Définition
s du handicap (selon l'OMS notamment) tirées de Wikipédia – et c'est, je pense, la multiplicité des définitions qui crée le malaise ou en tout cas la diversité d'opinions et de positionnements par rapport à la question :
Définitions
Le rapport mondial sur le handicap de 2011 présente le handicap comme une notion « complexe, évolutive, multidimensionnelle et controversée »8. En 2015 l'OMS le présente ainsi :
« Le handicap n’est pas simplement un problème de santé. Il s’agit d’un phénomène complexe qui découle de l’interaction entre les caractéristiques corporelles d’une personne et les caractéristiques de la société où elle vit. Pour surmonter les difficultés auxquelles les personnes handicapées sont confrontées, des interventions destinées à lever les obstacles environnementaux et sociaux sont nécessaires1. »
Différentes acceptions ont été formulées en fonction de ce à quoi on relativise le handicap, donnant lieu à diverses théories pour définir le handicap.
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Modèle médical et caritatif
Le handicap a longtemps été considéré comme un problème individuel, n’étant abordé que d’un point de vue médical ou caritatif16,17.
En 1980, l'épidémiologiste Philip Wood définit ainsi une vision médicale du handicap pour le distinguer de la maladie. Il (sic, mais ce devrait être "elle") sera adopté par l'Organisation mondiale de la santé. La difficulté ou l'incapacité désignée est alors relative à l'individu ou à son état de santé, physique ou psychique.
Modèle social et environnemental
Le modèle social du handicap est né de la critique des interprétations des modèles médicaux, au cours des années 1970, au Royaume-Uni et aux États-Unis18.
Dès le milieu des années 1980 d'autres modèles ont pris corps à partir des travaux d’organisation internationale (ONU, OMS, BIT…), ne faisant plus référence ni à la déficience, ni à l'incapacité19 mais aux interactions entre une personne et son milieu20. On trouve ainsi les définitions suivantes issues des règles pour l'égalisation des chances des personnes handicapées, à la suite du programme des Nations unies (1982-1993) :
« Le handicap est fonction des rapports des personnes handicapées avec leur environnement. Il surgit lorsque ces personnes rencontrent des obstacles culturels, matériels ou sociaux qui sont à la portée de leurs concitoyens. Le handicap réside donc dans la perte ou la limitation des possibilités de participer, sur un pied d'égalité avec les autres individus, à la vie de la communauté (1982)21. »
« par handicap, il faut entendre la perte ou la restriction des possibilités de participer à la vie de la collectivité à égalité avec les autres. On souligne ainsi les inadéquations du milieu physique et des nombreuses activités organisées, information, communication, éducation, qui ne donnent pas accès aux personnes handicapées à la vie de la société dans l'égalité (1993)22. »
Le rapport à la normalité est alors abandonné au profit d’une définition du handicap relative à ce qui fait obstacle à la vie communautaire ; ce qui rejoint l'idée de Canguilhem qu'une norme n’est jamais biologique, mais est le produit d'un rapport entre vivant à son milieu23.
On comprend ainsi plutôt le handicap comme un « désavantage social dont la société est en partie responsable »24, et pour incarner ce changement l'expression « handicapé » est souvent délaissée au profit d'autres expressions comme « personne en situation de handicap »Note 1 afin de distinguer la personne des « situations de handicap rencontrées dans sa vie »2. Selon le professeur Claude Hamonet « on accentue la stigmatisation de la personne que l’on qualifie de « handicapée », comme si la responsabilité de ce qui se passe pour elle lui revenait »2. Une autre expression proposée, cette fois-ci par Patrick Fougeyrollas, est « personne vivant des situations de handicap » puisqu’une personne peut vivre une alternance ou même un spectre de situations entre participation sociale et handicap. Par exemple, une personne qui a un handicap mental ne rencontre pas d'obstacle physique ou autre au fait d'entrer dans un bus, à la manière d'une autre personne en fauteuil roulant, mais peut nécessiter un support particulier pour le développement de ses facultés cognitives 13.
Selon le modèle social, le handicap est compris comme résultant des interactions entre les personnes avec des limitations réelles ou perçues et des obstacles dans les attitudes ou les environnements qui entravent leur participation pleine et entière à la société de la même manière que les autres (préambule à la Convention relative aux droits des personnes handicapées).
C'est moi qui mets en gras les passages fondant la différence de définition et donc de positionnement (individuel et sociétal) face à la notion de handicap.
Et il me semble que c'est dans le glissement vers ce "désavantage social dont la société est en partie responsable" que se trouve l'interrogation sur la différence en tant que handicap, ainsi que le flou entre normalité et non-normalité puisque la référence à une norme objective telle qu'elle est envisagée dans le handicap au sens médical devient beaucoup moins évidente - et discutée. On passe en fait d'une norme au sens physique, physiologique, à une norme sociale.
C'est là que ça devient difficile pour moi, parce que l'écart à la norme sociale ne constitue pas à mes yeux un handicap. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne doit pas être accepté et reconnu, mais en tant que différence individuelle, diversité, ce qui relève (toujours à mes yeux) de la reconnaissance et du respect fondamentaux de l'humain.
Toujours dans le même article Wiki, la définition du handicap dans la loi française :
En France, la loi handicap du 11 février 2005 définit légalement le handicap comme suit : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. »
Ainsi que la classification typologique du handicap :
Typologies médicales du handicap
Ces typologies de handicap ne sont pas adoptées par les organismes internationaux mais sont distinguées selon leurs causes médicales :
- le handicap physique recouvre l’ensemble des troubles pouvant entraîner une atteinte partielle ou totale de la motricité33 ;
- le handicap sensoriel regroupe les difficultés liées aux organes sensoriels, avec notamment le handicap visuel34 ainsi que le handicap auditif35 ;
- le handicap mental ou intellectuel est une difficulté à comprendre et une limitation dans la rapidité des fonctions mentales sur le plan de la compréhension, des connaissances et de la cognition36.
- Le handicap cognitif regroupe des difficultés en termes de facultés d'apprentissage ou de perception de l'environnement spécifiques à une ou plusieurs catégories de compétences37.
Certaines législations, comme celle de la France, font la distinction entre handicap mental, handicap psychique
38, et handicap cognitif
39. L’OMS pour sa part, emploie le terme de « déficience intellectuelle » pour le handicap mental
40.
En sus, il faut ajouter la spécificité des personnes polyhandicapées, c'est-à-dire celles qui conjuguent plusieurs handicaps.
Et j'ajoute la définition de la déficience, issue du même article :
Déficiences
Une déficience est une « perte de substance ou altération définitive ou provisoire, d'une structure ou fonction psychologique, physiologique ou anatomique »42. Ce terme dans la traduction française est plus global que celui de trouble, qui n'inclut pas de perte de substance.
Les déficiences sont des problèmes du corps, des écarts par rapport à la situation normale. Les lésions des structures anatomiques et les limitations des fonctions organiques et psychiques sont diagnostiquées. La déficience peut être la conséquence (le symptôme) d'une maladie, mais elle n'est pas la maladie elle-même. Par exemple, une perte de l'audition peut être la conséquence d'une pathologie (otite, encéphalites, oreillons), d'un traumatisme, d'une anomalie génétique ou du vieillissement.
Une dimension subjective, « c’est-à-dire de ce que ressent la personne qui vit des situations de handicap » est ajoutée aux trois autres que sont « la modification du corps », « la limitation fonctionnelle », et « les obstacles dans les situations de vie »43.
Si les déficiences ont toujours une cause organique ou psychique, elles recouvrent un domaine plus vaste que la notion de trouble ou de maladie, donc une déficience ne doit pas nécessairement être considérée comme une maladie ; elle peut notamment résulter d'un traumatisme d'origine externe (accident, agression, blessure de guerre...) ou d'un mode de vie.