Dani, pour répondre à 2 ou 3 trucs (j'ai pas eu le temps non plus ^^ ):
Pour les 10 pour cent du cerveau, c'est très loin d'être un argument pour les super pouvoirs mentaux, en fait, un musicien en pleine improvisation (il accomplit énormément de tâches en même temps: écoute du groupe, placement rythmique, coordination des mouvements, imagination de ce qu'il est en train de jouer et va jouer... d'autant plus si il chante et joue en même temps tout en dansant vaguement) est déjà à 80 ou 90 pour cent, il me semble. Les 10 pour cent correspondent surtout à ce qu'est la vie quotidienne et ses tâches: ça ne requiert certes pas un travail intense de toutes les zones à la fois.
Et c'est là que personnellement je pense se situent des expériences que toi et plein d'autres cartésiens considérez comme très subjectives, de l'ordre des hallucinations résultants de modifications chimique, influencées culturellement, etc.. alors que ceux qui les vivent considèrent qu'elles sont très réelles, mais que cette réalité n'est pas encore réellement accessible scientifiquement
Oui, c'est en effet dans cette marge que se situe l'espace "à interprétations multiples". Mais je ne suis pas certain que ces interprétations s'excluent mutuellement: tout le problème viendrait du concept de "réalité": traditionnellement on considère que soit c'est physique et observable, donc réel, soit c'est imaginaire et donc faux. Tout l'intérêt de la notion de réalité sociale, d'espace symbolique prend place ici. Se faire virer de son travail et rappeler une blessure personnelle (genre discrimination), ça n'a non plus aucune réalité physique. Et pourtant on considère que c'est réel.
De la même manière, quand on rêve, on "vit" des choses, qui vont bien entendu influencer notre quotidien physique. Ca reste un rêve, mais ça n'est pas "faux".
Le problème à mon sens est moins dans la nature mystérieuse ou surnaturelle de ces vécus que dans la notion dualiste de "réel", fortement idéologique et politisée. Et son opposé classique, l'"imaginé", qui dans cette opposition n'est pas considéré comme réel et donc automatiquement nié. On sait aujourd'hui bien évidemment que ça ne fonctionne pas comme ça, quand on est convaincu de quelque chose, ça a une certaine influence sur nos interprétations. Et ça même pour les rationalistes (pour ça d'ailleurs que l'épistémologie est aussi importante...)
Pour les constellations, de ce que j'ai vu, en fait ça réutilise des notions de psychologie sociale, en les renommant. C'est aussi ce qu'on appelle du "jeu de rôle", pratiqué largement par une ou deux générations. Or on sait aussi les intérêts thérapeutiques du théâtre, de l'expression corporelle ou scénique, du jeu de rôle aussi (même virtualisé sur logiciel...).
J'ai regardé aussi rapidement sur wikipedia les critiques courantes qui sont faites (j'aime bien regarder les avis opposés pour cerner plus vite un procédé), et ce qui ressort c'est la simplification idéologique de toute écriture: le scénario est "écrit", et ça porte les préjugés de l'auteur, ses représentations du monde. Aucun absolu dans l'imagination, c'est aussi des procédés structurés (cf les travaux de bachelard ou durand en théorie littéraire pour comprendre les schémas de représentation imaginaires). A priori donc ça colle, et avec des approches pluri disciplinaires on a des outils pour dégager une bonne partie des phénomènes en jeu.
Ca n'en enlève nullement la "réalité". Par contre ça peut servir à critiquer des travers quand ils apparaissent, de mieux comprendre. Ou de désacraliser une influence trop forte d'une personne qui dirige les consciences (gourou) (là dedans le phénomène est le conformisme, conformisme à l'autorité entre autres: c'est un phénomène qui atteint tout le monde indépendamment de sa conscience, donc rationaliste aussi y est soumis... simplement on favorise certaines approches et influences, ce qui en soi n'est pas forcément non plus "négatif" tant qu'on continue à se questionner et douter).
Quant à des notions qui nous seraient réellement inconnues (il y a sur le forum une vidéo sur des tests neuros sur une chamane en pleine activité, dont le fonctionnement cérébral cumulerait des fonctionnements en général observés que chez des maniaco dépressifs ou psychotiques, puis qui se rétablit à la "normale" une fois sorti de la transe: ça c'est pas expliqué et très intéressant, en effet, j'ai pas trop creusé d'ailleurs pour vérifier les travaux) (ou encore l'existence de méridiens et de "points énergétiques" et donc d'un truc proche du qi etc. qui parfois semble donner des observations avec les bons outils), ben c'est bien entendu possible, mais en général, une fois un truc observé et analysé, ça perd de sa "magie"...
Et dans tous les cas, ces découvertes resteraient (même si on arrive à téléporter ou voyager dans le futur...) "par et pour l'espèce humaine": le problème d'une connaissance universalisable et absolue reste un peu contradictoire avec la nature même d'un individu physique, il me semble (individu, formé de perceptions et de représentations). Or souvent les croyances sont vraiment motivées par des représentations de la connaissance comme absolue (jusqu'aux croyances scientifiques, bien entendu: mais ça n'exclut pas les autres, bien au contraire). Ca me parait un point à considérer dans nos "désirs" de croire un truc ou un autre.
Pour l'anthropologie et les "représentations universelle": l'interdiction de l'inceste est directement lié à un "contrôle", un pouvoir sur les ressources, et a priori à la possibilité d'échanges sociaux, qui garantirait une coexistence des individus sur un plus long terme (outre les problèmes congénitaux, le groupe familial reste diminué par rapport à un groupe plus large, et la figure d'autorité de ce groupe miniaturisé (je pense que l'inceste serait un peu antithétique avec un partage large des pouvoirs, à vérifier) a une durée d'existence courte (celle de l'individu: ça mène à la destruction de la cellule incestueuse au delà de cette échelle de temps, toujours a priori, à vérifier).
Donc il y a des nécessités matérielles évidentes à ces représentations. Tout comme pour la mort. Les rituels funéraires visent à la fois à se débarasser du corps pourrissant et donc dangereux pour le groupe (épidémies, puanteur etc.) et à intégrer une mémoire de l'individu, pour satisfaire au besoin d'empathie. Là aussi il y a des nécessités matérielles évidentes. Il me semble qu'elles sont vaguement les mêmes, ces fonctions et nécessités, que l'interprétation du réel amène à favoriser enterrement, crémation ou cannibalisme. Ou sacrifice à une créature (quelque part le feu ou l'enterrement sont des offrandes de ce type: "tu retourneras à la terre", "tu retourneras aux vers", "tu fortifieras le groupe par ta chair", ou "tu nourriras et tiendras en respect les trucs qui veulent nous manger").
Quand tu parles de "sens" plus large, tu ne parles pas de ces évidences j'imagine? Ma question serait donc quelles raisons tu as de penser à l'existence d'un "sens" plus large, qu'est ce qui t'amène à cette idée? (cette question, c'est un raisonnement type rasoir d'occam: tenter de considérer les choses le plus simplement possible, et ne prendre les complexités que si elles sont nécessaires)
Quelque part, la phénoménologie ou le constructivisme dont on parlait permettent d'intégrer la subjectivité, mais ça ne se fait pas sans relativiser dans une large mesure la notion d'"objectivité": donc de connaissance absolue, ou de réalité absolue. Ca "enferme" l'humain dans ses limites: ça permet d'expliquer énormément de phénomènes qu'on ne pouvait pas expliquer en opposant réel et imaginaire. Mais ça nous rapproche pas du tout d'une connaissance absolue qui soumettrait le "réel" à l'individu...
Et cette idée de "sens plus large" qu'on pourrait "percevoir" me fait un peu peur à ce niveau: ça sent - à mon sens - la "connaissance absolue", l'idée d'une objectivité parfaite. Qui n'est pas foncièrement cumulable avec la croyance que la perception de la réalité et nos représentations dépendent de l'individu ou du groupe.
C'est pas non plus a priori cumulable avec une quelconque tolérance ou universalité. Pour moi la croyance en cette objectivité est la raison des exclusions et des guerres. En large partie. Croyance en supériorité et hiérarchie etc. C'est "contre" l'empathie, en gros.
Par contre c'est un très puissant outil conformiste, ça unit un groupe solidement (d'où les exclusions et intolérances d'autant plus fortes).
elles sont observables, mais ne sont pas prises au sérieux (voir exemple ci-dessus)
Tu parles de Fraisse?
Cas particuliers à part, oui, je reconnais qu'on a des biais dans la recherche (notamment financiers et idéologiques: par exemple le "tout chimique" financé par l'industrie pharmaceutique qui satisfait tellement d'intérêts que c'est hyper puissant, autant dans des évidences conscientes que dans nos représentations inconscientes.
Les THQI ne sont pas nombreux non plus, mais on ne met pas en doute qu'ils existent
Me tente pas :p Il me semble que le QI est encore un outil à largement améliorer, ça a beaucoup de critiques et pas toutes sont absurdes ou démesurées.
ils peuvent aussi augmenter l'attention, la concentration ...
Ceux là j'en connais une partie, et bon... rien de magique non plus. Par contre au long terme, avec n'importe quel équilibre chimique changé, je crois qu'en effet ça module la conscience, pas juste "altérée". Question de perte des repères courants pour juger "ce qui a changé". Ca joue peut être sur les connexions neuronales aussi, du fait que ça altère le fonctionnement, la configuration s'adapte et change la conscience. bref.
Sinon oui, globalement d'accord.
Oh: pour les muscles, j'y ai repensé: ça dépend quand même desquels
