Bonjour Manu,
L'incompréhension vient peut-être du fait que tu t'es adressé à un neuropsy, justement - ou une, apparemment - mais que tu lui as dit que tu ne venais pas pour ce qu'elle s'attendait à entendre. Et qu'elle pense que tu viens quand même pour ça.
Parce que que la spécialité des neuropsy n'est pas la thérapie, du moins pas au même sens que le psychologue clinicien et au sens qu'on utilise généralement quand on parle de psychothérapie. Ils sont formés pour évaluer les aptitudes cognitives d'un patient par rapport au niveau standard d'un individu sain, ainsi que les conséquences psychologiques (comportements et émotions) qui peuvent être liées à un éventuel écart à la norme dans le domaine cognitif. Le postulat que le patient présente des caractéristiques neurologiques différentes de la moyenne est le point de départ de leur intervention.
En pratique, leur activité consiste principalement à évaluer des déficiences (dues à des lésions cérébrales, maladies ou accidents par exemple, mais aussi congénitales) et à proposer et surtout mettre en œuvre des remédiations à ces déficiences quand c'est possible. Pour identifier les écarts par rapport au fonctionnement d'un individu sain, ils administrent des batteries de tests, auxquels ils sont spécifiquement formés et qu'ils savent interpréter. Ces tests évaluent les fonctions du cerveau - et non la psychologie du patient (dans le sens "problèmes psychologiques"), même si des tests complémentaires peuvent porter davantage sur le côté personnalité, et même s'il peut y avoir un accompagnement ensuite. Et certains de ces tests (les tests de mesure de l'intelligence) permettent aussi de mettre en évidence ce fonctionnement "anormal" du cerveau chez les hp, mais dans le sens d'une plus grande efficience.
Concrètement, ils s'occupent de patients épileptiques, atteints de dégénérescence ou de maladies neurodégénératives (sénilité, maladie d'Alzheimer, de Parkinson, ou toute maladie qui provoque une altération des fonctions mentales), de traumatisés crâniens et patients en convalescence d'AVC, d'autistes, d'enfants dyspraxiques, d'enfants déficients mentaux et d'enfants hp. [Edit : ou d'adultes, mais ces en général, les difficultés éventuellement provoquées pour un fonctionnement cérébral différent ont été identifiées ou compensées à l'âge adulte.]
Excuse-moi si tu sais déjà tout cela, je n'ai pas bien compris dans ton message jusqu'à quel degré de profondeur tu es allé dans tes recherches sur les neuropsys.
Si, en tant qu'adulte ayant un parcours à priori normal jusque là, tu t'adresses de toi-même à un neuropsy, sans présupposé pathologique (accident, maladie, etc), il risquera fort de présumer que c'est la mode du hp qui te pousse vers lui. Ou éventuellement le syndrome d'Asperger.
A ce sujet, tu dis que tu as déjà essayé "l'approche autistique" et que tu as ta réponse... Peux-tu préciser ce qu'est l'approche autistique ? (Parce que dans ce sens, le recours à un neuropsy ne peut pas se définir comme une approche thérapeutique, c'est vraiment une démarche d'identification d'un dysfonctionnement et de ses conséquences.
Tu veux dire que tu as fait un bilan neuropsychologique pour déceler un trouble autistique et que ce n'est pas le cas ? Si c'est ça et que tu l'as précisé à la psy, elle a d'autant plus de raisons de penser que ta question, c'est hp or not hp.
[Edit : après, certains neuropsys ont une double casquette, de psychologue clinicien ou du développement par exemple.]
En ce qui concerne le premier contact avec un psy, je peux te dire comment ça s'est passé pour moi : j'ai réfléchi des mois au sujet du hp (et j'avais des indices assez nets dans mon histoire scolaire), me demandant si c'était ça, pas ça, ça, pas ça... J'ai cherché des infos, je me suis inscrite sur ce forum, j'ai lu, lu, lu. J'ai cherché des adresses de psys faisant passer les tests, j'en ai trouvé plusieurs et me suis demandé comment choisir, comment savoir si je pouvais faire confiance. Tout ça avec la peur de me ridiculiser au premier coup de fil : "Bonjour, je voudrais faire un test de QI".
Finalement, j'ai demandé conseil à une amie, qui m'a dit que l'option lui semblait très envisageable (d'être hp), j'ai sélectionné trois adresses un peu au pif - pour tout te dire, j'en ai écarté une seulement parce qu'elle avait un site internet, avec sa photo (chacun étant en soi une cause de mise à l'écart...). J'ai téléphoné à la première, j'ai eu son répondeur, je n'ai pas enregistré de message. J'ai téléphoné à la deuxième, que j'ai eue. Re-

. D'autant plus que sa voix était assez sèche (bon, j'y ai pensé après : j'ai désactivé l'affichage du numéro, elle a pu penser que c'était un appel commercial). "Bonjour, je vous appelle pour avoir des renseignements. Vous faites passer des tests psychométriques, c'est bien ça ?" Je ruisselais derrière mon téléphone. Sa voix s'est immédiatement adoucie, m'a demandé si c'était pour moi (re-

), a pris tout le temps de me répondre et de m'expliquer le protocole, m'a indiqué les délais pour un rendez-vous et pour le bilan. J'ai pris rendez-vous tout de suite. A cause de sa voix, c'est tout. Alors que j'avais prévu au départ de demander des renseignements aux trois, de réfléchir et de rappeler celle qui m'aurait laissé la meilleure impression.
Stratégie complètement foirée donc, une sorte de coup de tête ridicule sur la base d'un élément, un seul, et émotionnel en plus. Mais je n'ai pas regretté.
Tu peux aussi aller voir par là, pour les questions au sujet des psys :
Quel psy avez-vous choisi ? ...
Mais en fait, et c'est la question que j'aurais dû poser dès le début

et qui remet sans doute le doigt sur l'ambiguïté de ce premier contact avec la neuropsy : tu envisages que tu puisses être hp ? Que ce soit une cause possible à tes difficultés de communication ?
Ou pas du tout ?
Parce que le fond de ta démarche, comme tu nous le présentes du moins, n'est pas très clair à mes yeux.
[Edit] : ça rend d'ailleurs peut-être ma réponse caduque, parce que je cherchais un psy pour un test, pas pour une thérapie. (Quoique... j'aurais peut-être finalement choisi selon le même principe !)
[Edit 2] : Je vois en relisant ta présentation que tu as déjà eu un diagnostic enfant, donc j'imagine que tu l'as dit à la neuropsy et que donc ma réponse est à côté du sujet. Du coup je suis encore plus embrouillée.