma soif d'apprendre par les émissions TV type "C'est pas sorcier". Mes notes en primaire étaient moyennes voir basses, par contre j'étais autonome pour mes devoirs. Je ne ressemblais pas du tout à un petit génie. J'étais curieux mais la curiosité était bridée par ma timidité. En cm2, j'enviais la première de la classe et je me disais que ce serait plus facile si j'étais intelligent (j'étais un peu con). J'étais indétectable.

C'est arrivé au collège que la douance a commencé à pointer le bout de son nez. C'est monté en "puissance" à fur et à mesure des études.

Qu'est-ce qui peut expliquer que je n'étais pas comme la plupart des surdoués ? Est-ce que l'école n'était pas adaptée pour moi ? Est-ce du à autre chose ?

[Zéro Janvier]

Je crois que j'ai appris à lire de façon "normale" en CP, même si mes parents m'ont dit que j'avais appris vite. C'est seulement en CE1 que j'ai commencé à prendre vraiment de l'avance par rapport à mes camarades, ce qui a amené mon institutrice à proposer un saut de classe à mes parents, directement le CM1 directement l'année suivante.

[Pascalita]

Hors-sujet

Qu'est-ce qui peut expliquer que je n'étais pas comme la plupart des surdoués ? Est-ce que l'école n'était pas adaptée pour moi ? Est-ce du à autre chose ?

Thresh, il y a pas mal de réponses possibles à cette question. Peut-être que tu n'aimais pas l'école, ou que tu ne voyais pas d'intérêt à apprendre, ou à apprendre comme ça, ou à être un bon élève... Certains restent indétectables pour ne pas se faire remarquer, pour avoir des copains, pour ne pas être le chouchou de la maîtresse. Pour d'autres, être bon à l'école n'est pas valorisé dans la famille. D'autres n'accrochent pas, tout simplement, n'ont pas la stimulation dont ils auraient besoin.

Par contre, tu n'es pas si seul que ça. Tu peux aller voir dans Premiers murmures ou dans À quand remonte votre sentiment de décalage, de différence ?, tu verras que tous les cas de figure sont possibles.

[behem]

Merci Pascalita pour les liens. Encore de la lecture ;-)

[1992adeline1992]

A 5ans je savais lire, et en primaire (1ère année) on pouvait lire un livre à la directrice et on recevait un "diplôme de lecture" et des livres en cadeau sauf que moi je l'ai fait à 5ans

[Kaën]

Je ne sais pas exactement à quel âge j'ai su lire mais probablement avant 5 ans.
Comme je ne faisais pas de sieste en petite section, on me faisait faire la sieste raccourcie des moyens, puis je travaillais avec eux. Du coup, arrivée en moyenne section, je passais l'après-midi avec les GS. Mais c'était une classe mixte GS - CP et j'ai des souvenirs très nets de l'institutrice, m'interrogeant à la place des CP lorsqu'ils n'avaient pas la réponse.
Par la suite, j'ai lu des livres que je ne crois pas être de mon âge. A 6 ans j'adorais les recueils de Prévert. A 7/8 ans des grandes aventures (Vernes, l'ile au trésor, Moby Dick). A 10 ans, j'ai entamé Stephen King et j'ai adoré "le Rêve" de Zola. Parallèlement, j'aimais aussi des trucs comme les autres. Harry Potter ou Bernard Werber.

[Petitsmartin]

Pour ma part j’ai appris à lire au CP, il est vrai que tres rapidement j’ai lu des livres qui n’étaient pas destinés à mon âge, comme toi kaën du Stephen king a 10 ans. Je suis thqi mais j’ai passé une scolarité tout ce qu’il y a de plus classique.
Mes enfants hqi tout les deux ont appris également à lire au CP et la deuxième fin grande section.
De la même manière que des enfants non hpi apprennent à lire avant le CP.

[Headzzy]

A 4 ans et demi la lecture se révélait déjà, pourtant mon réflexe ça a été de me taire, un copain d'école à montrer qu'il savait lire, moi j'ai pas osé, il a sauté une classe jusqu'en CP, pas moi, voila voila.

[Petite Plume]

Petit bilan des 3 testés de la maison :

Je ne me rappelle pas à quel âge, j'ai su lire. J'ai demandé à ma mère, et elle ne se rappelle déjà pas quand je suis rentrée à l'école, alors bon....
Mais il me semble que j'ai appris en CP, normalement, mais que ca a été vite facile. J'aimais beaucoup lire à l'époque. On était abonné à France Loisirs. On recevait de temps en temps de gros recueils de contes pour enfants, tout beaux et illustrés. Je sais que je les ai lus et relus. J'avais un bon niveau de lecture, que j'ai toujours gardé. J'aime lire, mais de la lecture loisir.

Par contre, pour mon fils (THQI, WISC 4), il n'a jamais eu le déclic de la lecture, l'envie de lire, j'entends.... Il a bientôt 14 ans, et il se limite aux lectures obligatoires pour l'école....
Pourtant, il savait syllaber à 5 ans en MS, il pouvait écrire à la demande en phonétique si on lui demandait donc, mais il n'a jamais été plus intéressé que ça par les mots. Son truc en maternelle, c'étaient plus les chiffres.... Il a commencé à jouer aux milles bornes en MS (heureusement, ils étaient 2 à avoir la passion des chiffres), et il maîtrisait sur le bout des doigts toutes les tables de multiplications...

Pour ma fille, (HQI, WISC 4, mais entre temps également étiquette dyslexie/dysorthographie), elle syllabait également en MS/GS, mais comment dire... l'apprentissage de la lecture était laborieux. Dyslexie masquée par des stratégies de contournement dignes de son HP... Donc, pendant un bout de temps, personne ne me croyait quand je disais qu'il y avait un truc qui clochait... Elle bernait ses maîtresses et l'orthophoniste avec une lecture en globale pas si mal... Mais elle n'aimait pas lire, elle détestait ça même. C'était un supplice. Lecture lente. Maux de tête rapidement quand elle lisait.
Au final, l'orthophoniste reconnaîtra qu'il y a bien une dyslexie avec le temps et malgré la rééducation... Petit à petit, elle progressera en lecture, jusqu'à ce que son niveau lui permette enfin d'entrée pleinement dans une histoire et d'apprécier le contenu ! A 14 ans elle a eu le déclic, car oui je n'ai jamais baissé les bras de l'espoir de trouver le livre qui lui ferait aimer la lecture !
Donc voilà, depuis, elle a lu tous les classiques de la littérature adolescentes, et même mieux, elle aime écrire ! C'est une adepte de Wattpad... (Bon elle a besoin qu'on relise et corrige ses fautes de grammaire et d'orthographe, )

[choueps]

De mon côté : Lecture au CP avec tout le monde. J'en garde le souvenir d'un apprentissage sans difficulté comme un élève qui aurait des facilités mais sans différence marquée pour des lectures qui me démarquerait d'un autre enfant de cet âge ... je crois. Je me souviens avoir dévoré tous les livres du Petit Nicolas de Goscinny qui ont lancé mon amour des livres

[pivenlys]

Je ne sais pas exactement quand j'ai appris à lire mais je me souviens que je savais lire avant d'entrer en CP (et que du coup je dévorais la bibliothèque verte de mon arrière-grand-père au lieu de faire mes devoirs).
Le CP m'a d'ailleurs vraiment marqué niveau ennui à cause de ça.

[Tortue]

J'ai appris à six ans, en CP. On m'a dit que je lisais très bien au bout de trois semaines, mais sans que rien ne laisse soupçonner un haut potentiel. À sept ans, pendant les vacances d'été, j'ai commencé à lire Harry Potter à l'école des sorciers, mon premier roman, puis j'ai lu dans la foulée les tomes suivants jusqu'au quatrième (le dernier paru à l'époque). Je me souviens que je me dépêchais de finir mon travail en avance, en CE1, pour continuer ce quatrième tome, dans lequel j'étais si absorbé que lorsque j'en émergeais, je m'apercevais que le cours avait repris depuis un temps que j'aurais été incapable d'évaluer. Il semble que mon prof m'ait laissé lire sans me faire de remarque, car cela m'arrivait fréquemment...
Dans les années qui ont suivi, j'ai lu le club des cinq, beaucoup d'ouvrages de la Bibliothèque Verte que je récupérais chez mes grand-parents ou en braderie, Alki Zei, André Dhôtel, et beaucoup de bandes dessinées (spécialement la revue Pif, fondatrice pour moi). Mon père nous lisait chaque soir, à moi et à ma sœur, quelques chapitres du Tour du monde en aéroplane. J'ai commencé à lire Jules Verne, qui me demandait de gros efforts de concentration : c'est là que j'ai véritablement commencé à développer une endurance dans la lecture. À dix ans, j'ai emprunté à la bibliothèque La Métamorphose de Kafka : mes parents se sont gentiment moqués de moi en me disant que je brûlais quelques étapes. Or non seulement je l'ai lu mais j'y ai été très réceptif, et j'aime maintenant à penser que c'est plutôt à cet âge et de cette manière que Kafka aurait aimé que ce livre soit lu que lors de mes relectures trois et cinq ans plus tard. C'est autour de douze ans que j'ai lu, pratiquement sans savoir à qui j'avais affaire, mes premiers classiques de la littérature : Le sentier des nids d'araignée de Calvino, Le Cavalier suédois de Perutz, La Défense Loujine de Nabokov, Tarass Boulba et Le Révizor de Gogol, Le ciel n'a pas de préférés d'Erich Maria Remarque, Ferragus de Balzac, pour ceux qui me reviennent à l'esprit. Naturellement, je n'ai jamais cessé (et je continue) de lire de la littérature jeunesse, avec une prédilection pour la fratrie Murail et pour Louis Sachar, et dans un genre assez différent, avec un goût marqué pour la série Chair de poule.

Je me suis légèrement éloigné de la question de départ non par étourderie mais parce que j'estime que je n'ai pas appris à lire à l'instant où j'ai su déchiffrer le code de la langue écrite : cet apprentissage m'a pris au moins les quinze premières années de ma vie, et sans doute ne s'arrête-t-il jamais tout à fait.

[northmen]

je n'ai pas l'âge exact, j'ai appris seul avant le CP. J'étais le cadet d'une famille nombreuse très portée sur la lecture et il ne faut pas oublier que dans les années soixante la vie sociale n'était pas phagocytée par la télévision et les portables. Mes débuts avec la bibliothèque verte, furent rapidement suivis par toute la lecture possible je suis même tombé sur un des san antonio de mon frère. je n'ai jamais cessé de lire

[papy-olivier]

Bonjour,
D'après ma mère (bizarrement, je ne m'en souviens pas), j'ai appris à lire et à écrire tout seul entre 3 et 4 ans.
Du coup, j'ai sauté la classe de CP et me suis retrouvé toute ma scolarité avec des "grands", et n'ai plus fait preuve de quelque avance que ce soit (commentaires favoris de mes profs "peut mieux faire" ou "n'exploite pas ses capacités" voire "encore des efforts")
Avec le recul, je me suis dit que ce n'était pas une bonne chose et j'ai par la suite refusé que mes enfants fassent pareil.
Ai-je bien fait? Je ne le saurai jamais.
J'ai été diagnostiqué très tard (58 ans) après des années à me poser des questions sur moi-même.
Mes enfants ont toujours eu une scolarité facile, très facile. Ils n'ont pas été diagnostiqué, ils vont bien ainsi, je ne leur ai rien dit sur moi.
Et maintenant, c'est la génération suivante qui commence à lire à 3 ans (quelle saga!)

[Shingouz]

Pourquoi cette simple question m'accroche ? Probablement car la lecture fut ma première envie dévorante.
C'est ma mère qui m'a appris, sur un livre d'école de ... 1949, entre 4 et 5 ans si je me souviens bien. Essentiellement parce que pour elle, c'était non négociable (mon frère y a eu droit tout pareil).
Mais si j'ai clairement accroché tout de suite et contribué à remplir la bibliothèque familiale très tôt, mon frère toujours moins été porté sur la lecture.
J'ai d'ailleurs gardé ce fameux livre et ma fille a appris à lire dessus également.

[GraineDeNana]

L'apprentissage de la lecture est un des moments les plus marquants de ma vie. Je me souviens des détails qui s'y rapportaient. C'est mon père (qui était instituteur) qui m'a appris à lire selon la méthode syllabique car il avait peur des méthodes globales alors en vogue dans l'école de ma ville. Je lis très vite, je me suis toujours demandée si j'aurais lu moins vite en ayant appris avec une autre méthode. Bref.

J'étais en grande section, c'était l'hiver, je devais donc avoir 5 ans. Je vénérais la méthode de lecture, un livre vert très moderne paru en...1948 ! Je ne résiste pas à vous mettre un visuel.

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Mon beau village.jpg

Ce qui m'intéressait à l'époque, ça n'était pas de savoir lire mais de découvrir des histoires. J'avais un besoin torturant (sans bien sûr pouvoir le mentaliser) d'élargir mon horizon. Bon, les personnages du livre vivaient dans un petit village de campagne, ça ne me changeait pas beaucoup , mais je me souviens avoir rêvassé pendant des heures devant certaines pages (une des petites filles recevait en cadeau de Noël un mouton à roulettes ).

J'ai appris vite et bien. Après, j'ai débuté (et cela ne s'est jamais arrêté jusqu'à aujourd'hui) une exploration systématique et déterminée de mon environnement qui visait un unique but : me procurer des livres. Mes parents ont d'abord essayé de structurer la chose : la Bibliothèque Rose, héritée de ma conséquente fratrie, m'était seule accessible. Mais après que j'eus lu 7 ou 8 fois chaque tome disponible, il fallut bien me donner accès aux Bibliothèques verte, dorée puis à des livres de moins en moins enfantins. L'achat d'occasion était détesté par ma mère, mais elle fut obligée de céder deux ou trois fois, devant mon insistance suppliante. Les dîners chez les amis de mes parents (tous plutôt âgés, dont les enfants avaient déjà quitté le domicile, car j'étais un rejeton très tardif) se sont transformés, passant de supplice épouvantable à probable occasion de me procurer une caisse de livres planquée dans un placard ou une cave, et dont on se débarassait avec plaisir. Ma plus belle réussite fut de me procurer l'intégralité des Bob Morane chez les parents du premier mari de ma soeur ainée.
Enfin, après quelques années de manoeuvres et quelques incursions en douce dans la bibliothèque de mes parents, ayant épuisé toutes les ressources annexes, la bibliothèque (ridiculement peu fournie) de l'école primaire incluse, je finis par obtenir qu'on me laissât choisir des livres "de grands", avec cependant un droit de veto (et de conseil) par ma mère. A partir de ce moment, ma vie s'améliora considérablement. Cependant la vraie victoire fut l'accès au CDI du collège puis surtout du lycée, où je rencontrai enfin les auteurs que j'avais si longuement cherchés.

[Dame de Verone]

Bonjour,

5 ans.

Un "indice" de plus pour aller vers le test ;-) ?
(Mais des parents profs, alors bon...ça enlève peut-être des "points" !)

[oupsss]

Bonjour,

Ne faudrait-il pas faire la différence entre des enfants ayant appris seuls et d'autres ayant appris avec l'intervention d'un adulte ?

[InMedio]

Qu'est-ce que tu englobes dans "intervention d'un adulte" ?
Et qu'est-ce que tu ne considère plus comme "apprendre seul" ?
La frontière entre les deux peut s'amincir à certains endroits...

Si mes parents ne m'avaient pas laissé une tonne de TomTom et nana dans la chambre, laissé choisir les BD que je voulais dévorer tous les dimanches à la médiathèque, aurais-je fais tout ça tout seul ?
Un petit frère ou une petite sœur apprennent-ils sans l'intervention des parents mais pas seuls, justement en leur qualité de petit frère ou de petite sœur ?

[Fu]

Je pense que l'on parle plutôt ici de la volonté et du temps consacré par un adulte pour enseigner à l'enfant avant son entrée au CP.