Artober: le challenge complémentaire

[Miss souris]

Merci beaucoup, Tournelune, c'est un beau compliment...Bon, ben les émotions ça se calme pas, hein ...et tant mieux, je me régale ! Et la chanson des Pretenders, Madeleine ... Reveeeeeenge ! (Mais effectivement, non, pas pour Solange. Sa vie est déjà assez difficile comme ça !)
Et j'adore l'idée du tapis de caisse comme miroir de notre petite humanité ...et du fonctionnaire qui redevient humain. Et des ados amoureux. Que du positif, en définitive et malgré les apparences ...

[Armie]

#weak
Inspirée par la conf' de Grabote sur le faux self

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Accoudés sur le parapet de la digue, ils contemplent les eaux noires du fleuve qui reflètent les lumières de la ville. Au loin, le pont illuminé se découpe élégamment dans la nuit. Ils s’installent dans un silence rêveur, comme encore enveloppés par le témoignage touchant qu’elle vient de livrer.
- Et toi, c’est quoi, ton talon d’Achille ? murmure-t-elle.
Fin de l’état de grâce : la question lui rentre dans le ventre jusqu’au fourreau. La bienséance voudrait qu’il se confie à son tour, qu’il rééquilibre l’échange, qu’il partage son intimité comme elle a partagé la sienne.. Exactement ce qu'il ne veut pas faire.
Il murmure un « mmh… » songeur pour gagner du temps. Évitant de la regarder, il se concentre sur le flot scintillant qui l’hypnotise. Le temps est doux et contraste violemment avec son envie de fuir.
Au fond, il aimerait pouvoir lui avouer…. Que son talon d’Achille, c’est de ne pas pouvoir en parler. Qu’il tient tout le monde à distance, pour ne pas prendre le risque de s’attacher. Qu’il fonctionne très bien comme ça, merci, qu’il ne veut pas changer, parce que ça le protège. Qu'il a peur d’être trahi, blessé, abandonné, peur de se montrer vulnérable et qu’on profite de lui. Qu’avec le temps, il a désappris à faire confiance... Qu'il se sent terriblement isolé, écarté de la communauté des humains...
Est-il vivant derrière sa carapace ? Cela fait tellement longtemps qu’il la porte. Elle a durci, elle l’étouffe. À l’intérieur, il se sent vide, insensible, et si seul. Il aimerait lui dire tout cela, parce que pour la première fois depuis bien longtemps, il a l’impression que quelqu’un pourrait peut-être le comprendre. En tout cas, si cette personne existe, ça ne peut être qu'elle : elle est si forte !
C’est étrange, d’ailleurs : elle vient de lui confier ses faiblesses, et en paraît comme auréolée, puissante...
Et s’il était venu le temps de prendre un risque ?..
Il inspire longuement.
- Moi…. Et bien… je ne sais pas trop comment l’expliquer…. Mais je peux essayer.

J'en profite pour m'excuser pour les coquilles et fautes éventuelles qui traversent le tamis de ma vigilance... Parfois le délai est passé pour pouvoir les corriger... C'est ça aussi, le challenge d'un texte par jour, sous contrainte nos faiblesses sont mises à jour .

[O'Rêve]

J15-Fragile
Armie : c'est tellement ça...la fragilité de celui qui cache ce qu'il pense être des faiblesses; et la force qui se dégage quand s'exprime la vulnérabilité et l'intimité mesurée.

En cherchant l'inspiration, je suis tombée sur ce site sur la fragilité : http://www.la-fragilite.com/La_Fragilite/HOME.html
J'ai pas encore visionné les vidéos, mais j'ai bien aimé la présentation.

A mon tour de poster une autre vision du fragile falsifié. C'est entre lui et elle...

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[InMedio]

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Certains le savent (j'espère) ceci est une recopie éhontée du presque incipit de Zazie dans le Métro de Raymond Queneau.

Oui je suis #Faible j'ai pas d'inspiration et c'est la première chose à laquelle j'ai pensé pour le mot du jour : "C'était pas de sa faute à lui, Gabriel, si c'était toujours les faibles qui emmerdaient le monde."
Zazie est ma Bible, je l'ai recopiée à l'image de ces pauvres scribes qui n'avaient pas encore inventé la machine à écrire ou le photocopieur : avec mes mains et mon cœur dedans.

[O'Rêve]

J.16-Angulaire

J'ai vu des équerres, des angles, des coins....des piliers, des pierres, des maisons...et puis...
J'ai pondu ça... !

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[Armie]

Le mercredi, c'est biologie
#angulaire

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Géraldine ajuste son tabouret, règle le microscope, et fait le point sur la cellule soigneusement sélectionnée pour la manip’ de ce matin. C’est un ovocyte de xénope, détourné de sa finalité première pour servir la science.
Qu’en pense la grenouille ? Elle n’a pas vraiment eu voix au chapitre à vrai dire, et on la remercie de souffrir en silence lorsqu’elle se réveillera de l’opération qui lui a prélevé quelques cm3 de sac ovarien. Son ovocyte est un matériel d’expérimentation de choix pour Géraldine : particulièrement résistant grâce à sa membrane vitelline, et doté d’une machinerie métabolique facile à détourner en fonction de ses hypothèses de travail.
L’ovocyte du jour, rond et lourd, flotte dans son milieu de culture sans savoir que Géraldine lui a hacké le système : il exprime désormais des récepteurs membranaires improbables, grâce à l’injection la veille d’un plasmide bactérien porteur du gène codant pour le récepteur. Magie de la génétique !
Géraldine voudrait bien percer le secret de ce récepteur, dont l’hyperactivité est impliquée dans des pathologies majeures du système nerveux. Mais ce matin, elle cherche d’abord à ne pas rater sa manip’. Il s’agit d’empaler cet ovocyte avec deux microélectrodes, afin de pouvoir mesurer le courant de part et d’autre de la membrane en présence de diverses substances. Elle doit être délicate tout en étant précise, pour ne surtout pas abîmer la cellule. Elle approche lentement la première électrode et tâche de viser le centre de l'ovocyte.
Pointe angulaire, minérale et unidirectionnelle, contre rondeur mouvante, pleine de vie et de mystère: la technique à l’assaut de la nature.
... et... Yes ! C’est bon pour la première !
Et maintenant la seconde, doucement, douuucement. Géraldine vise le pôle opposé de l’ovocyte, pour plus de stabilité. Elle voit l’extrémité de son électrode se ficher dans la membrane comme une seringue dans une motte de beurre. Rien ne bouge. Victoire! L’expérimentation peut commencer.

[Armie]

et #gonflé!
J'ai rattrapé mon retard!

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À la vue de l’eau qui coule, le petit oiseau gonfle ses plumes et s’ébouriffe. Depuis son perchoir il observe, attentif, guettant l’instant propice pour voleter vers moi et se poser sur mon poignet.
C’est le signal. Je règle le robinet pour qu’il débite un mince filet tiède, et porte mes mains en coupe peu profonde.
Il n’y tient plus et sautille sur mes doigts, tout impatient de s’adonner au rituel du bain. D’abord, tendre le bec et boire quelques gouttes, une fois, deux fois, jusqu’à plus soif. Hérisser le plumage, allonger le cou, et courage, traverser le filet d’eau ! Puis s’étendre de tout son long contre mes paumes pour plonger le ventre, et s'ébouriffer tout le corps pour s’asperger des gouttelettes qui volent de partout. L’exercice est périlleux, il s'agit de conserver son équilibre en s'agrippant à ma peau glissante, et de réussir à se mouiller mais pas trop - impossible de voler avec un plumage détrempé.
Or il boude toute autre manière de se baigner. Privilège de l’apprivoisement... Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
Je lui parle doucement et contemple l’eau qui roule sur ses rémiges luisantes. Il doit les écarter pour humecter le petit duvet blanc caché dessous, et se libérer de la poussière accumulée. Tant de couleurs, de fragilité et de délicatesse rassemblées en quelque dizaines de grammes au creux de mes mains. Sa confiance offerte sans limite.
Soudain, c’est fini, pfiout ! L’oiseau s’envole, alourdi, et rejoint son perchoir pour sécher ses plumes tandis que je le laisse reprendre son souffle en vaquant à mes humaines occupations.

[O'Rêve]

@Armie : Oh, un Petit Prince
J'aime beaucoup l'attitude du personnage : le contact n'est pas forcé; il est empreint de respect; les conditions sont juste réunies pour un moment qui paraît comme une intimité partagée!

Ce soir, il y a deux passages qui proviennent d'un même texte que j'ai écrit il y a quelques années (j'ai modifié deux-trois petites choses pour Artober): c'est le même personnage, mais à des moments différents...#gonflé

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[O'Rêve]

J-18 : Bouteille

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[Armie]

Merci O'Rêve et bravo à toi pour tenir le coup au 19ième jour!
C'est émouvant, ces souvenirs d'école, joyeux, malheureux...

Bon alors de mon côté, l'avantage du train c'est qu'on a le temps d'écrire... En face de moi: deux jeunes filles dessinent et j'ai entendu le mot "Inktober"
#bouteille

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C’est un souvenir dans une bouteille. Mais au lieu du traditionnel voilier miniature (comment l’ont-il rentré, déjà ?... ), c’est une femme. C’est sa femme. Enfin, c’était. Depuis qu’elle ne veut plus lui parler, il l’a mise sous verre. Icônifiée. Formolisée. Avec un bouchon de liège et une étiquette : « fragile, ne pas toucher ». Ne pas ouvrir, surtout.
À l’intérieur, il peut contempler à loisir le souvenir de sa femme telle qu’elle était lorsqu'ils étaient ensemble. Enfin, telle qu’elle était: telle qu’il la voyait, disons. Telle qu’elle lui plaisait. Surtout au début, quand elle n’avait pas de revendications.
Il parle souvent à sa bouteille, quand personne ne peut l’entendre. Il lui murmure qu’il l’aime, qu’il ne peut pas vivre sans elle. Ses souvenirs lui répondent. Ça le ressource. Puis il peut s’en retourner à ses occupations. La bouteille n’a pas de besoins, de désirs. Elle est toujours là pour lui, disponible, aimante, figée.
Il interdit à quiconque de lui donner des nouvelles de sa femme, la vraie, celle qui a changé, celle qui prétend continuer à vivre quelque part en France, alors qu’il n’est plus son phare. Insupportable, indécent. Dans la bouteille, son grand amour est intact : elle l’attend.

#roussi

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La forêt automnale déploie ses mille couleurs face au chalet. Abrupte, la pente roussie par le soleil du matin s’élève jusqu’à l’altitude où seules restent les roches et découpent la crête. Sauvage, superbe.
Elles sont passées la veille à l’office du tourisme de la station pour sélectionner une randonnée accessible. Un miracle qu’il soit ouvert, celui-là! Hors saison, la station est totalement vide. Ce n’est pas pour leur déplaire : elles offrent à leur amitié une petite virée intime.
Et c’est parti, à l’assaut de la montagne. Les échos des engins de travaux manoeuvrant dans la vallée s’atténuent au fur et à mesure qu’elles grimpent. Péniblement, il faut bien se l’avouer ; elles rient de leur rythme d’escargot parisien. Toutes entières accaparées par leur conversation et l’effort de la marche, elles se fondent bientôt dans chemin. Soudain, un grognement les fait sursauter. C’était quoi, ce truc ? Tu as entendu, toi aussi ? Bin oui, ça venait de là-bas ! Qu’est-ce que ça peut être ? C’était fort tout de même…
Elles tendent l’oreille, attentives. Plus rien. Rassurées, elles reprennent leur route et leur bavardage. Tout à coup, le bruit se fait de nouveau entendre. Fort, sourd, animal. Un râle rauque, puissant. Proche. Instinctivement, elles se rapprochent l’une de l’autre, apeurées. Cette fois c’est sûr, ça venait de là… C’était quoi ?? Un chien, ça peut faire ce genre de bruit ? Moi je trouve qu’on dirait un ours, je te jure, on dirait un ours… Mais ça existe les ours dans les Alpes ?? Bin non je crois pas… En tout cas c’est une grosse bête ! Un prédateur, un loup, un chien sauvage, je ne sais pas… On devrait redescendre… dans le doute ! On n’a même pas de bâton de marche pour se défendre ! Attends bouge pas, j’ai une idée…
Elle attrape son portable et pianote le numéro de l’office du tourisme. S’il y a danger, les pros de la montagne sauront dire ! Et tant pis si on se tape la honte… Oui bonjours madame, on entend des bruits flippants, dites moi, y a pas d’ours dans les Alpes, si??....
Comment ? Le brame du cerf ? Ah euh… Oui… C’est vrai que maintenant que vous le dites ! L’automne et tout ! Non non mais si, ça se tient… C’est qu’on n’avait jamais entendu le brame du cerf vous comprenez… Il y en a peu, des cerfs, sur la butte aux cailles ! C’est impressionnant, comme bruit, avouez ! Ahem !
Elle raccroche. Dans le silence, un cerf ponctue la conversation en s’exprimant bruyamment. Elles explosent de rire.

[InMedio]

O'Rêve et Armie, j'aime beaucoup vos texte. Pour le moment je ne peux guère vous accompagner. Mais j'ai envie d'aller jusqu'au bout, en publiant des combos de trois quatre jours s'il le faut.

Allez les courageux ! Que la force soit avec nous !

[Miss souris]

Vous êtes trop fortes, vous tenez superbement la durée ... Bravo !

[Grabote]

Ahlala j'adore vos histoires
Merci !
Encore !!

[O'Rêve]

Brrrrr Armie, glaciale la bouteille!
Merci pour les retours et encouragements.
Je pense que chaque jour sera le dernier, et puis finalement je m'accroche, mais avec plaisir!
J19- Roussi

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[O'Rêve]

J-20. Cassable

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J21-Drainer

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[Armie]

finalement je m'accroche, mais avec plaisir!

C'est exactement ça: ils nous ont eues, on est addicts...
#cassable

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C’est incassable, ce truc, c’est du bois brut ! Une planche de plusieurs centimètres d’épaisseur ! Elle n’est pas ce genre de personne, capable de…. de faire ça. Elle n’est pas forte, elle. Elle n’a pas de gros muscles. Elle ne sait pas faire.
Et pourtant, elle s’avance, le cœur battant. Elle sent les yeux du groupe dans son dos qui la portent, qui l’entraînent, qui l’encouragent silencieusement. Qui l’impressionnent, aussi. Et si elle n’y arrivait pas ?
Elle campe ses pieds au sol, respire par le ventre, se concentre. Jusqu’à se sentir solidement attachée à la terre. Elle regarde le bois. Puis à travers lui. Elle laisse remonter de ses entrailles un cri profond, puissant, qui l’envahit et jaillit au même moment où son poing s’abat, dense et solide, ramassé, tendu, au centre de la planche.
Craquement sec.
Fendue en deux, suivant une ligne de faille parfaitement rectiligne.
Elle contemple les morceaux, abasourdie. Son poing bourdonne encore du coup porté.
C’est elle qui a fait ça ? Vraiment ?.. Alors c’était vrai, elle a cela en elle ?
Elle ramasse le bois, et le serre contre elle.
Un pacte se noue à l’intérieur.
Elle ne laissera jamais personne lui faire du mal.

#drainer

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Ils m’ont tuée…
Tel un système de vases communicants familial, chacun vient se brancher à moi pour se recharger en énergie et, tandis que je me vide de ma substance, un réseau parallèle voit transiter dans le sens inverse l’anxiété en surplus. Un double drainage, en quelque sorte.
Après cela, j’ai besoin de beaucoup de silence, beaucoup d’intimité, beaucoup de solitude, pour me régénérer lentement.
Chaque kilomètre qui m’éloigne, chaque minute qui passe évacuent doucement cette angoisse, cette fatigue, ce brouillard.

[O'Rêve]

J-22 Coûteux
Une probable résonance après lecture du texte #drainer d'Armie

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[Armie]

Aujourd'hui, c'est conte de fées...
#expensive

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Il était une fois un roi cupide et vaniteux. Il avait déclaré qu’il donnerait la main de sa fille à celui qui amasserait un trésor équivalent au poids de la belle, lors d’une pesée publique sur une balance à grains en salle du trône.
Or la princesse avait déjà un bien-aimé, hélas peu fortuné. Aussi, lorsqu’un prétendant se présentait, elle glissait à ses chevilles des anneaux de métal dissimulés par sa robe à jupons, de sorte que jusqu’à présent, aucun d’entre eux n’avait pu relever le défi. Toutefois, elle vivait dans la crainte que quelqu’un n'y parvienne malgré ses fers ; il était temps d’ourdir un complot avec son bien-aimé.
Le matin où il se présenta pour demander sa main, elle s’habilla d’étoffes légères. Le roi était surpris de la vêture du garçon qui n’avait pas l’apparence d’un riche marchand ni d’un prince distingué. Mais il le laissa concourir et dit à sa fille de monter sur la balance.
C’est alors que le bien-aimé prit la parole : « Sire, la princesse est si menue, permettez-moi d’alourdir sa valeur, car il me semble qu’elle le mérite. » Ce faisant, il s’agenouilla et passa à ses chevilles les anneaux de métal. Les courtisans murmuraient : quelle audace ! Et quelle fortune, sans doute !
Le roi, impressionné, cherchait du regard les sacs d’or qui justifieraient une telle hardiesse.
Mais le bien aimé reprit : « Sire, votre fille ainsi parée est si précieuse que je ne connais qu’un trésor, unique au monde, capable de l’égaler ».
Il s’avança vers le trône, tendit la main au roi et lui proposa de le suivre.
Intrigué, celui-ci se leva, alourdi par sa toilette brodée de mille perles et de vives pierres précieuses. Le bien-aimé mena le roi jusqu’à la balance, puis l’installa en face de la princesse, qui aussitôt s’éleva jusqu’à ne plus toucher terre. Les courtisans s’exclamèrent.
Le roi, saisi, éclata bientôt d’un rire tonitruant.
« Comme cet homme est fin et avisé ! Quel discernement ! Vous avez gagné, mon garçon, je vous donne la main de ma fille. »
La princesse, ravie, se garda bien d’exprimer sa joie. Mais ses yeux souriaient alors qu'elle contemplait son bien-aimé multiplier les courbettes et se répandre en éloges.

[Armie]

#boueux

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C’est demain, la date anniversaire. Cela fera 1939 ans.
Le 24 octobre de l’an 79 après JC, Herculanum disparaît sous une coulée de boue.
Comment une ville peut-elle disparaître ? Une ville entière ?.... Dans quel monde la boue peut-elle anéantir une cité ?
J’ai beau tenter de me le représenter, je reste fascinée, interdite, subjuguée.
Des squelettes recroquevillés
À 5 kilomètres du cratère du Vésuve, Herculanum est pour ainsi dire sur les flancs de la gorge de l’enfer, coincée entre le monstre et la mer. Sans le savoir. À l’époque, les Romains l’appelait le « Mont Somma »… un endroit sympa, fertile, béni des Dieux, presque. Si ce n’est le sommet de la colline recouvert de cendres qui aurait pu mettre la puce à l’oreille, toute la région prospérait, des conditions pédoclimatiques idéales. La dolce vita ! Le métier de vulcanologue n’existait pas.
Un cratère de 600 mètres de diamètre, 300 mètres de falaise lacérée
Explosé, le Mont Somma. Littéralement pulvérisé. Sous la pression, la pierre et les gaz ont jailli si fort, si brûlants, qu’un cône de matière en suspension s’est formé sur 30 kilomètres de haut. Modèle champignon atomique. Non mais il faut imaginer : c’est littéralement de la roche vaporisée. Enfin, disons, de la roche maintenue en suspension par des gaz d’une chaleur extrême.
Et la nuit est tombée
J’essaye d’imaginer de la montagne autrement qu’en version « caillou ». Difficile. Donc, le cône, en forme de pin parasol, au bout d’un moment, se refroidit au contact avec l’atmosphère. Et il se passe quoi alors ? La gravité, mes amis ! Elle reprend ses droits. Le cône s’effondre. Les cailloux pleuvent. Des gaz à 200 ou 300 degrés dévalent les pentes du volcan à une vitesse phénoménale, asphyxiant et brûlant tout sur leur passage. Nuées ardentes. Rien qu'à lire ces mots, j'ai besoin d'inspirer un gros bol d'air frais. Coulée pyroclastique, pour les instruits.
Toute vie anéantie
Le paysage enseveli sous les cailloux. Attendez, les cailloux, je veux dire, littéralement, le tiers de la montagne retombe sur les environs. Sous forme de pierre ponce, de cendre, et autres joyeusetés. Le Vésuve a craché 3 kilomètres cubes de matière. Alors... Un mètre cube, je vois… Dix mètres cubes… ok…. 100 mètres cubes…. Euh…
D’accord donc en fait, ce qui était une montagne est désormais une couche de pierre étalée sur des kilomètres à la ronde. Le trait de côte a carrément reculé de 2 bornes par endroits. Pompéi ensevelie, adieu, plus rien à voir, au bout de quelques jours on ne sait même plus où était la ville.
Herculanum se fait gazer, mais échappe aux pluies de cailloux. À la place, il pleut de l’eau. La pluie ordinaire, en somme. Sauf qu’elle amalgame les cendres en une coulée de boue gigantesque qui noie littéralement la ville sous 14 mètres de flots. Puis la boue refroidit, durcit, et la fige dans un étrange tombeau. Disparue.
Silence

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https://www.youtube.com/watch?v=dY_3ggK ... e=youtu.be

[O'Rêve]

J23-Boueux

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[O'Rêve]

J24-Hacher

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[O'Rêve]

J-25-Epineux

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[Armie]

O'Rêve, j'adore ton #hacher.... adorable!
Alors voici le mien.
#hacher

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Paris, 1950
Julia avait obtenu d’entrer à l’école des cordons bleus grâce à la fortune et aux relations de Paul, son époux.
Mais en cuisine, elle comprit dès le premier jour qu’il n’y aurait aucun passe-droit. Sans un mot, le Chef lui avait tendu un tablier blanc et une toque de commis alors que les trois élèves la dévisageaient d’un regard de mâles, entre mépris et condescendance. Mal à l’aise, Julia n’en était pas moins enthousiaste : le cours du jour consistait à apprendre à découper convenablement des légumes.
Elle s’installa au plan de travail qu’on lui avait désigné, attrapa un oignon et entreprit de l’émincer avec application. Malgré sa concentration, ses gestes étaient gauches et lents, et elle s’aperçut qu’alors qu’elle avait réalisé des lamelles, les autres élèves avaient déjà livré quelques monticules de petits cubes. Le Chef s’approcha, lui prit le couteau des mains et lui expliqua le geste qu’il s’agissait de reproduire : précis, rapide, sécurisé, les dernières phalanges posées verticalement sur la surface bombée de l’oignon, dans le même sens que la lame du couteau qui s’abaissait et remontait à la vitesse de l’éclair. Chop chop chop, l’oignon avait déjà disparu alors que Julia sentit ses yeux rougir et piquer atrocement. Les vapeurs d’oignon achevèrent le bizutage et elle sentit les larmes couler sur ses joues qui s’empourprèrent d’humiliation.
En sortant du cours, Julia était si vexée qu’elle se dirigea droit sur l’épicerie pour acheter un sac de 5 kilos d’oignons. Elle ne se laisserait pas faire ! Ah, ils voulaient qu’elle hache ? Elle allait hacher !
L’après-midi passa et quand Paul rentra du bureau, il trouva sa femme en cuisine, échevelée et épuisée, mais l’œil sec et triomphant au milieu d’une montagne de petits cubes d’oignons.

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Pour la petite histoire, je me suis inspirée d'un souvenir du film Julie & Julia, vu il y a des années, et j'ai retrouvé la scène sur youtube! C'est marrant comme la mémoire sélectionne et réinterprète
[BBvideo=560,315]https://www.youtube.com/watch?v=HyqrR1Z ... e=youtu.be[/BBvideo]

Je reviens pour épineux.

[Miss souris]

Armie, O Rêve, j'aime beaucoup vos Haché !

[O'Rêve]

Après le gros oignon du petit chaperon et mère-grand, on retrouve une montagne de petits cubes d’oignons. Décidément les oignons sont une belle source d’inspiration!
Miss souris, InMedio, Kamak, Judas Bricot, j'espère qu'on pourra continuer à vous lire ! Les nouveaux sont aussi les bienvenus par ici! Même à J25, rien n'est impossible.